- Jean Cottereau
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Jean Chouan
Jean Cottereau Surnom Jean Chouan,
Le Gars mentoux,
Pas de dangerNaissance 30 octobre 1757
Saint-BerthevinMort au combat 18 juillet 1794 (à 36 ans)
OlivetOrigine Français Allégeance Association bretonne,
ChouanService 1792 - 1794 Conflits Chouannerie
Guerre de VendéeFaits d’armes Affaire de la Brossinière
Virée de Galerne
Bataille de La Gravelle
Bataille de Croix-Bataille
Bataille d'Entrammes
Bataille de Fougères
Siège de Granville
Siège d'Angers
Bataille du MansFamille Famille Chouan, Frères: François Cottereau, Pierre Cottereau, René Cottereau Image : Portrait présumé de Jean Chouan par L. de Labarre, réalisé d'après témoignages. Jean Chouan est le surnom de Jean Cottereau, né le 30 octobre 1757 [1] à Saint-Berthevin (Mayenne) et mort le 18 juillet 1794 à Olivet (Mayenne), est, avec ses frères — Pierre, François et René — un des chefs de l'insurrection contre-révolutionnaire et royaliste qui s'est développée en Mayenne en 1793.
Ses camarades l'avaient surnommé le Gars mentoux[2] ( le garçon menteur).
Sommaire
Avertissement
Une grande partie des biographies de Jean Chouan repose sur l'ouvrage de Jacques Duchemin des Cépeaux, œuvre rédigée en 1825, à la demande de Charles X, œuvre partisane et comportant de nombreuses affirmations parfois non-fondées. L'histoire de Jean Chouan comporte donc une grande part de légende, alimentée sans discontinuer par une minorité catholique et royaliste-légitimiste. Son rôle est parfaitement contestable et les documents d'archives, mêmes issus d'aristocrates demeurant dans la région, prouvent qu'il était un parfait inconnu avant la Restauration. Une seule certitude : les républicains, dans leur soucis de mater l'insurrection, contribuèrent à la naissance de cette légende ; le nom de Jean Chouan figure sur nombre de documents rédigés par les autorités républicaines incapables de mettre un nom sur les véritables meneurs de ce mouvement.
Honoré de Balzac a tiré de ce flou historique deux personnages dans son roman Les Chouans : Pille-Miche, qui est guillotiné en 1809 dans le dernier roman de la Comédie humaine : L'Envers de l'histoire contemporaine , et Marche-à-Terre qui s'enrichit dans le commerce en 1816.
Le passé peu glorieux de ce « héros » embarrasse bon nombre d'historiens qui, bien souvent par facilité, trempent leur plume dans le flot ininterrompu de littérature offert depuis près de deux siècles. Il convient de rappeler que la Chouannerie fut avant tout une guerre civile avec ses abominations, touchant une population désarmée et terrorisée par l'un et l'autre camp et qui subit ce mouvement plus qu'elle ne l'approuva : sans idéal généreux, la chouannerie ne pouvait soulever l'enthousiasme populaire.
Origine
Héros de la chouannerie, Jean Cottereau naît dans une hutte de bûcheron-sabotier de la forêt de Concise dans la Mayenne. Jean Cottereau, fils de Pierre Cottereau dit Chouan, et de Jeanne Moyné, son épouse, est né le 30 octobre 1757, en la paroisse de Saint-Berthevin, près de Laval.
Article détaillé : Famille Chouan.Avant la Révolution française
La condamnation à mort
En 1780, âgé de 23 ans, Jean Chouan est poursuivi pour avoir d’abord rossé un nommé Marchais qu’il soupçonnait de l’avoir vendu aux gabelous, puis pour avoir, avec son ami Jean Croissant, tué à coups de frette un agent de la gabelle, Olivier Jagu, dans une auberge de Saint-Germain-Le-Fouilloux.
Condamné à mort par contumace, son exécution en effigie a lieu en même temps que celle de Jean Croissant.[3] Il disparaît à cette époque, peut-être engagé au régiment de Turenne sous un faux nom. Il n'était pas resté dans le pays. D'autres sources indiquent que sa mère alla demander sa grâce au roi, ce dont on peut doûter.[4]. Ce fait est contredit par la reprise, en 1785, de la procédure engagée contre lui en 1780. Il y a toute apparence, si l'on rapproche les souvenirs de la famille recueillis par Jacques Duchemin des Cépeaux de cette absence prolongée, que le contrebandier s'était enrôlé dans quelque garnison lointaine.[5]
La prison
Jean Chouan est arrêté le 18 mai 1785 aux Mesliers, au Bourgneuf-la-Forêt. Interrogé, il nie toute participation au meurtre du gabelou, mais fait un an de prison. Il parut devant le juge criminel, nia comme avait nié Jean Croissant, mais plus heureux que lui, ne fut pas chargé par les témoins dont certains sont morts, d'autres indécis, d'autres excusés. Le procureur Enjubault-Laroche ne put donc que requérir le 9 septembre 1785 un plus ample informé qui fit maintenir le prévenu un an en prison.
Libéré le 9 septembre1786, il est transféré aussitôt au Dépôt de Mendicité de Rennes, par lettre de cachet en date du 2 août 1786[6] et il y séjourne 3 ans.[7] A sa sortie, Jean Chouan s'engage comme domestique chez Marie Le Bourdais, veuve d'Alexis Ollivier, une cousine, demeurant à la Besnerie, paroisse d'Olivet, et dont le fils, l'abbé Alexis Ollivier, le sauve lui-même de tout nouveau soupçon [8].
La Révolution française
Le mécontentement
La Révolution française éclate, les prêtres propriétaires fonciers sont arrachés à leurs paroisses et remplacé par des prêtres sans biens ayant prêté serment à la Constitution civile du clergé, dès le début de l'année 1791.[9] Mais, surtout, les possessions du clergé, biens de première origine sont mises en vente pour tenter de remplir les caisses du Trésor royal totalement vides.[10] Le roi est emprisonné. Les mécontentements se manifestent. Jean Chouan, dans le milieu religieux où il vivait ne pouvait y rester étranger.
Le début des troubles
Les troubles commencèrent bien avant le tirage au sort d'août 1792. Ainsi, les sœurs de Jean Chouan s'en prirent, avec d'autres femmes, au curé Pottier, prêtre assermenté de Saint-Ouën-des-Toits, donc déclaré intrus. Elles menacèrent de le faire rôtir ou de le noyer dans l'étang. Une des deux sœurs est emprisonnée avec d'autres pendant un mois.
En septembre 1791, le maire de Bourgon, acquéreur de biens nationaux, vit le tas de fagots appuyé à sa maison incendié par des inconnus. Le jour de la Saint-Pierre 1792, en pleine assemblée paroissiale, des esprits échauffés par la boisson s'en prirent à nouveau au maire de Bourgon dont ils saccagèrent la maison. Jean Chouan et les Frères Pinçon - tous connus sous le nom de bande des oiseaux - s'installèrent dans le cabaret de François Fortin et supervisèrent les opérations, menées par François Blanchet et Gilles Bertier. Selon les témoignages de l'époque la troupe de Jean Chouan ne comptait ce jour-là que 15 hommes. Lorsqu'il rejoignit le Prince de Talmont à Laval, il lui avoua que son renfort ne comptait que 17 hommes, lui et son frère François compris. Le colonel de Pontbriand, dans ses Mémoires, ne lui en reconnaît que de 20 à 40, ce qui est sans doute déjà une exagération.
La Rouairie
Le marquis de la Rouairie organisait en Bretagne la conjuration qui a donné directement naissance à la Chouannerie.[11] Quand le marquis vint chez son cousin de Farcy, à Launay-Villiers, où il passa trois mois (mai, juin, juillet 1792), il trouva dans les cantons limitrophes de la Bretagne les esprits préparés pour l'action. En avril 1792, Jean Chouan fut aperçu à Bourgon dans une manifestation en faveur des prêtres réfractaires.
