Les Aventures de Buck Danny

Les Aventures de Buck Danny
Page d'aide sur les redirections Cet article concerne la série Buck Danny. Pour le personnage, voir Buck Danny (personnage).
Buck Danny
Série
Auteur Hubinon, Charlier, Bergèse
Scénario Jean-Michel Charlier
Francis Bergèse
Jacques de Douhet
Dessin Victor Hubinon
Francis Bergèse
Genre(s) Aviation, militaire

Personnages principaux Buck Danny
Jerry Tumbler
Sonny Tuckson

Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Langue originale Français
Autres titres Les Aventures de Buck Danny
Éditeur Dupuis
Nb. d’albums 52

Les Aventures de Buck Danny est une série de bande dessinée franco-belge d'aviation créée par Georges Troisfontaines, Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon, parue entre 1947 et 2008 dans l'hebdomadaire Spirou et publiée en 52 albums depuis 1948 par l'éditeur belge Dupuis. Ses héros (de fiction) sont trois aviateurs militaires américains (Buck Danny, Sonny Tuckson et Jerry Tumbler) qui participent, aux commandes de leurs avions, aux nombreux conflits dans lesquels leur pays a été impliqué, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la Guerre de Bosnie.

Sommaire

Historique

Au cours des années 1940, Victor Hubinon et Jean-Michel Charlier travaillent séparément pour la World Press, une agence belge dirigée par l'homme d'affaire Georges Troisfontaines. Celui-ci leur propose de s'associer. Les deux hommes signent tout d'abord L'Agonie du Bismarck, un récit de guerre sur la poursuite du cuirassé Bismarck et publié dans le Journal de Spirou en 1946. Ils sont également les auteurs de Tarawa Atoll Sanglant, récit historique publié en Belgique de fin 1948 à fin 1949 dans l'hebdomadaire Moustique, relatant la prise de l'atoll de Tarawa dans le Pacifique par les troupes américaines durant la Seconde Guerre mondiale.

Mêlant tout à la fois références historiques authentiques et fiction la plus débridée, cette suite d'aventures se classe d'emblée parmi les plus importantes de la bande dessinée franco-belge. Comme pour Bob Morane d'Henri Vernes (mais six ou sept ans avant lui), les auteurs ont pris pour modèles des pilotes, héros de la Seconde Guerre mondiale, à l'époque encore fraîche dans les mémoires, étoffée de leurs propres expériences de pilotes pour les véracités techniques tant appréciées de la série, car tous deux jeunes pilotes brevetés et ayant travaillé en tant que tel pour la compagnie nationale belge, la Sabena. Pendant leurs débuts, ou période de « vache maigre » comme aimait le dire Jean-Michel Charlier, Victor Hubinon passait des heures sur son carnet de brouillons afin de ne pas perdre la main et ils partageaient le couchage de la sorte : Jean-Michel Charlier « À toi le matelas, et moi le sommier ! ».

En 1979, Victor Hubinon décède des suites d'un cancer. Après quelques années d'interruption, Buck Danny reprend du service, animé cette fois par Francis Bergèse, déjà connu du monde aéronautique en ayant effectué son service militaire dans l'ALAT (Aviation légère de l'armée de terre) et graphiquement par sa collection d'images « mes avions de papiers », et toujours scénarisé par Charlier auquel il avait déjà adressé des essais de B.D. à l'époque où il dirigeait le magazine Pilote. L'illustrateur réalise quatre aventures jusqu'en 1988. Il débute ensuite un nouvel épisode, « Les Oiseaux Noirs », interrompu par la mort de Charlier, en 1989 ; les planches 1A à 16B, le scénario planches 17 à 23 et les croquis de ce numéro inachevé sont dans le recueil d'albums no 14 Ennemis Intérieurs édité par Dupuis. Bergèse s'est toujours refusé à continuer ce numéro inachevé, ne connaissant pas les tenants et aboutissants du scénario engagé par Jean-Michel Charlier. Le célèbre aviateur n'a malgré tout pas dit son dernier mot, et le scénario de la série est repris, pour un album, par Jacques de Douhet, puis est assuré par Francis Bergèse lui-même. Comme Jean-Michel Charlier auparavant, il se rend compte qu'un nombre de planches standard ne permet pas de développer un scénario digne des personnages et s'engage dans la réalisation d'un numéro double en reprenant comme site un pays né de l'imagination de Jean-Michel Charlier, déjà connu de B. Danny pour le premier épisode dessiné par Bergèse ainsi que de Tanguy et Laverdure dans l'épisode Les Anges Noirs, autres pilotes célèbres de Jean-Michel Charlier : le Managua, situé en Amérique Centrale.

En 2007, Francis Bergèse annonce que la 52e aventure de Buck Danny, sortie en février 2008, sera la dernière qu'il réalisera[réf. souhaitée]. Aucune information n'est dévoilée sur d'éventuels repreneurs.

Frédéric Bergèse, fils de Francis Bergèse a travaillé comme coloriste sur certains albums de la série.

Les pages consacrées aux auteurs du tome 1 de Rafale Leader dans le livre de 90 pages sur le Rafale Air (fourni avec ce tome) indiquent que Frédéric Zumbiehl pourrait reprendre la série en 2012[réf. souhaitée]. On ne sait pas encore vaiment qui sera son dessinateur.

Les personnages

Les héros

Après l’attaque sur Pearl Harbor et dès le début de la guerre en Asie et dans le Pacifique, Buck Danny s'engage dans l'aviation américaine comme pilote de l'aéronautique navale (US Navy). Après la Bataille de Midway, il est muté dans l'escadrille des Tigres Volants de Claire Lee Chenault dans laquelle il rencontre Jerry Tumbler et Sonny Tuckson, qui deviendront ses inséparables amis. Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale et après, ils participeront ensemble à bon nombre d'opérations, toutes plus risquées les unes que les autres, aux quatre coins du monde. Lors d'une mission en Alaska, les trois amis seront confrontés à Lady X, une espionne de haut-vol, perverse mais belle et qui travaille en indépendante (free-lance). Elle s'imposera dès lors comme leur ennemie « préférée ».

À la fin des années 1950 et jusqu'au milieu de la décennie 1960, ils piloteront nombre de prototypes à hautes performances, ainsi que l'avion-fusée expérimental North American X-15. Dans les années 1970 au Sarawak (île de Bornéo), ils participeront avec succès à une opération antidrogue contre la Mafia. Au cours d'une trilogie du milieu des années 1980, ils déjouent un complot apocalyptique visant à l’avènement de la « Société nouvelle » préconisée par les idéologies extrémistes en déclenchant une guerre nucléaire.

