- Paulin Talabot
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Paulin Talabot Portrait de Paulin TalabotNom de naissance François Talabot Naissance 18 août 1799
LimogesDécès 21 mars 1885 (à 85 ans)
ParisNationalité française Profession ingénieur, puis ingénieur en chef des ponts et chaussées Activité principale entrepreneur Autres activités homme politique Formation école Polytechnique (Paris) (1819)
école des Ponts-et-chaussées (1821)Paulin Talabot (1799-1885) est un ingénieur polytechnicien français du XIXe siècle, né le 18 août 1799 à Limoges et mort le 21 mars 1885 à Paris. Il a contribué à l’essor du chemin de fer en France et à l’étranger. C’était également un important banquier qui participa à la fondation du Crédit lyonnais et de la Société générale. Enfin c'était un homme politique: il a été député et président du Conseil général du Gard.
Sommaire
Biographie
Naissance et formation
François, dit Paulin, Talabot est né le 18 août 1799 à Limoges, il est le quatrième des huit enfants (5 garçons et 3 filles) de François Talabot (1764-1839) et Marie Agathe Martin-Lagrave. Les origines de la famille sont modestes, son grand-père Marcel (1620-1677) était laboureur, néanmoins à la naissance de Paulin son père est un bourgeois et un notable de la ville, il a été avocat au présidial avant d'occuper après la révolution la fonction de président de son tribunal civil pendant vingt ans.
Polytechnicien (promotion X 1819), corps des Ponts et Chaussées.
Industrie
Disciple de Barthélemy Prosper Enfantin, il fut plus tard un grand entrepreneur de chemins de fer et un grand capitaine d’industrie français.
La compagnie minière de Rochebelle et des forges de Tamaris (Alès) dirigée par le maréchal Soult l’ayant appelé pour améliorer le transport du charbon entre Alès et le canal du Midi Beaucaire-Aigues-Mortes (1829-1834) dans le Gard, près de Nîmes, Talabot opte finalement pour le chemin de fer, en raison de l’étiage du Gardon d’Alès en été. Ce dernier participe à la création en 1836 « Compagnie des Mines de la Grand’Combe et des chemins de fer du Gard. » Au cours de voyages en Angleterre, il est allé se former auprès de Robert et George Stephenson qui l’initient et l’aident pour installer son propre chemin de fer entre Beaucaire et La Grand-Combe où l’attendent d'importants gisements en charbon. La gare de Ners entre Nîmes et Alès est d’ailleurs d’architecture anglaise, évocation sans doute de Paulin Talabot à ses maîtres britanniques.
Constructeur des premières lignes dans le Sud-Est de la France avec notamment pour proche collaborateur Charles Dombre, il étudie la jonction de la Méditerranée à la mer Rouge (1845-1847), et s’emploie par des fusions à former la compagnie du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée[1] (PLM), dont il devient le directeur général (1862-1882). Avec Jules Mirès, Il modernise le port et reconstruit les Docks de Marseille (en collaboration avec l’ingénieur Gustave Desplaces) (vers 1856), ville à laquelle il est particulièrement attachée.
En cette première partie du XIXe siècle, l'idée de faire table rase des monuments du Moyen Âge, période d'obscurantisme, revenait avec régularité. Talabot, en 1846, dans le cadre de la construction du PLM, proposa de faire passer une voie ferrée sur le rempart nord d'Avignon. Dans son projet, il proposait pour empêcher toute critique que celui-ci soit « doublé d'un côté ou d'un autre suivant les convenances ». D'ailleurs, expliquait-il, le remblai serait maçonné et couronné de créneaux, ce qui permettrait de conserver à la cité des papes « son caractère original, pittoresque et moyen-âge, mieux que les vieux remparts en mauvais état ». Comme il avait prévu de placer la gare à la porte de l'Oulle, un tunnel percerait le rocher des Doms[2].
