Mitsubishi A6M

Mitsubishi A6M
Pix.gif Mitsubishi A6M Silhouette d’un avion militaire.
Mitsubishi Zero-Yasukuni.jpg Vue de l’avion

Constructeur Drapeau : Japon Mitsubishi Heavy Industries
Rôle Avion de chasse
Premier vol 1er avril 1939
Nombre construits 10 425
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur Nakajima Sakae 12
Nombre 1
Type Moteur en étoile
Puissance unitaire 925 ch
Dimensions
Envergure 11 m
Longueur 9,12 m
Hauteur 3,51 m
Surface alaire 22,44 m2
Masses
À vide 1 680 kg
Maximale 2 500 kg
Performances
Vitesse maximale 561 km/h (Mach 0,45)
Plafond 10 000 m
Vitesse ascensionnelle 1 377 m/min
Rayon d’action 1 680 km
Armement
Interne 2 canons type 99 de 20 mm et 2 mitrailleuses type 97 de 7,7 mm
Externe 2 bombes de 30 ou 60 kg

Le Mitsubishi A6M était un chasseur bombardier embarqué léger utilisé par la Marine impériale japonaise de 1940 à 1945. Alors que le nom de code officiel utilisé du côté allié pour cet avion était Zeke, il était mieux connu sous le nom de Zero à cause de sa désignation dans la Marine impériale japonaise, chasseur embarqué de type 0, c'est-à-dire Rei shiki Kanjo sentoki (零式艦上戦闘機), officiellement abrégé en Rei-sen du côté japonais. L'abréviation la plus populaire parmi les pilotes japonais de l'époque (comme parmi le public japonais actuel) reste tout de même celle de « Zero-sen », car les mots anglais « zero » et français « zéro » furent introduits au Japon dès la fin du XIXe siècle par les ingénieurs anglais et français que le Japon se plaisait à recevoir en vue de se constituer une industrie et une armée modernes. L'appareil était donc populairement connu comme « Zero » parmi les Alliés et comme « Zero-sen » parmi les Japonais.

Sommaire

Conception

Conçu à partir de 1937 sous le règne de l'empereur Shōwa par l'équipe de l'ingénieur en chef de Mitsubishi, Jiro Horikoshi, déjà conceptrice du premier chasseur embarqué monoplan japonais, le Mitsubishi A5M Claude, l'un des deux premiers prototypes du Mitsubishi A6M vola dès le 1er avril 1939. Doté d'une excellente manœuvrabilité et d'un très long rayon d'action, grâce à son aérodynamique, à la structure de sa voilure, et sa conception sacrifiant toute forme de protection pour en diminuer le poids, il surpassa ses premiers concurrents américains, mais ses forces étant aussi ses faiblesses, sa construction légère et son manque de puissance le condamnèrent face aux chasseurs américains de seconde génération apparaissant à partir de la bataille de Guadalcanal, tels le Republic P-47 Thunderbolt, le Grumman F6F Hellcat, le Chance Vought F4U Corsair et le Lockheed P-38 Ligthning plus fiables, plus rapides, plus robustes, bénéficiant d'un carburant de meilleure qualité, plus riche en octane et surtout d'une méthode de formation plus efficace pour former de nombreux nouveaux pilotes.

Cette supériorité initiale du Zéro, vers la fin de 1941, face aux modestes aéronefs américains de l'époque pesa lourd dans la balance lors du choix des Japonais de lancer l'offensive contre Pearl Harbor.

Systèmes de désignation du Mitsubishi A6M

Le code de désignation du projet

Ce système de désignation, utilisé par l'Armée impériale comme par la Marine et établi dès 1931, était utilisé pour les avions qui étaient en phase de projet, ceux qui n'étaient encore que couchés sur les papiers d'un bureau d'études. Pour chaque type d'appareil (chasseur embarqué, chasseur terrestre, torpilleur embarqué, hydravion de reconnaissance etc) on attribuait un nombre, connu comme le nombre Shi, nombre correspondant à l'année de règne de l'Empereur Hiro-Hito (nom posthume Shōwa), année où le projet avait été lancé. Le projet du sixième chasseur embarqué japonais (le Mistubishi A6M) fut lancé dans la douzième année du règne de l'Empereur Shōwa et son nom de projet fut donc chasseur embarqué 12 Shi.

