Ruth Blau

Ruth Blau

Ruth Blau (1920, Calais-janvier 2000, Jérusalem) fut la seconde épouse du leader des Neturei Karta (Gardiens de la Cité), le rabbin Amram Blau (en), de Mea Shearim, à Jerusalem, en Israël. Elle s’impliqua dans l'enlèvement célèbre de Yossele[1] Schuchmacher. Elle fut active dans les activités anti-missionaires et antisionistes, elle qui avait été une sioniste enthousiaste.. Née dans une famille catholique française et divorcée avec un fils, Madeleine[2]Feraille se convertit avec son fils au judaïsme et prit le nom de Ruth Ben-David. Jusqu’à aujourdh’ui elle demeure une personne controversée[3],[4].

Sommaire

Éléments biographiques

Madeleine Ferraille[5] est née en 1920 à Calais[6], dans la Région Nord-Pas-de-Calais[7], dans une famille catholique. Elle est fille unique.

Son père, venant d'une famille très catholique, était athée. Sa mère élevée dans une famille anticléricale, était croyante. Ruth Blau écrit: "Quant a moi, je suis née avec la foi en Dieu[8]." Son père appelait le fondateur du christianisme, dit-elle[9], le "petit juif".

En 1923, lorsqu'elle a 3 ans, sa famille s'établit à Paris, Rue des Canettes, dans le 6e arrondissement.

En 1929, à neuf ans, elle entre au cours d'instruction religieuse. Elle suit le catéchisme deux fois par semaine à l'Eglise Saint-Sulpice. En 1931, à onze ons, elle fait sa communion[10].

Après le certificat d'études, elle quitte l'école communale pour entrer au Lycée Fénelon.

En septembre 1939, à l'âge de 19 ans, elle épouse un jeune homme âge de 21 ans, qui au lendemain de leur mariage, retourne à l'armée, à la guerre, derrière la ligne Maginot. Ils s'étaient connus à la fin des vacances d'été 1937.

En octobre 1939, elle devient institutrice, dans un village, dans les Hautes-Pyrénées, à sept kilomètres au-dessus de Luchon.

Elle accouche de son fils, Claude, en octobre 1940. Elle perd son poste d'institutrice. Elle finit par en obtenir un autre et être titularisée.

Depuis l'automne 1941, elle est inscrite à la faculté des lettres de Toulouse pour une licence d'histoire et de géographie, tout en continuant d'être institutrice.

Elle entame une procédure de divorce le septembre 1942[11].

Une fois divorcée, elle agit comme si son ex-mari n'était plus vivant. Environ quarante ans plus tard, au milieu des années 1980, son fils marié et père de famille, sans en faire part à sa mère, partira à la recherche de son père. Il le trouve à Nice et reste en contact avec lui[12].

En 1943, elle devient licenciée ès lettres et obtient un poste dans un cours complémentaire. Elle s'inscrit à la Faculté des sciences de Toulouse aux cours de géologie.

A la Libération, c'est le retour a Paris. Elle ne trouve pas un poste dans l'enseignement et devient rédactrice au Ministère de l'Air (France). Pas pour très longtemps. Elle gagne sa vie en faisant des traductions et en corrigeant des devoirs d'élèves par correspondance. Elle s'inscrit à la Sorbonne pour un doctorat d'histoire.

Au début de l'été 1947, Ruth et Claude quittent Paris pour Genève. Ils y restent plus d'un an. Claude est interne dans un collège catholique. Pour gagner sa vie, Ruth place le soir des assurances. La journée, elle travaille à sa thèse[13].

Elle retourne à Paris, avec Claude. Elle monte une société d'import-export dans les textiles.

La "Résistance" et le "Sauvetage de Juifs"

Ruth Blau note[14] qu'à la suite de la naissance de son fils, Claude (le futur Ouriel), en 1940: «Les difficultés et les épreuves qui furent mon lot pendant les deux années qui suivirent [i.e. 1941-1942] ne me permirent pas de m'occuper de Résistance».

Ruth Blau (1978) écrit[15]:

«[...] et j'entrai dans la Résistance. Dans un réseau secondaire, puis dans le réseau Alliance (Réseau Alliance). Marie-Madeleine (aujourd'hui Mme Fourcade) (Marie-Madeleine Fourcade) en était le chef. J'étais agent de liaison et de renseignements, mais en priorité j'aidais les juifs».

Elle mentionne qu'elle fit un voyage aller et retour à Nice pour amener à Tarbes une femme dont le mari venait d'être arrêté par la Gestapo. Que avec sa mère elle héberge temporairement des Juifs[16].

Elle parle de l'Épuration à la Libération en France. Et qu'elle faillit en être victime: «Je fus moi-même victime d'une tentative de vengeance. Maman put heureusement prévenir le chef regional de mon réseau et mon ennemi fut démasqué. Mais de cette courte épreuve je suis sortie le coeur gonflé d'amertume[17]»

Dans une conversation avec le rabbin Abraham Elie Maizes[18], en 1960, elle lui dit: «J'ai été dans la Résistance pendant la guerre et jamais je n'ai fait part de mon travail à des tiers[19] »

Selon Ouriel Ben-David (2000)[12], "Elle [Ruth Blau] fit beaucoup de choses dangereuses durant la guerre, mais sauver des Juifs ne fut pas l'une d'entre-elles."

La conversion au judaïsme

Ruth Blau (1978) écrit[20]: «Vers la fin de 1950, ma décision était prise. J'allais devenir juive. Mais comment?»

