- Études universitaires
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Université
Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la production du savoir (recherche), sa conservation et sa transmission (études supérieures). Aux États-Unis, au moment où les universités de ce pays commençaient leur ascension qui devait les mener au niveau qu'elles ont actuellement, Peirce[1], un philosophe américain a défini en 1891 l'université comme « une association d’hommes […] dotée et privilégiée par l’État, en sorte que le peuple puisse recevoir une formation (guidance) intellectuelle et que les problèmes théoriques qui surgissent au cours du développement de la civilisation puissent être résolus ».
L'entrée à l'université est généralement restreinte à ceux qui ont préalablement un diplôme d'enseignement secondaire. Le nombre d'étudiants dans les universités du monde est monté en flèche pendant tout le vingtième siècle, spécialement depuis la seconde guerre mondiale. De nos jours un bon fonctionnement des universités et plus généralement de l'enseignement supérieur est considéré comme un atout économique. Aussi, les grands pays européens, pour soutenir la compétition internationale, se sont-ils lancés depuis une dizaine d'année dans un mouvement de réflexion et de réforme de leurs universités[2].
Sommaire
Quelques dates
Europe de l'Ouest
-367 : L'Académie est fondée par Platon à Athènes. D'autres grandes institutions de la Grèce antique se trouvent dans les villes de Kos, Rhodes ainsi que dans le musaeum et la bibliothèque d'Alexandrie.
Avant 803, Alcuin dirige l'Académie palatine et organise un enseignement basé sur les arts libéraux.
859 : Fondation de la première université médiévale en Europe, l'université de Constantinople, par le régent Bardas.
1088 : Fondation de l'université de Bologne, la plus ancienne université du monde occidental, qui n'était limitée qu'au droit. Elle a pris le nom d'Alma mater studiorum par un décret de 2000.
1150 : Fondation de l'université de Paris comme communauté de tous (universitas) les collèges, gradués et écoliers de la rive gauche.
1167 (cca.) : Les étudiants anglais sont expulsés de l'université de Paris, l'université d'Oxford est fondée sur le modèle de fonctionnement en vigueur à Paris.
1180 : Fondation de la première université espagnole à PALENCIA (studium generale)
XIIIe siècle : Développement des premières universités, école scolastique ; Albert le Grand introduit la philosophie et la science grecques (Aristote, Euclide) et arabes dans les universités européennes.
1209 : Fondation de l'université de Cambridge.
1215 : Les statuts de l'université de Paris sont promulgués par Robert de Courçon.
1218 : Fondation de l'université de Salamanque par Alphonse IX de Leon.
1220 : Le cardinal Conrad d'Urach, légat du pape Honorius III, crée l'école de Médecine de Montpellier (France), la plus ancienne faculté de médecine en activité au monde.
1222 : Un groupe de professeurs et étudiants ressortissants de l'université de Bologne fonde l'université de Padoue
1229 : Fondation de l’université de Toulouse sur le modèle de celle de Paris.
1235 : Fondation de la faculté de droit de l'université d'Orléans.
1257 : Fondation de la Sorbonne à Paris par Robert de Sorbon. Collège qui deviendra une communauté de docteurs en théologie.
1290 : Fondation de l'université de Coimbra (Portugal).
1303 : Fondation de l'université d'Avignon.
1331 : Fondation de l’université de Cahors.
1339 : Fondation de l'université de Grenoble par le pape Benoît XII.
1343 : Fondation de l’université de Pise.
1348 : L'empereur Charles IV fonde l'université Charles de Prague.
1364 : fondation de l’Universitas Andegavensis à Angers
1364 : Casimir le Grand fonde l'Université jagellonne de Cracovie (Pologne)
1386 : Fondation de l'université d'Heidelberg.
1409 : Fondation de l'université de Leipzig.
1409 : Fondation de l'université d'Aix en Provence
1425 : Fondation de l'université de Louvain par une bulle pontificale du pape Martin V.
1431 : Fondation de l'université de Poitiers par le pape Eugène IV et confirmée par lettres patentes par Charles VII de France.
1432 : Fondation de l'université de Caen par Henri VI d'Angleterre. Elle a été refondée en 1452 par Charles VII de France.