Le code de désignation du type d'appareil

Ce système de désignation, utilisé par l'Armée impériale comme par la Marine et établi dès 1927, attribuait un nombre à deux chiffres aux avions produits en série et mis en service, une fois que le projet était approuvé par les intéressés, la Marine ou l'Armée. Ce nombre à deux chiffres était basé sur les deux derniers chiffres de l'année du calendrier impérial où l'appareil était mis en service. Pour un avion entré en service en 2598 du calendrier impérial japonais (1938 dans le calendrier grégorien) le type d'appareil était donc le Type 98. Dans le cas du Mitsubishi A6M l'année de mise en service fut 1940, c'est-à-dire l'année 2600 du calendrier impérial japonais. En ignorant le double zéro les appareils de cette année furent simplement appelés « de type 0 » et le Mitsubishi reçut ainsi le nom de « Chasseur embarqué de type 0 ». C'est suite à ce système de désignation que le « Zéro » reçut son nom le plus populaire, autant parmi ses pilotes que parmi ses adversaires.

Le code de désignation de la Marine

Quand un nouvel appareil lui était livré et mis en service dans ses rangs la Marine impériale lui donnait son propre code de désignation. Il était constitué d'une suite de quatre caractères : une lettre correspondant à un type d'appareil (« A » dans le cas d'un chasseur embarqué), un chiffre correspondant au nombre d'appareils mis en service jusqu'à la date (le sixième chasseur embarqué dans le cas du Mitsubishi A6M), la première lettre du nom de l'avionneur (le « M » de Mitsubishi dans le cas du Mitsubishi A6M). Et finalement à nouveau un chiffre, celui qui correspondait aux versions dérivées du même modèle (dans le cas du Mitsubishi A6M : A6M1, A6M2, A6M3, A6M4, A6M5, A6M6, A6M7, A6M8). Les versions A6M1, A6M4, A6M6 et A6M8 ne furent jamais fabriquées en série, elles restèrent à l'état de prototypes. Comme la première lettre de ce code correspondait au type d'appareil, si une extrapolation se faisait vers un autre type d'appareil la première lettre était conservée et celle correspondant au nouveau type d'appareil était ajoutée à la fin du code. Par exemple le A6M2 fut extrapolé en avion d'entraînement biplace mais aussi en hydravion de chasse. La version d'entraînement reçut le nom de code A6M2-K (« K » pour avion d'entraînement) et la version extrapolée en hydravion de chasse reçut le nom de code A6M2-N (« N » pour hydravion de chasse).

