- Charvet Place Vendôme
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Logo de Charvet Place VendômeCréation 1838 Fondateurs Christofle Charvet Personnages clés Anne-Marie Colban, directrice générale, Jean-Claude Colban directeur général Siège social Paris Produits chemises, cravates et costume sur mesure et prêts à porter Site web http://www.charvet.com modifier Charvet Place Vendôme est une société française spécialisée dans la fabrication de vêtements de haute qualité, notamment chemises, cravates, chemisiers, pyjamas et costumes, sur mesure et prêts à porter. Son établissement principal est situé 28 place Vendôme à Paris.
Fondé en 1838, Charvet a été le premier chemisier à avoir ouvert un commerce spécialisé. Depuis le 19e siècle, l'entreprise est spécialisée dans la fourniture de vêtements sur mesure aux rois, princes et chefs d'état. Elle a acquis une réputation internationale pour la haute qualité de ses produits et sa vaste palette de dessins et de coloris. Elle est également connue pour ses cravates et son nom est devenu un terme générique pour désigner une certaine qualité de soie destinée aux cravates.
En rapport avec sa longévité exceptionnelle, l'histoire de la marque est liée à celle de la mode. Des clients célèbres ont considéré leurs habitudes chez le chemisier comme un trait caractéristique de leur personnalité et des romanciers ont utilisé les connotations de la marque pour exprimer l'identité de leurs personnages.
Sommaire
Histoire
Fondation
L' entreprise a été fondée en 1838[n. 1] par Joseph-Christophe Charvet[3], connu comme Christofle[1] Charvet (1806–1870)[4].
Son père Jean-Pierre, originaire de Strasbourg[5], avait été « conservateur de la garde-robe » de Napoléon Ier[6],[7],[8], une position créée au début de l'empire. Le conservateur assistait le chambellan ou « maître de la garde-robe », censé être connaisseur en matière d'élégance[9], pour superviser tous les aspects de la garde-robe impériale, mettre à jour les inventaires, passer les commandes, payer les factures ou établir des règlements. Cette dernière fonction fut initialement exercée, de 1804 à 1811, par le comte Augustin de Rémusat. Quand les indélicatesses de ce dernier furent révélées en 1811[5], un inventaire fut demandé à Jean-Pierre Charvet et Rémusat fut remplacé par le comte Henri de Turenne d'Aynac[10]. L'oncle de Christofle Charvet, Étienne Charvet, fut le concierge du château de Malmaison puis du château de Saint-Cloud[5]. Louise Charvet (1791–1861), fille d'Étienne Charvet, épousa à l'âge de 14 ans Constant, le valet de Napoléon. Le mariage fut arrangé par Napoléon lui-même qui apposa sa signature sur le contrat de mariage[5]. Louise devint en 1813 lingère au château de Saint-Cloud[5], par conséquent responsable de la confection des chemises impériales. Son portrait fut légué en 1929 par Édouard Charvet au musée de la Malmaison[11]. Constant et son épouse Louise ne suivirent pas Napoléon dans son exil à Elbe, une "faute énorme" selon le père de Christofle[5], mais partirent à Elbeuf où ils investirent dans une fabrique de tissu, créée par le frère de Louise, Jean-Pierre[5], et spécialisée dans les tissus de nouveauté pour pantalon et manteaux de dame[12].
Christofle Charvet créa à Paris la première chemiserie, pour laquelle le mot nouveau de « chemisier » fut utilisé[13]. Précédemment, les chemises étaient généralement confectionnées à domicile par des lingères avec du tissu fourni par le client[14], mais dans ce magasin d'un nouveau genre, les mesures des clients le choix des tissus et la fabrication des chemises étaient faits sur place[15]. Le développement de cette nouvelle activité était favorisé par un changement de la mode masculine, en particulier l'importance nouvelle donnée au gilet et au col de chemise[16], qui appela des changements stylistiques et techniques du devant de la chemise. Auparavant, les chemises étaient coupées droit, en rectangles, par les lingères. Il n'y avait besoin ni de formes arrondies, ni de patrons. L'intérêt nouveau pour un vêtement plus ajusté entraîna l'incurvement de l'encolure et de l'emmanchure, ainsi que l'apparition de la pièce d'épaule[17], par application à la chemise des techniques du tailleur. Cette nouvelle chemise prit le nom de « chemise à pièce[18] ». Alan Flusser (en) attribue à Christofle Charvet la conception originale d'un col tenant, retourné et plié, très proche des cols du XXe siècle[19]. La conception du col détachable lui est également attribuée[20].
En 1839, Charvet avait déjà des imitateurs, mais toujours « le meilleur assortiment[21] ». La même année, il était le chemisier officiel[15] du Jockey Club de Paris, un cercle prestigieux dirigé par le prince Napoléon Joseph Neyet inspiré par un célèbre dandy, le comte Alfred d'Orsay[22]. Il comptait environ 250 membres, pour la plupart des aristocrates plus intéressés par l'élégance que par les chevaux. Devenir membre du Jockey Club était une condition nécessaire pour être un «lion», le terme de l'époque pour un dandy[23]. Dans une publicité de mars 1839, Christofle Charvet, se présentant comme le chemisier du Club, annonce offrir "élégance, perfection, prix modérés[24]". Peu après, la référence aux prix modérés fut abandonnée[25].
Joseph-Édouard Charvet, connu comme Édouard Charvet, (1842–1928)[26] succéda à son père Christofle en 1868[1]. Il fut à son tour rejoint au début du XXe siècle par ses trois fils Étienne, Raymond et Paul[27].
Situation
Charvet était initialement situé rue de Richelieu[14].