1434 : Fondation de l'université de Catane par Alphonse V d'Aragon.
1441 : Fondation de l'université de Bordeaux par une bulle pontificale du pape Eugène IV.
1460 : Fondation de l'Université de Nantes par une bulle pontificale du pape Pie II
1477 : Fondation de l'université d'Uppsala en Suède, la plus vieille et la plus renommée de Scandinavie.
1502 : Fondation de l'université de Wittenberg, où étudie puis enseigne Martin Luther avant de déclencher la réforme protestante.
1537 : Fondation de l'Université de Lausanne en Suisse.
1538 : Fondation de l'université de Strasbourg
1548 : Fondation de l'université de Reims
1559 : Fondation de l'université d'Évora (Portugal)
1562 : Fondation de l'université de Douai
1572 : Fondation de l'Université de Nancy
1579 : Fondation de l'université de Vilnius en Lituanie
1559 : Fondation de l'université de Genève en Suisse
1614 : Fondation de l'université de Groningue
1666 : Fondation de l'université de Lund en Suède.
1735 : Fondation de l'université de Rennes par transfert de la faculté de droit de l'université de Nantes
1809 : Fondation de l'université Humboldt de Berlin, à l'initiative du réformateur libéral de l'éducation, et linguiste, Wilhelm von Humboldt.
1834 : Fondation de l'Université libre de Bruxelles en Belgique.
1875 : fondation des universités catholiques à Paris, Angers, Lille, Lyon et Toulouse.
Amériques
Articles détaillés : Universités aux États-Unis, Universités au Pérou, Liste des universités du Canada et Liste des universités mexicaines.N.B. : Liste non exhaustive
1538 : Fondation de l'Université autonome de Santo Domingo ( République dominicaine)
1551 : Fondation de l'Université nationale de San Marcos ( Pérou)
1552 : Fondation de l'Université nationale autonome du Mexique ( Mexique)
1604 : Fondation de l'Université pontificale Javeriana ( Colombie)
1613 : Fondation de l'université de Cordoba ( Argentine)
1636 : Fondation de Harvard ( États-Unis)
1663 : Fondation de l'université Laval ( Canada, Québec)
1693 : Fondation du College of William and Mary ( États-Unis)
1701 : Fondation de l'université Yale ( États-Unis)
1746 : Fondation de l'université Princeton ( États-Unis)
1751 : Fondation de l'université de Pennsylvanie ( États-Unis)
1754 : Fondation de l'université Columbia ( États-Unis)
1764 : Fondation de l'université Brown ( États-Unis)
1769 : Fondation du Dartmouth College ( États-Unis)
1791 : Fondation de l'Universidad de Guadalajara ( Mexique)
1819 : Fondation de l'université de Virginie par Thomas Jefferson ( États-Unis)
1821 : Fondation de l'université McGill ( Canada, Québec)
1821 : Fondation de l'université de Buenos Aires ( Argentine)
1827 : Fondation de l'université de Toronto ( Canada)
1848 : Fondation de l'université d'Ottawa par la Oblats (Ontartio, Canada)
1867 : Fondation de l'université nationale de la Colombie ( Colombie)
1873 : Fondation de l'École Polytechnique de Montréal ( Canada, Québec) qui est actuellement un département ou plus exactement une école affiliée à l'Université de Montréal ( Canada, Québec) fondée en 1878
1963 : Fondation de l'université de Moncton ( Canada)
Afrique du Nord et Moyen-Orient
271 : La fondation de l'académie de Gundishapur marque la prise du flambeau par l'empire perse.
737 : Fondation de l'université de la Zitouna à Tunis, première université dans le monde musulman.
832 : Le calife Abbaside Haroun ar-Rachid fonde les maisons de la sagesse.
859 : Fondation de l'université Quaraouiyine à Fès, Maroc, première université dans le monde arabe et islamique.
970 : Fondation de l'université al-Azhar au Caire. Cette époque correspond à l'essor des sciences et techniques islamiques.
1974 : Fondation de l'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene à Alger.
Orient
-2257 à -2208 : Pendant la période Yu, les premières institutions sont fondées en Chine.
258 : Fondation de l'université de Nankin, une des institutions d'enseignement supérieur les plus vieilles du monde.