Le code d'identification allié

En cours de l'année 1942, et pour que les avions japonais pussent être identifiés par leurs pilotes, les alliés (notamment les Américains) mirent en place un code d'identification qui d'une manière générale attribuait des prénoms de garçon aux avions de chasse et des prénoms de fille aux avions de bombardement. Les chasseurs terrestres Kawanishi N1K1-J et N1K2-J furent ainsi connus par les pilotes américains comme le « George », le bombardier bimoteur Mitsubishi G4M était le « Betty », etc. Le Mitsubishi A6M étant un appareil de chasse il fallut lui choisir un prénom de garçon. Ce fut celui de « Zeke » (prononcé Zik). « Zeke » est une abréviation, en anglais, du prénom Ezekiel (« Ézéchiel » en français). L'origine de ce nom de code est incertaine, mais il est possible que le choix de « Zeke » comme nom de code pour le Mitsubishi A6M se doive à celui d'un personnage de dessin animé des studios Walt Disney. En 1933, Walt Disney gagnait son deuxième Oscar pour un court-métrage animé : The three little pigs (« Les Trois Petits Cochons »). Dans ce dessin animé le Grand Méchant Loup (Big Bad Wolf, seul nom officiel du personnage en 1933) tentait par tous les moyens de dévorer les trois petits cochons, mais sans jamais y parvenir. Le film eut un tel succès que le public demandait sans arrêt de nouvelles aventures pour le loup et les cochons. Disney sortit donc au long des années trente jusqu'à trois autres courts-métrages, mais aussi une série de bandes dessinées qui commença en 1936 et dans laquelle on donna un prénom et un nom de famille au « Grand Mechant Loup » : Zeke Midas. Quand les pilotes américains entrèrent pour la première fois en contact avec le zéro (en 1941 et tout au long de 1942), ils se faisaient systématiquement abattre, ce nouvel adversaire des airs semblait invincible. Pendant la première année de la guerre la seule vision d'un zéro japonais dans le ciel pouvait plonger les pilotes américains dans la panique, c'est pourquoi ils surnommèrent cet avion Big Bad wolf (« le grand méchant loup »), car ils avaient été enfants quand en 1933 le court-métrage de Disney avait été projeté dans le cinéma du quartier et le souvenir de ce dessin animé était encore très vif dans leur esprit. Suite au surnom déjà donné au chasseur zéro par les pilotes américains (« le grand méchant loup ») et compte tenu que les jeunes soldats, marins et pilotes américains étaient de férus lecteurs de bandes dessinées, le nom de code « Zeke » aurait semblé tout approprié pour le chasseur embarqué japonais A6M aux yeux du bureau américain chargé d'attribuer ces noms de code. Cependant, en l'état, nous n'avons pas de preuves que le personnage de Walt Disney soit réellement à l'origine de ce nom de code.

Deux versions de Zero-sen furent pourtant suffisamment différentes de la forme générale de l'avion pour que les Américains les prissent pour de nouveaux modèles d'avion japonais, en leur donnant leur propre nom de code. La version d'hydravion de chasse (A6M2-N) fut baptisée Rufe et le A6M3-32 (dont les saumons d'ailes étaient droits et non pas arrondis, ce qui fut à l'origine de la confusion) fut appelé « Hamp ». Il y eut deux variantes de la version A6M3, la 32 (3e type de cellule, 2ème type de moteur) et la 22 (retour au 2e type de cellule, 2e type de moteur). Pour ce qui est de sa cellule le A6M3-22 n’était pas essentiellement différent d’un A6M2-21 (2e type de cellule) et il fut toujours identifié par les alliés comme étant un « Zeke ». Mais il arriva que le modèle précédent, le A6M3-32, avait les saumons d’aile droits et raccourcis (« à ailes coupées », 3e type de cellule) et les Américains le prirent pour un nouveau type d’avion japonais auquel ils considérèrent qu’il fallait attribuer un nouveau nom de code. Le service qui attribuait ces noms de code avait d’abord baptisé ce prétendu nouvel appareil japonais « Hap » en honneur du commandant en chef de l’USAAF, le général Henry Harley Arnold. Arnold avait plusieurs surnoms mais « Hap » lui était resté depuis son enfance. Une de ses tantes avait d'abord eu l'habitude de l'appeler « happy » (« content ») mais son surnom devint vite tout simplement « Hap ». Le général n’apprécia pas ce nom de code pour un appareil ennemi puisque les pilotes américains pouvaient désormais faire des blagues du genre « je viens de descendre un Hap » en faisant en réalité référence à leur commandant en chef. Il demanda à que le nom de code de ce prétendu nouvel avion japonais fût changé. On rajouta alors un « m » au milieu du mot et le A6M3-32 devint le « Hamp », ce qui en anglais ne veut rien dire. Ce n'est qu'ensuite que les Américains réalisèrent qu'il s'agissait en réalité d'un « Zeke », mais le nom de code « Hamp » pour le A6M3-32 lui était déjà resté et persista dans le jargon des pilotes alliés.

