- La Presse (France)
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La Presse Pays France Langue Français Périodicité Quotidienne Genre Journal d'information Prix au numéro deux sous Fondateur Émile de Girardin Date de fondation 1836 Date du dernier numéro 1928 Éditeur Paris La Presse est un quotidien français lancé en 1836 par Émile de Girardin. La Presse est avec Le Siècle le premier des grands quotidiens populaires français.
Sommaire
Histoire
C'est le 16 juin 1836 que parut pour la première fois en kiosque La Presse, Journal quotidien, politique, littéraire, agricole, industriel et commercial. Dès 1831, Girardin avait lancé Le Journal des connaissances utiles, et il avait donné de "La Presse' cette définition :
« Un journal qui occupe parmi les journaux français la place de Times en Angleterre et qui assiste le gouvernement sans être dans la dépendance d'aucun cabinet[1]. »
Il souhaitait se placer en dehors de la politique et créer un quotidien dans lequel la publicité jouerait un aussi grand rôle que la rédaction.
Il s'opposait ainsi aux journaux de parti, réservés à un petit nombre de lecteurs, et produisit du même coup une presse grand public en divisant par deux le prix de l'abonnement, qui passa de 80 à 40 francs, soit deux sous le numéro. Le manque à gagner étant compensé par les annonceurs auxquels il ouvrit les colonnes du journal.
Le succès fut immédiat, grâce d'abord à son moindre coût, mais aussi grâce à la formule du roman feuilleton[2] et à la pré-publication de romans à paraître tels que La Vieille Fille de Balzac qui fit la une du premier numéro et provoqua un scandale. Mais Girardin avait des opposants nombreux et connut trois années difficiles à la suite desquelles il s'associa au banquier Alexandre Dujarrier. Dès lors, le tirage qui était de 13 483 exemplaires passa à 63 000. À la veille de la Révolution de 1848, Girardin n'était pas encore dans l'opposition, mais dès que le général Cavaignac rétablit le cautionnement autrefois exigé des journaux, il entra en lutte contre le gouvernement et se retrouva à La Conciergerie le 25 juin 1848. Suspendue, La Presse reparut dès le mois d'août suivant.
Le 10 mai 1927, le journal titre sur « Nungesser et Coli ont réussi ! » alors que leur avion a disparu pendant leur tentative de traversée de l’Atlantique, ce qui provoque sa faillite[3].
Méandres politiques
La Presse a successivement soutenu une chose et son contraire. Ainsi en 1848, le journal de Girardin appuya la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République, mais dès le coup d'État de 1851, Émile de Girardin menacé dut se réfugier à Bruxelles. Lorsqu'il revint en 1852 il reprit la direction du journal dont les ventes se remirent à monter lorsqu'il se déclara : conservateur progressiste[1]. Puis lorsque le journal risqua d'être supprimé, il vendit sa participation à Moïse Milhaud, fondateur du Petit Journal. À partir de là, La Presse passa entre de nombreuses mains : Auguste Nefftzer (1856-57), Alphonse Peyrat, Adolphe Guéroult de Mirès, Arsène Houssaye. Lorsqu'il reprit le journal en main, Girardin espérait beaucoup du libéralisme de l'empereur. Il est encore déçu et La Presse doit suspendre sa publication pendant la Commune. Lorsque le journal reparut sous la direction de La Guéronnière, c'était devenu une publication bonapartiste, voire conservatrice.
Les collaborateurs
Girardin s'adressa à Victor Hugo, Alexandre Dumas[2], Frédéric Soulié et Eugène Scribe. Il confia à Théophile Gautier le rôle de critique d’art. Son premier article a pour sujet les Peintures de la Chambre des Députés, de Delacroix[4]. Gautier fit également fonction de critique dramatique et signa des articles avec Gérard de Nerval. Delphine de Girardin (née Delphine Gay, épouse d'Émile de Girardin), signa les brillants Courriers de Paris du pseudonyme de vicomte de Launay[1].
Les romanciers
- 1836 : La Vieille Fille, Balzac
- 1837 : La Maison Nucingen, Balzac
- 1839 : Les Secrets de la princesse de Cadignan, Balzac
- 1839 : Le Curé de village, Honoré de Balzac
- 1840 : Un ménage de garçon, publication partielle du texte de Balzac qui deviendra en 1843 : La Rabouilleuse
- 1841 : Mémoires d'une jeune femme, publication en deux parties dont l’une : Sœur Marie des Anges, resta ensuite à l’état d’ébauche reliée à la Comédie humaine, l’autre paraît en volume en 1842 sous le titre Mémoires de deux jeunes mariées.
- 1844 : Un Gaudissart de la rue de Richelieu, qui deviendra 'Gaudissart II.Balzac
- 1847 : La Dernière Incarnation de Vautrin, Balzac. Une des versions de Splendeurs et misères des courtisanes
- de 1848 à 1850, les Mémoires d'outre-tombe de Châteaubriand y sont régulièrement publiées.
- 1849, Alphonse de Lamartine fit paraître : Confidences
- 1854, George Sand y donna : Histoire de ma vie[1].
Les feuilletonistes
- 1863-1865 : La San Felice, Alexandre Dumas, il y publie également ses récits de voyage[1].
- Théophile Gautier, puis Paul de Saint-Victor y signent le feuilleton dramatique[1].
- Eugène Sue[1].
Bibliographie
- 1836, l'an I de l'ère médiatique; Analyse littéraire et historique de La Presse de Girardin, Alain Vaillant, Marie-Eve Thérenty, (ISBN 2847360026)
Liens externes
- Archives de La Presse de 1836 à 1933 sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF
Notes
- Dictionnaire des oeuvres Laffont Bompiani. p.506
- Fiche sur Gallica
- Les grands reporters, tous des bidonneurs ? », Rue89, 4 avril 2011 Zineb Dryef, «
- notes autobiographiques de Gautier
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