En 1996, au sein de l'Escadrille fantôme, ils participent au conflit en l'ex-Yougoslavie. Après quoi, ils s'illustreront en Amérique latine en luttant contre le trafic de drogue et ses implications dans la vie politique d'un pays ressemblant fort à la Colombie. Dans l'US Air Force ils testeront également, en conditions opérationnelles (en Corée du Nord), le dernier chasseur américain F-22 avant de revenir (dans l'US Navy) au cours de leur avant dernière aventure en Antarctique à leur précédent appareil, le F-18. On les retrouvera enfin en Afghanistan, à la recherche d'un agent de la CIA ! À cette occasion, on les verra même aux commandes d'un Antonov AN-2, en très piteux état et aussi un De Havilland Canada DHC-5 Buffalo disparu avec le rapt de l'agent.

Buck Danny est évidemment le personnage marquant de la série à laquelle il donne son nom. Grand, blond, athlétique et beau garçon (son modèle est Georges Troisfontaines), il représente dans l'imaginaire collectif l'archétype du pilote de chasse, ardent défenseur de son pays et de la bannière étoilée. D’une trempe d’acier, d’un courage héroïque mais toujours réfléchi, il n’hésite jamais à risquer sa vie pour sauver ses camarades et pour accomplir son devoir.

Il est aussi celui dont le grade monte le plus vite au fil des albums. Tout au moins jusqu'au grade de colonel, atteint en février 1954 dans la parution hebdomadaire (vers 1952 dans le contexte historique) et auquel Buck Danny est délibérément et désormais bloqué par les scénaristes. En effet l’attribution des étoiles de général (le grade suivant) l'aurait par la suite écarté (et l'écarterait encore) des fonctions de pilote opérationnel.

Sonny Tuckson (d’abord prénommé « Sony » avec un seul « n » puis rebaptisé « Sonny »[1]) est au contraire une sorte de faire-valoir divertissant. Petit, roux, braillard, originaire du Texas dont il garde un « épouvantable accent »[2], fréquemment affamé et gourmand invétéré, il commet toutes les gaffes ; et c'est sur lui, bien sûr, que s'abattent toutes les petites misères. À partir du 24e album[3] il se retrouve fréquemment affublé de fiancées (ou de petites amies) invariablement ahurissantes, difformes ou idiotes[4], causes d'inéluctables catastrophes. Ses gaffes lui valent régulièrement d'encourir des sanctions de la part de la hiérarchie militaire. Mais, avec un amical humour, Tumbler et Danny en atténuent souvent la portée par le montage de plaisanteries à ses dépens. Il essaie en retour de les piéger mais finit toujours comme le dindon de la farce. Excellent pilote au demeurant, il parvient pour cette raison à toujours réparer ses fautes. Le chien (O'Connor) de l'amiral Walker lui en fait également voir de toutes les couleurs.

Plus discret, le personnage de Jerry Tumbler est moins marqué (bien que toujours présent). Circonspect, prudent voire méfiant, mais non dénué d'un sens de l'humour toujours d'à-propos, il apparaît comme une sorte de « double », brun et plus effacé, du blond Danny dont il constitue vraisemblablement le bras droit. Séparé de ses comparses dans L'Escadrille Fantôme, il a droit à sa propre trame durant laquelle il porte secours à Cindy McPherson et provoque la destruction de la base aérienne de Lady X (camouflée en scierie). Signe latent de sa discrétion, on n'apprend son prénom (Jerry) que tardivement[5]. À la différence de ses deux fidèles compagnons, il n'est nommé, dans les premiers albums de la série que par son patronyme, « Tumbler » (ou par le diminutif de « Tumb »). Ce n’est qu’à partir du moment où Bergèse aura remplacé Hubinon comme dessinateur que Tumbler sera plus fréquemment appelé par son prénom.

L'ennemie jurée, Lady X

L'ennemi récurrent, dont Buck Danny et ses amis arrivent in extremis à contrecarrer les projets, est, dans cette série, une femme qui se fait toujours appeler Lady X (Jane Hamilton à l'état-civil). Elle apparaît pour la première fois (pas physiquement, seulement dans les conversations des pilotes américains) dans l'album Menace au Nord, avant qu'elle ne donne son nom à l'album suivant. Selon Jean-Michel Charlier[6] elle est inspirée du personnage authentique de Hanna Reitsch, pilote d'essai et as de l'aviation allemande.

C'est une aviatrice américaine (et non allemande) célèbre pour ses performances et ses records aéronautiques, doublée d'une espionne de haut vol. Elle accumule tous les poncifs du genre de l'espionnage : belle, mystérieuse et sans scrupules : sa vénalité la conduit à trahir son pays sans vergogne. Elle offre donc aux plus offrants ses services et ses renseignements. Elle travaillait pour l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale et fut même la maîtresse d'un amiral japonais (position pudiquement exprimée par « J'ai été très amie avec... »[7]).

Elle a la rancune tenace et en veut à mort à Buck Danny qui fait échouer toutes ses entreprises d'espionnage ou de terrorisme. Alors qu'on la croit systématiquement morte ou définitivement disparue, elle refait surface de façon récurrente. Blonde à ses débuts dans la série, elle devint brune et bronzée par la suite, et perd ses légendaires yeux « bleu acier » (qui sont un élément capital du diptyque Les Anges bleus/Le Pilote au masque de cuir) pour des prunelles brunes. Elle utilise un fume-cigarette, accessoire obligatoire des « méchants ». À partir de Mission Apocalypse, elle est secondée par un gros complice, von Grodtz[8]). Au cours de ses dernières apparitions dans la série, son personnage psychologique évolue quelque peu, mêlant confusément haine et attirance pour son ennemi intime ; elle semble même « en pincer » un peu pour Buck Danny[9].