Variantes et sous-variantes

Dans le système de désignation de la Marine impériale et dans le système de désignation du type d'appareil, exposés précédemment, les variantes de chaque version étaient exprimées selon deux chiffres. Le premier correspondaient au type de cellule, le deuxième au type de moteur. La première version du Mitsubishi A6M à entrer en service (A6M2) fut donc le « chasseur embarqué de type zéro modèle 11 » selon le système de désignation de type d'appareil et le « A6M2-11 » selon le système de désignation de la Marine. Le premier « 1 » correspondaient au premier type de cellule et le deuxième « 1 » correspondait au premier type de moteur à équiper la production en série. Lorsqu'en 1941 les ailes de l'avion furent modifiées pour pouvoir se replier et occuper ainsi moins d'espace dans les hangars des porte-avions, la cellule avait changé et l'appareil reçut la désignation « chasseur embarqué de type zéro modèle 21 » dans le système de désignation de type d'appareil et « A6M2-21 » dans le système de désignation de la Marine. Ceci valait pour les variantes, lorsqu'une sous-variante dérivait d'une variante la Marine ajoutait un caractère kana, dans un ordre qui équivaut plus ou moins à l'ordre alphabétique de l'alphabet latin. C'est pourquoi les A6M5-52, A6M5-52 Ko, A6M5-52 Otsu et A6M5-52 Hei sont connus parmi les Occidentaux respectivement comme des A6M5, A6M5a, A6M5b et A6M5c. Parfois les Occidentaux ont aussi utilisé les lettres de l'alphabet latin pour désigner les variantes elles-mêmes et pas seulement les sous-variantes. Par exemple les A6M2-11 et A6M2-21 sont parfois cités comme des A6M2a et A6M2b respectivement. Exemple de lecture de la nomenclature d'un chasseur Mitsubishi A6M5-52 Otsu : sous-variante Otsu de la variante 52 (deuxième type de moteur, cinquième type de cellule) de la cinquième version, fabriquée par Mitsubishi, du sixième chasseur embarqué de la Marine impériale japonaise.

Productions et différentes versions de l'appareil

Un total de 10 425 appareils construits a été comptabilisé : 3 880 par Mitsubishi et 6 545 par la compagnie Nakajima[1].

A6M1

Au mois d'avril 1938, les bureaux d'études de l'Arsenal aéronaval de Yokosuka approuvent le projet de chasseur embarqué 12 Shi et la construction de deux prototypes est attribuée à l'avionneur Mitsubishi. Commence alors, dans le courant de l'été 1938 la construction des deux prototypes, dénommés A6M1/12 Shi. Ils furent dotés chacun d'un moteur Mitsubishi Zuisei 13 de 780 ch. entraînant une hélice bipale à pas variable, mais le moteur ne donna pas entière satisfaction et cette version, la première de l'appareil, ne fut jamais fabriquée en série. La Marine suggéra alors de monter sur deux nouveaux prototypes le tout nouveau moteur Nakajima Sakae 12 (NK1C) de 940 ch. Ce moteur était l'équivalent du ha.25 de l'Armée et porta également l'appellation de Type 99/950 ch. L'arrivée du nouveau moteur satisfit de loin les conditions du cahier des charges initial et le modèle A6M2 était mûr pour la fabrication en série.

Production : 4 prototypes

A6M2 modèle 11

Les quinze premiers exemplaires de pré-série furent envoyés en Chine en juillet 1940 pour évaluation en conditions réelles. Alors que l'appareil avait été conçu pour être embarqué ce premier modèle n'allait être que basé sur le continent, c'est pourquoi il fut fabriqué sans sa crosse d'arrêt. Le résultat ne se fit pas attendre, et les A6M2 balayèrent du ciel tout ce qui leur était opposé, au point que les Chinois évitaient soigneusement de se battre contre les Zéros avec leurs I-15 et I-16. Les Occidentaux qui avaient pourtant la possibilité de s’intéresser au Zéro continuèrent à croire à l’indigence de l’aéronautique nippone. Ils allaient le regretter.

