- Barbe la grande martyre
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Barbe la grande martyre ou sainte Barbe ou sainte Barbara (en grec et en latin) est une sainte de l’Église catholique romaine et de l’Église orthodoxe, fêtée le 4 décembre[1],[2].
Sommaire
Hagiographie
Sainte Barbe aurait vécu au milieu du IIIe siècle à Héliopolis (aujourd'hui Baalbek au Liban) où elle aurait vécu sous l’empereur Maximien.
Son père, Dioscore, aurait été un riche édile païen descendant de satrapes perses.
Pour protéger sa virginité ou la protéger du prosélytisme chrétien, il l’enferma dans une tour à deux fenêtres. Mais un prêtre chrétien, déguisé en médecin, s’introduisit dans la tour et la baptisa.
Au retour d’un voyage de son père, Barbe lui apprit qu’elle avait percé une troisième fenêtre dans le mur de la tour pour représenter la Sainte Trinité et qu’elle était chrétienne. Furieux, le père mit le feu à la tour.
Barbe réussit à s’enfuir, mais un berger découvrit sa cachette et avertit son père.
Ce dernier la traîna devant le gouverneur romain de la province, qui la condamna au supplice. Comme la jeune fille refusait d’abjurer sa foi, le gouverneur ordonna au père de trancher lui-même la tête de sa fille.
Elle fut d'abord torturée : On lui brûla certaines partie du corps et on lui arracha les seins mais elle refusa toujours d'abjurer sa foi.
Dioscore la décapita mais fut aussitôt châtié par le Ciel : il mourut frappé par la foudre.
Quand les chrétiens vinrent demander le corps de la jeune martyre, ne voulant pas utiliser son prénom perse et ne pouvant pas se dévoiler en utilisant son prénom de baptême chrétien, ils ne purent en parler que comme « la jeune femme barbare », d'où le nom de sainte Barbara qui lui fut donné.
Iconographie
Sainte Barbe est généralement représentée en jeune fille, avec une palme de martyre, elle peut porter une couronne, un livre. Une tour à trois fenêtres, un éclair constituent également d'autres attributs de la sainte. Elle est représentée depuis le VIIe siècle.
- Cosimo Rosselli, Sainte Barbe, saint Jean-Baptiste et saint Paul, (1468), Galerie des Offices, Florence;
- Hans Memling, La Vierge à l'Enfant avec sainte Barbe et sainte Catherine d'Alexandrie, (1479), Metropolitan Museum of Art, New York;
- Jan van Eyck, Sainte Barbe, (1437),Musée royal des Beaux-Arts, Anvers;
- Lucas Cranach l'Ancien, La Vierge à l'Enfant avec sainte Catherine, sainte Dorothée et sainte Barbe, Musée des beaux-arts de Budapest
- Robert Campin, Sainte Barbe, (1438), Musée du Prado, Madrid;
- Lorenzo Lotto, Scènes de la vie de sainte Barbe, (1524);
Patronage
D'aucuns peuvent demander les prières de sainte Barbe pour être protégés de la foudre, mais elle est aussi la patronne, le modèle et la protectrice des architectes, des géologues, des pompiers, des mineurs (et par extension actuellement, des ingénieurs des Mines), des artilleurs, des sapeurs, des canonniers, des artificiers, des ingénieurs de combat, des métallurgistes, des démineurs et autres corporations liées au feu, dont les pétroliers militaires et les personnels de l'industrie des turbines à gaz.
En particulier, le fort patronage que lui vouaient les mineurs de fond s’est progressivement transmis aux ouvriers et ingénieurs des travaux souterrains (tunnels, cavernes, etc.) avec la disparition progressive de l’industrie minière occidentale. De nos jours, une sainte Barbe trône toujours à l’entrée des tunnels en construction pour protéger les ouvriers-mineurs des accidents de chantier.
Les empereurs byzantins vénéraient particulièrement ses reliques qu’ils firent transférer au VIe siècle à Constantinople. Une partie fut emmenée en Italie par les Vénitiens, et une autre au XIe par la fille d’Alexis Comnène à Kiev, où elles se trouvent toujours à la Cathédrale Saint Vladimir de Kiev.
Chapelles et lieux de culte
- Une chapelle à Folpersviller, commune près de Sarreguemines en Moselle (Lorraine).