1895 : Fondation de l'université Peiyang (université de Tianjin) à Tianjin, la première université chinoise moderne.
Structures et statut des universités
Le mot université vient du latin Universitas magistrorum et scholarium qui désigne à l'origine la corporation des enseignants et des étudiants d'une même ville. Les universités sont aujourd'hui divisées en départements académiques, écoles ou facultés (appelés en France de nos jours Unités de Formation et de Recherche). Aux États-Unis certains établissements qui seraient classés, en France, sous l’appellation Grande école sont intégrés à des universités. Par exemple une école de commerce telle que la Harvard Business School est un département de l’université d’Harvard. Cela amène Jacques Mistral [3] à voir Harvard comme une fédération de grandes écoles (Harvard Law School, John F Kennedy School of Government, Harvard Medical School, Harvard School of Public Health, Graduate School of Design etc.). Une université peut être :
- soit publique, autrement dit contrôlée et financée par une collectivité publique, système largement pratiqué en France par exemple où l'enseignement supérieur reste essentiellement du domaine de l'État, celui-ci leur conférant une certaine autonomie. Paradoxalement l'État en France ne confie pas la formation de son personnel aux universités mais depuis le milieu du XVIIIe siècle aux grandes écoles administratives.
- soit privée. Ce fut sous cette forme que furent créées les premières universités. Le système reste très répandu dans certains pays, notamment aux États-Unis d'Amérique. Dans ce pays, de nombreuses universités appartiennent à des fondations, des associations ou des congrégations - on dit qu'elles sont "non profit" en ce sens que si elles ne sont pas la possession d'une collectivité locale ou d'un État, leur but n'est pourtant pas de faire du profit. Il peut aussi exister des universités cherchant à dégager des bénéfices.
Universités et croissance économique
Les universités, et plus globalement l’ensemble des établissements d'enseignement supérieur, sont de nos jours considérées par les économistes comme pouvant être des vecteurs de croissance économique (théorie de la croissance endogène). Des études récentes [réf. nécessaire] ont insisté, d'une part sur le fait que selon que le pays était proche ou loin de la « frontière technologique », les caractéristiques du système d'enseignement supérieur devaient évoluer et d'autre part, sur l'importance des relations entre les universités et leur environnement géographique (notion de pôle de compétitivité).
Approche de la frontière technologique et évolution des universités
Article détaillé : Frontière technologique.D’une étude de 2004, intitulée « Education et croissance économique », de Philippe Aghion et Elie Cohen il ressort que selon que le pays est loin ou proche de la « frontière technologique » c’est-à-dire, de nos jours, du niveau technologique des États-Unis, les exigences en matière de système éducatif varient. Dans le premier cas, le pays est en phase de rattrapage, comme l’a été la France après la Seconde Guerre mondiale. Ce qui compte alors c’est d'abord l’enseignement secondaire. Au contraire dès que l’on approche de la frontière technologique, l'enseignement supérieur, notamment les universités, devient beaucoup plus important. En effet, alors le pays n'est plus dans l'imitation mais dans la création, dans l'invention des produits et des services de demain. D'où l'intérêt pour les pays, tel que la France, qui se rapprochent de la frontière technologique d'avoir des universités de rang mondial davantage orientées vers la recherche et la créativité. Cela passe aussi parfois par des changements organisationnels destinés à rendre les universités plus réactives et plus proche des acteurs économiques. De nos jours le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) renforce ce trait.