Production : 64

A6M2 modèle 21

A6M2 modèle 21 sur le porte-avions Akagi, 1941

Les marins avaient des problèmes avec les saumons des modèles 11 dans les porte-avions. La première évolution du Zéro consista donc à modifier l’aile pour que les saumons soient repliables. Ce sera l’A6M2 modèle 21 (comprendre 2e type de cellule, 1er type de moteur). Quelques détails évolueront sur le modèle 21 tels que l’apparition d’un contrepoids d’aileron pour soulager l’effort à haute vitesse, un problème récurrent sur le Zéro qui ne sera jamais vraiment corrigé. Ce modèle, et la plupart des modèles suivants, fut fabriqué avec sa crosse d'arrêt. Située sous l'empennage, elle était destinée à immobiliser l'appareil en accrochant un brin d'arrêt lors des appontages sur les porte-avions.

Production : 740

A6M2-K

Première version d'entraînement, biplace. La cellule fut modifiée pour que l'habitacle et la verrière pussent héberger un instructeur et un apprenti pilote. La motorisation resta la même que celle des autres versions de A6M, dans l'armement les canons d'aile de 20 mm furent retirés et seulement les deux mitrailleuses de capot de 7,7 mm furent conservées. Des bombes de 60 kg pouvaient être portées sous les ailes lors des entraînements, mais au moment où ces appareils furent utilisés comme Kamikazes, en 1945, les bombes de 60 kg furent remplacées par une bombe ventrale de 250 kg. La production fut répartie entre 236 exemplaires fabriqués par Dai-Nijuichi Kaigun Kokusho à Omura (Sasebo) entre novembre 1943 et août 1945 et 272 exemplaires fabriqués par Hitachi Kokuki K. K. entre mai 1944 et août 1945.

Production : 508[2].

A6M2-N

Nakajima A6M2-N « Rufe »
Article détaillé : Nakajima A6M2-N.

Extrapolation en hydravion de chasse. Un flotteur contenant un réservoir supplémentaire de carburant fut ajouté sous le fuselage et chaque aile en portait un autre, de taille plus réduite, sous son intrados. Le « Rufe », nom de code que lui donnèrent les Alliés, avait le même armement et emport de munitions que les variantes des versions A6M2, A6M3, A6M5 et A6M5a : deux mitrailleuses de 7,7 mm sur le capot et deux canons de 20 mm, un dans chaque aile.

Production : 327 exemplaires

A6M3 modèle 32

L'épave d'un Mitsubishi A6M3 Zéro abandonné à l'aérodrome de Munda, au centre des Salomon, 1943

L’A6M3 modèle 32 fut introduit au printemps 1942 pendant la bataille des îles Salomon (Guadalcanal). Modification importante : le moteur Nakajima Sakae 12 de 940 ch fut remplacé par un NK1F Sakae 21 ou Ha-35-21 équipé d’un compresseur à deux vitesses délivrant 1 130 ch au décollage. L’implantation de cette nouvelle mécanique plus longue nécessita le déplacement de la cloison pare-feu de 20 cm (8 pouces) au détriment de la capacité en carburant. Le capotage moteur changea de forme et la prise d’air du compresseur fut disposée en haut au lieu du « tunnel » en bas. Les canons disposaient de 100 obus chacun au lieu des 60 initiaux. Mais le changement le plus visible est la disparition des saumons d’ailes repliables pour améliorer le taux de roulis mais aussi la production. Les américains crurent avoir affaire à un nouvel avion qu’ils baptisèrent Hamp au lieu de Zeke, mais ils réalisèrent rapidement leur erreur. La vitesse maximum passa de 288 kt à seulement 294 kt.

