- Pays messin
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Le pays messin était, depuis le Moyen Âge[précision nécessaire], une entité territoriale formée par les villages aux alentours de Metz au Moyen Âge relevant du temporel de l'évêché.
Sommaire
Géographie
De par sa définition, la forme du pays messin a probablement beaucoup varié au cours de l'histoire.
On sait qu'au cours du XVIe siècle, le monolithe dit la Haute-Borne (origine gallo-romaine, 1,80 mètre de hauteur et 60 centimètres de large, de forme cylindrique), qui se situe aujourd’hui à l’entrée du bois de Coulange, déplacé plusieurs fois au cours de l’histoire aux environs de Mondelange et Hagondange, servait comme ultime borne en pays messin délimitant le duché de Lorraine et la province de Luxembourg[1].
À la Révolution
En 1789, le pays messin est composé, d’après une carte du commandant Klipftel[2] membre de l'Académie nationale de Metz :
- du Haut Chemin au nord-est ;
- du Saulnois au sud-est ;
- « entre deux eaux », zone située entre la Moselle et la Seille, au sud ;
Aujourd'hui
Le pays messin peut être considéré comme un pays traditionnel dont l'héritage est historique. La locution a été réactivée pour désigner un territoire de projet sur le plan touristique. Ainsi le pays messin constituerait l’un des sept « pays » mosellans. Le découpage est assez proche des arrondissements de la Moselle : le pays messin est jouxté par le pays de Thionville — ou Thionvillois — au nord, le pays de Nied à l’est et le pays du Saulnois au sud-est[3][réf. incomplète].
Histoire
Traité de Westphalie[4]
Article connexe : Metz au Moyen Âge.Économie
Au Moyen Âge, deux cent quatorze villages dépendaient de l’ancien pays messin, divisé pour des raisons fiscales en : Val de Metz, L’Isle, Le Saulnois, le Haut Chemin, le Franc-Alleu, le Ban de Bazeilles, et la Terre de Gorze. Les sommes recueillies dans les villages servent principalement à entretenir la ville de Metz.
Le pays messin était constitué des villages entourant la ville où vivaient les vilains (ou pauvres gens), qu’on appelait ici « villons » (bonnes gens des villages) dans les textes de loi, se composaient de serfs et d’hommes libres, vignerons ou laboureurs.
Ceux-là ne participaient pas au gouvernement de la cité messine qui devait les défendre. En échange, ils payaient des sommes parfois conséquentes à titre de redevances ordinaires ou de taille extraordinaire qui ne comprenaient pas les cens, les dîmes et les corvées dues au seigneur du lieu.
Ceux-ci fournissaient beaucoup de seigle, peu de froment ; la partie dite de l’évêché était la plus fertile.
Cependant, on récoltait beaucoup de noix, de cerises et les vignobles se comptaient en grand nombre, comme ceux de Lorry, de Longeville, de Lessy, d’Ancy et d’Augny qui étaient les plus réputés. Il y avait à Ars un canton appelé de Varennes, qui fournissait un vin excellent qui avait été jugé « digne de la table du roi ».
Il y a peu de « montagnes » et de forêts dans le pays, mais les étangs et les rivières fournissaient du bon poisson.
On extrayait le sel du Saulnois.
On exploitait aussi quelques affleurements de minerai de fer qui étaient transformés à Metz en Fournirue.
Seigneurie
Plusieurs familles, souvent des paraiges de la ville de Metz, ont exercé leur pouvoir sur le pays messin durant le Moyen Âge :
- Famille de Heu.
Religion
L’abbaye de Villers-Bettnach est une ancienne abbaye cistercienne dont il reste encore quelques vestiges et ruines.
Notre-Dame-de-Rabas est un site mythologique en pays messin qui donnait lieu à un pèlerinage et à un rite ambulatoire relatif à une fontaine dont il fallait neutraliser les effets maléfiques, qui trouve son origine dans des croyances pré-chrétiennes[5].
L’abbaye de Gorze dominait la terre de Gorze. Les abbayes messines possédaient de nombreux villages.
Le pays messin possède plusieurs églises fortifiées notamment les églises Saint-Quentin de Scy-Chazelles et Saint-Martin de Sillegny.
Cultes catholique et protestant (huguenot)[6].
Les habitants des communes du pays messins étaient tenus de se rendre à Metz, le jour de la procession donnée en l’honneur du saint patron de la ville saint Étienne. Ils traversaient alors la cité avec croix et bannières en chantant des cantiques dans leurs idiomes, jusqu’à la cathédrale où ils déposaient sur le maître autel une offrande composée de plusieurs oies grasses.
Barbe la Grande martyre est la sainte la patronne du pays messin[7].
Culture
Langues et chant
On parlait un dialecte germanique dans quelques villages, comme ceux d’Ennery ou Rugy, dans les châteaux des environs de Thionville et dans plusieurs localités de la partie dite de l’évêché.
Le messin
L'observatoire linguistique Linguasphere distingue sept variantes du lorrain et associe le messin à Metz, au pays messin et à toute la Moselle francophone.
D'après une carte des patois romans de la Moselle plus détaillée, le patois messin est une variante parlée dans le Haut Chemin, centrée sur Vigy juste sous la frontière linguistique mosellane.
Chants
Le chant messin est inventé en pays messin au IXe siècle : cet ancêtre du chant grégorien est originaire de l’abbaye de Gorze et des plus anciennes abbayes messines.
Un recueil de chants populaires du pays messin a été fait en 1881 par le comte de Puymaigre, Théodore-Joseph Boudet (1816 ; † 1901)[8].
Bibliographie
- Michèle Benoit et Claude Michel, Le Parler de Metz et du pays messin, prix de l’Académie nationale de Metz 2001, éd. Serpenoise, juin 2000, 236 p., ISBN 2-87692-485-4.
- Jean-Paul Philips, Patrimoine rural en pays messin : Ne passez pas sans me voir. Quatre promenades., éd. Serpenoise, juin 2006, 108 p., ISBN 2-87692-698-9.
- Christian Fauvel, C’était hier en pays messin : Témoignages de photographes 1840-1920, prix de l’Académie nationale de Metz, éd. Serpenoise, novembre 2008, 256 p., ISBN 978-2-87692-780-3.
- Léon Zeliqzon, Dictionnaire des patois romans de la Moselle, Publications de la faculté des lettre de l'université de Strasbourg 1924, 718 p.
Notes et références
- Histoire de Mondelange sur le site de la mairie. Consulté le 5 janvier 2010.
- http://www.genealogie-metz-moselle.fr/accueil/cartepm.jpg Pays messin et terre de Gorze en 1789.
- Les sept pays mosellans
- « Les traités de Westphalie », évocation du pays messin, portail d’accès sécurisé aux téléservices (PASTEL) sur le site du ministère des Affaires étrangères (fr).
- P. Walter, « La Rage et le Rabat : étude d’un site mythologique du pays messin. Notre-Dame-de-Rabat », Bulletin de la Société de mythologie française, ISSN 0037-9077, 1988, no 150, p. 21-23.
- Site sur l’exil des huguenots messins à Berlin.
- Marie-Hélène Colin, « Sainte Barbe : de la patronne du pays messin à la protectrice des mineurs », Annales de l’Est, 2007, vol. 57, no 1, p. 263-278, ISSN 0365-2017
- Chants populaires recueillis dans le pays messin.
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