Madeleine Ferraille qui deviendra Ruth Ben-David se convertit une première fois au judaïsme en 1950 à la Synagogue libérale de la rue Copernic (Synagogue Copernic)[21].

Une deuxième conversion, orthodoxe, se déroule en 1951, sous la direction du rabbin Samuel Jacob Rubinstein, le rabbin de la Synagogue de la rue Pavée au 10 Rue Pavée, dans le quartier du Marais (connu comme le Pletzl) dans le 4e arrondissement de Paris[22]. :«Mon fils[23] et moi-même fûmes confirmés comme prosélytes par un rabbin orthodoxe, le rabbin Rubinstein de la synagogue de la rue Pavée. Nous reçûmes un certificat de conversion validant notre admission dans la communauté juive en 1951».

Les raisons de la conversion

Après le décès de sa mère en 2000, Ouriel Ben-David explique les raisons de sa conversion[12] : la création de l'État d'Israël. Elle visite Israël, pour la première fois, en 1949. Elle en revient avec une "ferveur sioniste". Elle devient membre de la WIZO (Women's International Zionist Organization) française, de 1950 à 1953.

La conversion du fils

A l'âge de 10 ans, Claude, le fils de Madeleine Ferraille est circoncis. Elle raconte[24]:

"Je m'étais alors demandé s'il ne valait pas mieux attendre: l'enfant, ayant grandi, pourrait alors décider lui-même en connaissance de cause. "Je veux moi aussi être juif", s'était-il écrié au bord des larmes, quand je lui avais expliqué les raisons invoquées par nos amis. [...]

Sa réaction avait balayé mes doutes."

Ruth Ben-David et le rabbin Jean Poliatschek

En 1951, la même année où elle se convertit selon la halakha (sa deuxième conversion), Ruth Ben-David commence une relation avec le rabbin français Jean Poliatschek (1914-1993)[25],[26],[27],[28],[29],[30], qui plus tard deviendra professeur à l'université Bar-Ilan, de Ramat-Gan, en Israël. Il a 37 ans, elle a 31 ans. Cette relation va durer deux ans, de 1951 à 1953.

Dans son autobiographie, Ruth Blau mentionne sa relation avec Poliatschek, sans le nommer[31]. Après le décès de sa mère, en 2000, son fils Ouriel Ben-David n'hésite pas à le nommer.

Ruth Blau (1978) écrit[32]:

"C'est quelques mois après mon retour à Paris que, pour la première fois, je dus affronter le monde juif en tant que guilloreth (convertie). Cela à l'occasion d'une demande en mariage.

Sur l'invitation d'amis de la synagogue libérale, j'assistai un soir de juin 1952 à une conférence donnée par des rabbins consistoriaux d'Alsace-Lorraine. Pendant une pause, entre deux discours, je fus présentée à l'un d'entre eux: célibataire, spirituel, à peine la quarantaine[33], il avait plutôt l'air d'un poète que d'un rabbin.

Quelques semaines passèrent, le rabbin fit un voyage à Paris pour assister au congrès rabbinique annuel. Sur sa demande, je le rencontrai. Il me fit part de son souhait de m'épouser. "Je suis convertie au judaïsme depuis une année à peine", lui dis-je. Il devint blême, je le regardai stupéfaite. "Je n'ai tout de même pas la lèpre", m'exclamais-je, bouleversée par ce que sa réaction comportait d'insultant pour moi.

[...] Quelques jours plus tard, j'écrivis au rabbin une lettre qui, je le sentais, arrangerait les choses, pour lui comme pour moi. Je lui fis savoir qu'ayant réfléchi à sa proposition je ne pouvais accepter.

Je considérais l'affaire comme terminée. Mais "on" nous avait aperçus dans la rue à Paris, et "on" ne tarda pas à répandre la rumeur que le rabbin était fiancé. Quand "on" sut que "sa fiancée" était une prosélyte récemment convertie, l'enfer fut déchaîné. La bataille fit rage pendant des mois. [...]. Quant au rabbin, si personne ne s'en était mêlé, il aurait probablement accepté mon refus avec soulagement, mais l'opposition des gens ajoutée à mon refus l'incita à poursuivre. Situation paradoxale s'il en fut"

Il est intéressant de noter que si Ruth Blau donne sa version des faits au sujet de sa relation avec Poliatschek, ce dernier préfère garder le silence. Cette relation dure 2 ans, un temps relativement long pour une relation qu'elle affirme rejeter et couvre la période où Ben-David sera en prison. Il semble que c'est par Poliatschek que Ben-David rencontre "Manitou".

A la prison de la La Petite Roquette

Ruth Blau (1978) raconte[34]:

"Un juif apatride de Belgique avec lequel je travaillais en association profita de mon désarroi pour agir malhonnêtement au nom de la société dont j'étais la gérante, Les fonds ayant été draînés au moyen de faux, je me retrouvai en décembre 1952 sans argent et responsable du paiement de trente-neuf millions de francs de droits de douane - et ce fut le début d'un long cauchemar.

L'administration des douanes (Direction générale des douanes et droits indirects) se retourna contre la gérante responsable, moi-même, et demanda mon arrestation. Cette épreuve m'aurait sans doute été épargnée si je m'étais présentée très vite devant le directeur des douanes pour expliquer ce qui m'était arrivé et lui demander de m'aider à récuperer les sommes que je devais. Je n'ai pas eu cette présence d'esprit. J'étais brisée.

C'est ainsi que je me retrouvai à la Petite Roquette où j'allais passer les deux mois les plus cruels de ma vie."