Le conseil municipal d'Eugène Poncet se déclara très favorable. Il fut suivi par une partie de l'opinion publique qui pensait que ce remblai serait la meilleure des protections contre les crues du Rhône. Une voix s'éleva pourtant contre ce projet, ce fut celle d'Esprit Requien, immédiatement soutenu par Prosper Mérimée[2]. Il lui écrivit :
« Personne ne déteste autant le pugilat que moi, mais ce que j'ai encore le plus en horreur, c'est de me laisser manger la laine sur le dos. À votre place, je ne me laisserai pas canuler par ces canailles du conseil municipal. Au point où les choses en sont venues, je crois que vous avez plus à perdre à la résignation qu'au regimbement... Vous avez une admirable invention au moyen de laquelle on vient à bout de monstres bien plus durs à cuire que ceux que dompta feu Hercule. C'est la presse. Il n'y a pas de maire, voire de ministre qui n'y laisse des plumes, quand on a surtout le bon droit. Usez-en... Battez-vous, battez-les »
— Prosper Mérimée[2].
De son côté, Mérimée fit un rapport à son ministre de tutelle, dénonçant cette initiative qu'il qualifiait de malheur public, en lui demandant de s'opposer à « destruction de la célèbre enceinte et son remplacement par une voie ferrée et une gare inesthétiques ». L'affaire fut réglée lors des élections municipales, Eugène Poncet fut battu, son successeur Hyancinthe Chauffard annula immédiatement le projet de destruction des remparts[2].
En Algérie, il réalise des projets de chemins de fer et de transports maritimes, et d’exploitations minières (compagnie de Mokta el Hadid, mines de fer).
Il participa également au développement des chemins de fer italiens et autrichiens.
Banques
Également, Paulin Talabot participa à la création en 1863 du Crédit lyonnais aux côtés de la famille Arlès-Dufour, de Enfantin et de Chevalier. En 1864, il créa avec l’aide de la famille Rothschild la banque Société générale (dont il sera le premier directeur), pour faire face au Crédit mobilier des frères Péreire.
Carrière politique
En plus d’être un grand et très fortuné industriel (il fut un temps la personne la plus imposée dans le Gard), Paulin Tabalot fut élu plusieurs fois député du gouvernement (soutenant Napoléon III) et conseiller général du Gard avant d'échouer à la députation dans les Basses-Alpes (actuel département des Alpes-de-Haute-Provence).
Décorations
De nombreuses fois décoré, il était notamment :
- Chevalier de la Légion d'honneur, puis Officier (30 août 1855[3]) et Commandeur (13 août 1864[3])
- Grand croix de l'ordre de François-Joseph d'Autriche.
Notes et références
- http://books.google.fr/books?id=BtoxAAAAIAAJ&pg=PA20&dq=gustave+delahante&hl=fr&ei=sWOUTa-UCIre4Aaw8viSDA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=10&ved=0CFIQ6AEwCTgU#v=onepage&q=gustave%20delahante&f=false
- Joseph Girard, Évocation du vieil Avignon, p. 345.
- lire (consulté le 27 juillet 2011). Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains: contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers ..., volume 2, Hachette, 1870 p. 1722
Bibliographie
- Baron Ernouf, Paulin Talabot, sa vie et son œuvre, éditions Plon, 1886 (intégral).
- Bertrand Gille, « Paulin Talabot : recherche pour une biographie », in Revue d'histoire des mines et de la la métallurgie, Tome I - n°1, 1970, Jarville (diffusion : Librairie Droz - Genève).
- Jean Lenoble, Les frères Talabot, une grande famille d’entrepreneurs au 19ème siècle, éditions CCSTI, Limoges, 1989.
- Frédéric Barbier, Jean-Pierre Daviet, École pratique des hautes études (France), section des sciences historiques et philologiques, « Notice biographique n° 91 », dans Le patronat du Nord sous le Second Empire : une approche prosopographique, librairie Droz, 1989 (ISBN 9782600034081) pp.361-365 (extraits)
- Alain Guichardet, « Paulin Talabot (1799-1885) Premier polytechnicien-cheminot », dans Bulletin de la société des amis de la bibliothèque de l'école polytechnique, n° 21, SABIX, juin 1999 (extrait).
- Joseph Girard, Évocation du vieil Avignon, 1958 - ré-édité Éd. de Minuit, Paris, 2000 (ISBN 2-7073-1353-X).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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