- King Crimson
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King Crimson King Crimson en 1982 à New YorkPays d’origine Royaume-Uni Genre musical Rock progressif
Art rock
Rock symphonique
Jazz-rock fusion
Rock expérimentalAnnées d'activité 1969–1974
1981–1984
depuis 1994Site officiel DGM Live Membres Robert Fripp
Adrian Belew
Tony Levin
Pat Mastelotto
Gavin HarrisonAnciens membres Greg Lake
Michael Giles
Ian McDonald
Peter Sinfield
Mel Collins
Gordon Haskell
Andy McCulloch
Boz Burrell
Ian Wallace
John Wetton
Jamie Muir
Bill Bruford
David Cross
Richard Palmer-James
Trey GunnKing Crimson est un groupe britannique de rock progressif, fondé en 1969 à Londres par Robert Fripp, Ian McDonald, Greg Lake, Michael Giles et Peter Sinfield[1]. Avec des albums tels que In the Court of the Crimson King (1969) ou Red (1974), il est considéré comme l'un des plus emblématiques du genre[2].
La composition du groupe a continuellement changé tout au long de son histoire. Fripp en est le seul membre permanent, mais il a déclaré qu'il ne se considérait pas nécessairement comme son chef. Pour lui, King Crimson est avant tout « une façon de faire les choses », une constance musicale qui a persisté à travers l'histoire du groupe.
Sommaire
Histoire
Première période : 1967-1974
En 1967, le guitariste Robert Fripp répond à une petite annonce des frères Giles, Mike et Peter, respectivement batteur et bassiste, bien qu'ils soient à la recherche d'un candidat chanteur et organiste[3]. En 1968, le groupe Giles, Giles & Fripp est signé par Decca et sort un album en septembre, The Cheerful Insanity of Giles, Giles and Fripp. Celui-ci ne se vend qu'à quelque 600 exemplaires[4]. Le trio sollicite une chanteuse, Judy Dyble, ex-membre de Fairport Convention. Son petit ami, Ian McDonald, s'avère être particulièrement intéressant; maîtrisant le saxophone, les clarinettes, la flûte, la guitare et les claviers, il est facilement intégré au groupe qui enregistre par la suite plusieurs démos. Dyble quitte rapidement la formation; Fripp fait alors appel à Greg Lake, qu'il à connu à Bournemouth, pour les chants. Giles abandonne sa carrière de musicien. Il reste donc quatre membres, auxquels s'ajoute Peter Sinfield, connaissance de McDonald, qui écrira les textes et s'occupera du light-show. Ce dernier vient d'écrire avec McDonald « The Court of the Crimson King », qui donnera son nom au groupe[3].
King Crimson débute officiellement sur scène le 9 avril 1969, après trois mois de répétition quotidienne, au Speakeasy Club de Londres. Le groupe fait très forte impression, et acquiert rapidement une certaine notoriété. La BBC l'invite à enregistrer pour l'émission Top Gear, le patron du Marquee Club lui offre un concert hebdomadaire et plusieurs musiciens célèbres comme Jimi Hendrix ou Pete Townshend viennent l'écouter[3]. Le 5 juillet 1969, il joue à Hyde Park devant au moins 250000 personnes[5], en compagnie des Rolling Stones et de Family. The Guardian le décrit alors comme « un groupe sensationnel[4] ».
In the Court of the Crimson King sort entre deux concerts. Il est considéré comme l'un des albums fondateurs du rock progressif, dont King Crimson restera l'une des figures emblématiques, mélange de progressif, musique contemporaine et jazz. La formation s'envole ensuite pour les États-Unis. À la fin de la tournée américaine, McDonald et Giles quittent le groupe suivi peu de temps après par Greg Lake qui rejoindra Keith Emerson pour fonder avec Carl Palmer le groupe Emerson, Lake & Palmer.
En 1970, Fripp et Sinfield poursuivent l'aventure en studio avec divers musiciens proches de Keith Tippett. Fripp avait demandé à ce dernier de rejoindre la formation, mais Tippett décline poliment. Le groupe enregistre In the Wake of Poseidon (avec les frères Giles et Lake), qui adopte une structure et un imaginaire proche de l'album précédent, lui permettant de renforcer son succès. L'inventivité de Robert Fripp lui fait changer une première fois de cap et l'album suivant, Lizard, plus mâtiné d'instruments à vent (cor, hautbois, trompette) et à l'ambiance plus sombre, désarçonne une part importante de son public ; cet album reste l'un des plus atypiques et des plus originaux de la formation.