Le rabbin David Feuerwerker officie comme aumônier de prisons à La Petite Roquette[35]. Parmi les détenues qu'il aide, se trouve Ruth Ben-David.

Elle remarque[36]:

"Ce second mois fut moins pénible que le premier. Le rabbin visiteur obtint du directeur de la prison mon isolement en cellule. L'isolement, c'est-à-dire vingt-quatre heures sur vingt-quatre enfermée dans une cellule, dans une partie isolée de la forteresse, était une punition infligée pour une faute grave. C'était pour moi une faveur et comme le commencement du salut."

D'après le récit de Ruth Blau, elle aurait passé 2 mois en prison. En fait, selon son fils, la durée fût d'un an. Son fils, donne plus de détails sur celui qui l'aurait fraudée. Il raconte qu'elle avait négligée de vérifier les activités de son partenaire financier, Léon Szwergold (nommé par Ouriel Ben-David, alors que sa mère ne le nomme pas), parce que "préoccupée" (expression utilisée) par sa relation avec le rabbin Poliatschek[37].

Selon Ouriel Ben-David, Léon Szwergold, un Juif né à Varsovie[38], ouvrit un bureau à Londres, en Angleterre, sans l'avertir. Tout ce qu'elle savait, c'est que la compagnie avait un fournisseur en Angleterre. Cela dura un certain temps, et tout semblait normal, jusqu'à ce que Ruth Ben-David se retrouve avec une énorme dette. Szwergold s'enfuit en Israël. Ruth Ben-David entama des procédures judiciaires. Quand la France essaie d'extrader Szwergold, il s'enfuit aux États-Unis[39]. La presse française suit l'affaire. Bien que conseillée par son fils de faire autrement, elle se ruine pour essayer de se réhabiliter, et pour payer ses avocats doit vendre sa propriété[12].

Ruth Ben-David et "Manitou"

Ruth Ben-David passe de nombreux weekends à Orsay, où Léon Ashkenazi, connu sous son nom du scoutisme "Manitou" influence de nombreux jeunes intellectuels juifs à la recherche de leurs racines.

Selon Ouriel Ben-David (2000), à l'époque, Manitou n'est pas un sioniste. Ruth Ben-David, à l'opposé, est sioniste. Elle cherche à persuader Manitou de changer d'optique. Ils débatent en de nombreuses occasions.

Manitou devient convaincu et elle organise des séries de séminaires pour lui à Givat Washington et à la Yeshiva Merkaz Harav Kook Merkaz Harav. Il retourne à Paris enthousiaste et devient sioniste.

Comme le remarque Ouriel Ben-David, sa mère plus tard refuse de reconnaître qu'elle avait été au début une ardente sioniste. De même, Manitou refuse d'admettre qu'il avait été un antisioniste.

Manitou ira s'installer en Israël. De nombreux disciples le suivront.

Ruth Blau (1978) raconte[40]:

"Pendant deux ans [à partir de l'automne 1953], je passai là chaque Shabbat et les fêtes juives. L'atmosphère de paix et de repos qui régnait à Orsay me donnait la force d'affronter la semaine à Paris. Je suivais d'autre part avec plaisir les cours de Manitou. Les premiers vrais cours de judaïsme auxquels il m'était donné d'assister. J'étais évidemment, et de beaucoup, la plus âgée[41] parmi cette jeunesse qui habitait l'école ou qui la fréquentait comme moi chaque fin de semaine. Mais je me sentais bien au milieu de ces jeunes intellectuels dont la plupart me traitaient en camarade. Je participai aussi à la joie de fiançailles et de mariages qui eurent lieu entre les élèves de l'école.

Ces deux années marquèrent une nouvelle étape dans mon évolution. Puis vint le jour où je ressentis le besoin d'aller plus loin. Sur le plan intellectuel, l'enseignement de Manitou était assez satisfaisant, bien que parfois "acrobatique".

[...]. Malgré les liens de sympathie et d'amitié qui me liaient à la petite communaute d'Orsay, je cessai de fréquenter l'école, lorsque je reçus la réponse de mon Rav [Abraham Elie Maizes], fin 1955. J'avais à découvrir maintenant la communauté juive d'Aix-les-Bains."

Elle note encore[42]:

"Au cours de la dernière fête de Shavouot passée à l'École Gilbert Bloch d'Orsay, j'avais veillé toute la nuit en compagnie des élèves pour écouter Manitou."

Le rabbin Abraham Elie Maizes

Durant l'époque de sa relation avec le rabbin Poliatschek, Ruth Ben-David rencontre le rabbin Abraham Elie Maizes. Elle écrit[43]: "A cette époque, et à cause de cette affaire, je fis la connaissance de Rav Abraham Elie Maizes. Le seul homme qui ait réellement lutté pour la défense de mes droits."

Elle s'est fait accompagner pour cette rencontre, sans que l'on sache par qui. Elle raconte[44]: "La personne à qui j'avais demandé de m'accompagner lui exposa ma situation. Le Rav posa quelques questions en yiddish lithuanien. Habituée au yiddish polonais parlé par les juifs avec lesquels j'étais en relation d'affaires, je le compris avec beaucoup de difficultés.

Blau continue[45]:

"Le Rav fit tout pour m'aider. Il écrivit de nombreuses lettres. En vain. "Ni les libéraux[46]ni les gens du Consistoire ne peuvent vous comprendre, me dit-il lorsque je revins le voir, mais mon coeur ressent votre situation." Malgré le résultat négatif de tant d'efforts, sa compréhension, ses paroles adoucirent ma détresse. Bien que je ne fusse pas encore capable d'apprécier toute la grandeur de ce géant spirituel, il m'aida à comprendre que j'étais sur le chemin qui mène vers Dieu et que mon épreuve était Sa volonté.

