- Basse électrique
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Guitare basse
Pour les articles homonymes, voir Basse.La guitare basse (simplement appelée basse) est un instrument de musique à cordes amplifié conçu selon le même principe que la guitare électrique. Depuis les années 1960, la guitare basse a remplacé la contrebasse dans la majorité des musiques populaires comme le rock et la pop. Depuis les années 1970, la guitare basse est régulièrement utilisée comme instrument soliste, plus particulièrement dans le jazz-fusion.
Sommaire
Description
Une basse possède généralement 4 cordes, mais peut aussi en avoir 5 ou plus (on parle alors d'ERB, Extended-Range Basses). L'instrument est constitué d'un manche et d'un corps en bois plein (solid body) comprenant un ou plusieurs micros, potentiomètres et un chevalet, comme sur la guitare électrique.
Le manche est généralement d'un diapason de 34 pouces (86 centimètres), mais parfois plus long ou plus court. Certaines basses avec un plus petit diapason sont appelées short scales. Ce manche supporte des frettes (qui délimitent les notes, comme sur la guitare). La méthode de fixation du manche (vissé, collé ou traversant le corps) et le type de bois utilisé pour la lutherie influent sur la sonorité.
Les basses n'ayant pas de frettes, à l'image des contrebasses, sont appelées fretless.Elles sont utilisées par des grands bassistes tel Jaco Pastorius. Elles donnent un son plus rond et des effets de glissades sur le manche.
La guitare basse est généralement accordée deux octaves plus grave qu'une guitare, et de la même manière qu'une contrebasse, c’est-à-dire en quartes. Les fréquences sont les suivantes lorsque la note de référence est le La 440 Hz :
- Mi (ou E) ; (41.203 Hz)
- La (ou A) ; (55.000 Hz)
- Ré (ou D) ; (73.416 Hz)
- Sol (ou G) ; (97.998 Hz)
L'accord de la basse à cinq cordes est généralement Si, Mi, La, Ré, Sol (BEADG ; ajout d'une corde grave) ou bien, moins fréquemment, Mi, La, Ré, Sol, Do (EADGC ; ajout d'une corde aiguë). Les basses à six cordes sont accordées en Si, Mi, La, Ré, Sol, Do (BEADGC ; ajout d'une corde grave et d'une corde aigüe), en quartes. Les basses à 8 cordes possèdent généralement 4 chœurs (paires de cordes accordées à l'octave), et les rares modèles à 12 cordes ont soit 6 chœurs, soit 4 groupes de 3 cordes formant chacun un accord de quinte (dans ce dernier cas, la corde la plus aiguë du chœur est semblable à une corde de guitare).
Histoire
Cet instrument fut conçu, tout comme la guitare électrique, pour pallier le manque de puissance des instruments acoustiques exigés dans la musique Country et Rock'n'Roll, ainsi qu'au problème de l'encombrement de la contrebasse. C'est l'un des rares instruments destinés dès l'origine à être amplifiés, et dont des versions acoustiques ne sont apparues que par la suite.
Prototypes
En 1933, l'inventeur américain Paul Tutmarc crée une première basse électrique ayant la forme et la taille d'un violoncelle au corps plein[1]. Insatisfait par la taille de l'instrument, il en fabrique une deuxième inspirée des guitares électriques, frettée et conçue pour être utilisée à l'horizontale. En 1935, Audiovox, le catalogue commercial de la société de Tutmarc propose le « Model #736 Electric Bass Fiddle » [2], à quatre cordes, le corps plein et un manche fretté d'une longueur de 77,5 cm. De par son design proche de celui d'une guitare, l'instrument était plus simple à tenir et l'apposition de frettes sur le manche rendait la basse plus accessible, en facilitant le jeu juste. Cependant, le modèle développé par Tutmarc ne rencontra pas d'engouement particulier et le concept de basse électrique est abandonné jusqu'aux années 1950.
À la même époque, les fabricants de guitares Gibson et Rickenbacker s'intéressèrent au développement d'une contrebasse électrique, sans que l'idée n'aboutisse.
Fender
En 1951, Léo Fender sort la première basse électrique commercialisée, la Precision Bass. Le terme « précision » insiste sur la présence de frettes, facilitant la justesse des notes par rapport à la contrebasse. La Precision Bass est devenu un modèle « standard » dans la musique populaire et a souvent été copiée par les autres compagnies. La première utilisée en Europe fut celle de Jet Harris, premier bassiste du groupe The Shadows.
