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Macron
Ā ā Ǣ ǣ Ē ē Ḡ ḡ Ī ī Ō ō Ū ū Ȳ ȳ Le macron « ¯ » est un diacritique de l'alphabet latin et de l'alphabet grec. Il prend la forme d'une barre horizontale que l'on place le plus souvent au-dessus d'une voyelle. Son principal rôle est d'indiquer que le signe qui le porte reçoit une quantité vocalique longue ; il s'oppose en cela à la brève « ˘ ».
Sommaire
Utilisation
Letton et lituanien
Le letton, par exemple, utilise le macron au-dessus des voyelles a, e, i et u pour former ā, ē, ī et ū tandis que le lituanien ne l'utilise qu'au-dessus du u.
Français
Le français n'utilise normalement pas de macron (sauf pour les transcriptions de termes étrangers, notamment japonais).
Cependant, Nina Catach (1923-1997) a signalé en 1989, dans Les Délires de l’orthographe, un usage du macron dans la presse :
« Aujourd’hui je pose la question : avons-nous besoin de deux accents, l’aigu et le grave ? Notre presse imprimée, toujours à l’avant-garde, a résolu le problème (autre problème séculaire) des capitales non accentuées, et de l’aspect disgracieux des accents de guingois en travers des titres, par une procédure, sans bavures : un seul accent, horizontal, qu’on appelle couramment l’accent plat :
- DEUX BUTS ENCAISSĒS
- UN OUVRIER TUĒ
- UN PIĒTON RENVERSĒ PAR SON FRĒRE[1]. »
Puis, à propos du rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques, Nina Catach constate que les élèves l'utilisent souvent dans leurs copies lorsqu'ils ont un doute quant au type d'accent à choisir, afin de ne pas à avoir à se prononcer, et ainsi éviter d'être pénalisés en cas d'erreur[2]. C'est la neutralisation de l'accent, et une étude montre que son usage est courant chez les adultes également[3],[4].
En 1992, elle plaide pour le remplacement des accents graves et aigus par l'accent plat[5].
À ce sujet, Jean-Pierre Lacroux, autre orthotypographe, répond :
« les travaux historiques de Nina Catach sont certes remarquables, mais je suis loin de partager tous ses points de vue sur la situation actuelle et singulièrement pas, puisque c’est le sujet, son curieux penchant pour l’accent plat (qui pourrait remplacer l’aigu et le grave). »— Jean-Pierre Lacroux, À France-Langue, du 25 mars au 9 juillet 1997. [6]
Maurice Gross recommande également de remplacer les trois types d'accents (ainsi que les trémas) par cet accent plat, afin de réduire le surcoût de traitement pour l'informatique, par rapport à des langues comme l'anglais qui n'utilisent pas de diacritiques[7].
Phonologie
Le couple macron ~ brève est d'un usage très fréquent en phonologie : c’est en effet un artifice philologique très ancien puisqu’on le fait remonter à l’époque byzantine, celle pendant laquelle les diacritiques de l'alphabet grec ont été rationalisés.
Latin
On utilise aussi le macron pour indiquer des nuances de prononciation en latin : la 1re déclinaison est aujourd’hui écrite rosa au nominatif, rosā à l’ablatif, bien que le macron n'existait pas à l’époque romaine.
Transcription Hepburn
Le macron employé pour donner des nuances de prononciation à partir d’alphabets autres que latine : la méthode Hepburn recommande donc d’écrire Tōkyō. Cependant les francophones préfèrent souvent remplacer le macron par l'accent circonflexe, qui a à peu près le même rôle en prononciation[réf. nécessaire], et présente pour les francophones l’avantage d'exister en français. James Curtis Hepburn étant américain, l’emploi de l'accent circonflexe n’aurait pas été plus simple pour lui que celui du macron, aucun de ces caractères n’existant en anglais.
La transcription Hepburn avec macron est la norme la plus utilisée en dehors du Japon[8]. Elle est aussi utilisée au Japon, notamment dans les transports[9].
Le macron est aussi largement utilisé pour la transcription du japonais dans les publications francophones comme certaines encyclopédies[10],[11],[12], des atlas[13],[14],[15],[16], des dictionnaires de noms propres[17],[18],[19] ou de nombreux livres[20],[21] et revues[22],[23] spécialisées sur le Japon.
Codage
Voici la liste des lettres pour lesquelles il existe une version avec macron dans le norme Unicode, en minuscule et majuscule, avec leur codage HTML.
