Jules Mires

Jules Mires

Jules Mirès

Jules Mirès (9 décembre 1809 Bordeaux-1871 Marseille) est un banquier, un homme de presse, un financier du XIXe siècle

Sommaire

Famille

Né dans une famille juive d'origine portugaise, son père est horloger, il est issu de son second mariage. Sa fille Jeanne Émilie (1844-1933) richement dotée épousera le 5 juin 1860 le prince Alphonse de Polignac(1826- 1862), second fils du ministre Jules de Polignac.

Carrière

A la mort de son père en 1835, il reprend le commerce avec son frère Edouard et doivent dédommager leur frère Alphonse et leurs trois sœurs.Il est employé comme commis à l'administration des Impôts à Bordeaux puis après s'en être fait chassé monte à Paris en 1841. Là il se fâche avec son frère Alphonse, , marchand de vin un temps puis avec son autre frère Édouard ( il passe en cour d'assises ( 28 août 1845).

En octobre 1848, associé à son compatriote bordelais Moïse Millaud, il achète pour mille francs, somme dérisoire, le Journal des Chemins de Fer créé par l'anglais Whithelock en 1842, mis en faillite par les créanciers à la suite de la fuite de son propriétaire effrayé par la Révolution. Ils le transforment en journal financier dans lequel les compagnies ferroviaires font de la publicité. Le journal soutient la candidature de Delessert, ce qui leur permet d'obtenir des subsides. Ils lancent ensuite Le Conseiller du Peuple la revue dirigée par Lamartine.Ils achètent L'Entracte et Le Moniteur du soir.

Enfin Mirès fonde la Caisse Centrale des Chemins de Fer que Millaud quittera en 1853 après avoir reçu 3 millions de Frf. Cette année la Mirès lance avec son associé Moïse Millaud Le Petit Journal.

En 1852, Mirès obtient l'emprunt de 50 millions de la ville de Paris.

En 1854, il achète les mines de charbon de Portes et Sénéchas en Cévennes qui fusionneront en 1857 avec la Société de l'éclairage au gaz, des hauts fourneaux et fonderies de Marseille.

En 1855, il achète une partie importante des immeubles et terrains des Champs-Élysées et de la compagnie des voitures de place. En novembre de la même année, il crée la Société de l'éclairage au gaz, des hauts fourneaux et fonderies de Marseille qui dispose du privilège exclusif de l'éclairage de la ville et ses faubourgs pour 50 ans. Cette société va perdurer sous plusieurs noms jusque dans le milieu des années 1920.

Il crée le 15 mars 1856 la société des ports de Marseille. S'associant avec Paulin Talabot, Mirès reconstruit les docks de Marseille et a un projet pharaonique pour le port de la Joliette qu'il veut urbaniser mais que sa chute va interrompre. En 1861, la société est en pleine déconfiture. En 1862 la Compagnie immobilière des frères Péreire rachète les terrains de la rue Impériale et en 1863 les Péreire rachètent les actions de la société des ports à 30 % de leur valeur.

Toujours en 1856, il est adjudicataire en novembre de l'emprunt espagnol et lance les chemins de fer romains dans les États pontificaux

Mirès fonde aussi avec Isaac Péreire une banque moderne qui s'adressait à un public plus large que d'ordinaire : "le Crédit Mobilier" fera finalement faillite.

C'est la banque de Jules Mirès Caisse générale des chemins de fer qui ouvrit en 1860 le Passage des Princes à Paris, la société de Jules Mirès fit faillite un mois après.

En 1861, le garde des Sceaux, le comte de Persigny fait procéder à l’arrestation de Mirès, alors directeur de la Caisse générale des chemins de fer en faillite.

Le 11 juillet, le tribunal correctionnel de Paris, malgré la plaidoirie de son défenseur Adolphe Crémieux[1], lui inflige, ainsi qu’à son complice Félix Solar qui s'enfuit en Italie, cinq ans de prison ferme pour escroqueries et faux. Il obtiendra en appel en avril 1862 l'annulation de ce jugement et sera réhabilité par la cour de Douai

Sa carrière sera brisée définitivement.

Le duc de Morny obligea les frères Pereire à sauver Mirès de la ruine en lui abandonnant 15 000 actions du chemin de fer de Pampelune à Saragosse que le financier déchu avait fait construire.

En 1869, il sera condamné à 6 mois d'emprisonnement et 3 000 Frf d'amende pour son livre Un crime judiciaire mettant en cause l'expert Monginot et les juges de son procès contre les Pereire.

Daniel Iffla a commencé sa carrière chez Mirès.

Personnage

Personnage très important de son époque, bien introduit à la cour de Napoléon III, il fut caricaturé par de nombreux dessinateurs et notamment par Gill et pris comme modèle dans de nombreux romans ou pièces de théâtre mettant en cause des financiers véreux ou spéculateurs. En 1857, il passe commande au jeune Jules Vallès de son livre L'Argent, pamphlet sur la Bourse dans lequel l'écrivain engagé fustige gentiment le financier, notamment dans une préface particulièrement ironique[2].

Plusieurs pièces de théâtre se sont inspirées de son personnage comme Les Effrontés d'Émile Augier ou La Question d’argent Alexandre Dumas fils.

Zola s'inspirera du scandale de la Caisse générale des chemins de fer pour écrire L'Argent.

Oeuvres

  • A mes juges : ma vie et mes affaires Paris : chez les principaux libraires, 1861
  • Un crime judiciaire

Anecdotes

  • Napoléon III est allé lui-même à Marseille, le fief industriel de Mirès, pour décerner la légion d'honneur à ce dernier, alors que généralement, les personnes qui la reçoivent se déplacent à Paris.
  • Jules Mirès a fait construire en 1859 un roulage minier très important pour désenclaver ses mines de Portes et Sénéchas en Cévennes. Ce chemin de fer appelé "Plans inclinés", utilisait le système bis-automoteurs (les wagons pleins font remonter les wagons vides par un système de câbles). Des vestiges de ces plans inclinés ont été restaurés récemment par la commune de Sainte-Cécile-d'Andorge dans les Cévennes gardoises. La municipalité en a fait des sentiers de randonnée.

Notes et références

  1. Défense de Jules Mirès par Adolphe-Isaac-Moïse Crémieux, publié M. Lévy - 1861
  2. L’argent par Jules Vallès

Bibliographie

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