J'avais trouvé un guide, un père."

C'est après sa libération de prison, que Ruth Ben-David décidé d'avoir une seconde conversion, en ce faisant, dit-elle[47], "j'accédai au désir de Rav Maizes".

Le rabbin Poliatschek, un rabbin orthodoxe, consistorial, fréquentait donc Ruth Ben-David avant sa conversion au judaïsme orthodoxe.

Selon Blau (1978)[48]:

"J'eus également [en isolement, en prison] le loisir de réfléchir et compris que ma rencontre avec les gens de la communauté du Consistoire qui m'avaient refusé le titre de juive à part entière n'était qu'une épreuve, mais que les souffrances de mon exil à la Petite Roquette allaient peut-être me donner le mérite de l'acquérir dans une autre communauté plus authentique. Celle que représentait Rav Maizes.

Ma rencontre avec ce Rav cabbaliste de Russie avait ouvert mes yeux à la lumière d'un monde souvent en butte à la critique, qu'elle soit fondée sur l'intérêt ou l'ignorance. C'est dans la communauté juive orthodoxe dite "fermée" et "rétrograde" que j'avais trouvé compréhension et chaleur. Une véritable ouverture humaine. Alors que dans le monde rabbinique consistorial dit ouvert et évolué cette prétendue ouverture se révélait n'être que mondanité."

Le rabbin Maizes quitte la France et s'installe à Jérusalem. Parlant de l'année 1954, Blau (1978) note[49]: "Rav Maizes, devenu pour moi le modèle du juif, s'était entretemps installé à Jérusalem." Il habite dans le quartier de Geoula (Geoulah), près de Mea Shearim[50].

Par l'intermédiaire du rabbin Maizes, Ruth Ben-David fait la connaissance de plusieurs familles de Mea Shearim et décide de s'installer dans ce quartier[51].

Le rabbin Maizes était un ami du grandpère de Yossele Schuchmacher. Ils avaient survécu ensemble à la Seconde Guerre mondiale en Russie. Shtarkes ira s'établir ensuite en Israël, alors que le rabbin Maizes vient en France[12]. Ruth Blau (1978) écrit[52]: " Rav Maizes et Reb Nachman, diplômés du Goulag, étaient faits pour se comprendre."

C'est le rabbin Maizes qui demande en 1960 à Ruth Ben-David de s'impliquer dans l'Affaire Schuchmacher. Yossele Schuchmacher est caché depuis plusieurs mois et le rabbin Maizes demande à Ruth Ben-David de le faire sortir d'Israël[53].

Le rabbin Maizes avait essayé de persuader d'autres à entreprendre cette aventure, sans succès. Ruth Ben-David accepte[12].

Le rabbin Maizes est décédé en 1962[54].

La vie hassidique du Pletzl

En France, selon Ouriel Ben-David (2000), sa mère et lui-même vivaient loins de la communauté juive, durant la semaine. Ce n'est que durant le weekend qu'ils se trouvent dans un milieu orthodoxe.

Ruth Blau (1978)[55], sans le nommer, décrit[56] ainsi Mechel Reisz[57]: " Quelques hassidim habitant le quartier (Pletzl) sont arrivés à la fin du repas, seuls ou accompagnés de leurs enfants. La pièce où se tient Reb Itzikel (Moshe Yitzchok Gewirtzman) est surpeuplée et inondée de lumière. Sur la table scintillent les bougies de Shabbat (chabbat). Entre les plats et après le repas, les hommes chantent les mélodies hassidiques. Parmi les voix celles du Rebbe et celle du chazan (hazzan) (officiant) et chochet (shochet) (sacrificateur rituel) du quartier [i.e.Mechel Reisz], un juif roumain très pieux qui vient de quitter Mea Shearim pour s'installer à Paris avec sa famille. Sa voix forte et chaude, admirablement modulée, s'élève au-dessus des autres. Sur les visages, se lit la joie de vivre le Shabbat et d'être là autour du saint Rebbe. Tout semble transformé: les êtres et les choses. Le couloir sombre, l'escalier aux marches de bois vermoulu, la vétusté de cette bâtisse aux murs lézardés, rien n'existe plus. Cette pièce illuminée pour le Shabbat, c'est l'oasis au milieu du désert, le point brillant au milieu des laideurs du monde, des ténèbres de l'exil."

Elle visitera plus tard maintes fois Reb Itzekel à Anvers, en Belgique. Elle dit, d'Anvers[58] : "Les annees suivantes, j'y passai meme la plus grande partie de mon temps."

La Yechiva d'Aix-les-Bains

En 1956, Ruth Ben-David décide de faire un séjour à la Yechiva d'Aix-les-Bains. Elle écrit[59]: "Il me fallait un prétexte pour arriver à la yechiva d'Aix. Ce fut, en juillet 1956, une cure destinée à guérir de petits ennuis respiratoires. Mon choix se porta sur Allevard, à une trentaine de kilometres d'Aix-les-Bains. Là, je pourrai passer le Shabbat et m'approvisionner en produits cachères. [...]. Ouriel était parti pour les vacances d'été au kibboutz Yavné."

Elle passera son premier chabbat auprès de le famille du rabbin Shmouel Errera. L'épouse du rabbin Errera lui fait comprendre que ses manches ne sont pas assez longues[60].

Elle fait plus tard la connaissance du rabbin Yitzchak Chaikin, rosh yeshiva, et du rabbin Gershon Cahen, le directeur, qui avaient passé leurs vacances hors d'Aix-les-Bains[61].