Il vint au 25, place Vendôme en 1877[28]. Ce déplacement était lié à celui du centre de la vie élégante à Paris[29] et à l'importance croissante[23] du palais Garnier vis-à-vis du théâtre italien, plus proche de l'ancienne adresse de Charvet. Bien que Charvet ait commencé à proposer des chemisiers et des costumes, les chemises d'homme demeuraient sa spécialité. Un correspondant du Chicago Tribune, visitant le magasin en 1909, notait qu'il y avait «des chemises de toutes les variétés et de presque toutes les couleurs[,] chacune assez artistique pour les faire désirer toutes et chacune de la plus belle exécution[30] ». Le magasin était connu pour ses vitrines, Charvet payant un « salaire immense » à son étalagiste qu présentait « chaque jour une nouvelle scène », produisant « de véritables œuvres d'art avec ses combinaisons harmonieuses d'écharpes, de mouchoirs et de bonneterie[31] ».
En 1921[32], le magasin se déplaça au no 8, place Vendôme.
En 1982, il s'établit à son adresse actuelle, au numéro 28[33] de la place.
Charvet est aujourd'hui le plus ancien magasin de la place Vendôme, ce qui explique aussi bien l'inclusion de l'adresse dans la raison sociale que l'utilisation dans le logo du soleil du soleil qui orne les balcons de la place, construite en l'honneur de Louis XIV, le Roi-Soleil.
Reconnaissance internationale
En 1855 Charvet présenta des chemises, des caleçons et des gilets de flanelle à l'exposition universelle[34]. Le jury releva la « suprématie indiscutable » des chemisiers parisiens[35],[n. 2]. À l'exposition universelle de 1867, Charvet présenta des chemises, des caleçons, des gilets et des mouchoirs[38] et le jury nota que les chemises de luxe étaient un « monopole » parisien[39]. Quand le futur roi Édouard VII visita Paris pour l'Exposition, il se commanda des chemises parisiennes, comme de nombreux visiteurs étrangers[40] et resta un client fidèle de Charvet, l'honorant « pendant quarante ans d'une bienveillance particulière[41] ». En 1869, Charvet obtint un royal warrant (diplôme de fournisseur officiel) comme « chemisier in Paris » (en français dans le texte) du prince de Galles[42] et resta chemisier du roi, nommé en 1903 « hosier and glovier in Paris » (bonnetier et gantier)[43]. Ce patronage contribua beaucoup à la notoriété de Charvet, Édouard VII étant considéré comme un « arbitre des élégances masculines » et un « miroir de la mode » de son époque[44], mais alimenta des polémiques au Royaume-Uni, le prince étant « accusé de ne pas encourager suffisamment les industries nationales et d'acheter des centaines de paires de gants tous les ans sur le continent[45] ». Charvet créa[46] pour le prince de Galles un certain type de col de chemise, haut et retourné, parfois appelé H.R.H., qui devint très populaire à la fin du XIXe siècle[47].
Dans les années suivantes, Charvet développa sa spécialité de trousseaux royaux. Quand il gagna une médaille d'or à l'exposition universelle de 1889, pour laquelle Gustave Eiffel construisit sa célèbre tour, le jury nota : « les chemises fines restent la propriété et la gloire de Paris. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un coup d'œil aux étalages des entreprises spécialisées dans les trousseaux royaux[39] ». D'autres illustres patronages vinrent confirmer cette spécialisation princière, tel celui d'Alphonse XII d'Espagne (1878), d'Antoine, duc de Montpensier (1879), de Philippe, comte de Paris (1893), et du sultan Abdülhamid II. Ce dernier, bien qu'il prêchât la « simplicité[48] » pour les vêtements de tous les jours, fut un « somptueux[49] » client de costumes pour Charvet. Il en commandait quelque quarante par an, se fiant à Charvet pour le choix des étoffes[50]. Charvet « osait à peine » envoyer ses factures au sultan[49]. Un gilet blanc monogrammé, fait par Charvet pour le sultan, est exposé au palais de Topkapı[51].
La clientèle de Charvet incluait aussi des artistes tels que Charles Baudelaire[52], qui donna une dimension métaphysique au dandysme[53], George Sand[14], dont l'amant Alfred de Musset ne réussit jamais à devenir membre du Jockey Club[23], Édouard Manet[54], surnommé le «dandy de la peinture[55] », ou Jacques Offenbach[15], compositeur de la La Vie Parisienne. En 1893, lorsqu'il tenta d'entrer à l'académie française[56], Verlaine se fit photographier portant une « très belle écharpe de chez Charvet[57] ». Un cadeau de 100.000 francs au « plus grand poète de notre temps, Verlaine » aurait été l'enjeu d'un pari entre Edmond de Polignac et Robert de Montesquiou. Ayant perdu le pari, Montesquiou « garda naturellement les 100.000 francs mais donna à Verlaine une très belle écharpe ». L'apprenant, Polignac rompit toute relation avec Montesquiou[56],[57]. Certains auteurs considèrent cette histoire comme une légende, dont Montesquou lui-même serait à l'origine, car aucun document n'établit l'existence de ce pari et Montesquiou fur quasiment le seul membre de l'élite élégante et cultivée à s'être occupé de Verlaine[58].
En 1894, selon un rapport administratif, Charvet « fournit la plus belle clientèle française et étrangère. Toujours à l'affût de hautes nouveautés, cette maison va constamment de l'avant, donnant le ton à ses nombreux confrères parisiens. Sa fabrication, conduite de père en fils par les chefs distingués de la maison, est irréprochable en tous points ; et son chiffre d'affaires, pour un établissement vendant presque exclusivement au détail, est considérable ». Le même rapport souligne « ses efforts, couronnés de succès, pour faire produire aux fabriques françaises les matières premières fournies de tout temps par l'Angleterre[59] ».
