Basilique Saint-Remi de Reims

Basilique Saint-Remi de Reims
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Basilique Saint-Remi de Reims
Image illustrative de l'article Basilique Saint-Remi de Reims
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Basilique mineure
Rattaché à Archidiocèse de Reims
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XIIIe siècle
Style(s) dominant(s) Roman
Gothique
Protection  Classé MH (1840)
 Patrimoine mondial (1991)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Champagne-Ardenne
Département Marne
Ville Reims
Coordonnées 49° 14′ 35″ N 4° 02′ 31″ E / 49.24306, 4.0419449° 14′ 35″ Nord
       4° 02′ 31″ Est
/ 49.24306, 4.04194
  

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Basilique Saint-Remi de Reims

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Basilique Saint-Remi de Reims

La basilique Saint-Remi de Reims est un édifice religieux chrétien, construit aux alentours de l'An mil, dans la ville de Reims (Champagne).

Après la cathédrale, qu'elle égale presque en taille, la basilique Saint-Remi est l'église la plus célèbre de Reims. Elle fut longtemps rattachée à une importante abbaye, l'abbaye Saint-Remi de Reims.

Saint-Remi date des XIe, XIIe, XIIIe et XVe siècles.

La basilique Saint-Remi est classée monument historique depuis 1840[1].

Sommaire

Historique

Cette église contient les reliques de l'évêque saint Remi, qui a baptisé Clovis, roi des Francs, le jour de Noël d'une année comprise entre 496 et 506, peut-être en 499 de l'Incarnation, après la bataille de Tolbiac. L'évêque meurt en 533, à l'âge de 96 ans. Son renom de sainteté et de miracles répétés attirent très vite de nombreux pèlerins.

En 533, Remi, évêque de Notre-Dame de Reims, souhaite être enterré dans la chapelle dédiée à saint Christophe qui était située à deux kilomètres du quartier cathédrale actuel. Très vite cette chapelle Saint-Christophe devient un lieu de pèlerinage. Les gens affluant, on installe des religieux pour garder le corps du saint homme. On agrandit alors la chapelle primitive aux dimensions d'une église, où le corps est transféré un 1er octobre, jour qui devient alors la Saint-Remi.

Vers 760, l’abbé Jean Turpin (Turpin dans la chanson de Rolland) fonde l'abbaye Saint-Remi de Reims et y installe une communauté religieuse bénédictine qui y restera jusqu’à la Révolution française.

Au milieu du IXe siècle, l'archevêque Hincmar agrandit l'édifice et consacre l'abbatiale carolingienne. Celle-ci disparaît, après l'an mil, pour être remplacée par une grande église romane entreprise par l'abbé Airard. Le plan, trop ambitieux, est remanié par l'abbé Thierry, son successeur. Il en reste les onze travées de la nef, avec tribunes et bas-côtés ainsi que le transept. À l'époque, une charpente en bois couvre l'ensemble.

La basilique a été consacrée par le pape Léon IX en 1049, lors du Concile de Reims. Ce pape, né à Eguisheim en Alsace (nom actuel de la région), voyageait beaucoup entre les régions actuelles d'Italie, de France et d'Allemagne. Après qu'il fut fait prisonnier par les Normands et après sa mort en 1054, il y eut un schisme entre l'Orient et l'Occident.

Entre 1118 et 1151, l'abbé Odon fit décorer le sanctuaire et le chœur monastique et ce décor fut préservé jusqu'à la révolution. Odon avait fait faire un pavement de mosaïques dans le chœur des moines, qui occupait les quatre dernières travées de la nef, et dans la croisée du transept. Le pavement entourait et mettait en évidence des dalles funéraires de personnages importants, enterrés dans l'église depuis l'époque carolingienne[2]. Il y avait en particulier la pierre tombale de la reine Gerberge, sœur d'Otton le Grand et épouse de Louis IV, ainsi que celle de sa fille Albrade. Les rois du Xe siècle, Louis IV et Lothaire, firent l'objet d'une présentation plus inigne : leurs statues de pierre, les figurant assis sur des trônes, furent disposées de part et d'autre du grand autel, à l'est de la croisée[3]. En revanche, le roi Carloman Ier ne fut pas concerné par ce programme de décoration et avant la révolution, aucune épitaphe ne le mentionne.

