- Pierre Drieu La Rochelle
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Pierre Drieu La Rochelle Activités écrivain Naissance 3 janvier 1893
ParisDécès 15 mars 1945 (à 52 ans)
ParisLangue d'écriture français Genres roman, essai, journal Œuvres principales Pierre Drieu La Rochelle, né le 3 janvier 1893 à Paris 10e[1] et mort dans la même ville le 15 mars 1945, est un écrivain français.
Ancien combattant de la Grande guerre, romancier, essayiste et journaliste, dandy et séducteur, nationaliste et européiste avant la lettre, fasciste et socialisant, il fut de toutes les aventures littéraires et politiques de la première moitié du XXe siècle.
Ses œuvres ont pour thèmes à la fois la décadence française et le déclin d'une certaine bourgeoisie, l'expérience de la séduction et l'engagement dans le siècle, tout en alternant l'illusion lyrique avec une lucidité désespérée. Rêveuse bourgeoisie (1937) et surtout Gilles (1939) sont généralement considérés comme ses chefs-d'œuvre.
Sommaire
Parcours
Issu d'une famille normande, bourgeoise et nationaliste installée dans le XVIIe arrondissement de Paris, déchirée par les problèmes conjugaux et d'argent. Élève de l'École libre des sciences politiques, il échoue à l'examen de sortie et songe à se suicider. Il est mobilisé dès le début de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il sera blessé à trois reprises. Son expérience de la guerre lui inspirera La Comédie de Charleroi, recueil de nouvelles publié en 1934. Il épouse en 1917 Colette Jéramec, dont il divorcera en 1925. Il deviendra plus tard l'amant de Victoria Ocampo et également de Christiane Renault, l'épouse de l'industriel Louis Renault.
Proche des surréalistes dans les années 1920 (particulièrement d'Aragon, avec qui il se brouillera en 1925, pour une femme), il s'intéresse aussi à l'Action française, tout en n'adhérant à aucun de ces courants. Il se fait connaître, en 1922, par un essai remarqué sur l'affaiblissement de la France après la Grande guerre, Mesure de la France, et publie en 1925 son premier roman, L'Homme couvert de femmes. Dans l'essai Genève ou Moscou, publié en 1928, il prend des positions pro-européennes, qui l'amènent à se rapprocher successivement de certains milieux patronaux, notamment l'organisation du Redressement français, dirigée par Ernest Mercier, puis de certains courants du Parti radical (notamment les « Jeunes Turcs »), entre la fin des années 1920 et le début des années 1930. Républicain, volontiers anticlérical, Drieu est également un libertin qui multiplie les conquêtes féminines. Il divorce rapidement à chacun de ses deux mariages : son mariage d'intérêt en 1917 avec Colette Jéramec, d'origine juive, qu'il n'appréciait alors déjà plus, prend fin en 1925 (il la fera néanmoins libérer du camp de Drancy en 1943 ainsi que le fils et le frère de celle-ci[2]), et sa seconde union avec une Polonaise, Olesia Sienkiewicz, ne dure guère plus longtemps.
Dans les semaines qui suivent les manifestations du 6 février 1934, il collabore à la revue de Bertrand de Jouvenel La Lutte des jeunes et se déclare à la fois « socialiste » et « fasciste », voyant là une solution à ses propres contradictions et un remède à ce qu'il considère comme la « décadence matérialiste des sociétés modernes »[réf. nécessaire]. En octobre, il publie l'essai Socialisme fasciste, et se place dans la lignée du premier socialisme français, celui de Saint-Simon, Proudhon et Charles Fourier. Ce choix intellectuel le conduit à adhérer en 1936 au Parti populaire français, fondé par Jacques Doriot, et à devenir, jusqu'à sa rupture avec le PPF au début de 1939, éditorialiste de la publication du mouvement, L'Émancipation nationale. Parallèlement, il écrit ses deux romans les plus importants, Rêveuse bourgeoisie et Gilles.