En 1971, un nouveau groupe pour la scène est enfin formé. Outre Fripp et Sinfield (qui utilise le synthétiseur VCS3 pour créer des effets sonores), il est constitué de Boz Burrell (basse et chant), Mel Collins (flûte, saxophone et claviers) et Ian Wallace (batterie). Le groupe enregistre Islands, d'inspiration classique et précieuse, avec une utilisation subtile du mellotron par Robert Fripp. Au cours de la tournée, des tensions apparaissent et Sinfield est encouragé à quitter le groupe. Les autres membres suivent à la fin de la tournée américaine (1972), laissant Fripp seul à la barre. Un album live intitulé Earthbound, de piètre qualité sonore, sera tiré de la tournée. Cet album live montre tout de même une situation paradoxale du groupe : Lizard et Island sont deux albums plutôts calmes, précieux et symphoniques alors qu'en même temps, les concerts sont brutaux et apocalyptiques.
Fin 1972, Fripp crée un nouveau King Crimson avec John Wetton (basse et chant), David Cross (violon et clavier), Bill Bruford (batterie) et Jamie Muir (percussions). Ce dernier quitte rapidement le groupe, avant l'enregistrement de l'album Larks' Tongues in Aspic : même s’il participe à cet enregistrement, il n'apparaît plus en concert avec le groupe. Ce disque, encore marqué par l'empreinte de Fripp en qualité de compositeur, est un virage vers un durcissement de leur musique. L'antinomie entre Lark's Tongues in Aspic I, au climat hétéroclite et inquiétant qui ouvre le disque, et Lark's Tongues in Aspic II, un morceau ambitieux très progressif de 7 minutes qui le termine restera longtemps l'un des chevaux de bataille du groupe sur scène. Ce dernier sera plagié par Pierre Bachelet et Hervé Roy pour la musique du film Emmanuelle[6].
En 1973 paraît Starless and Bible Black, enregistré partiellement en concert, notamment au Concertgebouw d'Amsterdam. Cette œuvre étrange est une parenthèse que l'on pourrait qualifier d'expérimentale et bien dans l'air du temps. L'année suivante, le groupe se sépare de David Cross et le trio Fripp, Wetton, Bruford enregistre Red, un album sombre et désespéré, avec la participation d'anciens membres du groupe (McDonald et Collins). Suite à cet enregistrement, Fripp décide de mettre un terme à King Crimson, décrétant la fin des groupes dinosaures et se voulant désormais « une petite cellule libre, mobile et intelligente ». L'année 1975 sera marquée par la sortie de USA, un enregistrement en concert de titres marquants du Roi Cramoisi (Fripp, Cross, Wetton et Bruford).
Deuxième période : 1981-1984
A la fin des années 1970, Fripp décide de revenir sur la scène musicale. Après diverses collaborations, il forme un groupe nommé Discipline avec Adrian Belew (guitare et chant), Tony Levin (basse) et Bill Bruford. Suite à quelques concerts le groupe change de nom et redevient King Crimson. Cette version sort trois albums : Discipline (1981), Beat (1982) et Three of a Perfect Pair (1984). Le plus original reste Discipline et les flamboyants chevauchements de guitares entre Fripp et Belew. Dans le titre Elephant Talk notamment, Belew fait sonner sa guitare comme le barrissement d'un éléphant. Indiscipline dans le même ton, est un fleuve de lave en fusion et sur l'étonnant Sheltering Sky, Robert Fripp profite de sa GR-300 de Roland pour jouer avec des sons de violons octaviés. Le morceau-titre de l'album illustre bien ces fameux chevauchements/décalages de guitares soulignés par la rythmique puissante de Bill Bruford ainsi que par les coups de basse de Tony Levin. Fin 1984, King Crimson se remet en veilleuse.
Troisième période : Années 1990 et 2000
Au début des années 1990, Fripp crée de nouvelles compositions qui lui semblent appropriées pour une nouvelle version de King Crimson. Des problèmes judiciaires avec son ancienne maison de disques E.G. repoussent à 1994 les premières répétitions du nouveau groupe constitué sur la base d'un « double trio » : Robert Fripp (guitare), Trey Gunn (stick ou « touch guitar ») et Pat Mastelotto (batterie et percussions) d'un côté, Adrian Belew (guitare et chant), Tony Levin (basse et stick) et Bill Bruford de l'autre. En 1994 sort VROOOM, un mini-CD promotionnel, immédiatement suivi de l'album THRAK. Ce disque est à nouveau un virage ample et violent du groupe qui enfouit la production des groupes métal du moment. La production de David Bottrill au cœur du fameux studio Real World de Peter Gabriel y est pour beaucoup. Deux ans plus tard, après des sessions infructueuses, des sous-groupes nommés « ProjeKct » constitués de 3 à 4 musiciens du double trio sont formés pour faire évoluer une musique abstraite, mi-écrite, mi-improvisée. Bill Bruford quitte rapidement le groupe et il apparaît de plus en plus difficile pour Tony Levin de continuer l'aventure en raison de ses divers engagements, notamment avec Seal et Peter Gabriel.