Universités et pôle de compétence
Articles détaillés : Cluster (économie) et Pôle de compétence.Pour Christian Blanc[4] « l’économie repose sur l’échange de deux types de savoir : d’une part le savoir formalisé, codifié, écrit, c'est-à-dire l’information et d’autre part le savoir tacite, qui permet d’utiliser l’information, d’en juger la qualité de l’appliquer à un problème concret, ou connaissance. La connaissance est nécessaire à la création ». Or si l’information circule mondialement, la connaissance comme définie plus haut reste plus localisée. C’est l’idée qu’il y a derrière le terme américain de « cluster » que Michael Porter[5] a défini comme « un groupe d’entreprises et d’institutions partageant un même domaine de compétence, proches géographiquement, reliées entre elles et complémentaires ». Parmi les exemples célèbres de Cluster, il est possible de citer la Silicon Valley autour de l’université Stanford. Les universités jouent dans le cas des « clusters » appelés en France pôle de compétitivité un rôle clé car c’est sur elles que repose en très grande partie les capacités d’innovation. Pour Blanc [6] pour qu’un pôle de compétitivité soit efficace, il faut que les leviers de la compétitivité soient entre les mains des autorités qui gèrent les périmètres locaux, comme c’est le cas en Catalogne espagnole par exemple et que les universités aient elles-mêmes une autonomie forte qui les rendent capables d’« assumer des responsabilités importantes » [7]. Aussi, aujourd’hui dans les pays développés (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie, Espagne, …), comme d’ailleurs dans les autres (l’Inde autour de Bangalore, …) les relations entre les grandes écoles ou les universités, les centres de recherche et développement, et les entreprises tendent à être organisées dans des bassins d'emploi territoriaux, dans le cadre de pôles de compétence et de projets d'intelligence économique territoriale.
Les universités dans le monde
États-Unis
Articles détaillés : Universités aux États-Unis et Liste des universités américaines.Le système universitaire des États-Unis est de nos jours considéré comme de très bon niveau, voire comme le premier au monde, à tel point qu’il sert souvent de référence. L’étude de l'université de Shanghai de 2004 place 17 universités des États-Unis dans les 20 premières, Harvard figurant en première position[8].
Le système universitaire américain s’est beaucoup développé à la fin du XIXe siècle avec la création de nombreuses universités dont certaines sont aujourd’hui fort connues : université Yale (1701), université Stanford (1891)(Californie), université Johns-Hopkins (1876), université Cornell (1865), université de Chicago (1892), etc. Ces universités adopteront en partie le modèle allemand et allieront enseignement et recherche. Par ailleurs, il sera introduit rapidement des cursus qui en Europe, « en raison de préjugés hérités de la société précapitaliste, ne sont pas jugés dignes de l’université » [9]. C'est ainsi que la finance et le commerce seront enseignés dés 1881 avec la création de la Wharton School of Finance à l’université de Pennsylvanie. En France, de grandes écoles commerciales seront également fondées à cette époque (HEC créée en 1881) mais resteront hors du giron des universités. La force des exécutifs universitaires est un élément distinctif du système américain par rapport aux modèles germaniques et français[10].
Le système américain est très varié. À côté d’institutions privées sans but lucratif très prestigieuses comme Stanford ou Harvard on trouve des universités appartenant aux États dont certaines sont également renommées telle l'université de Berkeley.
Dans les universités publiques ou privées, les études de base (undergraduate) durent quatre ans et mènent au Bachelor Degree. Elles peuvent être suivies d’un Master’s Degree en un an ou d’un PhD en général en trois ans. À côté des universités on trouve des Community Colleges qui dispensent des formations en deux ans. Suite à quoi, l’étudiant peut soit arrêter les études soit entrer dans une université.
Si le terme college est en général réservé à l’enseignement court, des établissements comme Boston College ou Darmouth College bien que s’intitulant pour des raisons historiques college sont de vraies universités. La « Carnegie Basic Classification » [11] distingue les universités dotées de programmes doctoraux (Doctorate-granting Universities (I)) des collège et universités délivrant surtout des masters (Master’s Collegues (IIA)), des collèges allant jusqu'à la licence (Baccalaureate colleges (IIB)) et des collèges associés (Associate’s Colleges (III)).
L’inscription en université dépend des résultats obtenus au cours des trois dernières années de lycée et des scores obtenus à des tests : les SAT (Standardized Aptitude Tests) et les AP (Advanced Placements)[12]
Les universités états-uniennes les plus prestigieuses sont regroupées au sein de la "Ivy League".
Plus des trois quarts des étudiants américains vont dans des universités publiques.