Production : au moins 343

A6M3 modèle 22

A6M3 modèle 22 au-dessus des îles Salomon, 1943

Pour essayer de retrouver une autonomie comparable au modèle 21 suite à l’augmentation de la consommation du Sakae 21 et de la diminution du volume du réservoir, les ingénieurs de Mitsubishi installèrent 2 nouveaux réservoirs de 45l dans chaque aile. Pour maintenir la charge alaire équivalente au type 32, les saumons repliables furent restaurés. D’où le type 2-2 (cellule 2, moteur 2). Il est donc normal que l’A6M3 modèle 22 apparaisse après le modèle 32 ! Quelques modèles 22a reçurent le canon 20 mm type 99 modèle 2 mk 3 à long tube des futures versions. Quelques modèles expérimentaux basés à Rabaul utilisèrent des canons de 30 mm (cette information n'est toutes fois pas avérée).

Production : 560

A6M4

Il n’y eut pas de série 4, l’A6M4 utilisait un turbocompresseur qui ne fut jamais mis au point. Les Japonais eurent beaucoup de déboires avec les turbocompresseurs durant toute la guerre. De plus, il semblerait que le chiffre 4 homophone du kanji Shi signifiant « mort », ait une symbolique proche de notre 13.

Certaines sources le citent comme étant la série de prototype ou les premiers exemplaires du modèle 52 basés sur la cellule du modèle 22a pendant la phase de transition.

A6M5 modèle 52

N’arrivant toujours pas à mettre au point l’A7M Reppu (et surtout peinant à prendre des décisions), la Marine demanda un appareil amélioré pour faire une jonction qui n’eut jamais lieu. En août 1943, un modèle 22a fut modifié en augmentant l’épaisseur du revêtement des ailes et des saumons de taille réduite furent installés de manière fixe. De plus, le moteur reçut des pipes d’échappement séparées propulsives. Bien que plus lourd de 70 kg, le nouveau modèle 52 était plus rapide de 11 kt en palier par rapport au modèle 32, mais surtout sa vitesse maximale en piqué fut augmentée à 660 km/h. Mais ces améliorations ne suffirent pas et les Zéro 52 furent massacrés par les Hellcat.

En mars 1944, le modèle 52a apparut en première ligne. L’épaisseur encore augmentée du revêtement permit une vitesse en piqué de 740 km/h (le Corsair piquait à 790 km/h). Les canons mk4 reçurent 125 obus chacun (au lieu de 100) par substitution des tambours par des bandes.

Le modèle 52b vit une réelle amélioration de la capacité à encaisser les coups et à en rendre. Un pare-brise blindé de 50 mm ainsi que des extincteurs de réservoirs furent installés. Et une mitrailleuse de capot Type 3 de 13,2 mm remplaça une de celles de 7,7 mm. C’est probablement la meilleure version menée au combat en aptitudes générales.

Le modèle 52c fut lancé dans l’urgence après le massacre des Philippines. Malgré l’obsolescence de la cellule, il fallait améliorer le Zéro car la production du J2M Raiden ne démarrait pas. L’A6M5c incorporait un blindage dorsal pour le pilote, un réservoir central auto-obturant et deux mitrailleuses de 13,2 mm d’ailes à l’extérieur des canons. La mitrailleuse de 7,7 mm de capot disparaissait. Les ingénieurs réclamèrent à la Marine le droit d’installer le plus gros Mitsubishi Kinsei pour parer à l’augmentation prévisible du poids. Encore une fois, la Marine par un incroyable immobilisme refusa encore et imposa le Sakae 21 en attendant la disponibilité du Sakae 31 dont la puissance devait être supérieure grâce à l’injection d’eau et de méthanol. Les performances s’effondrèrent.