Ruth Blau (1978) raconte[62]: "J'écrivis à mon fils des lettres pleines d'enthousiasme où je lui décrivais ma découverte progressive des trésors de la yechiva et de la communauté d'Aix-les-Bains. Je n'avais plus qu'un but: voir Ouriel installé dans cette école où, j'en étais certaine, il allait devenir le garçon pieux que je voulais qu'il soit."

Durant l'hiver 1956, Ruth Ben-David, passe le chabbat[58] "soit au "Platzel" (Pletzl) chez Reb Itzikel, soit à Aix près d'Ouziel qui s'adaptait mal à sa nouvelle vie." [...]. "Il quitta la yechiva en décembre [1956] après Hanouka (Hanoucca) et poursuivit son année scolaire à Paris à l'école Yavneh." Selon Ben-David[63], Ouriel, qui avait dix-sept ans "était retourné de lui-même à la yechiva dès octobre 1957".

Elle note[64]: "Grâce à Aix-les-Bains et à Reb Itzikel nous étions devenus, mon fils et moi, des juifs strictement orthodoxes."

Elle passe la fête de Pourim 1960 à Aix-les-Bains[65].

Elle reviendra souvent à Aix-les-Bains, après la mort de Amram Blau.

En Israël

En 1953 Ruth Ben-David s'installe en Israël. Elle s'achète un petit appartement et place son fils dans le kibboutzYavné, kibboutz religieux et sioniste affilié au Hapoel Hamizrahi.

Au début de 1960, le rabbin Maizes demande à Ruth Ben-David de venir en Israël[64]:"[...] le Rav me demanda, dans une lettre, de venir à mon tour [Ouriel étant à la yechiva de Beer-Yaacov, depuis novembre 1959]: "Il est temps pour vous de songer à fonder un foyer, une connaissance m'a proposé pour vous quelqu'un de bien". Elle écrit en note[64] : "Ce "quelqu'un de bien" ne me plut pas et l'affaire échoua."

En mars 1960[66], elle va en Israël, en passant par la Turquie, le Liban et la Jordanie[67].

L'Affaire Yossele Schuchmacher

En 1960, Yossele Schumacher (en)[68], alors âgé d'environ 6 ans[69], est enlevé[70] par ses grands-parents, Reb Nachman et Miriam Shtarks[71],[72],[73], des hassidim de Bratslav, qui craignent que les parents de l'enfant, Alter et Ida Schumacher, nouveaux immigrés de Russie en Israël, ne lui donnent pas une éducation religieuse juive.

Selon Cécile Pilvardier et Jean-Marie Allafort (2010)[74]:

"10 février 1960: "Je n'aménerai pas l'enfant..." c'est ce que déclare le grand-père de Yosele [sic] Schumacher [sic] à l'audience de la cour d'assise. Le grand-père de Yosele [sic], un orthodoxe de Mea Shéarim Jérusalem, refuse de rendre l'enfant à ses parents, jusqu'à ce qu'ils deviennent orthodoxes et viennent habiter dans le quartier. L'affaire, devoilée au public le 18 janvier, va occuper le devant de la scène trois ans durant."

Ruth Ben-David clandestinement convoie le jeune garçon hors d'Israël, sous le couvert d'un déguisement de fille et sous le nom de Claudine (le propre fils de Ben-David avait pour premier prénom Claude avant sa conversion au judaïsme).

Yossele est caché en SuisseLucerne), puis en France (à Fublaines) à la yechiva de Novardok[75]fondée par le rabbin Gershon Liebman. Le Mossad étant à sa recherche, Ben-David à nouveau sous le même déguisement l'amène aux États-Unis.

Il est découvert en juin 1962 à Williamsburg (Brooklyn) et rendu à ses parents.

Selon Cécile Pilverdier (2010)[76]:

"30 juin 1962: Des agents (du FBI) font irruption dans la famille Gertner de Brooklyn à New York, où est caché l'enfant Yosele [sic] Schumacher [sic], disparu depuis 2 ans et demi. [...]. C'est la fin d'une opération de recherche effectuée dans le monde entier par le Mossad.[...]."

Ruth Ben-David avait fini par révéler le secret aux services secrets israéliens, sous la direction de Isser Harel.

En 2007, Yossele Schuchmacher est invité aux États-Unis, plus d'une quarantaine d'années après les événements qui ont dû marquer sa vie, pour rencontrer ceux qui l'ont alors hébergé, lorsqu'il était dans la clandestinité, en particulier la famille Gertner[77] (vivant actuellement à Monticello (New York). Il est alors âgé de 53 ans et père de trois filles.

Il apparait que Yossele Schumacher est demeuré un juif religieux mais non haredi.

Élie Wiesel et l'Affaire Shuchmacher

Dans ses "Mémoires" publiées en 1994, Élie Wiesel[78]raconte:

"Professionnellement, dans mon travail de journaliste, je m'évertue à rechercher informations et sujets d'articles, mais les scoops se font rares. En 1962, la chance finit par me sourire et me permet de battre mes concurrents. Je n'ai pas honte d'avouer que j'en suis fier et passablement heureux.

Il s'agit d'un garçon nommé Yossele Shuchmacher. [...]

