- Evelyn Waugh
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Evelyn Waugh Evelyn Waugh en 1940 (photo de Carl Van Vechten)Nom de naissance Arthur Evelyn St. John Waugh Activités Écrivain Naissance 28 octobre 1903
Londres, Royaume-UniDécès 10 avril 1966
Taunton, Somerset, Royaume-UniLangue d'écriture anglais Genres Satire, Humour Evelyn (Arthur St. John) Waugh [ˈiːvlɪn ˈwoː], né à Londres le 28 octobre 1903, mort à Taunton dans le Somerset le 10 avril 1966, est un écrivain britannique ; il se caractérise par sa pratique très pure et raffinée de la langue anglaise et par son style sarcastique. Le critique américain Edmund Wilson voit en lui « le seul véritable génie comique paru en anglais depuis George Bernard Shaw[1] ».
Sommaire
Biographie
Second fils du critique littéraire Arthur Waugh et frère cadet de l'auteur de livres de voyages Alec Waugh, Evelyn naît dans le quartier londonien d'Hampstead dans une famille de la classe moyenne aisée. Il suit sa scolarité dans un établissement empreint d'un strict esprit anglican, le Lancing College (Sussex de l'Ouest).
Il continue son éducation au Hertford College, en histoire moderne. Mais, plus intéressé par sa production littéraire, la vie sociale de l'université et les cercles aristocratiques qu'il fréquente activement, il n'obtient que des résultats modestes et en 1924, met un terme à ses études.
Il devient alors professeur dans une école au Pays de Galles et, en 1925, tente de se suicider en s'éloignant des côtes à la nage ; cependant une piqûre de méduse le contraint à faire demi-tour.
Il exerce ensuite divers métiers (apprenti menuisier, journaliste) jusqu'à la publication de Decline and Fall (Grandeur et décadence) en 1928, son premier roman, partiellement autobiographique, empreint d'une rare verve satirique et d'un sens aigu du nonsense. Le succès de ce roman, vendu pendant l'automne à 2 000 exemplaires chaque semaine[2], le propulse immédiatement sur le devant de la scène littéraire britannique et le réintroduit auprès des cercles de la haute société londonienne.
Il fréquentait alors les Bright Young People, un groupe de jeunes aristocrates hédonistes qui défrayaient la chronique et, alors qu'il vient de quitter sa femme (fille du libéral Herbert Gardner (en) qui l'avait abandonné pour John Heygate (en)), se trouve souvent chez les Guinness[2]. Il écrira chez eux Ces corps vils, décrivant les Bright Young Thing, tandis qu'au même moment et au même endroit Nancy Mitford rédigeait Highland Fling et Bryan Guinness travaillait à Chanter faux, partiellement inspiré de la rupture du couple Waugh [2]. Avec Randolf, fils de Winston Churchill, qu'il ne connaissait pas encore mais deviendra, selon les époques, son ami et un ennemi, il devint ainsi en 1930 le parrain de Jonathan Guinness, fils de son amie Diana Mitford et Bryan Guinness[2]. Le nom même de Jonathan venait du projet de Waugh d'écrire un livre sur Jonathan Swift[2]. Devenu intime de Diana Guinness lors de sa grossesse, il lui avouera bien plus tard, dans un courrier de mars 1966, que son livre Travail interrompu était en grande partie un portrait de lui amoureux d'elle [2]. Il fréquentait aussi alors des personnalités telles que le photographe de mode Cecil Beaton[2], l'éditeur Jonathan Cape (en) [2], William et Harold Acton[2], Vyvyan Holland (fils d'Oscar Wilde)[2], etc.
Il prendra cependant ses distances avec ce milieu qui l'avait oublié après sa disgrâce scolaire, et le dépeindra avec une ironie sauvage dans ses romans suivants.
Devenu agnostique au Lancing College, il se convertit au catholicisme en 1930 ; ses idées religieuses se manifesteront de manière de plus en plus visible au fur et à mesure de sa carrière, jusqu'à constituer le principal élément thématique de ses dernières œuvres, coexistant avec un profond pessimisme. Il passe la décennie 1930-1940 à voyager en Asie et en Amérique latine, et à écrire.
Le deuxième grand événement qui marquera son univers est la Seconde Guerre mondiale. Sa brève carrière dans l'armée britannique et son retour à la vie civile ajouteront à son désenchantement. Il devient capitaine de Royal Marines. Malgré son âge et son déplorable état physique, il fait jouer ses relations afin d'obtenir une affectation auprès de Robert Laycock.
Témoin de l'évacuation de la Crète en 1941, il est bientôt mis sur la touche. A compter de juillet 1944, il est envoyé en mission en Yougoslavie, avec le major Randolph Churchill, par le général Fitzroy-Maclean. Il écrit un rapport réputé « remarquable » sur la persécution des catholiques par les partisans communistes, mais ce rapport est « enterré » par le secrétaire aux Affaires étrangères britannique Anthony Eden, car, à cette époque, Tito est un allié nécessaire pour le Royaume-Uni.
Son expérience de la guerre est abordée dans la trilogie Sword of Honor.