Sous l'Occupation, il devient directeur de La Nouvelle Revue française (NRF) et prend parti pour une politique de collaboration avec l'Allemagne, qu'il espère voir prendre la tête d'une sorte d'Internationale fasciste. À partir de 1943, revenu de ses illusions, qu'il expose dans son avant-dernier roman, Les Chiens de paille, où il se représente sous les traits d'un ancien anarchiste nommé Constant, ses préoccupations se tournent vers l'histoire des religions – en particulier les spiritualités orientales –, tandis que, dans un ultime geste de provocation, il adhère de nouveau au PPF, tout en confiant à son journal secret son admiration pour le stalinisme. Dans ce même journal, il n'évoque pas certains aspects de sa vie privée comme le fait qu'il soit devenu à la demande de Josette Clotis, la compagne d'André Malraux, le parrain d'un de leurs deux enfants.
À la Libération, il refuse l'exil ainsi que les cachettes que certains de ses amis – dont André Malraux – lui proposent. Après deux tentatives manquées, il se donne la mort le 15 mars 1945. Lucien Combelle a été un des derniers témoins de son suicide[3]. Drieu est enterré dans le vieux cimetière de Neuilly-sur-Seine.
Œuvres
Sauf précision contraire, les œuvres de Drieu La Rochelle ont été publiées par Gallimard, à Paris
- Interrogation, 1917. (recueil de 17 poèmes)
- Fond de cantine, 1920. (recueil de 25 poèmes)
- État civil, 1921. (récit autobiographique)
- La Valise vide 1921; (nouvelle, contenue dans Plainte contre inconnu)
- Mesure de la France, préface de Daniel Halevy ; Grasset, coll. « Les Cahiers verts », 1922. (essai)
- Plainte contre inconnu, 1924. (recueil de 4 nouvelles)
- L'Homme couvert de femmes, 1925. (roman)
- La Suite dans les idées, 1927. (essai)
- Le Jeune Européen, 1927. (essai)
- Genève ou Moscou, 1928. (essai)
- Blèche, 1928. (roman)
- Adieu à Gonzague 1929.
- Une femme à sa fenêtre, 1930. (roman)
- L'Europe contre les patries 1931. (essai)
- Le Feu Follet 1931; (court roman)
- Drôle de voyage, 1933. (roman)
- Journal d'un homme trompé 1934. (recueil de 12 nouvelles)
- La Comédie de Charleroi 1934. (recueil de 6 nouvelles)
- Socialisme fasciste, 1934. (essai)
- Béloukia, 1936. (roman)
- Doriot ou la Vie d'un ouvrier français, Éditions du PPF, Saint-Denis, 1936. (essai)
- Avec Doriot, 1937. (essai)
- Rêveuse bourgeoisie, 1937. (roman)
- Gilles, 1939 (roman, censuré, la version intégrale paraît en 1942).
- Ne plus attendre, Grasset, Paris, 1941. (essai)
- Notes pour comprendre le siècle, 1941. (essai)
- L'Homme à cheval, 1943. (roman)
- Chroniques politiques (1934-1943), 1943. (essai, chroniques)
- Charlotte Corday. Le chef., 1944 (théâtre)
- Les Chiens de paille, 1944 (roman, pilonné, reparaît en 1964).
Publications posthumes
Journal. 1939-1945. Publié en 1992 chez Gallimard. Texte fourni par son frère Jean, mort en 1986...
- Mémoires de Dirk Raspe, 1944 (roman inachevé, publié en 1966).
- Le Français d'Europe, Balzac, 1944 (essai, pilonné, réimprimé en 1994).
- Récit secret, suivi de Journal 1944-1945, et d'Exorde, 1951.
- Histoires déplaisantes, 1963 (recueil de 5 nouvelles)
- Sur les écrivains, 1964 (essais critiques réunis, préfacés et annotés par Frédéric Grover).