Personnages récurrents, secondaires ou contextuels

  • Colonel (puis général) Ted Morton : supérieur hiérarchique de Buck Danny au cours des 4 derniers épisodes de la Seconde Guerre en tant que commandant de la base des Tigres volants en Chine, entre 1942 et 1945. Puis, dans l'épisode des Pilotes d'essai, devenu général, il commande l'Air Force Base de Springfield et l'escadrille des « Pilotes de la Mort » chargée de tester les prototypes à réaction destinés à l'USAF. Il est, à ce titre, celui qui incite le trio à ré-endosser l'uniforme, après leur démobilisation. Et accepte « à contrecœur » de s'en séparer en 1951 pour qu'ils rejoignent la Corée.
  • Les femmes récurrentes (et amies) dans les aventures de Buck Danny : Susan Holmes, Myriam Bint Maahdi, Muriel Hawthorne, Cindy Mac Pherson.
    • Susan Holmes : la première héroïne de Buck Danny. Elle rencontre Buck Danny pour la première fois lors de la guerre du Pacifique, dans Les Mystères de Midway et intervient dans les quatre albums qui le suivent. Infirmière militaire, elle préfigure (en brune) le personnage de Cindy Mac Pherson (voir ci-après), quoique dans un registre assez différent. En effet, au contraire de cette dernière et conformément aux normes morales[10] de l'époque, son intervention est ici dénuée de toute sensualité.
    • Myriam Bint Maahdi[11] : fille du Cheik Chekri-El-Maahdi, souverain des Oulaïs en Arabie. Rencontrée dans Les Trafiquants de la Mer Rouge, et retrouvée deux épisodes plus tard dans Les Gangsters du Pétrole. Elle apportera aux trois pilotes une aide inestimable et le soutien décisif de son père, qui était précisément menacé par ces gangsters.
    • Muriel Hawthorne : jeune et blonde Britannique, agent secret de l'Intelligence Service (Agent XB-16). Aux prises avec Les Trafiquants de la Mer Rouge, elle contribuera efficacement à détruire le gang de Bronstein (et de son acolyte l'émir Hussein) dans Les Pirates du Désert. Par sa trempe et son physique, elle préfigure aussi (un peu) Cindy McPherson.
    • Lieutenant Cindy « Flare » McPherson : la première femme pilote de la marine américaine présentée dans la série. Elle apparait lors de la participation de Buck et de son équipe en Bosnie. C'est un personnage secondaire autour duquel se trament de nombreux complots, mais s'avérant d'une aide précieuse pour Danny. Amenée (par chantage) à la désertion et à la trahison par Lady X en Bosnie, puis libérée par Tumbler, elle réapparait dans le double album Zone Interdite et Tonnerre sur la Cordillère comme victime (à nouveau) de Lady X. Notons enfin que son charme ne laisse pas Sonny indifférent. En effet, les aventures de Buck Danny étant historiquement une série des plus masculines, Bergèse semble avoir cédé à la tentation de faire un petit plaisir à ses fans (et à lui-même ?) en introduisant cette splendide blonde à la plastique irréprochable, dont le nom est une référence manifeste à deux des plus célèbres top models de l'époque, Cindy Crawford et Elle MacPherson. Les traits de son visage sont très proches de ceux de la chanteuse et animatrice française Isabelle Morizet (Karen Cheryl).
  • Contre-amiral Mac Mahon : officier général ayant sa marque à bord du porte-avions Valley Forge durant la guerre de Corée et juste après. Il s'agit d'un personnage historique véridique (Frederick W. McMahon) commandant successivement la 1re, la 3e et la 5e division de porte-avions de la 7e Flotte, et, simultanément, la Task Force 77 (TF77) en opération sous mandat de l'ONU au large des côtes de Corée[12]. Après l'armistice, Buck Danny et ses ailiers sont affectés sur ce porte-avions (non sans une certaine réticence de la part de l'amiral, peu satisfait de l'irruption de terriens dans son état-major de marins). Depuis l'album Un avion n'est pas rentré jusqu'au Tigre de Malaisie (7 albums), Buck Danny aura servi sous les ordres de ce même amiral. Avec, toutefois, un détachement temporaire à terre sur une base de l'USAF de l'Alaska (Buck Danny contre Lady X).
  • Le quatrième « mousquetaire » : Slim Holden
    • Depuis sa première apparition dans S.O.S. Soucoupes Volantes, ce pilote accompagne souvent le trio. Il revient en effet dans Prototype FX-13 et Escadrille ZZ, puis dans le cycle du Retour des Tigres volants. Holden réapparaît ensuite dans Le Mystère des avions fantômes et dans le diptyque Les Anges bleus / Le Pilote au masque de cuir, enfin dans L'Escadrille fantôme. Hurluberlu et de mauvais caractère (mais de forte personnalité), il est peu discipliné et désinvolte avec ses supérieurs (en guise de première présentation face à son chef Buck Danny, il adresse à ce dernier un (trop) familier « Ho !... Salut colonel !… »). Jaloux, colérique, tête brûlée, raciste, alcoolique, frayant parfois avec des personnages peu recommandables, Slim Holden est un personnage complexe qui apparaît comme l'élément discordant du groupe d'amis. Alors que Tumbler est un faire-valoir discret et que Sonny Tuckson joue le rôle du fantaisiste gaffeur, Holden est le reflet sombre de Buck Danny. Sans cesse à la limite de basculer du mauvais côté, il est toutefois sauvé par ses qualités de pilote, par sa bravoure, sa loyauté et par l'amitié indéfectible du trio.
    • Grades et « service »[13] d’appartenance de Slim Holden : D’abord supposé être capitaine dans l’US Air Force (planche S.V.6, cases C2 et C3 ; mais il s'agit peut-être de simplifications destinées à ne pas alourdir le récit), il arbore ensuite les signes d’appartenance à la marine, tel le macaron de casquette de la Navy (planche S.V.12, case C1). Puis (planches S.V.19 et S.V.20) sa casquette est affublée du macaron de l’USAF. Là s’interrompt sa présence dans la série. Il revient dans l’épisode Prototype FX-13, où il a pris (sérieusement) du galon ! Appartenant cette fois clairement à la Navy (macaron de casquette) son insigne de grade (une feuille de chêne couleur argent — Silver Oak Leaf) est celui de Commander [équivalent à lieutenant-colonel]. Les auteurs avaient probablement (et logiquement) envisagé de ne lui donner un avancement qu'au rang de Lieutenant Commander [équivalent à Major] et dont l’insigne est identique (une feuille de chêne) mais de couleur or (Gold Oak Leaf). Il semble pourtant que ce saut de deux rangs