Un chasseur de nuit fut développé à partir du modèle 52 en ajoutant un canon à tir oblique dans le fuselage. C'était l’A6M5d-S, S étant le suffixe des chasseurs de nuit (exemple J1N1-S Gekko).

Production : modèle 52 : 747+, modèle 52a : 391+, modèle 52b : 470, modèle 52c : 93

A6M5-K

Deuxième version d'entraînement, fabriquée à seulement sept exemplaires par Hitachi Kokuki K. K. entre mars et août 1945. Même motorisation que le A6M5 et même armement que la précédente version d'entraînement (A6M2-K) : deux mitrailleuses de 7,7 mm et deux bombes de 60 kg.

Production : 7[2].

A6M6 modèle 53

Le prototype du A6M6c (Zéro 53c) vola en novembre 1944. En plus du moteur Sakae 31a (dont la puissance supérieure aux 1130 ch du Sakae 21 n’apparaît dans aucun ouvrage), les réservoirs d’ailes de 45l reçurent un revêtement auto-obturant. La vitesse maxi de 300 kt (5 de moins que le 52) en utilisant l’injection d’eau n’était que théorique car la qualité de fabrication des moteurs et des cellules baissait dangereusement par manque de matières premières de qualité et par déficit de compétence de la main d’œuvre. Les ouvriers qualifiés étant embrigadés dans l’armée. De plus, les raids des B-29 sur les usines de moteurs n’allaient rien arranger.

Production : pas de chiffres, ce qui est certain, très peu. Un seul prototype selon certaines sources.

A6M7 modèle 63

Les unités combattantes modifiaient les support de réservoirs centraux pour y accrocher une bombe de 250 kg sur les versions précédentes. Ce sera fait de série sur l’A6M7 modèle 63.

Destiné à être utilisé comme un bombardier en piqué, le modèle 63 avait un support de bombe et des points d’ancrage pour deux réservoirs externes de 350l d’ailes et un plan arrière au revêtement épaissi pour résister aux efforts. La production démarra en mai 1945.

Production : pas de chiffres, et comme pour l’A6M6c, peu.

A6M8 modèle 54/64

Comme Nakajima se concentrait sur la production du puissant moteur 18 cylindres de 2 000 ch Homare devenu prioritaire, il fallait arrêter lentement la production du Sakae. Mitsubishi fut alors enfin autorisé à utiliser le fiable et performant moteur Mitsubishi 14 cylindres MK8P Kinsei 62 [Ha-33]-62 de 1 560 ch. Cette mécanique éprouvée avait été efficacement adaptée sur le Ki-61 de l’armée (d’où le Ki-100) et les D4Y de la marine. Comme le Kinsei était plus gros, il nécessita un nouveau capotage et la mitrailleuse de capot disparut. Depuis le début du programme, le rapport poids-puissance augmenta enfin. Le premier prototype fut fini en avril 1945 et les résultats encourageants poussèrent la Marine à commander pas moins de 6 300 A6M8 ! Aucun cependant ne verra le combat car le marasme provoqué par les bombardements et la pénurie de matériaux avait totalement désorganisé la production. Les prototypes de l’A6M8 ont utilisé des cellules de 52c d’où l’appellation Zéro 54, mais les exemplaires de série devaient utiliser la cellule du modèle 63, d’où l’appellation Zéro 64.

Production : 6 300 prévus, pas d’exemplaire de série

Engagements

Le Mitsubishi A5M Claude entrait juste en service au début de l'année 1937 lorsque la Marine impériale japonaise se mit à la recherche d'un éventuel successeur. En mai, elle avait mis au point un certain nombre de spécifications pour un nouveau chasseur embarqué qui fut envoyé à Nakajima et à Mitsubishi. Les deux entreprises commencèrent leur travail tout en attendant des détails supplémentaires.