En 1162, Pierre de Celle, nouvel abbé, décide d'importantes modifications : le porche roman est démoli et on prolonge la nef de deux travées gothiques. Une nouvelle façade relie les deux tours romanes conservées. Un nouveau chœur gothique, plus profond, avec déambulatoire et cinq chapelles rayonnantes, remplace le chœur roman. De nombreux vitraux sont réalisés. un plan initial de l’église où vous êtes. Le plan est en forme de Tau, avec une nef centrale, deux nefs latérales, le transept par lequel on est entré. Sur le transept se trouvent des chapelles voûtées en cul de four et une abside qui termine la nef centrale. Le tombeau de saint Remi devait se trouver dans cette abside. C’était peu pratique, l’abbatiale n’était pas accessible partout car le chœur était réservé aux moines et les pèlerins qui venaient voir les reliques du saint ne les voyaient que de très loin. Alors on décide de transformer cette église toute simple en église de pèlerinage avec déambulatoire.

En 1181, dom Simon succède à Pierre de Celle. Il surélève et renfonce les murs romans de la nef afin de voûter l'édifice.

L'archevêque Robert de Lénoncourt, au début du XVIe siècle, fait élever le portail à fenêtre flamboyante au bras sud du transept. La Congrégation de Saint-Maur, qui réforme l'abbaye à partir de 1627 et faisant reprendre de nombreux bâtiments d'habitation, revenir des novices, fait construire la colonnade Renaissance, qui clôture le chœur. Un grand incendie ravage l'abbaye et détruit la bibliothèque dans la nuit du 15 au 16 janvier 1774, elle sera remanié par l'architecte Louis Duroché, la cour, l'escalier et la façade actuelle sont de lui. La basilique échappera aux démolitions de la tourmente révolutionnaire. Tandis que les bénédictins sont chassés de leur monastère en 1793, après la Révolution, elle devient église paroissiale pour les quartiers du Sud.

Le XIXe siècle voit la reconstruction de la tour nord et du haut de la façade, à partir de la rose, celle des voûtes de la nef remplacées par de fausses voûtes en bois, ainsi que l'élévation d'un nouveau mausolée. À l'occasion du XIVe centenaire du baptême de Clovis, en 1896, est réalisée la châsse en bronze doré enfermée dans le mausolée. "La couronne de lumière", symbole de la Jérusalem céleste et dont les 96 bougies évoquent la durée de vie de saint Remi, est refaite.

Description

L'édifice adopte le plan de la basilique. La nef et les transepts, de style roman, sont les plus anciens, tandis que la façade du transept sud est la partie la plus récente. Le chœur et l'abside remontent quant à eux aux XIIe et XIIIe siècles.

Les monuments de valeur qui se trouvaient au sein de l'église par le passé ont été pillés durant la Révolution, et même la tombe du saint est une reconstitution récente. Il reste toutefois des vitraux du XIIe siècle dans l'abside, ainsi que des tapisseries représentant l'histoire de saint Remi, données par Robert de Lenoncourt. La basilique Saint-Remi ainsi que l'abbaye bénédictine attenante du XVIIIe siècle (musée Saint-Remi, collections gallo-romaines notamment) sont classées au patrimoine mondial par l'UNESCO.

Le 1er août 1918 des obus allemands s'abattent sur la basilique, le toit s'enflamme et s'effondre, les fausses voûtes en bois et plâtre s'effondrent sur toute la longueur de la nef et une partie du transept. Les murs sont transpercés, le sol est couvert de décombres et il ne reste plus que les transmissions de l'orgue Brisset. Ce n'est qu'en 2000 que la basilique se verra à nouveau dotée d'un grand orgue du facteur Bertrand Cattiaux. Les dégâts sont aggravés par les intempéries de l'hiver, qui voit ensuite s'effondrer les bas-côtés sud, en avril 1919, tandis que la pluie et la tempête abattent le pignon nord du transept en 1920.