Rien ne prouve toutefois que Jean Chouan rencontra le marquis, et il est pratiquement impossible qu'il ait reçu un quelconque commandement, ne sachant ni lire ni écrire. Tout ceci relève de la fiction littéraire.
La conjuration bretonne
Le moment choisi fut celui du tirage au sort, qui devait avoir lieu le 15 août 1792. Sur l'ensemble de la lisière de la frontière entre la Bretagne, et la Mayenne, ce fut le concert unanime des protestations populaires suivant le même mot d'ordre.[12]
Le 15 août 1792, à Saint-Ouën-des-Toits[13], non loin de Laval, Jean Chouan ameute les paysans lors d’une tentative d’enrôlement de volontaires, bouscule les gendarmes et constitue une bande.[14] Le mouvement ne bougea pas ensuite jusqu'à la fin de septembre.
Le 26 septembre, les patriotes d'Andouillé et de la Baconnière étant allés piller le château de Villiers, ce fut le signal. Tous les chefs de paroisses du canton vinrent assaillir les Bleus rentrés le soir au Bourgneuf. Neuf gardes nationaux périrent, les autres s'enfuirent vers Laval. Le 27, la force armée de Laval venait pour réprimer l'insurrection, elle fut reçue à l'étang de la Chaîne par une fusillade à laquelle Jean Chouan ne prit aucune part, s'étant déjà réfugié en Bretagne, avec les frères Pinçon, de Bourgon.[15]
Depuis ce temps, les insurgés sont des Chouans ; leurs combats avec les escortes, avec les postes républicains, avec les gardes nationaux d'Andouillé, de la Baconnière, avec les forgerons de Port-Brillet, se renouvellent par intervalles. Entre temps, Jean Chouan va se cacher en Bretagne, près de Saint-M'Hervé, pour établir la correspondance avec les émigrés et, s'abouche avec les autres chefs reconnus. On peut se demander quel rôle il a pu jouer dans la "correspondance", ne sachant ni lire ni écrire.
Chouannerie
Un rôle actif
Il joue un rôle actif dans la contre-révolution, favorise l’émigration. Sa tête étant mise à prix, il tente en vain, en mars 1793, de gagner l’Angleterre. Il semblerait qu'il se rendit à Granville pour quitter la France. Mais une surveillance rigoureuse avait été mise en place et il ne trouva ni barque ni pêcheur. À partir du mois d'avril, Jean Chouan et sa bande sont l'objet journalier des préoccupations du Directoire. La garde nationale de La Brûlatte est pendant deux jours à la recherche du nommé Cottereau dit Chouan, et travaille à dissiper les attroupements qui se sont formés à Saint-Ouen.
Il est reconnu par l'administration avec son frère comme le chef de la coalition.[16] Le 13 mai 1793, les frères Chouans s'emparent d'une vingtaine de fusils entreposés dans la mairie du Genest.
Prévenu des attroupements du Bourgneuf, de La Gravelle, de Saint-Ouen, et surtout de Bourgon, le Directoire décrète aussitôt l'arrestation des Cottereaux, dit Chouans, de leur mère, de la veuve Alexis Ollivier, leur tante, du nommé Salmon, soupçonné de leur donner refuge. Il fait arrêter également des gens de la maison de Fresnay, soupçonnée de leur fournir également des choses qui leur sont nécessaires. Le directoire du département estime que le principal chef de ces rassemblements se nomme Pontavice et est de la ville de Fougères et décide de prévenir le district de Fougères et de faire arrêter ou de faire surveiller exactement le nommé Pontavice. [17]. Le 26 mai 1793, une expédition contre les Chouans les manque près de La Gravelle. Jean Chouan et ses compagnons se réfugient dans le bois des Effretais.
L'administration départementale, totalement paniquée, fait arrêter des membres de la famille Cottereau et plusieurs de leurs amis. René Cottereau est effectivement arrêté avec Jeanne Bridier, sa femme mais on le relâche parce qu'il n'est coupable que d'être frère des Cottereau. Perrine, sa sœur, Guy Ollivier et Pierre Gauffre sont maintenus en prison, 1er juin. Salmon, copieusement pillé par les chouans, est également libéré et placé sous contrôle de Guerchais, commandant la garde nationale de La Gravelle.
Le 18 juin 1793, après avoir désarmé les patriotes du Bourgneuf, les Pinçon et Cottereau gagnèrent les landes de Saudre et de la Brossinière (ou Brécinière) et y interceptèrent huit soldats républicains qui rentraient de Nantes sur Ernée. Ils en tuèrent un, en blessèrent un autre et firent deux prisonniers.
Article détaillé : Affaire de la Brossinière.On croit savoir qu'un des frères François Cottereau s'est blessé d'un coup de fusil et qu'il est caché au village de Saint-Roch à Changé ; on l'y cherche mais vainement, 10 juillet. Le même jour et avec le même succès on fouille des caves du château de Saint-Ouen où doivent être les armes des Chouans. Beurin, adjudant major du 31e bataillon de la réserve, cantonné dans le presbytère de Bourgon, est depuis plusieurs jours avec ses hommes à la poursuite de la bande Cottereau dit Chouan, 27 juillet. Guerchais, commandant de la garde nationale de La Gravelle fouille la lande d'Olivet, le bois de Misedon, Port-Brillet, etc repaire de la ligue des Cottereaux, 17 août 1793. La garde nationale de Courbeveille est à la recherche des Cottereau dit Chouans, à Loiron, Montjean, etc., août, septembre. Il est difficile de croire que les chouans aient pu opérer sur une étendue aussi vaste, d'autant qu'on les retrouve également dans les communes situées entre Vitré et Fougères : il s'agit de la légende de Duchemin des Scépeaux.
La virée de Galerne
En octobre 1793, il rejoint l’armée des Vendéens à Laval[18]. Son intervention contribue efficacement à la victoire de cette armée à la bataille d'Entrammes. (Référence ?)
Il participe à la virée de Galerne jusqu’à la sanglante défaite du Mans, le 13 décembre 1793[19]
Le repli à Misedon
Il se replie alors dans son bois de Misedon, où il continue la lutte sur un terrain qui lui est plus favorable que celui d’une bataille rangée. Jean Chouan mettait surtout beaucoup de zèle pour sauver les prêtres, et il a protégé la fuite d'un grand nombre ; il en a conduit plusieurs jusqu'à Granville pour leur faciliter les moyens de s'évader. (Référence ?)
Il tente pour sauver le prince de Talmont, sur le chemin de Vitré à Laval, un coup de main qui avorte[20]. Mais le ravitaillement est difficile dans un pays sillonné par les troupes républicaines.[21]
Insurrection royaliste
Ses deux sœurs, Perrine et Renée Cottereau sont arrêtées, conduites à Laval où elles sont jugées et guillotinées le 20 avril 1794[22],[23]. François Cottereau se blesse grièvement avec son fusil. Le 5 avril 1794, il s'empare du bourg de La Baconnière, désarme la garde nationale, pénètre dans l'église et fait sonner l'Angelus.
L'insurrection royaliste du Bas Maine commença vers le mois de mai 1794, et forma six divisions, qui prirent le nom de leurs chefs ; mais la troupe, garda le nom générique de Chouans.
Les circonstances de sa mort
Sa mort a été racontée de différentes manières, ce qui prouve que certaines sont inexactes, sinon toutes[24],[25],[26],[27].
Alphonse de Beauchamp reproduisit le récit de Renouard, en l'ornant de quelques circonstances nouvelles [28].