Après son portrait en 1897 par Giovanni Boldini, le dandysme de Montesquiou devint célèbre et fit de lui un sujet fréquent de caricatures[60]. En 1903, une revue satirique française illustrée d'une caricature de Sem, à laquelle Marcel Proust fait allusion dans une lettre à Montesquiou[61], brocardant Montesquiou, lui fait dire de Charvet: « Personne dans le monde n'a vu de telles choses ! Des roses, des bleus, des lilas, en soie et en toile d'araignée ! Charvet est le plus grand artiste de la création[60] ».
Au début du XXe siècle, Paris restant un centre international de la vie élégante, la clientèle de Charvet incluait non seulement des rois et des chefs d'état, tels Alphonse XIII d'Espagne (diplôme donné en 1913), Édouard VIII du Royaume-Uni; le président Paul Deschanel, aux plastrons Charvet remarqués[62], mais aussi des membres de la haute société gravitant autour de dandys tels Robert de Montesquiou et Evander Berry Wall (en), ou des artistes tels Jean Cocteau, qui trouvait Charvet «magique[63] » et écrivait que l'arc-en-ciel y «prend ses idées[64] », et son ami Serge de Diaghilev[65]. Selon Proust, dont les chemises, les cravates et les gilets venaient de chez Charvet, ce dernier restait « le signe d'un certain monde, d'une certaine élégance[66] »,[n. 3]. Proust passait de longs moments chez Charvet à la recherche de la couleur parfaite pour ses cravates, tel un « rose crémeux[68] ». Les {{wikt:marcel|marcel}}s de Proust venaient aussi de Charvet[69]. Le narrateur de sa Recherche du temps perdu tue le temps avant son déjeuner chez Swann, « tout en resserrant de temps à autre le nœud d'une magnifique cravate de chez Charvet[70] ».
Le nom Charvet devint si connu qu'on l'associa à un certain type de tissu de soie pour cravate appelé la soie charvet (en)[71]. Charvet était également connu pour d'autres éléments de la garde-robe, dont les chemises[72], les tissus de chemise[n. 4], les cravates, les costumes[n. 5], les gilets,[n. 6],[n. 7], les sous-vêtements[n. 8], les pochettes[78], et d'autres accessoires[n. 9].
Les chemises Charvet furent importées aux États-Unis dès 1877[80]. Quant aux chemisiers, selon l'usage de l'époque, leurs patrons étaient vendus à des fabricants américains, pour être reproduits sur place[81]. Nonobstant, dans le magasin de la place Vendôme, Charvet ne vendait des chemises que sur mesure[n. 10].
En 1903, Charvet ouvrit une « blanchisserie modèle », située place du Marché Saint-Honoré, près de la place Vendôme, dans un ancien pavillon du marché appartenant à la Ville de Paris, sur autorisation spéciale de la Ville, eu égard à un procédé innovant, utilisant l'ozone pour désinfecter et blanchir le linge. La licence de ce procédé fut ensuite concédée aux hôpitaux parisiens[83]. Le linge, pris chez le client, était ozoné, {{wikt:essanger|essangé}} à l'eau froide, coulé dans le {{wikt:cuvier|cuvier}}, lavé, rincé, {{wikt:azurer|azuré}}, essoré, séché, {{wikt:empeser|empesé}}, repassé et éventuellement {{wikt:cylindrer|cylindré}}[84]. Comme de nombreux autres clients étrangers, William Stewart Halsted (en)[85] et William H. Welch (en)[86] envoyaient régulièrement leur linge à Charvet pour le blanchir[n. 11].
Au début du XXe siècle, Charvet lança une eau de toilette, au flacon rectangulaire et biseauté. L'un des clients de ce parfum fut Boy Capel, l'amant de Coco Chanel. En 1921, deux ans après la mort accidentelle de celui-ci, le flacon du célèbre parfum Nº 5 (en) de Chanel fut fabriqué à l'image de celui de Charvet[88].Charvet, comme de nombreuses entreprises européennes, fut grandement affecté par la Première Guerre mondiale: «Nos métiers sont détruits, nos collections pillées, nos pochoirs brûlés. Néanmoins, nous continuons à envoyer des représentants aux États-Unis pour montrer des nouveautés" déclarait en 1915 Charvet à un journaliste américain[89].
Période Art Déco
Après la première Guerre mondiale, avec l'essor du style art déco, Charvet, comme d'autres créateurs de mode, tel Paul Poiret, confia des dessins textiles au peintre français Raoul Dufy, le "grand-père du chic moderne[90]", par l'intermédiaire du tisseur français Bianchini-Férier[91]. L'une de ces premières collaborations fut un foulard de soie imprimée célébrant la fin de la guerre, le Coq de la Victoire[92]. Cette collaboration fut suivie par d'autres foulards de soie imprimée, des tissus de soie jacquard pour des gilets[22], et des tissus de ramie imprimée pour des robes de chambre et des chemises[93]. Parmi les clients célèbres de l'époque, la créatrice de mode Coco Chanel[94] et le Maharadjah de Patiala (en), qui passa notamment une commande de 86 douzaines de chemises[95].
À la fin des années 1920, certains considéraient les cravates Charvet comme « les plus belles du monde[96] ». Leurs motifs étaient classiques ou plus innovants, par exemple des timbres-poste[97] ,[98]. Charvet créa à cette époque une collection de tissus imprimés pour cravates qui eut un grand succès aux États-Unis.[n. 12] « Leur chic provenait de leur allure dégagée et nonchalante. Pour le plus grand plaisir de leurs nombreux admirateurs, les placements espacés des cravates Charvet facilitaient leur assortiment à toutes sortes de costumes fantaisie [...] Les motifs originaux de Charvet devinrent les premiers et malheureusement quasiment les derniers grands motifs de cravate à symboliser le goût de la classe dominante[101] ». [n. 13] Ces motifs, pour lesquels charvet devint un nom générique[103],[104], « anticipèrent les motifs flamboyants[105] » qui devinrent populaires après la Deuxième Guerre mondiale[106].