Yossele me rappelle les garçons juifs de ma ville. Kippa et "péyot" (Papillotes). Il se lave les mains avant de dire ses prières du matin et du soir, il récite la bénédiction d'usage avant de boire le verre d'eau qu'on lui tend. J'aime son sourire mélancolique et innocent (j'aime tous les sourires d'enfants mélancoliques); je lui dis que, quand j'avais son âge, j'étais aussi pieux que lui. Pas impressionné, le petit bonhomme. Comment a-t-il passé ses journées à Brooklyn? "J'étudiais." Qu'étudiait-il? "Quelle question, la "parsha" (Parasha) de la semaine, le passage hebdomadaire de la Bible." Et quoi encore? "Rachi." Et puis? "Le Talmud." Quel traité? "Brak'hot (Berakhot (traité)), les Bénédictions." Par chance, il y a dans l'appartement toute la série du Talmud babylonien (Talmud de Babylone) (édition de Wilno (Vilnius)). On m'apporte le traité en question. Et tous les deux, oubliant les agents du Mossad et du FBI, nous plongeons dans l'étude des textes qui nous lient aux temps anciens, lorsque la vie était plus simple. Avant que nous nous quittions, Yossele me demande qui je suis. "Devine. - Un messager. -Pourquoi un messager? -Parce que tout homme porte en lui un message." (Quelques années plus tard, je lis dans "Yedioth Ahronoth" (Yediot Aharonot)[79] un reportage sur Yossele: il n'est plus fanatique, il n'est même plus pratiquant.)"

"La publication de l'entretien fait du bruit. Pourtant je n'ai rien révélé de sensationnel. Je n'ai pas raconté qu'une ancienne danseuse de cabaret convertie au judaïsme et future épouse de Reb Amram Blau, le chef des Neturé-karta (Neturei Karta) antisionistes et anti-israéliens, a servi d'instrument pour le faire sortir illégalement du pays. Ni que Yossele était déguisé en fille. Ni qu'une secte ultrafanatique s'était chargée d'organiser l'enlèvement, la fuite et l'entrée en Amérique. Je n'ai fait que décrire notre leçon talmudique."

Dans le texte juste cité, Elie Wiesel ne mentionne pas le nom de Ruth Blau. Il parle de "l'ancienne danseuse de cabaret convertie au judaïsme et future épouse de Reb Amram Blau". Elle-même note[80]:"On écrivit alors que j'avais été danseuse de cabaret avant ma venue au judaïsme." A la question si sa mère était une "danseuse de cabaret", son fils répond en 2000[12],[81], "absolument pas".

Le mariage controversé avec Amram Blau

Amram Blau[82] est un veuf de 65 ans, père de 10 enfants[83], grandpère de 50 petits-enfants[84],[85] lorsqu’il épouse en secondes noces le 2 septembre 1965[86],[87],[88],[89],[90], Ruth Ben-David, qui a 45 ans et un fils de 25 ans. Sa première femme, Hinda (née Weber) est décédée en 1963.

David Landau (1993) écrit[91] :

"L'ordre établi simple et satisfaisant fut sévèrement ébranlé au milieu des années 1960, cependant, lorsque Reb Amram [Blau] d'âge moyen, annonça son intention d'épouser une belle[92]jeune[93] française convertie au judaïsme, Ruth Ben-David. Cela fut considéré comme déplacé pour un homme de sa condition et il fut éventuellement ostracisé par le Eida beit din (Beth din de l'Edah Haredit), et 'exilé' à Bnei Brak - bien qu'il ait prétendu (tardivement)[94]qu'il avait subi des blessures à ses testicules au cours de la guerre de 1948 (Guerre israélo-arabe de 1948-1949) et par conséquent était sous l'interdiction halakhique d'épouser une femme à l'exception d'une convertie. (Cette halacha (Halakha) est basée sur Deutéronome 23:2[95]"Celui qui a ses génitoires écrasés ou mutilés ne sera pas admis dans l'assemblée du Seigneur[96]." Il aurait aussi prétendu qu'il y avait une signification mystique dans cette union et dans son devenir potentiel, notant que le roi David descendrait d'après le Talmud de la convertie mentionnée par la Bible, Ruth la Moabite."

S'il faut croire les deux arguments avancés par Amram Blau. Il aurait subi ses blessures en 1948, donc 17 ans auparavant. Il aurait eu 48 ans à l'epoque. Il était marié. Il n'a pas divorcé de sa première épouse. Au sujet d'une dynastie davidique, s'il était vraiment handicapé, comment serait-elle possible? D'autre part, il n'y avait aucune obligation pour Amram Blau de se remarier!

Il y aura des conséquences au mariage de Amram Blau et de Ruth Ben-David.

Comme le note Landau (1993)[91] :

"Le Rebbe de Satmar[97],[98]fut incapable de racommoder cette dispute et bien que Reb Amram éventuellement retourna à Jérusalem, et reprit ses activités, rien ne fut plus pareil."