Le quatuor restant sort en 2000 The ConstruKction of Light d'inspiration inégale, duquel sortira ensuite le live, également très inégal, Heavy Construkction ; puis en 2003 The Power to Believe. Dans cette dernière étude, la formation s'est concentrée sur les effets et les artifices engendrés par les « racks », pédaliers raccordés aux instruments. Plus d'instrumentaux et la volonté affirmée encore d'une architecture sonore à la fois sophistiquée et brutale. Pour le fond nous restons dans le sillage de THRAK qui a marqué une étape importante dans leur progression, teintée cependant d'un sentiment ambigu de défaitisme, de désespoir. Fripp n'a décidément pas confiance dans l'être humain. Nous entrons dans l'univers de l'homme schizoïde du XXIe siècle, prophétisé par le premier disque In the Court of the Crimson King. Il s'agit là d'une musique évocatrice dont chaque accord est une « couleur » souvent ténébreuse et violemment contrastée, pleine de fluorescences et de flashes aveuglants. Suite à la tournée, Trey Gunn décide de quitter le groupe pour se consacrer essentiellement à un projet multimédia nommé Quodia. Il est remplacé par Tony Levin.
En 2005, le groupe entre dans une nouvelle procédure de recherche et de développement. ProjeKct 6 (Adrian Belew à la batterie et Robert Fripp à la guitare) a déjà travaillé en studio et est apparu en concert en 2006, notamment en première partie de Porcupine Tree.
Discographie
Article détaillé : Discographie de King Crimson.- In the Court of the Crimson King (1969)
- In the Wake of Poseidon (1970)
- Lizard (1970)
- Islands (1971)
- Larks' Tongues in Aspic (1973)
- Starless and Bible Black (1974)
- Red (1974)
- Discipline (1981)
- Beat (1982)
- Three of a Perfect Pair (1984)
- VROOOM (1994)
- THRAK (1995)
- The ConstruKction of Light (2000)
- The Power to Believe (2003)
Composition du groupe
Membres actuels
- Robert Fripp : guitare, piano électrique, mellotron, claviers, etc. (depuis 1969)
- Adrian Belew : guitare, chant (depuis 1981)
- Tony Levin : basse, Chapman Stick, chœurs (1981-1999, depuis 2003)
- Pat Mastelotto : batterie, percussions (depuis 1994)
- Gavin Harrison : batterie (depuis 2007)
Anciens membres
- Greg Lake : basse, chant (1969-1970)
- Michael Giles : batterie, chant (1969-1970)
- Ian McDonald : saxophone, clarinette, flûte, mellotron, chant (1969, 1974)
- Peter Sinfield : paroles (1969-1971)
- Mel Collins : saxophone, flûte, mellotron, chant (1970-1972, 1974)
- Gordon Haskell : basse, chant (1970)
- Andy McCulloch : batterie (1970)
- Rick Kemp : basse (1971)
- Boz Burrell : basse, chant (1971-1972)
- Ian Wallace : batterie, percussions, chant (1971-1972)
- John Wetton : basse, chant (1972-1974)
- Jamie Muir : percussions, etc. (1972-1973)
- Bill Bruford : batterie, percussions (1972-1998)
- David Cross : violon, alto, flûte, mellotron, piano électrique, claviers (1972-1974)
- Richard Palmer-James : paroles (1972-1974)
- Trey Gunn : guitare, stick (1994-2003)
Chronologie de la composition
Formation I II III IV V P1 P2 P3 P4 PX VI P6 VII P7 Album Court Wake Lizard Islands Larks Starless Red Discipline Beat Pair THRAK Space Heaven ContruKction Power Scarcity Guitare Fripp Batterie/Percussions Muir Mastelotto Batterie/Percussions M. Giles McCullough Wallace Bruford Harrison Textes Sinfield James Belew Guitare Belew Jakszyk Chant Lake Haskell Burrell Wetton Belew Basse/Stick Lake P. Giles Haskell Burrell Wetton Levin Warr Guitar Gunn Bois McDonald Collins Claviers/Mellotron McDonald Tippett Cross Violon Cross Références
- Site officiel
- (en)King Crimson sur Allmusic
- (fr) Aymeric Leroy, Rock progressif, Le mot et le reste, 2010, 456 p. (ISBN 9782360540037)
- (fr) Frédéric Delâge, Chroniques du Rock progressif : 1967 - 1979, La Lauze, 2002, 240 p. (ISBN 2-912032-28-8)
- (en) Bill Wyman, Rolling with the Stoens
- Sid Smith In the Court of King Crimson, Helter Skelter Publishing, 2001, p. 170
Bibliographie
- (en) Sid Smith, In the Court of King Crimson, Helter Skelter Publishing, 2001
- (en) Eric Tamm, Robert Fripp: From King Crimson to Guitar Craft Faber & Faber, 1990
Articles connexes
Liens externes
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