En 1960 sort le nouveau modèle de Fender, la Jazz Bass, qui avait deux micros « simple bobinage », un manche plus mince que la Precision, et une forme différente. Tina Weymouth et Jaco Pastorius en furent de célèbres utilisateurs.
Afin de varier la gamme sonore sans le besoin de changer d'instrument durant les morceaux, la Precision Bass fut également dotée d'un second micro (usuellement un micro simple bobinage Jazz Bass, un pavé « humbucker » double bobinage ou un second micro « split-coil » Precision Bass) placé près du chevalet, ainsi que d'un manche Jazz Bass au profil aminci. Cette option fut valable vers le milieu des années 1960 et fut très populaire au début des années 1980.
Gibson
L'année suivante Gibson Guitar Corporation (qui se spécialise plutôt dans la guitare électrique) crée la Gibson electric bass puis Höfner en 1956 sort la 500/1 en forme de violon, popularisée par Paul McCartney. En 1959 et 1961, Gibson a créé le EB-0 et le EB-3, équipées de micros du style « humbucker ».
Rickenbacker
En 1957, Rickenbacker se lance dans la production de basses électriques avec la série des 4000. Ces instruments présentent la particularité d'avoir une manche traversant le corps, produisant ainsi une sonorité distinctive associée à ce fabricant.
La Rickenbacker 4001, emblématique du rock progressif et du heavy metal des années 1970, sort en 1961. Cette basse à l'esthétique particulière et au son puissant et clair marquera l'histoire du rock grâce à des musiciens tels que Paul McCartney des Beatles, Lemmy de Motorhead, Cliff Burton premier bassiste de Metallica, Chris Squire du groupe Yes ou encore Roger Glover du groupe Deep Purple, Roger Waters de Pink Floyd et Geddy Lee du trio canadien Rush.
Du milieu des années 1970 jusqu'au milieu des années 1980, Rickenbacker produira également la série 3000, basses bas de gamme de conception plus classique (à manche vissé) ne présentant pas les sonorités marquées de la série 4000.
Autres fabricants
Depuis, cet instrument a évolué et de nombreux modèles se partagent le marché. Quelques marques sont présentes aux côtés de Fender et Gibson, comme Danelectro, ESP Guitars, et Music Man Instruments (la nouvelle marque de Léo Fender qui produit la basse StingRay).
Années 1970 : basses artisanales
En 1971, Alembic, marque de prédilection de Stanley Clarke, a conçu les basses du style « boutique » (en anglais) ou « high end », avec des formes spéciales, en bois taillé et fini à la main, des préamplificateurs et égaliseurs actifs dans l'instrument et des techniques de construction innovatrices, comme l'emploi de manches en bois multi-plis traversant le corps ou de manches en graphite. Alembic et le luthier Ken Smith ont produit les premières basses à cinq cordes vers 1975, suivies des premiers modèles de basse à six cordes 10 ans plus tard.
On citera par exemple le fabricant français Vigier qui créa des modèles de très bonne facture, légers et souples et souvent équipés de micros Benedetti, dont le manche est presque toujours renforcé avec du graphite. ainsi que Warwick dont le look arrondi, le bois apparent et le son agréable firent de nombreux émules. De nombreux luthiers fabriquent des basses artisanalement, comme les Français Christian Noguera et Christophe Leduc.
Années 1980 : Autres innovations
Les innovations furent introduites par designs Ned Steinberger, qui a créé une basse « headless », les basses de graphite et le « Trans-Trem tremolo bar ». En 1987, le Guild Guitar Corporation a créé la basse fretless Ashbory, un instrument très petit avec les cordes en caoutchouc-silicone rubber qui reproduisaient le son d'une contrebasse. Lors des années 1980 et 1990, des basses à cinq ou même six cordes ont été mises sur le marché ; ces instruments sont souvent utilisés pour les styles latin, jazz, funk principalement, et parfois dans le metal.
Techniques de jeu
Les doigts
Cette technique s'apparente à la technique de "buter" de la guitare classique, mais avec une position plus verticale de la main droite, le pouce reposant souvent sur le micro. Elle donne un son velouté et précis dans la puissance des notes. Jaco Pastorius donne un très bon exemple des possibilités qu'offre l'instrument utilisé de cette manière. On joue le plus souvent en alternance de plusieurs doigts (l'index et le majeur, le plus souvent).
Le médiator
Aussi appelé plectre ou flat pick, il est généralement en plastique (peut être aussi en bois, en feutre épais, en os, en pierre ou en métal), ce petit triangle sert à frotter les cordes pour davantage d'attaque dans le toucher et dans le son. Cette technique est souvent utilisée pour le rock, et très souvent dans le metal, style demandant une extrême rapidité.