Des activités et prises de positions controversées

Notes et références

  1. Yossele est le diminutif familier de Joseph. Son nom officiel est Joseph Schuchmacher. Voir l'appel du Rav Zvi Pessach Frank, cité par Blau, 1978, p. 106.
  2. Elle s'appelait Lucette (Madeleine) Feraille. Voir, Greer Fay Cashman. No stranger to controversy. The Jerusalem Post. Wednesday, May 24 2000. L'article est accompagné d'une photo de Ouriel et de Ruth.
  3. Le spécialiste du hassidisme, Jacques Gutwirth l'a décrit comme "une sorte de Jane Fonda d'un autre bord." Voir, Jacques Gutwirth. Archives des Sciences Sociales des Religions. 1979. Vol. 48, p. 256.
  4. Voir, Yair Ettinger. Notes on a scandal. Haaretz. July 23, 2010.
  5. Il n'est pas clair si Ferraille est son nom de jeune fille ou celui de son premier mari.
  6. Voir, En Hébreu. Kami Kaplan. ""L'arrogante et la sale convertie" -en Yiddish. L'histoire du mariage de Amram Blau et de Ruth Ben-David." 2010, p. 300-336. Des détails biographiques sont trouvés dans les pages 308 à 311.
  7. La ville natale de sa mére. Voir, Blau, 1978, p. 10.
  8. Voir, Blau, 1978, p. 10.
  9. Voir, Blau, 1978, p. 11.
  10. Voir, Blau, 1978, p. 10-11.
  11. Elle écrit: "Ma vie conjugale enfin ne fut pas une réussite. Le 5 septembre 1942, j'entamai une procédure en divorce." Voir, Blau, 1978, p. 15.
  12. a, b, c, d, e, f et g Voir, Greer Fay Cashman. No stranger to controversy. The Jerusalem Post. Wednesday, May 24 2000.
  13. Voir, Blau, 1978, p. 18.
  14. Voir, 1978, p. 15.
  15. Voir, p. 16
  16. Voir, Blau, 1978, p. 16-17.
  17. Voir, Ruth Blau, 1978, p. 17.
  18. Voir, Blau, 1978, p. 100.
  19. Dans ses mémoires, c'est pratiquement le silence sur ce sujet, alors qu'elle a l'opportunité de s'exprimer!
  20. Voir, p. 30.
  21. Notons qu'en 1978, Ruth Blau parle du Temple de la rue Copernic
  22. Voir, Ruth Blau, 1978, p. 42
  23. Claude est converti au judaïsme, à l'âge de 10 ans. Il prendra le nom d'Ouriel - Uriel - plus tard au Kibboutz Yavné, lorsqu'il se prepare pour sa Bar Mitzva. Voir, [ Greer Fay Cashman. No stranger to controversy. The Jerusalem Post. Wednesday, May 24 2000.
  24. Voir, Blau, 1978, p. 19-20.
  25. Voir, Raymond Heymann 1919-2009 par le rabbin Claude Heymann.
  26. Dans l'entrevue de Ouriel Ben-David de 2000, le nom est écrit comme Poliatchek.
  27. En mars 1949, Poliatschek est rabbin d'Altkirch, en Alsace. Voir, Histoire de la Synagogue de Mulhouse. Francis Weill. 3ème partie.
  28. Il est rabbin de Metz en 1952. Voir, Derniers honneurs. Le Grand Rabbin Isaïe Schwartz n'est plus. Bulletin de nos communautés. Vendredi 1er août 1952.
  29. Son père, Moïse Poliatschek, est le rabbin de Toulouse en 1914. Voir, Rabbins servant au front en qualité d'aumôniers militairesIl est né en 1885 à Lydda, en Russie. Il étudie de 1902 à 1910 à l'École rabbinique de Paris. Il devient le rabbin de Altkirch, puis de Toulouse.
  30. Léon Ashkénazi (Manitou) en 1985 trouve la traduction de Messilat Yesharim de Luzzato en Sentier de rectitude par Poliatschek très juste. Voir, Manitou Rosh Hashana 1985. Jean Poliatscheck avec Aron Wolf traduit l'ouvrage de Moïse Chayyim Luzzato, Le sentier de rectitude en 1956 à Paris avec une préface de Georges Vajda.
  31. Voir, Blau, 1978, p. 36-37.
  32. Voir, p. 36-37.
  33. Dans cette version de Ruth Blau, elle le rencontre en 1952. Il aurait donc 38 ans! Selon la version de Ouriel Ben-David, la relation aurait eu lieu durant 2 ans, de 1951 à 1953, le éebut étant la même année où elle s'est convertie, et Poliatschek aurait donc 37 ans!
  34. Voir, p. 40-41.
  35. [1], [2], [3]
  36. Voir, Blau, 1978, p. 41.
  37. Le nom est transcrit par erreur en Poliachek, par exemple dans l'entrevue de Ouriel Ben-David avec le Jerusalem Post de 2000.
  38. Il est né à Varsovie, en Pologne, le 5 septembre 1919 et est citoyen polonais. Voir, Lijst gevangenen Breendonk.
  39. On trouve son nom -et celui de Madame Szwergold - sur la liste des passagers de 1re classe sur le transatlantique RMS Caronia, allant de Southampton-Le Havre-New York, parti le 23 août 1949 et arrivé à New York le 30 août 1949. Voir, RMS Caronia Timeline. First Class Passenger List. Transatlantic. 23 August 1949.
  40. Voir, p. 50-51
  41. En 1953, elle a 33 ans.
  42. Voir, p. 59.
  43. Voir, Blau, 1978, p. 38.
  44. Voir, Blau, 1978, p. 39.
  45. Toujours p.39.
  46. Voir, la Synagogue Copernic
  47. Voir, Blau, 1978, p. 42.
  48. Voir, p. 41-42.
  49. Voir, p. 47.
  50. Voir, Blau, 1978, p. 89.
  51. Voir, Blau, 1978, p. 94.
  52. Voir, p. 97.
  53. Voir, Blau, 1978, p. 95-96.