Dans les années 1930, certains étalages furent faits par des peintres, tels André Derain ou Maurice de Vlaminck[107].
Période récente
En 1965, les héritiers de Charvet désiraient vendre l'entreprise. Ils furent contactés par un acheteur américain. L'apprenant, l'administration française, sachant que Charvet était depuis longtemps le chemisier du général De Gaulle,[n. 14] s'en inquiéta. Le ministère de l'industrie demanda à Denis Colban, le principal fournisseur de Charvet, de chercher un acheteur français. Plutôt que de rechercher un investisseur, il décida d'acquérir la société lui-même[94].
Jusqu'à cette date, Charvet avait été géré à peu près de la même manière depuis sa fondation: on ne montrait au client que ce qu'il demandait, souvent quelque chose de conservateur. Après l'acquisition de M. Colban, les choses changèrent. Le changement commença lorsque le baron Guy de Rothschild vint au magasin et demanda à voir des tissus de chemise, dont un rose. Lorsque M. Colban, suivant l'habitude de ses prédécesseurs, déconseilla cette couleur, le baron répondit: "si ce n'est pas pour moi, c'est pour qui?". Par la suite, quand Nelson Rockefeller demanda des échantillons de tissus de chemise, des rayures larges et des coloris inhabituels furent inclus dans la sélection envoyée à New York, et finalement choisis. M. Colban avait ainsi changé la conception par Charvet de son rôle vis-à-vis du client[110]. Un grand choix de produits furent mis en présentation, transformant le magasin en une "véritable casbah[19]" de couleurs et de tissus. M. Colban fit également des changements importants dans l'aspect du magasin, faisant, par exemple, vernir en noir son vénérable mobilier[19]. Il créa de nouvelles lignes de produits et introduisit des chemises prêtes-à-porter de haute qualité pour hommes[95], puis pour femmes[111]. Quelques années plus tard, Charvet fut l'un des premières grandes marques européennes à être présente chez Bergdorf Goodman, avec des chemises prêtes-à-porter, des cravates et des accessoires[112]. Néanmoins, tout en développant ces nouvelles lignes de prêt-à-porter, M. Colban insista toujours sur l'importance de sur mesure dans l'identité de l'entreprise.[n. 15]
M. Colban refusa de nombreuses offres de cession de l'entreprise, maintenant un seul magasin à Paris et la tradition de l'entreprise familiale. Depuis son décès en 1994[114], l'entreprise est dirigée par ses deux enfants, Anne-Marie and Jean-Claude.
La clientèle moderne inclut les présidents français François Mitterrand[115] et Jacques Chirac[116], les présidents américains John F. Kennedy[n. 16] et Ronald Reagan[14], les acteurs français Catherine Deneuve[14] et Philippe Noiret[119], les stars américaines Sofia Coppola[120] et Bruce Willis[121], les couturiers Yves Saint Laurent[122] et Jasper Conran (en)[123] (Voir aussi: Liste des clients Charvet (en).).
Charvet aujourd'hui
Charvet est le seul restant des cinq chemisiers français principaux du XXe siècle, Bouvin, Charvet, Poirier, Seelio, and Seymous[33]. C'est également le seul chemisier restant place Vendôme[28].
L'entreprise poursuit l'objectif de permettre à sa clientèle de faire réaliser sur mesure ou de personnaliser tout ce qu'elle commercialise[33], des cravates aux chaussettes[124]. Les pièces de tissu présentées dans tout le magasin peuvent être drapées sur la personne afin de se rendre compte effectivement du résultat[125]. Charvet crée des tissus exclusifs pour toutes ses collections[126] et s'attache à satisfaire les demandes particulières de clients, comme de refaire à la demande des cravates achetées plusieurs années auparavant[127] ou remplacer des cols et des poignets de chemise usés[128].