- L'église Sainte-Barbe de Crusnes (Meurthe-et-Moselle), village minier du nord de la Lorraine, unique église en fer d'Europe.
- L'église Sainte-Barbe de Saint-Étienne dans le quartier du soleil (France) dédiée à la patronne des mineurs
- L'église Sainte-Barbe de Cracovie
- L'église Sainte-Barbe de Amchit, une ville du Mont-Liban près de Byblos au Liban.
- La chapelle Sainte-Barbe des Mines, à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire). D'abord église de mineurs (charbon), elle est est devenue chapelle puis lieu d'animations culturelles depuis sa restauration par l'association du même nom.
- La Chapelle Sainte-Barbe du Faouët dans le Morbihan : construite en ex-voto à flanc de colline, elle a la particularité d’être plus large que longue.
- L’église Sainte-Barbe de Kutná Hora (actuelle République tchèque), ville minière de première importance au Moyen Âge est dédiée à la patronne des mineurs.
- La chapelle des mineurs de Faymoreau (vendée), c'est une chapelle dédié au mineur où il y a été installé 19 vitraux d'art contemporain qui relatent l'histoire des mines (1827-1958).
Représentations de Sainte Barbe
Statues
Les statues de sainte Barbe sont nombreuses dans les églises et chapelles françaises, par exemple :
- La statue de sainte Barbe dans l'église Saint-Pierre de Plouyé (Finistère).
- Sainte Barbe de l'église Saint-Roch de Paris
- Sainte Barbe, œuvre en pierre datée du XVIe siècle, chapelle nord de l’église Notre-Dame à Savigny (Manche).
Peintures murales
- L’église romane de Savigny (Manche) a été enrichie au XIVe siècle d’un cycle de sainte Barbe sous formes de peintures murales occupant le plein des arcades du XIIe siècle.
Vitraux
- Une verrière de sainte Barbe est située dans l’abbatiale de Saint-Quentin (Aisne). Exceptionnelle par sa taille de plus de 9 mètres et par sa constitution en un seul tenant, elle est attribuée à Mathieu Bléville, peintre-verrier de la Renaissance.
- Un grand vitrail résumant en trois tableaux la vie de Sainte Barbe dans la chapelle du hameau Sainte-Barbe, à proximité de Plouharnel (Morbihan), par le peintre-verrier Gérard Milon.
Traditions liées au culte de sainte Barbe
Tradition stéphanoise
Le 4 décembre, la Sainte-Barbe, patronne des mineurs, défile dans les rues jusqu'aux différents puits de mines, ce défilé est généralement accompagné d'un spectacle. Le maire donnait traditionnellement un jour de congé à cette occasion. Par extension elle est aussi la sainte patronne des écoles des Mînes.
Tradition savoyarde
Le premier samedi de décembre, à Bozel, Savoie la chapelle Sainte-Barbe est exceptionnellement ouverte, et une messe y est célébrée le matin. Puis s’ensuit une dégustation de soupe traditionnelle (haricots et lard), préparée dans la nuit dans un immense chaudron par les habitants et partagée entre toutes les personnes présentes.
Tradition provençale
Le 4 décembre, en Provence, chacun doit semer du blé ou des lentilles sur du coton imbibé d’eau dans trois coupelles que l'on pose sur la table le soir de Noël. Une bonne pousse est signe d’abondance et de prospérité.
Tradition alsacienne et Tchèque
Le 4 décembre, en Alsace, on coupait des branches d’arbres fruitiers (en particulier le cerisier) qui étaient placées dans un vase rempli d’eau. À partir de là il fallait quotidiennement couper un petit bout du pied de la tige et renouveler l’eau. Si on observe bien ces recommandations, les branches fleurissent vers Noël et une belle floraison est signe d’abondance.
Tradition libanaise
Le 4 décembre, au Liban, on commémore la fuite de Barbara de la tour où elle fut emprisonnée. D'après la croyance, sa fuite n’aurait été guère réussie sans l’aide de ses amies qui lui donnèrent l’idée de se déguiser. D'où la tradition libanaise qui veut que la veille de la fête de la Sainte-Barbe, soit le 3 décembre, les enfants libanais se déguisent avec toute sorte de costumes et de masques et aillent cogner aux portes du voisinage et ainsi charmer les adultes (parfois eux-mêmes déguisés) en sollicitant des friandises ou de l'argent, non sans leur avoir au préalable chanté une rengaine à la gloire de Barbara, tout en jouant de la darbouka, soit sur leur pas de porte, soit en chemin dans la rue.