  54. Voir, [Voir, En Hébreu. Kimi Kaplan. ""L'arrogante et la sale convertie" -en Yiddish. L'histoire du mariage de Amram Blau et de Ruth Ben-David." Iyunim Bitkumat Israel (Ben Gurion University's Ben-Gurion Research Institute for the Study of Israel and Zionism) (20 ) 2010, p. 300-336. Mention, p. 309.
  55. Voir, p. 68-69
  56. Reb Itzekel est à Paris de 1949 à 1957. D'après le récit de Ruth Blau, la description date de 1956, car elle rencontre pour la première fois la famille de Reb Itzekel en 1956 (voir, p. 67), bien que en fait, elle soit une description d'un événement qui s'est reproduit maintes fois.
  57. Il faut noter que au cours des nombreuses années qui vont suivre, Ruth Blau lorsqu'elle séjourne à Paris demeure chez Mechel Reisz.
  58. a et b Voir, Blau, 1978, p. 69.
  59. Voir, Blau, 1978, p. 52.
  60. Voir, Blau, 1978, p. 54
  61. Voir, Blau, 1978, p. 59-60.
  62. Voir, p. 64.
  63. Voir, p. 69.
  64. a, b et c Voir, Blau, 1978, p. 70.
  65. Voir, Blau, 1978, p. 72.
  66. Elle part le lundi 14 mars 1960, Voir, Blau, 1978, p. 72.
  67. Voir, Blau, 1978, p. 70-72.
  68. Le nom de famille est parfois orthographié comme Schumacher, mais par erreur. Ruth Blau, 1978, p. 131, écrit Schuchmacher ainsi que Élie Wiesel, 1994, p. 421.
  69. 8 ans, selon Blau, 1978, p. 109.
  70. Un film est censé être produit sur cette affaire, selon un article paru en 2008. Voir, Jerusalem. 1960 Kidnapping of Yossele Schumacher To be Made Into Movie. Vos Iz Neias? December 17, 2008. Dans cet article une photo de Yossele Schuchmacher à l'époque de son enlèvement, à l'âge de 6 ans, est publiée. Il a l'air d'un enfant hassidique, avec des papillotes.
  71. Voir, Eifoh Yossele? Where is Yossele Schumacher? Yated Neeman. The Yeshiva World. Wednesday, June 6, 2007.
  72. Voir, Custody cases. Jewish Forum & Discussions. Chabad Talk,
  73. Voir, Fifth Knesset 1961-1965. Disappearance of Yossele Schumacher. Sitting 121 3 April 1962. Jerusalem Center for Public Affairs. Major Knesset Debates, 1948-1981 (6 Volumes).
  74. Voir, Histoire d'Israël: année 1960, Lundi 15 novembre 2010.
  75. Voir, Blau, 1978, p. 111.
  76. Voir, Histoire d'Israël: année 1962. Samedi 11 décembre 2010.
  77. Voir, Israeli reunites with NY woman who helped in his abduction. Michal Lando. The Jerusalem Post. June 7, 2007.
  78. Voir, p. 421-424
  79. Élie Wiesel est un ancien correspondant en France de Yediot Aharonot.
  80. Voir, Ruth Blau, 1978, p. 171.
  81. Selon Ouriel Ben-David, sa mère était une femme d'affaires avec une très bonne jugeote, qui fit beaucoup d'argent, et qui mit la grande partie de ses gains dans l'immobilier.
  82. Voir, Jerusalem. Rav Amram Blau's Interview Before His Death. Vosizneias. July 12, 2009.
  83. 4 fils et 6 filles. Voir, En Hébreu. Kimi Kaplan. ""L'arrogante et la sale convertie" -en Yiddish. L'histoire du mariage de Amram Blau et de Ruth Ben-David." Iyunim Bitkumat Israel (Ben Gurion University's Ben-Gurion Research Institute for the Study of Israel and Zionism) (20 ) 2010, p. 300-336.
  84. Voir, Jews: The Lost Leader. Time. Friday, September 10, 1965.
  85. Voir, Avraham Rabinovitch. L'ami de mon ennemi. Monde Juif. Le Jerusalem Post. Édition française. 7 octobre 2010.
  86. Voir, Archive Belonging to Reb Amram Blau Sheds New Light on the Rabbi 1965 Marriage to a Convert. Avec photos de Amram Blau et Ruth Ben-David.
  87. Voir, Micha Odenheimer. We do not Believe. we will Not Follow.
  88. Voir, En Hébreu. Kimi Kaplan. ""L'arrogante et la sale convertie" -en Yiddish. L'histoire du mariage de Amram Blau et de Ruth Ben-David." Iyunim Bitkumat Israel (Ben Gurion University's Ben-Gurion Research Institute for the Study of Israel and Zionism) (20 ) 2010, p. 300-336.
  89. Le professeur Kimi Kaplan, de l'université Bar Ilan et The Van Leer Institute of Jerusalem donne des conferences sur le sujet du mariage controversé de Ruth Ben-David et Amram Blau. Voir, The Marriage of Ruth Ben-David and Amram Blau. Sunday, February 20, 2011. National Library. Givat Ram, Jerusalem.
  90. Voir, Yair Ettinger. Notes on a scandal. Ha'aretz. July 25, 2010.
  91. a et b Voir, p. 154.
  92. Même ceux qui ne l'ont jamais vue personnellement ou n'ont jamais vu de documents photographiques sur elle, répétent ce qu'ils ont entendu dire: qu'elle est "belle"!
  93. Elle a 45 ans!
  94. Ce commentaire est donné par l'auteur de la citation!
  95. Landau s'est trompé d'un verset. Il ecrit verset 1, alors que c'est le verset 2.
  96. La traduction est prise de La Bible. Édition Bilingue. Traduction française sous la direction du Grand Rabbin Zadoc Kahn. Librairie Colbo: Paris, 1967, p. 327.
  97. Voir, Dynastie hassidique de Satmar.
  98. Joël Teitelbaum.

Bibliographie

Liens internes



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