Notes
- [1],[2] se réfèrent à 1836 L'année de fondation de Charvet ne fait pas l'objet d'un consensus. Selon la société même et la majorité des sources, il s'agit de 1838. Néanmoins, d'autres sources de qualité
- [36] disparurent avant la fin du XIXe siècle, laissant le seul Charvet garder « l'éclat de son ancienne gloire qui n'a jamais faibli et reste égale à elle-même[37] » Tous les autres chemisiers qui contribuèrent à la "suprématie indiscutable' de la chemise parisienne, Longueville, Durousseau, Darnet and Moreau Frères
- Laurent Tailhade affirmait: « S'il faut inéluctablement frayer avec des mufles, souffrez que j'aime autant les "bourgeois". Leurs cravates sortent de chez Charvet[67] ». Paul Morand ajoutait, résumant les changements de valeur du tournant du siècle en une question: « Pourquoi étaler des cravates de chez Charvet et avoir les pieds sales[62]? » Cependant,
- [73] » et sa réputation internationale ce créateur de tissus raffinés poussait des magasins américains à le copier[74]. Au tournant du siècle, la publicité d'un confectionneur américain le comparait à Charvet, le «cerveau de la mode française en matière de de tissus de chemise
- Chicago Tribune, Charvet et Poole (en) étaient des «autorités» et des «pionniers» en matière de mode masculine[75]. En 1909, selon le
- (en) écrivait en 1903 à Robert de Montesquiou: «Charvet veut faire des merveilles pour vous [...] Il s'exerce sur moi et a fait des gilets qui sont des chefs d'œuvre vus de derrière, de devant, du haut et du bas[60]. » Le peintre français Maurice Lobre
- Henry Clews et furent ensuite surnommés «Imandt Grand Prix[76] ». Les gilets fantaisie Charvet furent introduits aux États-Unis vers la fin du XIXème siècle par
- Henry Clay Frick étaient monogrammés et révélaient discrètement le nom de Charvet dans le motif du tissu[77]. Les sous-vêtements en laine et soir d'
- [79] » Le Chicago Tribune rapportait en 1909 que Charvet montrait «des épingles à cravate de couleur coordonnée à toutes les couleurs de cravate et dont certaines avaient le même motif en émail. Il y avait aussi des boutons de gilet à porter avec certaines cravates et des ensembles de boutons de gilet, boutons de manchette et épingle à cravate parfaitement coordonnés
- Drieu la Rochelle, en 1917, Charvet dit au héros éponyme qu'il ne vend pas de chemises prêtes à porter[82]. Au début de Gilles, de
- pandit Motilal Nehru et une blanchisserie parisienne en 1903, S.J. Perelman spécule sur les complications de tels envois internationaux et la « garde-robe illimitée » qu'ils impliquent[87]. Dans sa relation de la correspondance imaginaire entre le
- Al Capone[99] et Lucky Luciano[100]. La notabilité de Charvet lui permit alors de se faire connaître de clients tels qu'
- (en) sont exposées au musée Ringling (en)[102]. Certaines de ces cravates Art Déco ayant appartenu à John Ringling
- [109]. Toutes les chemises de De Gaulle venaient de chez Charvet. C'était toujours sa femme qui les achetait
- [113]". Selon M. Colban, insistant sur la prédominance du sur mesure pour Charvet,"ce qu'il y a de plus important et de plus difficile à réaliser à notre époque de pseudo solutions rapides et faciles, c'est une atmosphère de "oui" au client et surtout un respect de cet engagement
- [117] et faisait ôter les étiquettes de ses chemises Charvet[33], pour éviter toute attitude de classe supérieure[117] Une de ses chemises Charvet est exposée au musée de Checkpoint Charlie[118]. Kennedy portait des mouchoirs en lin de Charvet
Sources
- La ville lumière. Anecdotes et Documents historiques, ethnographiques, littéraires, artistiques, commerciaux et encyclopédiques, Paris, 25, rue Louis-le-Grand, 1909, p. 99. :
« La maison Charvet a été fondée en 1836 par M. Christofle Charvet, auquel a succédé en 1868 son fils M. Édouard Charvet, qui est encore aujourd'hui le chef de la maison avec ses trois fils comme collaborateurs. »
- Principaux Secteurs Économiques: Couture et mode: Quelques dates, Quid [lire en ligne (page consultée le 3 septembre 2011)], p. 1. :
« 1836: Christophe Charvet fonde une maison de chemises sur mesure. »
- Annuaire des notables commerçants de la Ville de Paris, Paris, Techener, 1867 [lire en ligne (page consultée le 28 mai 2008)], p. 37
- (en) Alexis Gregory, Paris deluxe: Place Vendôme, New York, Rizzoli, 1997 (ISBN 9780847820610), p. 76
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- Louis-Joseph-Narcisse Marchand, Mémoires de Marchand, premier valet de chambre et exécuteur testamentaire de l'empereur, vol. 1, Paris, Plon, p. 233
- (en) Frédéric Masson, Napoleon at Home: The Daily Life of the Emperor at the Tuileries, London, H. Grevel and co, 1894
- Recueil des traités et accords de la France, vol. 2, Paris, Imprimerie nationale, 1864 [lire en ligne (page consultée le 30 juillet 2010)], p. 408
- Anne-Marie Kleinert, Le «Journal des Dames et des Modes» ou la conquête de l'Europe féminine (1797-1839), Stuttgart, Thorbecke, 2001 [lire en ligne (page consultée le 25 novembre 2008)], p. 86. :
« Les maîtres de sa garde-robe étaient des connaisseurs en matière d'élégance. »
- (en) Charles Otto Zieseniss et Katell Le Bourhis, The Age of Napoleon: costume from Revolution to Empire, 1789-1815, New York, Metropolitan Museum of Art, 1989 (ISBN 9780870995705)
- Madame Constant, née Louise-Caroline-Catherine Charvet (1791-1861) , femme du valet de chambre de Napoléon Ier, Réunion des musées nationaux. Consulté le 20 juin 2010
- Exposition des produits de l'industrie française en 1839. Rapport du jury central, vol. 1, Paris, Librairie Bouchard-Huzard, 1839 [lire en ligne (page consultée le 20 juin 2010)], p. 72