Se fondant sur l'expérience de l'A5M en Chine, la marine japonaise envoya ces informations complémentaires en octobre et demanda ainsi une vitesse de 500 km/h à 4 000 mètres et une vitesse ascensionnelle de 3 000 m en min 30 s. Ils avaient besoin d'un rayon d'action de 2 heures à puissance normale qui devait monter jusqu'à 6 ou 8 heures en vitesse économique avec des réservoirs supplémentaires. L'armement devait comporter deux canons de 20 mm et deux mitrailleuses de 7,7 mm, et l'avion devait pouvoir emporter deux bombes de 30 ou 60 kg. Tous les futurs Zéro devaient être pourvus d'un équipement radio. Enfin, la manœuvrabilité devait être au moins aussi bonne qu'avec l'A5M, tandis que l'envergure devait être inférieure à 12 m pour pouvoir tenir sur les porte-avions.

Nakajima trouva les nouvelles spécifications ridicules tandis que le chef de l'équipe de Mitsubishi convint qu'elles pouvaient être respectées mais seulement si l'on fabriquait l'avion aussi léger que possible. Ainsi tout fut mis en œuvre pour gagner en poids, les concepteurs firent un usage intensif du nouvel alliage duraluminium.

À l'heure de Pearl Harbor, il y avait seulement 420 Zéros actifs dans le Pacifique. Ils furent supérieurs à leurs homologues américains jusqu'en 1943 mais restèrent mortels entre de bonnes mains jusqu'à la fin de la guerre. Plus de 11 000 exemplaires en furent produits grâce à sa facilité de construction.

Conçu pour l'attaque, le Zéro était un modèle de manœuvrabilité, de puissance de feu au détriment de la protection car seules les dernières versions furent munies d'un blindage, malheureusement bien dérisoire. De ce fait, beaucoup de Zéros furent perdus au combat dès que les alliés abandonnèrent le dogfight (combat tournoyant) privilégiant l'appareil le plus maniable, pour le yoyo (manœuvre horizontale ou verticale, consistant à s'éloigner puis revenir pour compenser un taux de virage ou de montée insuffisant), le dive and zoom ou attaque en piqué puis ressource en binômes favorables aux appareils plus puissants et présentant une plus grande inertie par leur blindage. Un seul coup au but était en général suffisant pour le détruire.

Lorsque les États-Unis maîtrisèrent la technique d'attaque du Zéro, en partie grâce au Zero d'Akutan, de nouveaux avions comme le F6F Hellcat ou le Chance Vought F4U Corsair furent construits, qui surpassèrent le Zéro sur tous les points, sauf en ce qui concernait la manœuvrabilité (aucun chasseur allié contemporain, peut-être à l'exception des soviétiques, n'était plus maniable que lui. Même le Spitfire, probablement le meilleur chasseur moderne dans ce domaine qui lui fut opposé, lui était inférieur). Mais pour corriger ce défaut, il suffisait aux pilotes américains de se rappeler les tactiques efficaces. Ainsi, le rapport de 1 avion japonais abattu pour 1 avion américain passa à 10 pour 1. Le gouvernement japonais ne resta cependant pas statique et de nouveaux avions comme le Kawanishi N1K1-J Shiden (Eclair Violet) « George » et surtout le Nakajima Ki-84 Hayate « Frank » furent d'excellents chasseurs et firent face aux modèles plus tardifs des États-Unis dans un rapport de force désespéré.

Galerie

Notes et références

  1. (en) Episodes Enoki Flying Board
  2. a et b (en) Mitsubishi A6M2-K and A6M5-K - Imperial Japanese Navy Page

Bibliographie

  • Caidin, Martin, Le Zéro, chasseur japonais, de la série « Histoire illustrée de la Seconde Guerre mondiale », série armes de Marabout, 1971
  • Les As de la Marine impériale japonaise, 1941-1945, de la série « Les Combats du Ciel » no 4, Osprey/delPrado, 1999 (ISBN 2-84349-018-9)

Annexes

Articles connexes



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Mitsubishi A6M de Wikipédia en français (auteurs)

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