Galerie

Le musée Saint-Remi

L'idée de transformer l'ancienne abbaye en musée date des années 1950 ; mais ce n'est qu'en août 1978 que la Direction des Musées de France et la Ville de Reims décident la création officielle du musée qui reçoit le statut de musée municipal contrôlé de première catégorie. Parallèlement, dès 1968, la Ville de Reims et les Monuments Historiques entreprennent un vaste programme de restauration de l'abbaye. L’ancienne abbaye royale bénédictine, a été classée patrimoine mondial par l’UNESCO en 1991.

Le musée traite de la période de la Préhistoire a la Renaissance (vers 1530) ; outre les collections d'archéologie régionale (périodes préhistorique, gauloise, gallo-romaine, mérovingienne et médiévale), s'ajoutent celles d'archéologie classique (Grèce, Etrurie) et une magnifique série d'armes anciennes, d'équipements et d'uniformes, allant du XVIe au XIXe siècle. La répartition des collections entre les salles obéit à un ordonnancement thématique et chronologique.

  1. Le cloître (datant de 1709), l'ancien parloir médiéval, le grand escalier d'honneur (1778) et la salle capitulaire du Moyen Age évoquent les fastes architecturaux de ce que fut l'abbaye royale de Saint-Remi, gardienne de la Sainte Ampoule servant aux sacres des rois de France.
  2. La section gallo-romaine est installée dans les anciens réfectoires et cuisines du XVIIe siècle, au rez­-de-chaussée. Sous le nom de Durocortorum, Reims fut la capitale de la province impériale de Belgique durant la période romaine. De nombreux témoignages de ce passé glorieux sont visibles dans ces salles : mosaïques, sculptures, stèles et poteries funéraires, maquettes ... Il faut également mentionner le tombeau de Jovin (général en chef de l'armée romaine en Gaule, originaire de Reims) qui est le plus beau sarcophage antique en marbre conservé en France.
  3. La salle des tapisseries abrite la somptueuse tenture de la vie de saint Remi qui, en dix grandes tapisseries, retrace les épisodes de la vie et les miracles du saint Apôtre des Gaules. Réalisées entre 1523 et 1531, ces tapisseries furent offertes à l'abbaye par l'archevêque de Reims, Robert de Lenoncourt.
  4. Trois petites salles illustrent l'histoire de l'abbaye et de la basilique au moyen d'une présentation chronologique d'une majorité d'objets provenant des fouilles archéologiques du site (tête du roi Lothaire, pied du candélabre de saint Remi, émaux limousins...).
  5. La section d'archéologie régionale située au premier étage, regroupe sept grandes salles permettant un circuit chronologique allant de la Préhistoire à la fin du Moyen Age ; on y remarquera plus particulièrement les vestiges du cénotaphe des fils de l'empereur Auguste (an IV après Jésus Christ). La salle gothique met à l'honneur les vestiges des édifices disparus de Reims, qu'ils soient civils, religieux,militaires ou funéraires. On remarquera tout particulièrement la reconstruction du premier étage de la célèbre Maison des Musiciens du XIIIe siècle et le tableau du XVIIe siècle représentant l'église Saint-Nicaise en ruine .
  6. La section d'histoire militaire régionale rappelle que Reims a toujours été présente aux grands rendez­-vous militaires de l'Histoire de France, de la guerre des Gaules à la reddition allemande du 7 mai 1945. Il s'agit d'une des plus importantes collections des musées de province se composant d'armes, équipements, uniformes d'époque sur mannequins, coiffures, documents, modèles réduits de navires et tableaux dont la célèbre Charge des cuirassiers de Reischoffen d'Edouard Detaille.