- (en) Robert Murphy, « Shirt Tales », dans Man around Town, Printemps/Été 2010
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- (it) Guido Vergani, Franco Belli et Cristina Brigidini, Dizionario della moda, Milano, Baldini & Castoldi (it), 1999 (ISBN 8880895850), p. 152. :
« Christophe Charvet, nel 1838, apre in rue de Richelieu un negozio dove prende le misure, propone le stoffe. Nel retro, si tagliano e si cuciono le camicie. È il primo negozio del genere. »
- Jacques Ruppert, Le costume français, Paris, Flammarion, 1996 (ISBN 2081207893), p. 257–258
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- The Court magazine & monthly critic and lady's magazine, & museum of the belles lettres, music, fine arts, drama, fashions, &c, vol. 3, London, Dobbs & Co, 1839 [présentation en ligne], p. 682 :
« La maison [...] la mieux fournie en ce genre si important, aujourd'hui que les chemises sont l'objet d'une si excessive recherche »
- (en) Marilise Gavenas, « On the Right Bank; at the Storied House of Charvet, Luxury comes in Superabundance. », dans DNR (en), 12 février 2007 [texte intégral (page consultée le 21 octobre 2008)]
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- « Annonce », dans La Presse, 10 mars 1839 [texte intégral (page consultée le 26 mai 2010)]
- « Annonce », dans La Presse, 6 mai 1839 [texte intégral (page consultée le 26 mai 2010)]
- « Deuil », dans Le Figaro, 1928 [texte intégral (page consultée le 7 juin 2010)]
- « Souscription pour un fonds de secours immédiat aux veuves, aux enfants et aux mères des aviateurs militaires », dans Le Figaro, 25 mars 1912 [texte intégral (page consultée le 28 mai 2010)]
- Thierry Sarmant et Luce Gaume, La Place Vendôme: art, pouvoir et fortune, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 2003, p. 250
- Philippe Perrot, Les dessus et les dessous de la bourgeoisie, Bruxelles, Editions Complexe, 1984 (ISBN 2870271379), p. 41
- (en) « Paris Fashions shows Luxury in New Shirs for Men », dans Chicago Tribune, 29 septembre 1909 [texte intégral (page consultée le 22 mai 2009)] :
« There were shirts of every variety and almost every color [,] artistic enough to make one long for them all, and each and every one most beautifully made. »
- « Shopping in Paris », dans The Sydney Morning Herald, 20 septembre 1905 [texte intégral (page consultée le 25 juin 2010)]
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- Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Rapports du jury international. Groupe IV, class 35, Paris, Imprimerie nationale, 1890 [lire en ligne], p. 329, 356
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« Accused of not sufficiently encouraging home industries and of purchasing annually hundreds of pairs of gloves on the continent »
- (en) « Try our "98'Curzons!" A few fashion hints for men », dans Otago Witness, 3 novembre 1898 [texte intégral (page consultée le 26 janvier 2010)] :
« It was actually the Prince of Wales who introduced this shape. He got them originally about eight years ago from a manufacturer called Charvet, in Paris. »
- (en) Sarah Levitt, Fashion in photographs 1880-1900, London, Batsford, 1991 (ISBN 0713461209), p. 81
- Ali Vahbi bey, Avant la débâcle de la Turquie. Pensées et souvenirs de l'ex-Sultan Abdul-Hamid, Paris and Neufchatel, Altinger Frères, p. 35–36 :
« [Les pachas] ne se soucient absolument pas de la simplicité [...] je donne moi-même l'exemple sous ce rapport »
- (tr) Hülya Tezcan, A late 19th Century Tailor's Order-Book, Istanbul, Türkiye Turing ve Otomobil Kurumu (tr), p. 53 :
« … Yil bile "notunu" göndermekten çekinmeyen Charvet bana bir keresinde söyle demisti : "Bu sahane müsteriden öyle kazandim ki son faturayi gönderme … »
- (tr) Müfid Ekdal, Kadiköy konaklari, Istanbul, Sadberk Hanim Müzesi (tr) (ISBN 97595473x), p. 39
- (en) Hülya Tezcan, Tailors to the court: M. Palma - D. Lena - P. Parma, Istanbul, Sadberk Hanim Müzesi (tr), 2008 (ISBN 9789756959275) :
« In the Topkapi Palace collection there is only a single white waistcoat that bears the label of Charvet (13/692). Inside one of the bands that emerges from the side seams to buckle in the back, Abdülhamid's initials, 'A' and 'H', are embroidered side by side in red silk thread »
- (en) Alicia Drake, A Shopper's Guide to Paris Fashion, Northamptom, Interlink Pub. Group, 2001 (ISBN 156656378X), p. 30
- Daniel Salvatore Schiffer, Philosophie du dandysme, Paris, Presses universitaires de France, 2008 (ISBN 9782130566649), p. 5
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- Antoine Bertrand, Les curiosités esthétiques de Robert de Montesquiou, Genève, Librairie Droz, 1996 (ISBN 9782600001076), p. 518 :
« Une photographie de 1893 [...] représente en effet Verlaine en candidat à l'Académie française, arborant une superbe écharpe avec le négligé qui sied »
- (en) Sylvia Kahan, In Search of New Scales: Prince Edmond de Polignac, Octatonic Explorer, Rochester, University of Rochester Press (en), 2009 (ISBN 9781580463058), p. 79
- Pierre Brunel, Paul Verlaine, Paris, Presses de l'Université Paris-Sorbonne, 2004 (ISBN 9782840503651), p. 30 :
« Si aucun document ne fait état des cent mille francs ou de la destination qui leur fut assignée, les lettres de Verlaine attestent en revanche les secours que le gentilhomme lui fit parvenir »
- Exposition internationale de Chicago en 1893., vol. 26, Paris, Imprimerie nationale, 1894 [lire en ligne (page consultée le 19 août 2010)], p. 102
- Edgar Munhall, Whistler and Montesquiou. The Butterfly and the Bat., Paris, Flammarion, 1995 (ISBN 9782080135773), p. 142–145
- Bulletin de la Société des amis de Marcel Proust et des amis de Combray, vol. 11, Combray, Société des amis de Marcel Proust et des amis de Combray, 1957, p. 294