Quelques trente années après les faits, dans ses Lettres sur l'origine de la Chouannerie, Duchemin-Descépeaux, qui vivait dans le pays et qui avait pu recueillir, de la bouche même des anciens Chouans, beaucoup de détails intéressants, donna de la mort de Jean Chouan un récit entièrement différent
Texte de Duchemin-Descépeaux« Le dimanche 27 juillet (1794), tous les habitants de Misedon, même la femme de René, sortirent du bois. On leur avait fait savoir que les Républicains avaient quitté leurs cantonnements depuis deux jours. Ils voulaient profiter de ce moment de sécurité pour changer de linge et de vêtements, chacun ayant en dépôt quelques effets dans les fermes du voisinage. La plupart étaient encore réunis, quand ils vinrent à passer près de la ferme de la Babinière. Le métayer, ayant reconnu de loin Jean Chouan, s'empressa d'aller au-devant de lui et l'invita à entrer dans sa maison pour y prendre quelques rafraîchissements. Celui-ci ne céda qu'avec peine à ses instances réitérées ; enfin il consentit à s'arrêter dans un verger proche de l'habitation du métayer, et l'on apporta là des cruches de cidre, indispensable accompagnement d'une réunion amicale de paysans Manceaux. « Un homme de la bande avait été laissé en observation sur le chemin qui conduit à la métairie ; mais ainsi que cela arrivait presque toujours, il ne resta pas à son poste, et tandis que les Chouans, rangés en cercle, se passaient la cruche de main en main en causant gaiement avec leur hôte des nouvelles du pays, tout à coup la femme de René, qui se trouvait un peu à l'écart, se mit à crier : « Miséricorde, voilà les Patauds ! nous sommes perdus ! » C'était effectivement les Républicains de la forge du Port-Brillet. Leurs espions ayant vu Jean Chouan sortir du bois, avaient couru les avertir, et ils arrivaient sur ses traces. « A peine la femme eût-elle poussé son cri d'épouvante, que de tous côtés partent des coups de fusil, et les chouans, étourdis de cette attaque imprévue, s'enfuient précipitamment. Le chef seul pensa à résister, mais se voyant abandonné, il s'éloigna après avoir déchargé sa carabine sur un Républicain auquel il cassa la cuisse. René était parti un moment auparavant pour aller voir un de ses enfants, qu'il avait confié à une famille du voisinage. Sa femme voulut suivre la foule des fuyards ; elle arriva avec eux jusqu'au bout du verger ; mais empêchée qu'elle était par sa grossesse avancée, elle ne put franchir une haie épaisse que les autres venaient de traverser. — « A moi, Jean, s'écria-t-elle, à moi ! Je suis perdue si tu ne viens à moi ! » Jean Chouan était déjà à couvert du feu de l'ennemi, mais il a entendu l'appel de sa belle-sœur ; il revient, monte sur la haie, écarte les broussailles, donne la main à la pauvre femme et parvient à la faire passer saine et sauve au milieu d'une grêle de balles (La première édition portait que « la coeffe de la malheureuse femme restée accrochée aux épines fut un moment la sauvegarde des deux fugitifs, parce qu'elle devint le but où se dirigèrent tout d'abord les balles de l'ennemi ».). Ensuite, voyant qu'elle n'est pas encore hors de péril, il veut, pendant qu'elle s'éloigne, arrêter les plus acharnés à sa poursuite. Dans le pré où il se trouvait alors était une petite élévation près d'une fontaine. Il va s'y placer en rechargeant sa carabine. Sans doute il se mettait ainsi en évidence pour attirer l'attention de l'ennemi et laisser à sa sœur le temps de se sauver. Il ne réussit que trop dans son projet ; tous les coups se dirigent sur lui ; une balle le frappe, brise sa tabatière dans sa ceinture, et les éclats, lui entrant dans le corps, lui déchirent les entrailles. Jean Chouan se sent blessé grièvement; mais surmontant la douleur, il recueille ses forces, parvient à quitter la place, et une châtaigneraie voisine l'aide à se dérober à la vue des Républicains ; cependant cet effort a épuisé tout ce qui lui restait de vigueur. Déjà ce n'est plus qu'à grand'peine qu'il se soutient en s'appuyant sur sa carabine, et néanmoins il cherche encore à diriger ses pas vers le bois de Misedon, car il sait que les siens doivent y revenir, et jugeant sa blessure mortelle, il veut leur parler encore une fois. « Les Chouans, en effet, n'avaient pas tardé à rentrer dans le bois, qui est fort peu distant de la Babinière, et René, dès qu'il avait entendu la fusillade, s'y était également réfugié. Quand ils furent tous réunis, qu'ils ne virent point leur chef au milieu d'eux, lui qui durant le danger ne quittait jamais ses gens, ils commencèrent à s'inquiéter et partirent pour aller à sa recherche. René non moins ardent à se précipiter au secours des siens qu'à se livrer à ses emportements, eut bientôt pris l'avance sur les autres. Il arriva auprès de son frère au moment où celui-ci, déjà défaillant, n'avait plus même la force de parler. René en le soutenant sous les bras, essaya de le faire avancer quelques pas encore ; mais ce fut en vain, ses jambes ne le pouvaient plus porter. Ses camarades étant alors venus, on courut chercher un cheval dans le voisinage ; mais quand le blessé fut placé dessus, il lui fut impossible de rester dans cette position. Cependant la nuit approchait, et l'on voulait le tirer au plus tôt de cet endroit trop voisin de celui où l'on avait rencontré les Bleus. On imagina de se procurer un drap de lit sur lequel on le plaça, et quatre hommes l'emportèrent ainsi dans le bois de Misedon, non sans crainte de le voir, à chaque instant, expirer pendant le trajet. « On alla déposer Jean Chouan jusque dans le milieu du bois, à l'endroit appelé la Place Royale ; là chacun se dépouilla de ses habits pour lui faire une couche moins dure sur la terre ; puis son frère s'assit derrière lui, et s'appuyant contre un arbre, le soutint avec ses jambes et ses bras, pour qu'il restât à demi soulevé. C'était la seule position dans laquelle il ne se sentît pas suffoqué. « Lorsqu'il fut ainsi placé, le blessé éprouva quelque soulagement, et recouvra l'usage de la parole. Tout aussitôt il réclama l'assistance d'un prêtre qu'il nomma en indiquant le lieu où il espérait qu'on pourrait le trouver, et suivant son désir des hommes partirent en toute hâte pour le chercher. Cependant ceux qui restaient auprès de lui voulaient se livrer à l'espoir que sa blessure serait moins grave qu'on ne l'avait cru d'abord, mais il les désabusa. — « Je suis frappé à mort, je le sens bien, leur dit-il, et je n'en ai plus pour longtemps..... » « ..... Tous ne savent lui répondre que par leurs larmes ; il comprit ce langage et parut lui-même attendri, en voyant l'affliction de ceux qui l'entouraient. « ..... La nuit était venue sombre et pluvieuse. Dans le fonds d'un bois, à la lueur vacillante d'un feu de broussailles, gisait par terre, étendu sur quelques vêtements jetés en désordre, un mourant dont un homme s'efforçait de tenir la tête soulevée ; autour de lui, une troupe de paysans, à demi dépouillés de leurs habits, mais gardant encore leurs armes, écoutaient avec un recueillement douloureux, les dernières paroles que leur adressait le moribond..... « Cottereau conserva assez de force toute la nuit pour s'occuper de ce que les Chouans de Misedon avaient à faire dans les conjonctures présentes. Il leur désigna Délière, qui commandait déjà les gens de Bourgneuf, comme