Liste des personnes célèbres enterrées dans la basilique Saint-Remi de Reims

Plaque se trouvant à proximité du portail ouest de la basilique et listant les personnes célèvres inhumées dans la basilique Saint-Remi de Reims.
  • Carloman Ier roi des Francs ;
  • Louis IV de France roi des Francs ;
  • Lothaire de France (vers 941-986) roi des Francs ;
  • Frédegonde,reine des Francs, 917 ;
  • Gerberge de Saxe, reine des Francs, 969 ;
  • Saint Sonnace, archevêque de Reims, 633 ;
  • Landon de Reims, archevêque de Reims ;
  • Saint Nivard de Reims, archevêque de Reims ;
  • Saint Réol, archevêque de Reims ;
  • Tilpin, archevêque de Reims ;
  • Vulfard, archevêque de Reims, en 816 ;
  • Hincmar ;
  • Foulque ;
  • Boson, prince franc en 937 ;
  • Artault ;
  • Renauld, comte de Roucy, en 963 ;
  • Albrade, princesse de France, en 989 ;
  • Gilbert, prince de France, en 998 ;
  • Agnès, princesse de France, en 1000 ;
  • Arnoul, fils illégitime du roi Lothaire, archevêque de Reims ;
  • Burchard, comte anglais,en 1060 ;
  • Gauthier, comte de Crepy, en 1070 ;
  • Airard, abbé de Saint-Remy, en 1036 ;
  • Thierry, abbé de Saint-Remy, en 1048 ;
  • Gui de Chatillon, abbé de Saint-Remy, en 1048 ;
  • Herimard, abbé de Saint-Remy, en 1071 ;
  • Raoul le Verd, archevêque de Reims, en 1048 ;
  • Azenaire, abbé de Saint-Remy, en 1128 ;
  • Solon, chevalier français ;
  • Odon, abbé de Saint-Remy, en 1151 ;
  • Pierre de Celle ;
  • Remi de Thuisy, en 1231 ;
  • Thierry de Raunay, en 1305 ;
  • Thibault de Thuisy, en 1360 ;
  • Jean Canart, abbé de Saint-Remy, en 1439 ;
  • Nicolas Robillard, abbé de Saint-Remy, en 1461 ;
  • Guillaume De Villers, abbé de Saint-Remy, en 1472 ;
  • Dom Théobalde, grand prieur, en 1509 ;
  • Robert de Lénoncourt, archevêque de Reims, en 1532 ;
  • Dom G. Moët, grand prieur, en 1554 ;
  • Dom A. Lavineau, grand prieur, en 1589 ;
  • Dom A. Solin, grand prieur, en 1592 ;
  • Dom J. Lepagnol, grand prieur, en 1619 ;
  • Dom Odouart-Bourgeois, grand prieur, en 1649 ;
  • Dom E. Vilquin, grand prieur, en 1668.

Visites de personnalités

Le pape Jean-Paul II a effectué un voyage à Reims en 1996, pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis, premier roi des Francs, par saint Remi.

La basilique Saint-Remi fête en 2007 son millénaire.

80 000 visiteurs (1999)

Note

Dans la région de Reims, on a coutume de prononcer saint Remi (voire R'mi), car l'accent aigu n'existait pas à l'époque. Cette coutume de prononciation dure toujours aujourd'hui.

Notes et références

  1. Notice no PA00078785, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
  2. X. Barral i Altet, Les mosaïques de pavement médiévales de la ville de Reims, dans Congrès Archéologique de France, 185, 1977, pp.79-108.
  3. Michel Rouche, Baptême de Clovis, son écho à travers l'histoire - La tombe du roi Carloman à Saint-Remi de Reims, Presses Paris Sorbonne, 1997, p. 780.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Anne Prache, Saint-Remi de Reims, Librairie Droz, 1978, 164 p.
  • Pierre Riché, Les Grandeurs de l'An Mil
  • Pierre Riché, Atlas de l'An Mil
  • Georges Duby, Le Temps des cathédrales. L’art et la société, 980-1420, Gallimard, 1976, 379 p.

Liens externes

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