Le slap
Les origines du slap proviennent d'avant l'invention de la basse électrique car les contrebassistes de jazz faisaient parfois « claquer » leur cordes, mais cela restait anecdotique. Cette technique a été popularisée par Larry Graham puis par Stanley Clarke et Louis Johnson. Cette technique regroupe deux « sous-techniques » : le pop (« tapé » en français, noté p sur une tablature, ou encore T, de l'anglais « thumb » qui signifie « pouce » en français) et le slap (claquer en anglais noté s sur une tablature). Le pop consiste à frapper d'un coup sec et rapide les cordes graves de la basse (Mi et La en général, mais parfois utilisé sur la corde de Ré) avec la deuxième phalange du pouce. Le slap, utilisé pour cordes aiguës (Ré et Sol), consiste à tirer puis relâcher rapidement la corde afin de la faire claquer contre le manche.
Le slap est très utilisé dans la musique funk, dans le jazz-rock et parfois même dans le heavy metal, parce qu'il donne une assise rythmique percussive et beaucoup de puissance. Victor Wooten, Alain Caron et Marcus Miller font partie des virtuoses de cette technique. Il existe de nombreuses techniques dérivées de celle-ci, comme le pouce aller-retour ou le flamenco slap. Le slap est utilisé par des bassistes dans des styles divers comme Flea (des Red Hot Chili Peppers), Les Claypool (du groupe Primus) ou Fieldy (KoRn).Le tapping
Le tapping consiste à taper la corde avec le bout des doigts de la main droite (ou de la main gauche dans le cas d'un gaucher) dans une case pour émettre un son. Cette technique, très répandue pour la guitare électrique, permet un jeu « pianistique » d'une ou deux mains. Parmi les bassistes qui utilisent cette technique on peut citer Stuart Hamm, John Entwistle, Billy Sheehan, John Myung, Victor Wooten, Michael Manring, Roscoe Beck et Les Claypool. Il existe principalement deux techniques de tapping : l'une, lente et plutôt atmosphérique, favorise le jeu en accord et l'utilisation de la totalité des 8 doigts, et sa difficulté réside dans l'écart des doigts et dans la régularité. Le deuxième, surtout utilisée en métal, demande une grande dextérité, et adjoint au tapping de la main droite la technique des Trill à la main gauche (ou encore Pull-Off ou Hammer-On), s'inspirant du guitariste Van Halen. Cette technique se limite souvent à une corde (de préférence la plus aiguë).
Le step
Cette technique utilise la basse plus comme un instrument percussif. Le jeu est constitué de figures rythmiques effectués par claqués alternatif des deux mains sur les cordes. Le slap est une forme de step.
Hammer-On
Jouer une note avec seulement la main gauche en mettant un doigt. Ex : on fait vibrer la corde case 5 puis on ajoute un doigt case 7 ; cela se note « 5H7 » sur une tablature.
Pull-Off
C'est aussi jouer une note avec seulement la main gauche, sauf qu'on enlève un doigt. Ex : on fait vibrer la note case 7 puis on enlève son doigt pour faire sonner la case 5 : cela se note « 7PO5 » ou bien « 7P5 »
Trill
Suite de Hammer/Pull-off. Ex : « 7PO5H6 » ou même « 5H7PO6H8 »
Harmoniques
Utilisées, notamment, par Jaco Pastorius. Il s'agit de faire sonner une note sans appuyer la corde sur le manche. C'est une note pure. Il suffit juste de poser un doigt de la main gauche (pour les droitiers) sur la corde et la faire sonner avec la main droite. Cela fonctionne plus simplement sur les frettes no 4;5;7;9;12;15;17;etc. Il y a possibilité d'en faire sonner n'importe où sur les cordes, mais ceci requiert une technique bien précise.
Harmoniques artificielles
En appuyant sur une case il est possible de produire deux notes différentes: la note « pure » et son harmonique. Pour produire cette harmonique tout en appuyant sur la case, il suffit de légèrement effleurer la corde (sans l'étouffer) avec le pouce ou la tranche de la main immédiatement après avoir attaqué la note (voire même en même temps). La ou cette technique est la plus efficace est sur les cordes de Ré et Sol en jouant en tiré. Elle est assez difficile à mettre en place, du fait de la grande précision requise.
Évolutions de l'instrument
- Les principaux instruments descendant de la basse électrique sont le Chapman Stick et le Warr Guitar. Tony Levin se sert régulièrement du stick Chapman au sein des groupes Liquid Tension Experiment, King Crimson ou avec Peter Gabriel. Il se pratique en tapping à deux mains, et permet de jouer simultanément une partition de guitare et de basse.