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- Jean Cocteau, La danse de Sophocle, Paris, Mercure de France, 1912, p. 133 :
« Charvet où l'arc-en-ciel prend ses idées. »
- (en) Charles Spencer, Philip Dyer et Martin Battersby, The World of Serge Diaghilev, Washington, Regnery Publishing (en), 1974 (ISBN 0809283050), p. 21
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- Gillles Picq, Laurent Tailhade ou de la provocation considérée comme un art de vivre, Maisonneuve & Larose, 2001 (ISBN 9782706815263), p. 506
- Léon Pierre-Quint, Marcel Proust: sa vie, son œuvre, Paris, Éditions du Sagittaire, 1925, p. 52 :
« Sous le col rabattu, il portait des cravates mal nouées ou de larges plastrons de soie de chez Charvet, d'un rose crémeux, dont il avait longuement cherché le ton. »
- Jean Clausel, Le marcel de Proust, Rome, Portaparole, 2009 (ISBN 9788889421727) [lire en ligne (page consultée le 13 avril 2010)], p. 72–73 :
« Il pointa l’index sur la tranche où était écrit en grandes anglaises : ‘M. Proust’ (...) Il souleva le carton : une pile de trois ou quatre maillots de corps à bretelles, en mailles de soie. »
- Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleur, vol. 1 [lire en ligne]
- (en) « Business World », dans The New York Times, 3 octobre 1914 [texte intégral (page consultée le 21 octobrez 2008)] :
« The full dress tie made of charvet material is a favorite at the present time and ties of this fabric can be purchased in white, pearl and black for dinner and evening wear. »
- (en) « Second Empire effects are seen », dans The New York Times, 5 octobre 1913 [texte intégral (page consultée le 21 octobree 2008)] :
« Charvet always has the last word on shirts. »
- (en) Beaunash, « Publicité pour John David », dans The New York Times, 9 mars 1912 :
« The master-mind of French modes in shirtings. »
- (en) publicité, « Men's Shirts to Order », dans New York Times, 24 janvier 1900 :
« Charvet of Paris leads the Old World in the charm of the fabrics he has woven. We have his weaver working for us as well. »
- (en) « Again rumors of colored evening coats », dans Chicago Tribune, 29 septembre 1909 :
« Authorities who not not only keep abraist of the times but may be called pioneers in the matters of fashions for men. »
- (en) Charles Wilbur de Lyon Nicholls, The ultra-fashionable peerage of America, Manchester, Ayer Publishing, 1975 (ISBN 9780405069307), p. 37
- (en) Kahren Jones Arbitman et Kahren Hellerstedtand, Clayton, the Pittsburgh home of Henry Clay Frick: art and furnishings, Pittsburgh, Frick Art Museum, 1989 (ISBN 9780822969051), p. 61
- (en) Justus Miles Forman, Bianca's daughter, New York, Harper & Brothers (en), 1910, p. 135 :
« The pale tones of shirt and cravat and out-peeping pochette bespoke the genius of the well-known M. Charvet. »
- (en) « Man may go limit in handkerchiefs ans ties », dans Chicago Tribune, 29 septembre 1909 :
« Scarf pins that match in color any scarf that may be bought and some have the same designs carried out in them done in enamel. There are also waistcoasts buttons to be worn with certain ties and there are sets of these, cufflinks, and pins, all of which exactly match. »
- « Chemises de Charvet », dans L'Abeille de la Nouvelle-Orléans, décembre 1877 [texte intégral (page consultée le 11 avril 2009)] :
« Un vaste fonds de ces chemises Charvet vient d'être mis en vente par la maison [...] Il y en a pour toutes les tailles et pour tous les goûts avec ou sans cols. »
- (en) « Making stock for charity », dans The Milwaukee Journal, 22 septembre 1897, p. 5 [texte intégral (page consultée le 9 juin 2010)] :
« One young woman has sent over to Charvet, the swell shirt-maker of Paris, for some new patterns, and she intends selling hers, when copied. »
- Pierre Drieu la Rochelle, Gilles, Paris, Gallimard, 1939, p. 16-17 :
« "Nous n'avons pas de chemises toutes faites, monsieur", répondit M. Charvet lui-même. »
- Marius Otto, « Les progrès récents réalisés dans l'industrie de l'ozone », dans Mémoires et compte-rendu des travaux de la Société des ingénieurs civils, vol. 81, 1903, p. 567-569 [texte intégral (page consultée le 25 juin 2010)] :
« Grâce à l'initiative courageuse d'un grand industriel parisien, M. Charvet, une blanchisserie modèle, à l'ozone, vient d'être installée au Marché Saint-Honoré. Le Conseil municipal de Paris a autorisé cette création dans les locaux appartenant à la Ville [...] Une licence des procédés employés par M. Charvet a été concédée aux établissements hospitaliers de la capitale. L'ozone est employé dans la blanchisserie Charvet, pour la désinfection et pour le blanchiment proprement dit »
- Wurtz, R. et Tanon, L., « Note au sujet du décret relatif aux précautions édictées pour la manipulation du linge sale dans le blanchissage du linge », dans Revue d'hygiène et de police sanitaire, vol. 27, 1905, p. 573-574 [texte intégral (page consultée le 17 août 2010)]
- (en) Terry Gross, « Re-Examining The Father Of Modern Surgery », dans National Public Radio, 22 février 2010 [texte intégral (page consultée le 28 juillet 2010)]
- (en) Donald Fleming, William H. Welch and the rise of modern medicine, New York, Little, Brown and Company (en), 1954, p. 88
- (en) S.J. Perelman, « No starch in The Dhoti, S'il Vous Plait », dans The New Yorker, 12 février 1955 [texte intégral (page consultée le 17 août 2010)]
- Patrice Bollon, Esprit d'époque: essai sur l'âme contemporaine et le conformisme naturel de nos sociétés, Le Seuil, 2002 (ISBN 9782020133678), p. 57 :
« L'adaptation d'un flacon d'eau de toilette pour hommes datant de l'avant-guerre du chemisier Charvet »