ne soit pas une erreur involontaire. En effet, au tout début de l’épisode suivant (Escadrille ZZ) les auteurs persistent : Slim Holden porte bel et bien sur ses épaules les trois galons larges de Commander. Il se trouve donc être, de facto, le deuxième officier le plus élevé en grade de l’escadrille après son chef, Buck Danny. Au cours de la trilogie du retour des Tigres Volants, Slim Holden conserve clairement et objectivement ce grade. Dans l’épisode Les Voleurs de Satellites, Slim Holden est seulement cité, mais non dessiné (planche B.D.9B, case C2), et aucune précision n’est fournie pour son rang. Slim Holden est ensuite représenté (planche AF.4.A. ligne A) dans Le Mystère des Avions Fantômes avec le même grade (Commander) sans que le texte le mentionne. Toutefois, lorsque Holden rend service à Tuckson, c’est un uniforme de l’USAF (y compris le macaron) qu’il lui prête (planche AF.4.B. case D1). En revanche, quelques planches plus loin dans ce même épisode, il est subitement désigné comme capitaine (planche A.F.9.B, case C1) par un matelot. Ce matelot se serait-il perdu dans les grades ? Ou bien est-ce prémonitoire ? La réponse est fournie dans le diptyque Les Anges Bleus / Le Pilote au Masque de Cuir. Il s'y confirme que Slim Holden a perdu deux rangs (rien de moins !) et se retrouve effectivement… lieutenant de vaisseau (équivalent marine de capitaine) ! Aucune explication n'est fournie pour cette dégradation. Dans Les Anges Bleus (de la planche AB.11 à la planche AB.15) son uniforme est celui de l'Air Force, alors que, de la planche AB.24 à la planche AB.36, c'est à nouveau celui de la marine. Enfin on retrouve une ultime fois Slim Holden dans L'Escadrille fantôme sous le crayon talentueux et précis de Francis Bergèse. Mais aucune référence de grade ni de service d’appartenance ne peut y être relevée.
  • Capitaine de vaisseau Vincent P. de Poix : commandant du porte-avions Enterprise, il est représenté dans les trois épisodes[14] où les héros de la série sont embarqués à bord de ce porte-avions. Comme l’amiral Mac Mahon, c’est un personnage véridique. Le captain de Poix fut réellement (le premier) commandant du porte-avions nucléaire, de 1961-1963. Dans Le Mystère des Avions fantômes, il est d’abord présenté (à tort) comme Commodore[15] mais avec des insignes de capitaine de vaisseau. Dans l’épisode suivant (Alerte atomique) ses appellations sont exclusivement en rapport avec sa fonction (Sir ou Skipper), sans évoquer son grade illustré par les Silver Eagles de capitaine de vaisseau. À la toute fin de l’aventure, le captain de Poix semble avoir été remplacé par un contre-amiral (Halsay). Le trop long délai écoulé entre la prise de commandement réelle (1961) et la dernière parution de l’épisode final (fin 1967) rendait en effet irréaliste le maintien de de Poix à la même fonction et au même grade pendant plus de six ans.
  • Amiral Hal Walker : personnage récurrent qui fait son entrée dans l'album Mission Apocalypse. En tant que Vice-amiral c'est le commandant des différentes forces aéronavales auxquelles Buck Danny est affecté depuis la reprise de la série par Bergèse. Très intelligent (c'est la moindre des qualités requises à ce niveau de responsabilité) il soutient Danny à fond, et n'hésite pas à risquer ses galons lorsque l'enjeu le mérite. Dans Mission Apocalypse, sa fille Eunice est le sujet d'une farce faite à Sonny. Ce dernier est également la proie systématique du chien de l'amiral, O'Connor. Ronald Reagan en personne semble ne pas affectionner particulièrement ce chien qu'il désigne comme une « Horr... Euh, adorable petite bête » dans Le Feu du Ciel.
  • Autres personnages récurrents : le général Scott et Max Maxwell
    • Le Major général (US Air Force) Scott apparaît pour la première fois dans l'épisode L'Escadrille fantôme sous le surnom de « Général X ». Il est le responsable et l'un des organisateurs du groupe secret de F-16 qui effectuent des missions officieuses et sous couvert de l'OTAN contre les troupes serbes autour de Sarajevo. Ce groupe est composé de pilotes américains qui ont des démêlés avec la justice militaire. La plupart de ces pilotes ont été obligés de rejoindre ce groupe pour éviter la cour martiale. /// Le général Scott revient dans l'épisode de La Nuit du Serpent où il est le coordinateur de la mission secrète de sauvetage organisée pour sauver Max Maxwell (voir ci-après). Il ressort de ces deux histoires que le général Scott est affecté dans les Opérations spéciales. Plus vraisemblablement, il est le responsable ou l'un des officiers de haut rang en poste dans le commandement des opérations spéciales de l’US Air Force. /// Dans l'album Porté disparu un agent de la CIA disparaît en action en Afghanistan, au cours d'une enquête sur un commerce illicite d'armes entre l'Afghanistan et l'Iran. Le général Scott réapparaît aussi en tant que responsable de la mission secrète que mènent Danny et ses ailiers pour retrouver cet agent.
    • Lieutenant-colonel (US Air Force) Max « Bloody » Maxwell : C'est dans l'album Les Agresseurs qu'apparaît Max Maxwell pour la première fois. Il est alors Major dans l'USAF et commande à Nellis AFB la section spéciale du 64e Escadron, dite des « Agresseurs  ». Cet escadron de l’US Air Force fournit aux différentes forces aériennes des États-Unis et de l'OTAN un entraînement au combat aérien en conjonction avec les exercices Red Flag. Dans cette histoire Maxwell reçoit dans son groupe Buck Danny, Sonny Tuckson, Jerry Tumbler et le colonel Pavel Ivanovitch Uchinsky, faux transfuge de l'aviation soviétique et pilote de MiG-29 qu'il fournit aux américains. /// Dans l'épisode de La Nuit du Serpent Max Maxwell est lieutenant-colonel. Il vole sur F-16, au 35e Escadron à Kunsan AFB en Corée du Sud. Dans cette aventure, touché par une arme laser secrète nord-coréenne, Maxwell devient temporairement aveugle et s’éjecte au-dessus du territoire de la Corée du Nord. L'USAF organise la mission de son sauvetage impliquant aussi le nouveau F-22 Raptor en cours d'évaluation par Buck Danny et ses camarades. Maxwell est finalement retrouvé caché dans une installation souterraine secrète nord-coréenne et sauvé par Buck Danny avec l'aide d'une femme soldat déserteur nord-coréenne.