- La basse semi-acoustique, avec son apparence de grosse guitare acoustique, est souvent utilisée dans les sessions « unplugged » par les groupes de rock. Son principal avantage est d'obtenir un son plus proche de la contrebasse, sans avoir la taille imposante de la contrebasse et la nécessité d'apprendre à jouer un instrument sans frettes.
- La basse fretless est une basse classique dépourvue de frettes (petites barres métalliques présentes sur le manche). Cette particularité lui donne un son beaucoup plus chaud et doux, différent de celui de la basse frettée, car les cordes sont au contact du bois. Avec les basses fretless, les musiciens peuvent facilement faire les effets comme le glissando, vibrato, intonation microtonale (comme « quarter tones » et « just intonation ») ...
Dans son livre How The Fender Bass Changed The World, Jim Roberts indique que Bill Wyman, le bassiste des Rolling Stones, a créé une des premières basses fretless en 1961. La première basse fretless produite en masse était l'Ampeg AUB-1 en 1966. Fender a créé une Precision Bass sans frettes en 1970. Le bassiste Jaco Pastorius en était un virtuose dans le style de jazz-fusion lors des années 1980.
Enfin c'est le français Patrice Vigier qui met au point la basse fretless à touche DELTA METAL, une innovation qui date des années 1980 mais reste à ce jour à la pointe de la recherche en matière de basse.
- Les basses à tessiture étendue ou ERB (Extended-Range Basses) sont des guitares basses ayant une tessiture plus grande que celle de la basse classique à 4 cordes, ce qui signifie que l'on y a rajouté des cordes supplémentaires afin de pouvoir jouer des notes qui ne pouvaient être jouées par la basse classique. Les ERB les plus typiques ont cinq ou même six cordes. Il existe de rares exemples de bassistes, comme Jean Baudin et Yves Carbonne qui jouent des basses avec plus de six cordes.
Amplificateurs et effets
Amplificateurs
Les bassistes utilisent des amplificateurs du style « combo » (qui rassemblent préamplificateur, amplificateur et un ou plusieurs haut-parleurs dans un même « cabinet ») ou, pour les grandes scènes le plus souvent, des têtes d'ampli (combinant préamplificateur et amplificateur associées à des haut-parleurs dans des cabinets séparés). Selon le son recherché, les technologies d'amplification à lampes ou à transistors sont utilisées.
Les amplificateurs pour basse sont différents des amplificateurs pour guitare car ils ne sont pas conçus pour supporter les mêmes plages de fréquences. Les seuls amplificateurs pouvant servir à la fois pour guitare et basse sont ceux qui sont utilisés avec les synthétiseurs ou les orgues électriques. Cependant leur qualité sonore, avec un instrument à cordes, est inférieure à celle d'un amplificateur spécialisé.
Effets électroniques
Les bassistes utilisent en général moins d'effets électroniques que les guitaristes électriques. Cependant certains types d'effets sont couramment utilisés. Beaucoup de bassistes se servent de préamplificateurs ou égaliseurs pour créer leur son. Il existe aussi des effets qui évitent les pics et les chutes de volume sonore, les compresseurs ou limiteurs. Ils sont utilisés sur l'immense majorité des enregistrements en studio ; ils sont aussi utilisés fréquemment par les bassistes qui pratiquent le slap (comme dans la musique funk). Les bassistes de metal également des bassistes de rock plus moderne (Muse, Rage Against The Machine, Red Hot Chili Peppers) utilisent des saturations (overdrive, distorsion ou encore fuzz). Les bassistes funk utilisent les filtres d'enveloppe (mêlant wah-wah et saturation). Les bassistes qui jouent des solos, comme les musiciens jazz fusion utilisent quelques fois une réverbération, des delays ou bien des chorus. Les bassistes utilisent aussi des octavers (ajoutant au son d'origine son double à l'octave supérieure ou inférieure), pour renforcer leur son.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Onlybass.com : nombreux articles originaux et forum dynamique
- lignedebasse : Forum dédié aux bassistes qui peuvent créer une ligne de basse à l'aide de playbacks
- Le son de votre basse : Audiothèque libre de différents sons de basses
- Centralbass : site de partitions gratuites de basse tous styles de musique
- Bass6.com : Forum de basse créé autour du thème des basses 6 cordes, plus ou moins
- Pumax Otherside : Guide illustré de défrettage pour transformer une basse frettée en fretless
Notes
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Catégorie : Basse
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