La légende veut aussi que durant sa fuite, Barbara se soit cachée dans un champ de blé et qu'elle se soit nourrie de cette céréale. Ainsi, en mémoire de Sainte-Barbe, la coutume libanaise veut que l'on prépare, dès le 3 décembre, une bouillie de grains de blé sucrée, parfumée à l'anis et garnie d'une multitude de graines de fruits secs (amande, pistache, pignon, noix...). Cette délicieuse collation est consommée dans les foyers et offerte aux visiteurs. Il est aussi fréquent que l'on fasse pousser, symboliquement, des germes de blé dans les foyers en cette saison. Ces traditions sont particulièrement mises en valeur à Amchit où se trouve une belle et antique église dédiée à Sainte-Barbe. Cet aspect folklorique de la fête rappelle, dans sa forme, celle du Mardi gras en France ou aussi la célèbre fête de la Halloween dans les pays anglophones. La fête de la Sainte-Barbe intervient exactement à 3 semaines du 25 décembre, jour de Noël.
Bretagne
La forme bretonne est Barba, prénom de la conteuse Barba Tassel, informatrice de Fañch an Uhel.
Cuba, Brésil
Dans la tradition afro-cubaine et afro-brésilienne la sainte est assimilée au dieu yoruba Xango (à prononcer Chango) dont elle était la première épouse et à qui elle doit ses pouvoirs sur le tonnerre.
Dans la tradition afro-brésilienne, sainte Barbe est assimilée à l'Oricha (ancêtre divinisé) Yorouba (peuple Nigeria) "Oya" connue également sous le nom de "Yansan", qui fut l'une des épouses de Chango, 4e roi d'Oyo. Elle est la patronne du fleuve Niger en Afrique et gouverne les orages et la foudre dans la tradition du candomblé brésilien.
Le syncrétisme entre sainte Barbe et Yansan est au centre de la pièce de théâtre de l'écrivain brésilien Dias Gomes intitulée "O Pagador de promessas" et qui a été adaptée au cinéma par Anselmo Duarte. Ce film a obtenu la palme d'or au festival de Cannes de 1962, sous le titre français de "La parole donnée".
Marine
Dans la marine ancienne, la sainte-barbe était le nom de la soute à munitions ou réserve de poudre à canon. Le nom de « sainte-barbe » donné aux soutes à munitions viendrait d’un glissement phonétique. À l’époque de l’epidum romain, entouré d’une palissade, les produits dangereux étaient stockés dans une enceinte extérieure dénommée naturellement cincta barbara, enceinte barbare. Selon un général français, le général Chapel, par déformation de prononciation, cette locution serait devenue sancta barbara, « sainte barbe ».
Sapeurs-pompiers
Au sein des corps de sapeurs-pompiers, la fête de la Sainte-Barbe est souvent associée à un défilé et à un repas ou un bal dans de nombreuses villes de France. Cette fête traditionnelle se réfère à la sainte réputée protectrice des sapeurs-pompiers.
Toponymie
Voir :
Références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Bretagne sacrée : Le martyre de sainte Barbe à Pédernec
- Bretagne sacrée : Le martyre de sainte Barbe à Lannelec
- Le site de l’association Ste-Barbe des Mines : Informations complémentaires sur la sainte, les traditions, la bio complète et un chant qui lui est dédié. Une association qui œuvre, entre autres, pour promouvoir les traditions liées à la sainte.
- La tradition provençale du blé de la Ste Barbe sur NotreProvence.fr
- Article sur les traditions et les coutumes liées à Sainte Barbe
- La Sainte-Barbe du musée touristique souterrain de Fell
- Conseil régional de Picardie, Inventaire du patrimoine culturel de Picardie : Publication et visite virtuelle de la basilique de Saint-Quentin (nécessite Adobe flash player 10). Grande verrière du XVIe siècle de Mathieu Bléville dédiée à la vie de sainte Barbe et de sainte Catherine (voir dans la visite virtuelle, le bras Nord du petit transept).
Catégories :- Saint catholique et orthodoxe
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