HTML/Unicode - Codes des macrons Lettres majuscules Lettres minuscules Sans Avec Code Sans Avec Code A Ā U+0100, Ā
a ā U+0101, ā
A Ǟ U+01DE a ǟ U+01DF A Ǡ U+01E0 a ǡ U+01E1 E Ē U+0112, Ē
e ē U+0113, ē
I Ī U+012A, Ī
i ī U+012B, ī
O Ō U+014C, Ō
o ō U+014D, ō
U Ū U+016A, Ū
u ū U+016B, ū
U Ǖ U+01D5 u ǖ U+01D6 Y Ȳ Ȳ
y ȳ Ȳ
У Ӯ у G Ḡ U+1E20 g ḡ U+1E21 N Ӣ U+04E2 n ӣ U+04E3 Q Ǭ U+01EC q ǭ U+01ED Æ Ǣ U+01E2 æ ǣ U+01E3 Écrire un macron
Sur les claviers d’ordinateurs, il existe un accent circonflexe que l'on peut ajouter aux voyelles (â ê î ô û), en tapant [circonflexe], puis la voyelle.
On appelle cela un « circonflexe mort ».
Une méthode similaire permet d'obtenir les caractères ā, ē, ī, ō, ū, ȳ, z̄, ḡ, ṝ et s̄.
Sur Mac OS X 10.3 et Mac OS X 10.4, il convient de sélectionner la méthode de saisie « clavier américain étendu », de taper « option » + « A » et de compléter par la lettre à accentuer (en prenant garde au fait que le clavier est considéré comme étant QWERTY). Le caractère particulier ǖ s'obtient en tapant « option » + « A », suivi de « V ».
Sur les systèmes utilisant X11, une lettre accentuée d'un macron peut s'obtenir grâce à la touche « Compose » puis « _ » puis la lettre à accentuer ou si le système utilise la disposition fr-oss (française alternative) en appuyant sur les touches « Alt Gr » + « Maj » + « * » puis en appuyant sur la lettre à accentuer.
Homonymie
Notes et références
- ↑ Nina Catach, « Accent plat », dans Les Délires de l’orthographe, Plon, Paris, 1989, XIII + 349 p. (ISBN 2-259-02136-0), p. 145.
- ↑ Nina Catach, « Le Rapport du 6 décembre 1990 », dans Mots. Les langages du politique, vol. 28 « Orthographe et société », septembre 1991, p. 120–124 (123) (ISSN 1960-6001) [texte intégral].
- ↑ Vincent Lucci (dir.) et Agnès Millet (dir.), L'orthographe de tous les jours : Enquête sur les pratiques orthographiques des Français, Honoré Champion, coll. « Politique linguistique », 1994, 248 p. (ISBN 2-85203-348-8).
- ↑ Marinette Matthey, « Éveil au langage et politique linguistique : L'exemple des rectifications orthographiques de 1990 en Suisse romande », dans Jacqueline Billiez (dir.), De la didactique des langues à la didactique du plurilinguisme : Hommage à Louise Dabène, CDL-LIDILEM (Centre de didactique des langues-Laboratoire de linguistique et didactique des langues étrangères et maternelles), Université Stendhal-Grenoble III, Grenoble, 1998, 414 p. (ISBN 2-9510714-6-9), p. 335–340 (338).
- ↑ Nina Catach, « À propos de l’accent plat », dans Liaisons-HESO, no 19-20, janvier 1992 (ISSN 0244-3910) [texte intégral].
- ↑ D’Académie à Accentuation — Orthotypographie, de Jean-Pierre Lacroux.
- ↑ Bernadette Wynants (préface de Jean-Marie Klinkenberg), L'Orthographe, une norme sociale : La construction sociale et les transformations de l'orthographe française, Pierre Mardaga, coll. « Psychologie et sciences humaines », Sprimont, 1997, 288 p. (ISBN 2-87009-660-7) [présentation en ligne], p. 205–206, citant un entretien avec Le Monde de l'éducation, octobre 1989, p. 46.
- ↑ Normes de transcription du japonais, Unesco
- ↑ métro de Tōkyō[pdf]
- ↑ Encyclopædia Universalis
- ↑ Quid
- ↑ Grande encyclopédie française, 20 vol., Larousse
- ↑ Géographie universelle, 10 vol., editions Belin-Reclus
- ↑ Grand Atlas, ed. Atlas
- ↑ Grand Atlas mondial Bordas
- ↑ Grand Atlas Larousse
- ↑ Dictionnaire Hachette
- ↑ Robert des noms propres
- ↑ Petit Larousse illustré 1994 (le 2004 a abandonné les macrons)
- ↑ Japon, l'empire éternel, Louis Frédéric
- ↑ Seiichi Iwao, Teizō Iyanaga, « Dictionnaire historique du Japon », Maison franco-japonaise de Tōkyō, publié par Maisonneuve & Larose, 2002, ISBN 2706815752, 2993 pages
- ↑ les Cahiers du Japon
- ↑ Ebisu (édité par la Maison Franco-Japonaise, institut français de recherche à l'étranger)
- ↑ [1]
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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