celui qui paraissait le plus capable de les guider, et continua ainsi longtemps de parler à ses compagnons d'armes. Tour à tour, il les exhortait à la résignation, leur donnait d'utiles avis, ou se recommandait à leurs prières ; et dans ce moment suprême, une éloquence nouvelle animait ses discours. Plusieurs fois il exprima le regret de ne pas voir arriver le prêtre qu'il avait demandé. On hésitait à lui apprendre qu'on ne l'avait pas trouvé dans son asile ordinaire ; mais quand il le sut, il demeura calme et résigné : — « Dieu me tiendra compte de mon intention, dit-il, il sait ma bonne volonté. » A l'approche du jour, il s'affaiblit visiblement, et ientôt il éprouva de la difficulté à parler. Alors il fit signe qu'on le laissât en repos. Il croisa ses mains sur sa poitrine et se mit à prier à voix basse. Il resta ainsi pendant plus de deux heures, continuant toujours de prier, ainsi que tous les assistants agenouillés près de lui ; enfin il parut sommeiller ; il rendait les derniers soupirs. « Il mourut le 28 juillet. Ce même jour, Robespierre était traîné à l'échafaud...... « Dès que les Chouans reconnurent que leur chef avait expiré, ils furent frappés de l'idée que si sa mort venait à être connue des Patriotes, ils voudraient à tout prix s'emparer de son corps, afin d'insulter à ses restes et d'en faire d'indignes trophées. L'appréhension de cet outrage fit qu'on se hâta de s'acquitter des tristes devoirs qui restaient à remplir. Un emplacement fut cherché dans le plus épais du bois, et avant de creuser la terre, le gazon, enlevé avec soin, fut mis de côté. On fit la fosse très profonde, puis le corps y étant déposé, on plaça dessus un chapelet afin de consacrer ainsi la tombe qu'un prêtre n'avait pu bénir et qu'une croix ne devait pas protéger. Alors on rejeta la terre peu à peu en la foulant à mesure, de crainte que plus tard, en s'abaissant, le sol ne fournit des indices aux Patriotes. Ensuite les gazons furent soigneusement replacés et arrosés, afin qu'il ne restât aucune trace de l'enterrement. Les malheureux Chouans mettaient toute leur sollicitude à cacher la sépulture de celui qui leur avait été si cher, par ce même sentiment de respect religieux qui d'ordinaire nous porte à indiquer par un monument, la place où reposent les amis que nous avons perdus. »
En juillet 1794, il est reconnu dans une métairie dite la Babinière, appartenant à la famille Ollivier et où résidait son frère René, marié en 1792; poursuivi, il attire sur lui le feu des républicains de la forge du Port-Brillet, pour permettre à sa belle-sœur, enceinte, de s’échapper. Jean Cottereau demeure à l'arrière-garde et reçoit une balle dans l'abdomen. Il réussit à se cacher et est transporté dans les fourrés où il meurt le 28 juillet 1794. Sa tombe n’a pas été retrouvée[29]. Toutefois on ne retrouve pas la trace de l'enfant dont sa belle-sœur était enceinte. Le récit de Duchemin Descépeaux souffre dès sa première ligne, d'un manque de sens critique et d'analyse: René Cottereau était marié depuis deux ans à Jeanne Bridier et ils vivaient à la métairie de la Petite Babinière, qui n'est pas située en lisière du bois du bois de Misedon. La course poursuite aurait donc été assez longue et cette erreur donne au récit un tour assez surréaliste.
Presque tous les historiens, presque tous les biographes [30] ont d'ailleurs accepté la version de Duchemin-Descépeaux, sans citer toujours la source à laquelle ils l'empruntaient : Crétineau Joly [31], Théodore Muret[32], le docteur Lepelletier de la Sarthe [33], Albert Lemarchand [34], Eugène Veuillot [35], l'abbé Paulouin [36], le Supplément de la Biographie Michaud [37].
La famille de Jean Chouan connaît un sort aussi tragique : François meurt après s'être blessé avec son fusil, à moins qu'il n'ait été tué par les forgerons de Port-Brillet. Pierre est arrêté, jugé et guillotiné, ainsi que ses deux sœurs. Seul survécut René Cottereau, qui mourut en 1846.
Romans et prétendue postérité
Arthur de Gobineau, dans la Chronique rimée de Jean Chouan et de ses compagnons [38] a restitué un poème sur la mort de Jean Chouan.
Texte d'Arthur de Gobineau- Le jour qui s'éloignait brunissait les murailles,
- Quand soudain apparaît, le regard consterné,
- Frissonnante de peur, la femme de René.
- — Les Bleus! On me poursuit ! Oh! prenez donc vos armes !
- Ces cris ont sur le champ tari toutes les larmes ;
- On saisit les fusils posés contre le mur.
- Tel change son amorce, et tel va d'un pas sûr,
- Quittant la métairie, interroger la route :
- — Que fait Chouan, dit l'un ? — Il est resté — j'écoute
- S'il ne revient pas. — Craignons de ne plus le revoir ;
- Ce n'est pas le danger qui pourra l'émouvoir.
- Pendant ce temps ; — Chouan, disait la jeune femme,
- Quitte pour me sauver les chagrins de ton âme ;
- Je suis enceinte, et si je tombe aux mains des Bleus,
- Mon enfant ne pourra me protéger contre eux !
- Jean la prit par la main et sortit sur la lande ;
- La clarté n'était plus ni vive ni bien grande ;
- Ce triste jour d'automne allait enfin finir,
- Pourtant on vit de loin deux francs hussards venir.
- Tous deux portaient gaiement leur pelisse azurée,
- La flamme du bonnet à tous les vents livrée
- Voltigeait sur leur tête, et leur court plumet noir
- Se détachait encor sur le ciel gris du soir.
- Ils allaient galopant aux travers de la plaine :
- — Ces fanfarons, voyez ! leur malheur les entraîne,
- Crie un brave. Il fait feu. — Manqué ! dit un hussard.
- Un autre paysan ajuste. — Un grand écart !
- Dit le second soldat. Longtemps leur moquerie
- Des Chouans maladroits occupe la furie ;
- Et, tandis qu'on s'oublie à soutenir ce jeu,
- On se trouve assailli par un bataillon Bleu.
- Non, jamais l'ennemi ne vint en si grand nombre !
- Les Chouans sont surpris ; mais, profitant de l'ombre,
- Ils courent aux halliers.
- Jean était déjà loin,
- Il soutenait sa sœur et n'avait d'autre soin
- Que de la préserver. Les Bleus dans leur poursuite
- Le découvrent bientôt ; son calme les irrite,
- Et de loin un hussard le vise et le fait choir.
- Sa sœur crie ; il lui dit : — Contiens ton désespoir,
- Hâtons-nous seulement de gagner la clairière.
- Cependant les Chouans, en avant, en arrière,
- Ne l'apercevant plus, regardant de leur mieux,
- Reviennent sur leurs pas quand sont partis les Bleus.
- Ils le trouvent alors au revers d’une haie ;
- Sa sœur cherchait en vain à refermer sa plaie.
- On le prend, on l'emporte au plus profond du bois,
- On lui dit : Parle nous, Jean Chouan ! — Cette fois,
- Répondit-il bien bas, je vais joindre ma mère,
- Et je croyais la mort, mes braves, plus amère !
- Des torches de résine en quelques mains brillaient,
- Les herbes du gazon d'un sang noir se souillaient ;
- A travers la forêt, dans les branches voisines,
- Le vent semblait tinter des plaintes argentines
- Et du chef expirant pleurer aussi le sort.
- Bientôt tout fut fini ; Jean Chouan était mort ;
- Son âme s'échappant de ses restes funèbres,
- S'était déjà mêlée aux suprêmes ténèbres.
- De peur que pour gagner le prix des trahisons,
- On ne volât son corps, il fut sous des gazons
- Soigneusement caché. Redoutant le parjure,
- Nul des siens n'a jamais montré sa sépulture.
- C'est ainsi que finit Jean Chouan. Sa valeur,
- Tout comme son tombeau, demeura sans honneur.
(CHAPITRE IX.)