La mère et le neveu (ou plutôt le petit frère ?) de Buck Danny apparaissent (pour la première et unique fois) aux deux/trois premières cases de La Revanche des fils du ciel. Ce ne sont donc pas exactement des Personnages récurrents.

  • Interférences avec les personnages d'une autre série :
    • Lors d'une expédition de Tanguy et Laverdure au Groënland (Canon Bleu ne répond plus suivi de Cap Zéro), les deux pilotes français font la connaissance de leurs alter ego américains. On remarquera aussi leur présence dans les nouveaux albums de la série Prisonniers des Serbes et Opération Opium. Réciproquement, Tanguy et Laverdure sont présents au meeting aérien pakistanais évoqué dans l'épisode Les Anges Bleus et les premières pages de l'épisode Le Pilote au Masque de Cuir où Sonny Tuckson et Ernest Laverdure auront d'ailleurs une conversation plutôt animée.
    • À vrai dire, on trouve souvent des intrigues et des scènes similaires dans les deux séries, puisque écrites par le même scénariste, Jean-Michel Charlier. Par exemple, dans une aventure de Buck Danny, un avion civil est abattu par erreur, dans le grand Nord, par des pirates qui visaient un transport d'or. Dans un album de Tanguy et Laverdure, un autre avion civil est abattu par erreur par un mercenaire, visant cette fois-ci un dirigeant politique africain. Dans ces deux récits, le héros et ses amis tendent un piège aux pirates du ciel, mais les mauvaises conditions météorologiques viennent contrarier leurs plans.
  • Personnages réels :
    • Les présidents des États-Unis Ronald Reagan et Bill Clinton apparaissent de manière plus ou moins marquée dans la série ; Ronald Reagan est un personnage-clé dans le triptyque Alerte Nucléaire alors que Bill Clinton n'apparaît que brèvement dans Tonnerre Sur La Cordillère.

Subterfuges et stratagèmes

Aux yeux des auteurs de la série, une carrière militaire conventionnelle s’avère très vite peu haletante, beaucoup trop routinière[16] et ne répondant pas aux canons du suspense littéraire. Même héroïque, (l’héroïsme du quotidien) l’image d’Épinal et le prestige de l’uniforme ne suffisent pas à composer une trame romanesque.

Les auteurs auront donc (en quasi permanence) recours aux subterfuges permettant aux trois héros de s’échapper le plus souvent possible d’une condition par trop contraignante. C’est ainsi que les trois aviateurs seront rarement des militaires au sens classique et conventionnel du terme, soumis à une hiérarchie pesante (voire tatillonne). Dès que l’occasion ou les circonstances le leur permettront, ils n’auront de cesse de mener des actions de franc-tireur, voire de détectives privés.

Dès la quadrilogie de l’aventure des Tigres volants (en Chine) l’essentiel de l’action se passe en équipée sauvage, loin de la base militaire, loin de toute hiérarchie. Lorsque le trio sera embarqué sur des porte-avions, le cadre semblera aux auteurs encore plus étriqué. Au point qu’ils ne resteront (pratiquement) jamais longtemps à bord, et saisiront toutes les occasions propices à un retour à terre (avec ou sans leurs avions).

Pseudos et noms d’emprunt

C’est un stratagème assez récurrent dans les aventures de Buck Danny. Afin de leur permettre de se confronter, de s’affronter à des gangs ou à des organisations criminelles, d’une façon anonyme et discrète, les trois héros sont parfois amenés à changer de noms, voire de nationalité, en usant de faux papiers ou en usurpant des identités.

Ainsi en est-il dans Top Secret et Mission vers la Vallée perdue. Ou encore dans Alerte atomique et L’Escadrille de la Mort, puis dans Les Secrets de la Mer Noire, L’Escadrille fantôme et enfin dans Porté disparu.

Les identités portées à l’occasion de ces différents épisodes sont respectivement :

Épisode Danny Tumbler Tuckson Notes
22_23 Top Secret_Mission vers la Vallée perdue Elvis Custer (Australie)  ?? (Australie) Herbert Layden (Australie) Patronymes non usités au cours de l’action
34_35 Alerte atomique_L’Escadrille de la Mort Buck Muller (USA) Tumb Lundsen ( — ) Sonje Borg (Suède) Identités usurpées de mercenaires « escamotés » par la CIA
45 Les Secrets de la Mer Noire Fletcher Evans (USA) — — — — — —
46 L’Escadrille fantôme Colonel « Y » (USA) — — — Numéro 013 (USA) En outre Slim Holden est Numéro 012 (USA)
52 Porté disparu Kenneth Harrison (Royaume-Uni) Karl Stumpff (Allemagne) Bob N… (USA) En outre Cindy McPherson est Jenny N… (Royaume-Uni)

Analyse

Le réalisme de la série

La série s'est toujours caractérisée par un réalisme extrême des appareils volants dessinés, faisant apparaître les innovations marquantes dès qu'elles étaient connues: appareil VTOL (à décollage et atterrissage vertical), avions furtifs, appareils russes à effet de sol, etc. La rédaction de Spirou s'en amusait tellement qu'elle monta un jour un canular où l'on voyait Victor Hubinon interpellé à son domicile par la CIA souhaitant savoir comment il obtenait une documentation aussi précise !

Les bases militaires (et navales) où sont situées ces aventures ainsi que les bâtiments à bord desquels elles se déroulent sont également pris dans la réalité, correctement et fidèlement décrits : porte-avions de l'US Navy et leurs escorteurs[17] mais aussi des unités aéronavales russes et françaises.

Pour certains épisodes, des événements véridiques ne servent pas seulement de cadre contextuel, mais également de thème principal. Ainsi en est-il de la guerre de Bosnie ou la guerre de Corée. Toutefois, pour des raisons politiques (il n'était alors pas « idéologiquement correct »[18] d'évoquer ce conflit, en favorisant le point de vue américain alors même que les forces françaises avaient participé à ce conflit) les deux albums traitant de la guerre de Corée furent interdits en France de 1955 à 1972[19].

Pour éviter d’encourir à nouveau le risque d’une telle censure, Jean-Michel Charlier inventa par la suite des pays fictifs. Cette astuce lui donna une plus grande liberté vis-à-vis de l'image qu'il en pouvait en donner et les événements qu'il pouvait y placer; ainsi en ira-t-il du « Managua », État imaginaire repris d'un épisode de Tanguy et Laverdure qui apparut dans les trois premiers albums de Francis Bergèse puis dans deux autres réalisés après le décès de Charlier.

Le réalisme de la bande dessinée apparaît également dans la documentation technique accompagnant la série : des dispositifs aéronautiques sont expliqués et schématisés pour le lecteur afin qu'il comprenne la série sans forcément être spécialiste (la radiogoniométrie est ainsi expliquée dans un album, l'approche aux instruments dans un autre, etc.). De même certains appareils sont détaillés et accompagnés d'une petite notice avec un historique et les principales caractéristiques.

En revanche, la longueur de la carrière militaire des trois héros, de la guerre du Pacifique à nos jours, est fort irréaliste, surtout si l'on songe qu'ils sont censés risquer leur vie à chaque page. On voit notamment qu'ils ont commencé à piloter les P-40 des Tigres Volants et pilotent actuellement les avions furtifs F-22. Certes cette longévité est caractéristique de nombreux héros de bande dessinée, comme Tintin, mais celui-ci n'évolue pas dans un contexte aussi réaliste.