- (en) « Paris Offers Ecru Shirts », dans Boston Daily Globe (en), 17 janvier 1915 :
« Our looms have been destroyed, our collections pillaged, our printing blocks burned. Nevertheless we continue to send representatives to the United States to show collections of novelties. »
- (en) « Slick Chic », dans Time, 8 novembre 1984 [texte intégral (page consultée le 24 novembre 2008)]
- Anne Tourlonias, Raoul Dufy, l'œuvre en soie, Avignon, Barthelemy, 1998 (ISBN 2879230942), p. 41 :
« Le 1er mars 1912, Raoul Dufy et Charles Bianchini signent le contrat. »
- (en) Raoul Dufy: Paintings, Drawings, Illustrated Books, Mural Decorations, Aubusson Tapestries, Fabric Designs and Fabrics for Bianchini-Férier, Paul Poiret Dresses, Ceramics, Posters, Theatre Designs, Londres, Arts Council of Great Britain (en), 1983, p. 106
- Jean-Michel Tuchscherer, Raoul Dufy, créateur d'étoffes, Mulhouse, Musée de l'impression sur étoffes, 1973, p. 22 :
« Ce tissu peu courant était fabriqué par un ami de Monsieur Bianchini et fourni en particulier à Charvet - chemisier place Vendôme - qui en faisait des chemises, robes de chambre, etc. »
- François Chaille, La grande histoire de la cravate, Paris, Flammarion, 1994 (ISBN 2080135686), p. 119
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« Its chic was in their unfussy, nonchalant bearing. To the delight of their many admirers, the Charvets' open settings facilitated blending with all kind of fancy suits […] The original Charvet prints became the first, and regrettably almost the last, bold figured necktie to symbolize upper-class taste »
- (en) « Other estate happenings », dans Sarasota Magazine, 1er avril 2007 [texte intégral (page consultée le 8 octobre 2008)]
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- (en) « Ties Will Show Bolder Trend in Colors, Lines », dans The Washington Post, 23 septembre 1936 :
« The new trend in necktie fabrics shows a strong leaning towards bolder color combinations and designs, many of them inspired by the French school of modern design. Some houses report the importance of large charvet and school patterns, breaking away from the small neat patterns of past seasons. »
- (en) Sarah Gibbings, The Tie. Trends and Traditions, New York, Barron's, 1990 (ISBN 0812061993), p. 100 :
« foreshadowed the brilliant »
- (en) Edward Ruttenberg, The American male: his fashions and foibles, New York, Fairchild Publications, 1948, p. 329 :
« The former serviceman [...] is rolling around in color and sparking up as he considers the possibilities of Charvet patterns vs. the conservative. The thirst for variety, caused by long abstinence while bearing arms, fins expression in colorful cravats »
- « Littérature et publicité », dans Le Figaro, 26 avril 1932 [texte intégral (page consultée le 2010-06-26)] :
« Il est certes bien naturel que Vlaminck ou Derain composent des enseignes pour Charvet [...] On ne voit pas de raison qu'un étalage de chemisier ne fasse pas une aussi bonne nature morte que des langoustes ou des citrouilles »
- Philippe Labro, Je connais des gens de toutes sortes, Gallimard, p. 96 :
« Il n'a plus désormais comme uniforme que le costume ample et croisé (sombre), la cravate noire, la chemise blanche »
- Michel Tauriac, Vivre avec de Gaulle: les derniers témoins racontent l'homme, Paris, Plon, 2008 (ISBN 9782259207218), p. 396
- (en) Alan Flusser, Making the man, New York, Wallaby books, 1981 (ISBN 0671791478), p. 190
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- Leon Harris, « Paris Shirtmaker Extraordinaire », dans Town and Country, août 1987
- « Denis Colban », dans Libération, 7 janvier 1995 [texte intégral (page consultée le 22 mai 2009)]
- Vente Mitterrand. Consulté le 3 octobre 2008
- Jean-François Probst, Chirac, mon ami de trente ans, Denoël, 2007 (ISBN 2207258246), p. ch. 6
- Neil A. Lewis, « Presidential Chic, From Jabots To Polyester », dans New York Times, 19 janvier 1997 [texte intégral (page consultée le 7 mai 2009)]
- (en) Nick Foulkes, « Checkpoint Charvet », dans Finch's Quarterly Review, 23 octobre 2009 [texte intégral (page consultée le 29 décembre 2009)]
- Philippe Noiret, Mémoire cavalière, Paris, Éditions Robert Laffont, 2007 (ISBN 2221107934), p. 7
- (en) Lynn Hirschberg, « Sofia Coppola's Paris », dans New York Times, 24 septembre September 24, 2006 [texte intégral (page consultée le 8 octobre 2008)]
- (de) Norbert Körzdörfer, « Ich umarme jeden Tag den Tod », dans Bild, 18 juin 2007 [texte intégral (page consultée le 21 octobre 2008)] :
« Er trägt einen grauen „Charvet“-Maßanzug (nur 1 Knopf wie JFK, aufgeknöpftes Maßhemd). »
- (en) Eileen Soltes, « Get shirty », dans Portfolio, avril 2007 [texte intégral (page consultée le 1er octobre 2008)]
- (en) « I'm typically male in my approach to clothes. I don't like waste. I like uniform; What's in the wardrobe of one of the UK's top fashion designers? », dans The Mail on Sunday, 4 décembre 2005
- (en) Tavis Smiley, « Interview: Andre Leon Talley discusses the fashion industry », dans NPR Tavis Smiley (en), 18 juin 2003
- (en) Mark Vandewalde, « Style: Paris for Men Only », dans Departures Magazine (en), mars 2007 [texte intégral (page consultée le 30 octobre 2008)]
- Frédéric Martin-Bernard, « Charvet », dans L'Officiel Homme 2, janvier January 2005 [texte intégral (page consultée le 21 mai 2009)]
- (en) Ahmed Imran, « How to reach second base online », dans Financial Times, 9 février 2008 [texte intégral (page consultée le 21 octobre 2008)]
- (en) Michèle Loyer, « Luxury Companies Focus on Service », dans International Herald Tribune, 16 mars 1996
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