Victor Hugo a publié dans La Légende des siècles [39], une pièce de vers sur la mort héroïque de Jean Chouan, frappé victime de son dévouement, en protégeant, au prix de sa vie, celle de sa belle-sœur poursuivie par les Bleus et qui, grosse et épuisée, allait tomber entre leurs mains.
Texte de Victor Hugo- Les blancs fuyaient, les bleus mitraillaient la clairière.
- Un coteau dominait cette plaine, et derrière
- Le monticule nu, sans arbre et sans gazon,
- Les farouches forêts emplissaient l'horizon.
- En arrière du tertre, abri sûr, rempart sombre,
- Les blancs se ralliaient, comptant leur petit nombre,
- Et Jean Chouan parut, ses longs cheveux au vent.
- — Ah ! personne n'est mort, car le chef est vivant !
- Dirent-ils. Jean Chouan écoutait la mitraille.
- — Nous manque-t-il quelqu'un ? — Non. — Alors qu'on s'en aille !
- Fuyez tous ! — Les enfants, les femmes aux abois
- L'entouraient, effarés. — Fils, rentrons dans les bois !
- Dispersons-nous ! — Et tous, comme des hirondelles
- S'évadent dans l'orage immense à tire d'ailes,
- Fuirent vers le hallier noyé dans la vapeur ;
- Ils couraient ; les vaillants courent quand ils ont peur ;
- C'est un noir désarroi qu'une fuite où se mêle
- Au vieillard chancelant l'enfant à la mamelle ;
- On craint d'être tué, d'être fait prisonnier !
- Et Jean Chouan marchait à pas lents, le dernier,
- Se retournant parfois et faisant sa prière.
- Tout à coup on entend un cri dans la clairière,
- Une femme parmi les balles apparaît.
- Toute la bande était déjà dans la forêt ;
- Jean Chouan seul restait ; il s'arrête, il regarde ;
- C'est une femme grosse ; elle s'enfuit hagarde.
- Et pâle, déchirant ses pieds nus aux buissons ;
- Elle est seule ; elle crie : A moi, les bons garçons !
- Jean Chouan rêveur dit : c'est Jeanne-Madeleine.
- Elle est le point de mire au milieu de la plaine :
- La mitraille sur elle avec rage s'abat.
- Il eût fallu que Dieu lui-même se courbât
- Et la prît par la main et la mît sous son aile,
- Tant la mort formidable abondait autour d'elle ;
- Elle était perdue. — Ah ! criait-elle, au secours !
- Mais les bois sont tremblants et les fuyards sont sourds.
- Et les balles pleuvaient sur la pauvre Brigande.
- Alors sur le côteau qui dominait la lande
- Jean Chouan bondit, fier, tranquille, altier, viril,
- Debout : — C'est moi qui suis Jean Chouan, cria-t-il.
- Les bleus disent : C'est lui, le chef ! Et cette tête,
- Prenant toute la foudre et toute la tempête,
- Fit changer à la mort de cible. — Sauve-toi !
- Cria-t-il, sauve-toi, ma sœur. — Folle d'effroi,
- Jeanne hâta le pas vers la forêt profonde.
- Comme un pic sur la neige ou comme un mât sur l'onde,
- Jean Chouan, qui semblait par la mort ébloui,
- Se dressait, et les bleus ne voyaient plus que lui.
- — Je resterai le temps qu'il faudra. Va ma fille !
- Va, tu seras encor joyeuse en ta famille,
- Et tu mettras encor des fleurs à ton corset !
- Criait-il. — C'était lui maintenant que visait
- L'ardente fusillade, et sur sa haute taille
- Qui semblait presque prête à gagner la bataille,
- Les balles s'acharnaient, et son puissant dédain
- Souriait ; il levait son sabre nu..... — Soudain
- Par une balle, ainsi l'ours est frappé dans l'antre,
- Il se sentit trouer de part en part le ventre ;
- Il resta droit, et dit : — Soit. Ave Maria !
- Puis, chancelant, tourné vers le bois, il cria :
- Mes amis, mes amis, Jeanne est elle arrivée ?
- Des voix dans la forêt répondirent : — Sauvée !
- Jean Chouan murmura : C'est bien ! et tomba mort.
- Paysans ! Paysans ! Hélas ! Vous aviez tort ;
- Mais votre souvenir n'amoindrit pas la France :
- Vous fûtes grands dans l'âpre et sinistre ignorance ;
- Vous que vos rois, vos loups, vos prêtres, vos halliers
- Faisaient bandits, souvent vous fûtes chevaliers ;
- A travers l'affreux joug et sous l'erreur infâme
- Vous avez eu l'éclair mystérieux de l'âme ;
- Des rayons jaillissaient de votre aveuglement ;
- Salut ! moi le banni, je suis pour vous clément ;
- L'exil n'est pas sévère aux pauvres toits de chaumes.
- Vous êtes des proscrits, vous êtes des fantômes.
- Frères, nous avons tous combattu ; nous voulions
- L'avenir, vous vouliez le passé, noirs lions ;
- L'effort que nous faisions pour gravir sur la cime,
- Hélas ! vous l'avez fait pour rentrer dans l'abîme.
- Nous avons tous lutté, diversement martyrs,
- Tous sans ambitions et tous sans repentirs,
- Nous pour fermer l'enfer, vous pour rouvrir la tombe ;
- Mais sur vos tristes fronts la blancheur d'en haut tombe ;
- La pitié fraternelle et sublime conduit
- Les fils de la clarté vers les fils de la nuit,
- Et je pleure en chantant cet hymne tendre et sombre,
- Moi, soldat de l'aurore, à toi, héros de l'ombre.
Un jeune collégien, se prétendant « le seul descendant direct de Jean Chouan », s'avisa d'adresser à Victor Hugo une lettre de remerciement et d'adhésion politique ; de son côté, Victor Hugo lui en envoya une de congratulation sur sa conversion à la lumière. Toutes deux furent, naturellement, livrées à la publicité ; elles n'avaient été écrites qu'à cette fin [40].
Le même type de tentative de supercherie aura lieu sur le personnage de René Chouan, frère de Jean Chouan à la fin du XIXe siècle. À ce sujet, ses descendants, les dames Lelièvre et Courcelle, petites filles de René Chouan, avaient fait annoncer dans l'Indépendant de l'Ouest, en octobre 1879, que c'était à elles seules que devaient s'adresser les personnes désireuses d'obtenir des renseignements sur leur famille.
Une eau-forte de Tancrède Abraham [41] représente l’Arbre près duquel fut tué Jean Cottereau (dit le Chouan) [42]
Voir aussi
Jean Chouan n'a jamais eu derrière lui qu'un très petit nombre d'hommes dévoués, même aux jours de sa plus grande autorité [43].
Vue romanesque
« [...] Il y eut deux Vendées, la Grande qui faisait la guerre des forêts, la Petite qui faisait la guerre des buissons ; là est la nuance qui sépare Charette de Jean Chouan. La Petite Vendée était naïve, la Grande était corrompue ; la Petite valait mieux. Charette fut fait marquis, lieutenant général des armées du Roi et Grand-Croix de Saint-Louis ; Jean Chouan resta Jean Chouan. Charette confine au bandit, Jean Chouan au paladin ........ La Rochejaquelein n'est qu'Achille, Jean Chouan est Protée.. [...] »-
« La proscription des princes, la religion détruite ne furent pour les Chouans que des prétextes de pillage, et les événements de cette lutte intestine contractèrent quelque chose de la sauvage âpreté qu'ont les mœurs en ces contrées. Quand de vrais défenseurs de la monarchie vinrent recruter des soldats parmi ces populations ignorantes et belliqueuses, ils essayèrent, mais en vain, de donner, sous le drapeau blanc, quelque grandeur à ces entreprises qui avaient rendu la chouannerie odieuse et les Chouans sont restés comme un mémorable exemple du danger de remuer les masses peu civilisées d'un pays (...) La religion ou plutôt le fétichisme de ces créatures ignorantes désarmaient le meurtre de ses remords. »
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- Honoré de Balzac, Les Chouans (1829)
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Bibliographie
Bibliographie ancienne
On peut consulter les divers ouvrages publiés sur la Vendée et la chouannerie, tels que l'Histoire de la guerre de la Vendée et des chouans, par Beauchamp, et les Lettres sur l'origine de la chouannerie et sur les chouans du bas Maine, 2 vol. in-8°, par Jacques Duchemin des Cépeaux.