En fait, diplômé ingénieur en été 1941, Buck Danny est donc âgé d’environ 23 ans en 1942. L’évolution de sa carrière et sa progression hiérarchique (rapide) le voient colonel en 1953, vers 34 ans. Avec l’expérience, il continue logiquement à mûrir et « vieillir » un peu, puis parviendra à la pleine force de l’âge, associée à une sagesse certaine, vers 1960. Pour un officier d’environ 41 ans à cette date, une promotion[20] en ferait un — très — jeune et brillant général. Comme cette promotion ne viendra jamais, on peut considérer que l'âge de Buck Danny s'est stabilisé autour de 43-45 ans, pour demeurer un — encore — assez jeune colonel. Il conservera donc cet âge de 1962 à 2008.

Sonny Tuckson est d’emblée plus jeune que Danny, probablement de cinq ans. Tout jeune officier[21] il commence donc la guerre à l'âge de dix-huit ans, . Pour les besoins de la dramaturgie, il reste le plus « gamin » du trio, l'adolescent attardé, le moins mûr (sauf dans les situations tragiques où ses initiatives sont en général très appropriées). Conservant jusqu'au bout sa mentalité juvénile et sa sensualité vigoureuse, il dépasse à peine la trentaine, âge qui semble se stabiliser à partir de 1960.

Officier expérimenté et pilote accompli, Tumbler a probablement, à l’origine, le même âge que Danny, voire un peu plus. Il conserva longtemps un âge voisin, mais vieillit un tout petit peu moins vite que Danny, pour rester en conformité avec son grade plus modeste et son unique promotion très tardive. En 1960, il s’agit donc d’un jeune quadragénaire, et qui le restera jusqu’au terme de la série, en 2008.

Véracité et approximations

Si la série est très réaliste au plan technique ou historique, cela provient aussi et surtout de la précision des reproductions graphiques (avions, bateaux et matériel en général). Or cette précision n'est pas toujours absolue : les détails des avions, des uniformes, des tenues de vol, des casques et masques des pilotes ne sont pas toujours conformes à la réalité et sont parfois anachroniques.

Toutefois ces inexactitudes devinrent de plus en plus rares, voire disparurent, lorsque Bergèse succéda à Hubinon.

Ignorant sans doute que la marine (l'US Navy) dispose en propre d'une force aérienne distincte de celle de l'armée (US Army), et peu conscient des différences entre ces deux services (organisation, grades…) Georges Troisfontaines, premier scénariste de la série, conduit son héros à s'engager comme pilote dans l'« American Air Force[22] » (en fait, l'US Army Air Force) mais l'affecte sur un porte-avions, donc dans l'US Navy. Cette confusion ne sera jamais clairement démêlée, même avec les scenarii de J.M. Charlier. Ce dernier introduit un temps la logique « terrestre » lorsque dans La Revanche des Fils du Ciel Buck Danny se retrouve comme pilote de l'USAAF, au sein des Tigres Volants. Démobilisé à la fin de la guerre, il s'engage à nouveau dans l'US Air Force (Pilotes d'Essai) avant d'être à nouveau (et durablement) détaché auprès de la Navy (Un avion n'est pas rentré).

Lors de la réalisation du premier épisode (Les Japs attaquent), Georges Troisfontaines, méconnaissant la structure de commandement de l'US Navy (et de la marine en général), assimilait un porte-avions à une base aérienne flottante. Il en attribuait donc le commandement à un colonel (planches J.009.A et J.011.B) au lieu d'un capitaine de vaisseau. Quelques planches plus loin (J.017.A, case A2), persistant dans la confusion, les auteurs placent une manche à air sur le devant de l'îlot du Yorktown, alors que cet équipement, typique des aérodromes terrestres mais totalement superflu sur un porte-avions, ne s'y voit jamais. Sur la planche suivante (J.018.A) le commandant du porte-avions est présenté avec la désignation correcte de « Captain »[23] mais avec des étoiles de contre-amiral et un uniforme de « terrien ». On apprend quelques strips plus loin que l'officier en question est un authentique personnage historique (le contre-amiral Fletcher). Il ne pouvait donc pas s'agir du commandant du porte-avions, mais plutôt du commandant du task-group auquel était alors rattaché le Yorktown. L’erreur de l'attribution du commandement de porte-avions à un officier général (de marine)[24] persista très longtemps, tout au long de la série, jusqu’à la fin de l’époque Victor Hubinon. À partir des épisodes postérieurs à la guerre de Corée les auteurs se sont en effet crus obligés de subordonner leur héros à un officier titulaire d’un grade (au moins) supérieur au sien. Or, trop vite promu au grade de colonel (équivalent à capitaine de vaisseau dans la marine), Buck Danny ne pouvait plus avoir qu’un officier général comme supérieur direct. À bord des porte-avions cela impliquait donc qu’un amiral soit son chef.

Dans la réalité le marin commandant le porte-avions peut être capitaine de vaisseau sans que cela interdise de placer le colonel Danny sous ses ordres. Cette situation, assez fréquente, s’exprime par l'aphorisme : « La fonction prime (sur) le grade ».

Toutefois Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon s'amendèrent à trois reprises. Tout d'abord au début de l'épisode Tigres volants à la rescousse, avec la discrète et brève apparition d'un capitaine de vaisseau anonyme à bord du porte-avions Saratoga. Bien que ce ne soit pas précisé, on peut raisonnablement supposer qu'il s'agit du commandant du bâtiment. C'est ici la toute première occasion de la série de rétablir la vérité sur la structure de commandement des unités de l'US Navy. Ensuite, dans Le Mystère des Avions fantômes, le commandement du porte-avions Enterprise est correctement attribué à un personnage véridique (le capitaine de vaisseau Vincent P. de Poix)[25]. Toutefois, portant effectivement les insignes de capitaine de vaisseau, le commandant est à tort désigné par le titre de Commodore[15].

Enfin à l'occasion de la trilogie antimafia Vallée de la Mort verte, Requins en Mer de Chine, Ghost Queen, on voit apparaître le Skipper du porte-avions (USS Ranger)[26]. Ce dernier, logiquement subordonné à l'amiral, trouve enfin toute son importance en prenant des décisions de son ressort, et en se posant clairement en supérieur direct de Buck Danny. Succédant à l'amiral relevé de ses attributions (Requins en Mer de Chine, planche R.21) il détient ensuite l'entière responsabilité des opérations.