Waugh a été marié deux fois. Son union avec Evelyn Gardner s'est terminée en 1936 par une annulation. En 1937, il s'est marié avec Laura Herbert, avec qui il a eu sept enfants. Son fils aîné, Auberon Waugh (1939-2001), journaliste et romancier, a longuement évoqué la famille Waugh dans son autobiographie satirique, Mémoires d'un gentleman excentrique, 2001 (Will this do? 1991).
Œuvres
Romans
- 1928 : Decline and Fall (Grandeur et décadence) ; satire des classes privilégiées et de l'ascension sociale
- 1930 : Vile Bodies (Ces corps vils) ; satire ; adapté au cinéma par Stephen Fry sous le titre Bright Young Things en 2003.
- 1932 : Black Mischief (Diablerie) ; satire sur les efforts de Hailé Sélassié Ier pour moderniser l'Abyssinie (Waugh étant très critique sur les notions de modernité et de progrès rationnel)
- 1934 : A Handful of Dust (Une poignée de cendres) ; critique de la civilisation se déroulant dans une maison de campagne anglaise et en Guyane néerlandaise
- 1938 : Scoop (Scoop) ; décrit la frénésie des journalistes de guerre dans une Abyssinie (à présent Éthiopie) à peine déguisée ; adaptation en téléfilm
- 1942 : Put out more flags (Hissez le grand pavois) ; satire de la drôle de guerre
- 1945 : Brideshead Revisited (Retour à Brideshead) ; (sous-titré The Sacred and Profane Memories of Captain Charles Ryder) : décrit les sentiments spirituels derrière la façade d'une famille de l'aristocratie et leur ami agnostique. Adapté pour la télévision Brideshead Revisited en 1981 et pour le cinéma Brideshead Revisited.
- 1948 : The Loved One (Le Cher Disparu) ; (sous-titré An Anglo-American Tragedy) ; satire sur les excès financiers des croque-morts de Californie ; adapté au cinéma par Tony Richardson en 1965
- 1950 : Helena ; fiction historique sur Hélène et la fondation de lieux de pèlerinage en Terre sainte;
- Love Among the Ruins. A Romance of the Near Future (1953)
- Sword of Honour, trilogie romanesque (adaptation télévisée en 2001) :
- 1952 : Men at Arms (Hommes en armes), (James Tait Black Memorial Prize) ;
- 1955 : Officers and Gentlemen (Officiers et Gentlemen) ;
- 1961 : Unconditional Surrender (La Capitulation)
Recueils de nouvelles
- Mr Loveday's Little Outing: And Other Sad Stories (1936)
- 1939 : Work Suspended and other stories (La Fin d'une époque)
- 1957 : The Ordeal of Gilbert Pinfold (L'Épreuve de Gilbert Pinfold) ;
- 1962 : Basil Sael rides again (Basil Seal remet ça) ;
- Selected Works (1977)
- Charles Ryder's Schooldays: And Other Stories (1982)
- The Complete Short Stories (1997)
- The Complete Stories of Evelyn Waugh (1998)
Récits de voyage
- 1930 : Labels (Bagages enregistrés), compte-rendu de sa croisière en Méditerranée
- 1931 : Remote People, son voyage à Addis-Abeba à l'époque du couronnement de Hailé Sélassié Ier.
- 1934 : Ninety-Two Days, voyage à travers la Guyane britannique.
- Waugh In Abyssinia (1936): second récit de voyage d'Afrique.
- Robbery Under Law (1939): ses voyages au Mexique en 1938.
- A Tourist In Africa (1960).
Biographies
- 1936 : St Edmund Campion, Priest and Martyr - Hawthornden Prize
- 1959 : The Life of the Right Reverend Ronald Knox
- Dante Gabriel Rossetti
Autobiographies et mémoires
- 1936 : Waugh in Abyssinia; récit journalistique de la guerre et des événements qui y menèrent
- 1964 : A little learning, premier volume de son autobiographie.
- The diaries of Evelyn Waugh (1976)
- A Little Order (Un peu d'ordre !), chroniques.
- 1947 : When the Going Was Good
Citation
« I regard writing not as investigation of character but as an exercise in the use of language, and with this I am obsessed. I have no technical psychological interest. It is drama, speech and events that interest me[3]. »
Notes
- The New Yorker, 4 mars 1944, cité dans Classics and Commercials, A Literary Chronicle of the Forties, par Edmund Wilson, p. 140, Vintage Books, New York, 1962. « The only first-rate comic genius that has appeared in English since Bernard Shaw.»", in « Never Apologize, Never Explain, The Art of Evelyn Waugh »,
- Jan Dalley, Un fascisme anglais. 1932-1940, l'aventure politique de Diana et Oswald Mosley, éd. Autrement, 2001, p. 98 sq.
- ISBN 978-0-14-118748-8), p.2 Evelyn Waugh, Decline And Fall, Penguin Classics (
Bibliographie
- Alexander Waugh, Fathers and Sons: The Autobiography of a Family.
- Charles Lambotte, Evelyn Waugh, un humoriste. Foyer Notre-Dame (coll. « Convertis du XXe siècle », 20), Bruxelles 1952.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Biographie
- (en) Site avec bibliographie, de nombreux extraits liminaires et de nombreux liens.
- (en) Site réalisé par David Cliffe avec des études très détaillées de certains romans.
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