M. Boblet a fait lithographie du portrait de Jean Chouan, en 1852, format in-4°.[45]
En 1926, Luitz-Morat réalise le film Jean Chouan avec Maurice Lagrenée dans le rôle de Jean Chouan.
- Arthur de Gobineau, La Chronique rimée de Jean Chouan et de ses compagnons. 1846, Études gobiniennes du XXIe siècle. Calvados. 2004 ;
- Jacques Duchemin des Cépeaux, Souvenirs de la chouannerie, 1855 ;
- Émile Souvestre, Scénes de chouannerie. Michel Lévy, Paris 1856 [46] ;
- Léon de la Sicotière, La mort de Jean Chouan et sa prétendue postérité, Mamers, G. Fleury et A. Dangin, 1877, 38 p. (tiré-à-part de la Revue historique et archéologique du Maine) [1] ;
- Arthur Bernède, Jean Chouan, Tomes I: La Bataille Des Cœurs Et Tome II: La Citoyenne Maryse Fleurus. . Jules Tallandier 1926 ;
- Ernest Laurain, Chouans et contre-chouans. Laval, Éditions des Arts Réunis, 1928 ;
- Jean Drault, Jean Cottereau dit Jean Chouan. Spes. 1927 ;
- La belle histoire de Jean Chouan. Bande dessinée. Série : Collection "À la française" n°3. Dessinateur : Pierre Rousseau. Scénariste : Job de Roincé. 1942.
Bibliographie moderne
- Jean Chouan, héros de légende. de M.-C. Meaux. 1977.
- Jean Chouan et ses compagnons, des paysans mayennais. André Avril. Association Le souvenir de la chouannerie mayennaise 1979
- Jean Chouan, Le Paysan Rebelle, Le Premier Insurgé Royaliste. Jean Silve De Ventavon. Albatros Paris 1985
- Jean Chouan l'insoumis. Spectacle du Château de Lassay. 1988.
- Histoire générale de la chouannerie, Anne Bernet, Perrin, 2000.[47]
Notes et références
- ↑ Son acte de naissance figure dans le registre paroissial de Saint-Berthevin (consultable en ligne sur le site des Archives Départementales de la Mayenne)B. (Baptême) Jean Cottereau. Aujourd’huy trente-un d’octobre mil sept cent cinquante-sept, a été baptisé par nous vicaire de cette parroisse soussigné Jean né du jour d’hier, fils issu du légitime mariage de Pierre Cotereau sabottier et de Jeanne Moyné son épouse. Ont été parrein Pierre L’Amy, cousin de l’enfant, et mareinne Marie Crouillebois, coussinne dudit enfant, laquelle a signé avec nous avec le père dudit enfant et autres présens à la cérémonie, et a ledit parrein déclaré ne sçavoir signer enquis. (Signatures : ) Marie Croulbois, P. Cottereau, J. Le Bourdais, M. Gallot prêtre
- ↑ En faisant la contrebande, Jean Chouan montrait de l'énergie et du courage. Lorsqu'il voyait ses camarades s'intimider, son habitude était de leur dire : Ne craignez point, il n'y a pas de danger. Ces mots, il n'y a pas de danger, étaient sa devise ; et comme il les répétait quelquefois sans raison, elle explique son surnom.
- ↑ "Et sera la présente sentence à l'encontre dudit Cottereau dit Chouan contumax exécutée par effigie en un tableau qui sera attachée à laditte potence par l'exécuteur de la haute justice" précise le jugement.
- ↑ Arrivée près du prince, elle oublia la leçon qu'on lui avait apprise, et demanda la vie pour son fils dans les termes que lui inspira sa tendresse. Le roi accorda la grâce...
- ↑ Qu'on ne retrouve à Lille ou ailleurs ni son nom de famille ni son nom de guerre sur les rôles, le fait est trop naturel pour qu'on s'en étonne.
- ↑ sur l'avis de M. l'Intendant de Tours
- ↑ Cet établissement accueillait des individus originaires de Bretagne, du Maine, de Normandie et même de Touraine. Les pensionnaires n'y étaient détenus toutefois qu'en vertu d'un jugement prévôtal ou sur ordre du roi. Jean Chouan est donc bien condamné à une peine privative de liberté, mais qui ne peut être purgée dans une prison ordinaire, seulement dans un établissement de réinsertion sociale. À La lecture de la liste des détenus en 1787, et après consultation des archives municipales de Rennes, on peut aller jusqu'à dire qu'il s'agissait d'un asile d'aliénés.
- ↑ Marie Le Bourdais, fille de notaire, était la femme de Alexis Ollivier, aussi fils de notaire. Elle achetait à peu près tout ce qui était à vendre dans sa paroisse. Son fils, l'abbé Alexis Ollivier, protecteur de Jean Chouan était propriétaire de plusieurs métairies sur Olivet et le Genest. Son frère, Jean Le Bourdais, parrain de Pierre Cottereau était marchand tissier. Du côté de la mère de Jean Chouan (Jeanne Moyné), on trouve un Pierre Anjuère, prêtre curé de Saint-Pierre-la-Cour, ainsi qu'un Nicolas Moyné, prêtre curé de La Croixille, lequel avait de nombreuses terres sur sa paroisse et celle de Bourgon, dont certaines étaient louées à Julien Pinçon et Pierre Huet, chouans notoires.
- ↑ De fait, les prêtres devenaient des fonctionnaires payés qui devaient consacrer la totalité de leur temps à leurs tâches sacerdotales, ce qui bouleversait totalement le mode de vie des ecclésiastiques habitués à vivre de leurs terres.
- ↑ L'abbé Alexis Ollivier possédait plusieurs métairies, à Olivet et au Genest. Jean Chouan se retrouvait sans travail et son bienfaiteur oisif sans moyen de subsistance, les terres des ecclésiastiques étant généralement donnée à bail à colonat paritaire (métairies), soit à ferme, au plus offrant et dernier enchérisseur.
- ↑ Les Tuffin de la Rouairie étaient alliés avec la famille de Farcy, dont les deux frères habitaient l'un le château de Mué, en Parcé, l'autre le château de Launay-Villiers. M. de Mué avait encouragé un royaliste sûr de sa paroisse de Parcé, Jean-Louis Gavard à prendre les fonctions de maire. Il le mit plus tard en rapport avec le conspirateur, qui le chargea spécialement d'organiser la coalition sur la lisière de la Bretagne.