L’écueil de la confusion sera subtilement évité lorsque Bergèse assuma la postérité de la série, et qu'il prit le temps de soigner de nombreux détails (uniformes, tenues de vol, dessins exacts d'avions, de bateaux...) jusque-là négligés par ses prédécesseurs. En particulier les commandants de porte-avions apparurent ès fonctions, discrètement d’abord, puis avec une présence progressivement plus marquée sur leur bâtiment. Ils restèrent toutefois totalement dans l’ombre de l’amiral. Cependant, page 7 de Mission Apocalypse, Bergèse fera peindre une coursive par un matelot en tenue de sortie no 1 blanche. Cette erreur sera corrigée quelques albums plus tard dans Les Secrets de la Mer Noire.

Dans Le Feu du Ciel[27] Charlier et Bergèse mettent en scène le capitaine de vaisseau J.H. Hunt, commandant du porte-avions John F. Kennedy, sans pourtant désigner sa fonction autrement que par le surnom de Skipper[28]. Toujours commandant du porte-avions John F. Kennedy, le même captain Hunt est de retour dans Les Agresseurs (planches A.22 à A.25).

Aucune indication n’est donnée pour identifier le commandant du porte-avions Theodore Roosevelt, en scène dans Les Secrets de la mer Noire.

Déployé en Méditerranée puis en mer des Antilles, le porte-avions Dwight D. Eisenhower opère sous les ordres d’un commandant montré mais non nommé. Le rôle de ce dernier dans l’épisode L’Escadrille fantôme (planches EF3B et EF4A) y est aussi discret que dans Tonnerre sur la Cordillère (planche TC.34A).

Enfin, dans l’épisode Mystère en Antarctique, le commandant (anonyme) du porte-avions Harry S. Truman est brièvement montré, mais son rôle reste totalement effacé.

Le positionnement de certaines bases est parfois fantaisiste : la base d'essais de Patuxent River est supposée située au sud de la Californie (près de San Diego), alors qu'en réalité elle se trouve sur la côte Est dans le Maryland, à proximité de la baie de Chesapeake.

Vers la fin de l’épisode, la localisation de cette base paraît cependant moins certaine encore. En effet, au cours d'un dimanche de détente[29] les protagonistes de l'aventure se rendent, en automobile, à une grande fête en plein air à San Jacinto pour y rencontrer Pamela Knickerboom[30], la « fiancée » de Sonny. Or San Jacinto se situe au Texas, à proximité de Houston.

Parfois les sources historiques (élémentaires) ne sont pas vérifiées, ainsi voit-on dans l’album (26) Le Retour des Tigres Volants une citation historique erronée[31] : un vétéran de la Guerre du Pacifique (le lieutenant de vaisseau Bert N.) évoque un des ses faits d’armes en le situant à bord du porte-avions Wasp en 1943. Or, à cette période de la guerre, le premier USS Wasp (CV-7) avait déjà été coulé (par un sous-marin japonais, en septembre 1942). Et le deuxième du même nom (USS Wasp(ii), CV-18) n’était pas encore déployé en opérations. Il ne le sera qu’en début de 1944. De même, à deux reprises, la méconnaissance des services de renseignement et de contre-espionnage américains est mise en évidence : le Bureau des services stratégiques (l'OSS, Office of Strategic Services) est en effet cité comme partie agissante des épisodes Top Secret (page T.S.21 B., case C1) publié en 1958 et Le Retour des Tigres Volants (page T.V.14 B., case C2) publié en 1961. Alors que l'OSS a été démantelé en 1945, puis remplacé par la CIA en 1947.

Albums

Article détaillé : Liste des albums de Buck Danny.

La collection originale

Liste des albums parus chez Dupuis. La date de publication est celle de l'album, qui suit généralement de peu la fin de la parution dans l'hebdomadaire Spirou.

Dessin de Victor Hubinon, scénario de Jean-Michel Charlier

  1. Les Japs attaquent, 1948 (treize premières pages écrites par Georges Troisfontaines)
  2. Les Mystères de Midway, 1948
  3. La Revanche des Fils du Ciel, 1950
  4. Les Tigres Volants, 1951
  5. Dans les griffes du Dragon Noir, 1951
  6. Attaque en Birmanie, 1952
  7. Les Trafiquants de la Mer Rouge, 1952
  8. Les Pirates du désert, 1952
  9. Les Gangsters du pétrole, 1953
  10. Pilote d'essai, 1953
  11. Ciel de Corée, 1954
  12. Avions sans pilote, 1954
  13. Un avion n'est pas rentré, 1954
  14. Patrouille à l'aube, 1955
  15. « NC-22654 » ne répond plus, 1957
  16. Menace au Nord, 1957
  17. Buck Danny contre Lady X, 1958
  18. Alerte en Malaisie, 1958
  19. Le Tigre de Malaisie, 1959
  20. S.O.S. Soucoupes volantes, 1959
  21. Un prototype a disparu, 1960
  22. Top secret, 1960
  23. Mission vers la vallée perdue, 1960
  24. Prototype FX-13, 1961
  25. Escadrille ZZ, 1961
  26. Le Retour des Tigres Volants, 1962
  27. Les Tigres Volants à la rescousse !, 1962
  28. Tigres Volants contre Pirates, 1962
  29. Opération « Mercury », 1964
  30. Les Voleurs de satellites, 1964
  31. X-15, 1965
  32. Alerte à Cap Kennedy, 1965
  33. Le Mystère des avions fantômes, 1966
  34. Alerte atomique, 1967
  35. L'Escadrille de la mort, 1968
  36. Les Anges bleus, 1970
  37. Le Pilote au masque de cuir, 1971
  38. La Vallée de la mort verte, 1973
  39. Requins en Mer de Chine, 1977
  40. Ghost queen, 1979

Dessin de Francis Bergèse, scénario de Jean-Michel Charlier

41. Mission Apocalypse, 1983
42. Les Pilotes de l'enfer, 1984
43. Le Feu du ciel, 1986
44. Les Agresseurs, 1988

Dessin de Francis Bergèse, scénario de Jacques De Douhet

45. Les Secrets de la Mer Noire, 1994

Dessin et scénario de Francis Bergèse

46. L'Escadrille fantôme, 1996
47. Zone interdite, 1998
48. Tonnerre sur la Cordillère, 1999
49. La Nuit du serpent, 2000
50. Sabotage au Texas, 2002
51. Mystère en Antarctique, 2005
52. Porté Disparu, 2008

Édition intégrale

Les aventures de Buck Danny ont également été publiées sous la forme d'intégrales, appelées Tout Buck Danny, publiées de 1983 à 1989 pour les treize premiers volumes et de 1998 à 2006 pour les trois derniers. Chaque volume comprend entre deux et quatre albums, constituant la plupart du temps une aventure complète, voire deux aventures complètes quand il y a quatre albums. Les bande dessinées y sont précédées d'un texte qui explique les inspirations de Charlier, les techniques de dessin de Hubinon, diverses anecdotes sur les auteurs ou encore replace l'œuvre dans le contexte de l'époque (sur la guerre de Corée par exemple). Toutes les illustrations des couvertures ont été réalisées par Francis Bergèse.