- Notes pour un roman sur la sexualité, suivi de Parc Monceau, 2008.
- Révolution nationale, articles parus dans Révolution nationale, faisant suite à ceux publiés dans Le Français d'Europe, Éditions de l'Homme libre, 2004.
- Textes Politiques 1919-1945, présentation par Julien Hervier (Editions Krisis - 2009)
- Lettres d'un amour défunt : Correspondance 1929-1945 (correspondance avec Victoria Ocampo) (Bartillat - 2009), Prix Sévigné 2010[4]
Bibliographie
- Pierre Andreu, Drieu, témoin et visionnaire, Grasset, coll. « Les Cahiers verts », Paris, 1952.
- Pierre Andreu et Frédéric Grover, Drieu La Rochelle, Hachette, Paris, 1979 ; réédition à La Table ronde, Paris, 1989.
- René Ballet, Deux hommes dans le tournant : Roger Vailland et Drieu La Rochelle, Les Cahiers Roger Vailland, 1994.
- Marie Balvet, Itinéraire d'un intellectuel vers le fascisme : Drieu La Rochelle , PUF, coll. « Perspectives critiques », Paris, 1984.
- Cahier de l'Herne spécial Drieu La Rochelle, collectif, Éditions de l'Herne, Paris, 1984.
- Dominique Desanti, Drieu La Rochelle ou le Séducteur mystifié, Flammarion, 1978, Paris, réédité en 1992 sous le titre Drieu La Rochelle, du dandy au nazi.
- Pierre du Bois de Dunilac, Drieu La Rochelle. Une vie, « Cahiers d'histoire contemporaine », Lausanne, 1978.
- Pierre du Bois de Dunilac, « Des causes et de la nature de l'engagement politique de l'écrivain Pierre Drieu La Rochelle », Cadmos (cahiers trimestriels de l'Institut universitaire d'études européennes de Genève et du Centre européen de la culture), 1978, pp. 39-63.
- Frédéric Grover, Drieu La Rochelle, Gallimard, coll. « Idées », Paris, 1979.
- Jean Bastier, Pierre Drieu La Rochelle, Soldat de la Grande Guerre 1914 1918, Albatros, 1889.
- Arnaud Guyot-Jeannin, Drieu La Rochelle, antimoderne et européen, éd. Remi Perrin, Paris, 1999.
- Julien Hervier, Deux individus contre l'histoire : Drieu La Rochelle et Ernst Jünger, Klincksieck, Paris, 1990.
- Solange Lebovici, Le Sang et l'Encre : Pierre Drieu La Rochelle, une psychobiographie, Rodopi, Amsterdam, 1994.
- Jacques Lecarme, Drieu la Rochelle ou le bal des maudits, PUF, "Perspectives critiques", 2001.
- Jean-Louis Loubet Del Bayle, L'illusion politique au XXe siècle. Des écrivains témoins de leur temps, Economica, Paris, 1999.
- Victoria Ocampo, Drieu, préface de Julien Hervier, Paris, Bartillat, Paris, 2007 (ISBN 2841004126).
- Reck (rima D.), Drieu La Rochelle and the picture gallery novel. French modernism in the interwar years ; Baton rouge, Louisiana State U.P., 1990.
Adaptations cinématographiques
- Le Feu follet de Louis Malle, 1963.
- Une femme à sa fenêtre de Pierre Granier-Deferre, 1976.
- La Voix de Pierre Granier-Deferre, 1992.
Notes
- Archives de l’état civil de Paris en ligne, 10e arrondissement, acte de naissance n° 73, année 1893.
- "Sans-papiers : L'autre M. Tchernia", L'Express, 4 décembre 2008.
- Il évoque le suicide de Drieu dans son livre Liberté à huis clos.
- Le prix Sévigné honore Drieu La Rochelle sur http://www.magazine-litteraire.com, 3/02/2011. Consulté le 6/02/2011
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