- ↑ Qu'on nous rende nos prêtres ; nous ne partirons point pour faire la guerre au roi et à la religion ; que les acquéreurs de biens nationaux aillent défendre le gouvernement
- ↑ des gardes nationaux et des gendarmes de Laval vinrent pour engager les jeunes gens à s'enrôler. Ces émissaires se rassemblèrent dans l'église de Saint-Ouën ; un d'entre eux prit la parole et vanta la liberté dont jouissait la France, devant une foule de spectateurs accourus pour voir ce qui allait se passer. On écouta tant bien que mal ce discours sur la liberté ; mais quand l'orateur en vint à la péroraison, et qu'il parla d'engagement et de volontaires, on entendit murmurer de tous les côtés. Les gendarmes reçurent l'ordre d'arrêter les perturbateurs. Alors tout le monde se soulève, et le désordre est à son comble. Le tirage au sort devient impossible. Le Directoire du département délibère sur cette affaire le 19 août et le rapport note que, parmi les jeunes qui s'étaient présentés, plusieurs avaient dit audit commissaire (Tellot) qu'ils souhaitaient que les Français fussent battus et que les Autrichiens entrassent en France ; que bientôt ils viendroient enlever les prêtres et mettre Laval à la raison ; qu'après la lecture de la Loi et le détail des mesures pour son exécution, les bancs de l'église avaient été cassés à coups de bâtons et la vie du commissaire et de ses adjoints menacée; que la paroisse de la Brûlatte avoit offert de fournir son contingent, pourvu qu'elle qu'il lui fut permis de se rendre chez elle, ne pouvant opérer en sûreté à Sant-Ouën; que les habitants de laditte paroisse de la Brulatte avoient bientôt après été attaqués en s'en allant par plus de deux cents personnes à la tête desquelles étoient Cottereau dit Chouan et Morlière, tous les deux demeurant paroisse de Saint-Ouën, dans laquelle attaque le maire et le commandant de la garde nationale ont été dangereusement blessés; que ledit Morlière était revenu peu de temps après armé de fusil et de pistolets et ayant sa chemise ensanglantée offrir ses services au Maire de Saint-Ouën;(…)les nommés Dupont, Tambour au Genêt, Cottereau dit Chouan, Morlière et Colombier dit la jeunesse, seront dénoncés à M.le juge de paix du canton de Saint-Ouën, pour être poursuivis sur les charges du procès verbal du sieur Tellot fils du 15 du présent, dont copie lui sera remise, et que copie de la présente sera envoyée à laccusateur public du Département de la Mayenne et au Ministre de la justice.(Archives départementales de la Mayenne, L.504.) Menacé de poursuites, Jean Chouan, qui avait déjà goûté à la prison n'avait d'autres possibilités que se réfugier dans la fuite : telle est l'origine de la chouannerie.
- ↑ Jean Chouan, était bien obligé de tirer au sort, comme tous les hommes de 18 à 40 ans, et risquait donc de devenir soldat. Formé depuis longtemps par Gavard, mis en relation avec la Rouairie, plus directement aussi sous leur influence immédiate, il était mieux préparé aux évènements.
- ↑ Il prenait les ordres de Gavard, connu seulement de quelques-uns des chefs. Telle est la version officielle de la légende des chouans. Pour qui connaît les lieux, un simple maire ne pouvait faire preuve de tant de qualités stratégiques. L'endroit est particulièrement bien choisi : la troupe doit passer sur un pont très étroit, sans possibilité de passer au nord (dans l'étang) ni au sud (en bordure du bois de Misedon et dans les marécages.) Le stratège sera reconnu officiellement un an plus tard, en septembre 1793: il s'agissait de Charles Gaspard Elisabeth Joseph de Bailly, supposé émigré, mais que même la rumeur publique disait réfugié dans la région. (Archives Départementales de la Mayenne, L.2043).
- ↑ Il y a à leur tête, écrit le procureur syndic d'Ernée, le 28 avril 1793, deux hommes qui se nomment Cottereau, dit Chouan. Nous avons promis une récompense à qui les arrêtera, mais il faut y aller avec précaution car ces deux individus sont très braves et très déterminés. Si de votre côté vous pouviez vous en saisir, ce serait rendre à la chose public un vrai service
- ↑ Arrêté relatif aux chouans et autres,19 mai.
- ↑ Le 20 octobre 1793, il apprend du prêtre qui dit la messe au Genest que les Vendéens ont passé la Loire, et le 23, en conférence avec Puisaye et Boisguy dans la forêt du Pertre, il entend le canon qui tonne à Laval. Sans prendre désormais aucune précaution, il réunit ses hommes et marche sur la ville.
- ↑ . Ses hommes constituent un corps à part et ne reconnaissent que lui pour les conduire. Au Mans, la mère de Jean Cottereau est écrasée accidentellement par une charrette. Sa troupe est décimée.
- ↑ Parce que personne n'a su lire la dépêche dans laquelle on l'avertit que l'itinéraire de l'escorte avait changé.
- ↑ Il s'unit avec Jambe d'Argent, et Moulins pour attaquer les postes qui cernaient le bois de Misedon, et on commence par celui de Saint-Ouën-des-Toits qui est enlevé vers le 20 avril 1794.
- ↑ Convaincues porte la sentence de la Commission révolutionnaire, d'avoir servi d'espions à leurs frères, chefs des rassemblements de Brigands, de les avoir alimentés, et enfin d'avoir endossé la cuirasse et participé à leurs massacres (Duchemin, p.211, Théodore Perrin, Les martyrs du Maine, 1832, 2 volumes in-12, t.II p.36., Dom Piolin, L'Église du Mans pendant la Révoltution, t.II.
- ↑ Voici leur sentence :
« Condamnées à mort comme sœurs des Cottereau, dit Chouans, chefs de brigands, convaincues de leur avoir servi d'espions, de les avoir alimentés et approvisiionés, enfin d'avoir endossées la cuirasse et participées à leurs massacres. »
- ↑ On ne trouve aucun détail dans les guerres des Vendéens et des Chouans par Savary, ni dans l'Histoire de la Révolution dans les départements de l'ancienne Bretagne, par A. du Chatellier, Paris, Desessart et Nantes, Mellinet, 1836, 6 volumes in-8.
- ↑ Mais le numéro du Moniteur du 8 février 1794 contient une lettre du général de division provisoire Beaufort, au Président de la Convention nationale, datée de Vitré, le 14 pluviôse (2 février) et ainsi conçue : « Nous venons de découvrir un repaire de cinquante-deux brigands ; un de leurs chefs a été tué en se sauvant ; il se nommait François Chouan ; c'était de lui que cette horde infâme tirait son nom. Comme il se sauvait dans les broussailles, des volontaires de la Manche ont fait feu dessus, l'ont tué et ont apporté sa tête à la Gravelle ; les autres brigands sont livrés à la Commission militaire. » Nous ne savons si les volontaires de la Manche portèrent en effet à la Gravelle la tête d'un rebelle tombé sous leurs coups ; c'eût été une abomination, assez commune du reste à cette époque, que cette mutilation d'un cadavre ; mais il est certain que cette tête n'était ni celle de François Chouan, qui n'était pas le chef de son parti et dont les détails de la mort sont bien connus, ni celle de Jean qui ne mourut qu'au mois de juillet suivant. Ce récit doit avoir été complété par quelques autres publications du XIXe siècle. Ainsi, suivant les uns, les Chouans dont il s'agit auraient été rencontrés au milieu d'un champ de genêts, dans la commune de Launay-Villiers, près des bois des forges de Port-Brillet, et non dans la forêt de Pertre (Darmaing, Résumé de l'Histoire des guerres de la Vendée, Paris, Lecomte et Durey, 1826, in-18, p. 357) ; suivant d'autres, leur bande aurait été commandée par les frères Cottereau, et ce serait sur la route de Vitré à la Gravelle, en essayant de résister aux troupes de Beaufort, que Jean Chouan aurait été frappé (Patu Deshautschamps, Dix ans de guerre intestine, Paris, G. Laguionie, 1840, in-8, p. 278). Le même donne comme positive la date du 3 février (15 pluviôse an II) dont ne parlait pas la lettre de Beaufort, date même inconciliable avec cette lettre, qui est du 2. Nous verrons A. de Beauchamp ajouter quelques autres détails.