En plus des histoires reprises dans les albums simples, certains recueils contiennent de courts récits, en rapport ou non avec Buck Danny, parfois humoristiques. Les albums suivent l'ordre chronologique, à l'exception d’X-15, le trente-et-unième album, qui a été intégré au Tout Buck Danny n°8, car il y est question d'essai de prototype, comme les deux autres albums de ce tome (Protoype FX13 et Escadrille ZZ). Porté disparu, paru après le seizième volume de l'intégrale, n'y figure pas.

Les avions de Buck Danny

Article détaillé : Liste des avions de Buck Danny.

La série suit l'évolution de l'aviation de la Seconde Guerre mondiale à nos jours. En conséquence, les appareils mis en scène sont généralement les plus modernes de leurs temps, mais certaines circonstances obligent à mettre en scène des appareils nettement moins performants.

Cette liste est une liste limitée présentant les appareils les plus marquants des aventures de Buck Danny :

Documentation

  • Thierry Martens, La Genèse de Buck Danny. Edition définitive, Chambre belge des experts en bandes dessinée, 2004, 1re édition 1997.

Notes et références

  1. Attaque en Birmanie, planche J.296.A case A.2 et planche J.302.C case D.3
  2. épisode n°52 Porté disparu, planche 52.4A, case B.1
  3. Prototype FX-13
  4. Excepté dans Opération "Mercury", où sa fiancée (Lulu Belle), vraiment ravissante, s'avère (malheureusement pour lui, et à son total insu) une espionne digne de Mata Hari
  5. En 1960, à l'occasion d'un mini-récit de Spirou (Encyclopédie Spirou (2) : Mini-récit n°16, paru dans l'hebdomadaire Spirou n°1151 du 5 mai 1960)
  6. « Elle m’a été directement inspirée par quelqu’un de bien réel : la célèbre aviatrice nazie Hanna Reitsch, pilote d’essai, et Flugkapitän (colonel) de la Luftwaffe durant la Seconde Guerre mondiale. » (Tout Buck Danny, vol.6 (ISBN 978-2-8001-1196-4)(ISSN 0771-9000)), page 4.
  7. La Reine fantôme "Ghost Queen", planches G.Q.12, cases B1 à C3, et G.Q.13, cases A1 à A3. C’est sous la forme d’une préquelle publiée dans l’épisode « Ghost queen » (en 1978) qu’on apprendra l’origine romanesque de l’entreprise criminelle de Lady X. Narré en détail par la protagoniste elle-même, un flash back fournit l’origine de sa vocation d’espionne et de ses moyens d’action, obtenus à l’occasion de sa liaison avec un amiral japonais.
  8. Intégrale Tout Buck Danny vol.13 : Alerte nucléaire. Selon les sources, il s'agit d'une caricature peu ragoûtante de Bob de Groot, ou bien de celle d’un ami de Jean-Michel Charlier, producteur de la télévision belge, Georges Grod
  9. Voir Zone interdite, planche ZI33B case D.2
  10. Normes qui seront bientôt entérinées par la Loi n°49.956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse
  11. Initialement nommée Myriam Ben Mhaadi, avec un déplacement du 'h' dans 'Maahdi' et avec confusion entre ben (=fils de) et bint, بنت (= fille de)
  12. US Navy Tome II - Jean Moulin - ISBN : 2-915379-03-3 - Marines éditions, pages 206 et 304
  13. désignation d'une armée au sein du Departement of Defense (DoD)
  14. Le Mystère des Avions fantômes (paru au premier semestre 1965), Alerte atomique (paru de fin 1965 à début 1966) et L'Escadrille de la Mort (paru au deuxième semestre 1967)
  15. a et b Grade d'officier général situé juste en dessous de contre-amiral, et aujourd’hui dénommé Rear Admiral (Lower Half)
  16. Top Secret, page T.S. 1B., case C2 : «Quelle vie !… Pas le moindre imprévu !… La routine, toujours la routine !»
  17. Même si leur nom est parfois inventé, comme celui des destroyers Chattanooga et Pensacola de l’épisode Les Voleurs de Satellites.
  18. Tel que justifiée par la Loi no 49.956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse : La Loi du 16 juillet 1949 a 60 ans, Actua BD, 21 juillet 2008
  19. Hubinon, Charlier, La Guerre de Corée, page 100, Editions Dupuis, 1986 (ISBN 2-8001-1062-7), 160 pages
  20. D’abord évoquée dans l’épisode Prototype FX-13 (planche F.X.27B, case D.3) soit début septembre 1959, puis dans Le Retour des Tigres Volants (planche T.V.44B, case D.3) soit le 1er décembre 1960.
  21. sous-lieutenant, bien que l’on ne découvrira ce grade qu’ultérieurement, soit au début de l’épisode Un avion n’est pas rentré
  22. Terme inexistant mais interprétation erronée de l'acronyme véridique USAAF, US Army Air Force (« Force aérienne de l'armée américaine ») comme United States of America Air Force (« Force aérienne des États-Unis d'Amérique »).
  23. i.e. : capitaine de vaisseau, encore que Buck Danny aurait dû plutôt user, à l'égard de son supérieur, de l’appellation générale « Sir »
  24. Dans aucune marine au monde, en effet, un officier général n'exerce le commandement direct d'une unité, fût-elle aussi importante qu'un porte-avions.
  25. Cet épisode a été publié dans Spirou entre fin 1964 et mi-1965, alors que le captain de Poix venait d'être le premier commandant du porte-avions nucléaire, de 1961 à 1963.
  26. Requins en Mer de Chine, planche R.4.
  27. Le Feu du Ciel, planche FC15, case A.1
  28. Le Feu du Ciel, planche FC20, case A.1
  29. Prototype FX-13, planche FX.33A
  30. Citation : « […] Elle est en vacances tout près d’ici […] et nous devons nous voir […] à San Jacinto ! »
  31. cases TV.32A B2 et TV.32B C1

Annexes

Articles connexes

Liens externes



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