- ↑ S'il fallait s'en rapporter à Pierre Renouard, ancien curé d'Izé, bibliothécaire du Mans, (Essai historique sur la province du Maine, t. 2, p. 270), un détachement cantonné dans le bourg de la Gravelle aurait surpris, dans une reconnaissance, une compagnie de cinquante-deux chouans, commandés par Jean Chouan en personne, qui fut tué dans cette affaire, ajoute Renouard ; la tête de ce trop fameux insurgé fut séparée de son corps, portée en triomphe à la Gravelle et exposée ensuite à un piquet sur la grande route de Laval à Vitré.
- ↑ Pierre Larousse a bien soin d'écarter cet odieux détail. Il suit d'ailleurs le récit de Renouard, tout en fixant la mort de Jean Chouan au mois de juillet, c'est-à-dire en avouant qu’il a connu la version rectificative de ce récit. (Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle. V° Cottereau.)
- ↑ « Le détachement cantonné à la Gravelle poussant une reconnaissance, surprit une cinquantaine d'insurgés armés, à la tête desquels marchait Jean Chouan, en personne. Les Républicains, plus nombreux, fondent sur les Royalistes qui se dispersent. Jean Chouan cherche aussi son salut dans la fuite, et serré de près dans les broussailles, il étend un tirailleur à ses pieds. A l'instant même, un grenadier du 6e bataillon de la Manche le met en joue et le frappe de deux balles. Jean Chouan tombe, et sa tête, bientôt séparée de son corps, portée en triomphe à la Gravelle, est exposée sur la grande route. » Histoire de la Guerre de la Vendée, t. III, p. 210, 4e édition, 1820.
- ↑ Le dernier survivant, Jean Gahéry, n'a jamais voulu plus tard révéler l'endroit parce que tous les témoins s'étaient engagés à en garder le secret.
- ↑ Berthre de Bourniseaux, dans son Histoire complète des Guerres de la Vendée, 1837, Paris, Brunot-Labbe, 3 vol. in-8°, reproduit le récit de Renouard (t. III, p. 135.) La première édition publiée sous le titre de Précis historique de la guerre civile de la Vendée, Paris, 1802, in-8, ne parlait pas de Jean Chouan. Patu Deshautschamps, p. 278, reproduit aussi ce récit. Darmaing, p. 357, fait de François, et non de Jean, la victime de l'affaire de Pluviôse.
- ↑ Histoire de la Vendée militaire, t. III, p. 168, 2e édition, 1843. Crétineau Joly ajoute ce détail, que les Chouans seraient revenus à la charge, auraient dispersé les Bleus et enlevé du champ de bataille le corps de leur chef.
- ↑ Histoire des Guerres de l'Ouest, t. III, p. 281, 1848. — Le Bon Messager pour 1847. — Biographie Hoëfer.
- ↑ Histoire complète de la province du Maine, t. II, p. 393. M. Lepelletier reproduit l'addition de Crétineau Joly.
- ↑ Album Vendéen, Angers, 2 vol. in-fol., 1854-1856 ; t. I. p, 90.
- ↑ Les Guerres de la Vendée et de la Bretagne, 1790-1802 ; 2e édition, Paris, Sagnier et Bray, 1853, in-12.
- ↑ La Chouannerie du Maine et pays adjacents, 1875, t. II, p. 240. L'abbé Paulouin, tout en critiquant amèrement l'ouvrage de Duchemin Descépeaux et en contestant à Jean Cottereau, l'importance et la priorité de son rôle dans l'insurrection de la Chouannerie, suit la version donnée par son devancier Seulement, il supprime le trait héroïque de ce vaillant homme attirant sur lui les coups pour protéger la fuite de sa belle-sœur, et c'est au passage de la haie qu'il le fait tomber. Il place aussi sa mort au 18 juillet au lieu du 28 : erreur typographique probablement.
- ↑ V° Chouan. L'article est de M. Badiche qui déclare en avoir recueilli les éléments sur les lieux mêmes, notamment les détails de la mort de Jean qu'il donne entièrement conformes à la version de Descépeaux. Il a été reproduit dans la seconde édition de la Biographie.
- ↑ Paris, Franck, 1846, in-12.
- ↑ 1877, t. II, p. 233. Ces vers furent publiés en feuilleton, avant la mise en vente du volume, dans le Temps du 26 février 1877.
- ↑ Les journaux radicaux se pâmèrent d'admiration. Les feuilles royalistes flairèrent la supercherie, sans la démasquer complètement. C'en était une, en effet, ou si l'on veut une gaminerie, une mystification indécente à l'endroit du grand poète, une usurpation effrontée vis-à-vis de la famille de Jean Cottereau dit Chouan. L'étourdi qui se permettait ce procédé, ou à qui on l'avait soufflé, et qui ne savait même pas son âge, — il se donnait quinze ans, quand il n'en avait que treize et demi ! — ni son nom véritable — il prenait le nom de Georges CHOUAN DE COTTEREAU, au lieu de celui de Georges-Auguste CHOUAN que lui donne son acte de naissance, — n'était ni le fils, ni le petit-fils, ni l'arrière petit-fils, ni le neveu, ni le petit-neveu, ni l'arrière petit-neveu, ni même, selon toute apparence, le parent à un degré quelconque, du fameux Jean Chouan. Les journaux qui l'avaient poussé ou soutenu dans cette triste campagne, avaient été les instigateurs ou les dupes d'une fraude si grossière qu'elle devait frapper tous les yeux. Il fut facile pour Léon de la Sicotière de le démontrer par la production d'actes de l'état civil et de pièces authentiques, qui étaient à leur disposition.
- ↑ Publiée chez Cadart vers 1870.
- ↑ Cet arbre, chêne ou châtaignier, est placé sur une éminence, au pied de laquelle coule un ruisseau. Il se ramifie, à une petite hauteur, en grosses branches qui s'étendent horizontalement de tous les côtés. Toutefois, Tancrède Abraham, a indiqué que cette gravure avait été exécutée d'après un croquis d'origine assez incertaine, et en dehors de toute étude personnelle des localités.
- ↑ Billard de Veaux, dans ses Mémoires d'un ancien chef Vendéen (Paris, 1832, 3 vol. in-8o), prétend tenir de Jean Chouan lui-même qu'il n'aurait jamais eu que dix-sept hommes avec lui : affidés et toujours sous sa main, le fait est possible ; mais il en réunit souvent bien davantage. Duchemin-Descépeaux donne le chiffre, peut-être un peu grossi, de ceux qu'il commandait en diverses rencontres.
- ↑ T. II, p. 112-113.
- ↑ On y voit que ce chef d'une nouvelle croisade portait au revers de son habit une croix et un Sacré-Cœur. Un chapelet et une médaille sont suspendus à la boutonnière de son gilet. Il devait faire partie de la collection des chefs vendéens dont les portraits auraient été tirés en pied. Douze seulement ont paru : les événements de juillet 1830 ont arrêté cette entreprise.
- ↑ Ce livre est intéressant à consulter. Journaliste, Émile Souvestre fit une enquête auprès des survivants et sans trop prendre parti entre deux thèses qui resteront toujours diamétralement opposées, nous permet de mieux comprendre ce mouvement de la Chouannerie qui prit naissance dans ce Bas-Maine, à la frontière de ce qu'on appelait alors, la province de Bretagne.
- ↑ À partir d'un travail de compilation de 88 ouvrages, sans aucun respect pour les archives, l'auteur a écrit une histoire de la chouannerie très romancée. Histoire générale, car l'auteur intègre les chouanneries mayennaise, normande et bretonne et elle associe le soulèvement vendéen. Original, car à partir de ces inventions historiques, elle fait vivre les personnages en mettant en scène certains moments de leur vie. En fin de livre, 2 index (16 pages de noms propres et 9 pages de noms de lieu) et quelques illustrations dont… un portrait-robot de Jean Chouan, réalisé récemment et sans tenir compte des caractéristiques physiques contenues dans les archives !
Source partielle
- « Jean Chouan », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition]
- « Jean Chouan », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
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