Chine
Article détaillé : Liste des universités chinoises.Les futurs étudiants doivent passer un concours national d'entrée à l'université, le gaokao. En juin 2009, il y avait 6,3 millions de places en première année, tous établissements d’enseignement supérieur confondus[13]. Beaucoup de jeunes Chinois font leurs études à l'étranger, notamment aux États-Unis
Union européenne
Dans une étude de septembre 2007, l’institut Bruegel[14] a cherché à analyser les raisons du décrochage des principaux établissements d’enseignement supérieurs européens par rapport à leurs homologues des États-Unis. Deux faits ont été mis en exergue : un moindre investissement 1,3% du PIB contre 3,3% du PIB aux États-Unis ; une moindre autonomie des universités. Les auteurs insistent particulièrement sur ce point et montrent qu’aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, c’est un élément clé qui affecte positivement les apports financiers faits aux universités [15].
France
Articles détaillés : université en France et Loi relative aux libertés et responsabilités des universités.Les universités ont été supprimées par la Révolution. Sous l'Empire a été instaurée en 1808 une université impériale dont certaines caractéristiques perdurent : forte centralisation et découpage disciplinaire strict en facultés. Ces traits seront atténués d’abord en 1893 par la création d’universités par ville puis par la loi Faure de 1968. Malgré tout le découpage disciplinaire reste marqué et l’autonomie assez limitée [16] En 1875, dès le vote de la loi sur la liberté de l’enseignement supérieur sont créées cinq universités catholiques à Paris, Angers, Lille, Lyon et Toulouse. Ces cinq établissements constituent des centres universitaires importants à côté des universités publiques françaises. En 1938, les universités en France comptaient 60 000 étudiants, ce chiffre passe à 300 000 en 1968 à 1 515 000 à la rentrée 2001-2002 [17]. Au début des années 2000, environ 500 000 étudiants suivaient un cursus de lettres et de sciences humaines, 350 000 en droit et en sciences économiques, un peu plus de 200 000 en sciences et 140 000 dans le secteur de la santé [18]. La question de savoir pourquoi tant d’étudiants se dirigent vers des filières offrant peu de débouchés directs a intrigué les chercheurs. Pour Fave-Bonnet (1997), il s’agirait d’une position de repli plus subie que voulue, pour Alain Renaut au contraire, cela traduirait une demande de culture générale. Jacques Mistral [19] pour satisfaire cette demande plaide pour des Collèges universitaires où les étudiants pourraient « consolider les fruits de l’enseignement secondaire », « apprendre les langages et les codes de la vie en société », « satisfaire des curiosités variés » « approfondir progressivement une discipline » et amorcer ainsi leur spécialisation.
Dans leur rapport au CAE (Conseil d'Analyse Economique), Philippe Aghion et Elie Cohen estimaient que si les universités françaises et plus généralement l’enseignement supérieur en France étaient adaptés à une économie en phase de rattrapage, ils l’étaient beaucoup moins à une économie proche de la « frontière technologique ». Pour que les universités françaises puissent jouer pleinement leur rôle dans cette situation, il faudrait pour ces auteurs[20] revenir sur la double coupure fondatrice de l'enseignement supérieur et de la recherche en France à savoir : la dissociation de l'éducation et de la recherche d'une part, et le découpage entre formations sélectives et non sélectives d'autre part. En effet, une économie de la connaissance requiert d'une part une complémentarité accrue entre recherche appliquée, recherche fondamentale et enseignement doctoral et d'autre part que les dirigeants soient eux-mêmes formés à la recherche. Dans le cadre d'une économie proche de la frontière technologique, il est important d’investir dans le supérieur. En 2001, les États-Unis[21] avaient investi 2,3% de leur PIB (1,1% en investissements publics et 1,2% en investissement privés) dans ce domaine contre 1,1% en France (1% public, 0,1% privé). Dans leur rapport Philippe Aghion & Elie Cohen plaidaient pour une approche incrémentale c’est-à-dire pour une série de mesures de faibles ampleurs mais susceptibles de mettre les acteurs en mouvement et en capacité de s’approprier les réformes. À l'opposé, des économistes tels Jean-Hervé Lorenzi ou Michel Mougeot estiment que la démarche incrémentale ne serait pas à la hauteur des enjeux[22]. Jean Tirole[23] se prononce en faveur d'une autonomie des universités et d'un recours à une part de financement privé de façon à ce que les étudiants des universités françaises reçoivent un enseignement de qualité et que la France ait une recherche en ligne avec son potentiel.
Royaume-Uni
Article détaillé : universités au Royaume-Uni.Si les deux universités les plus connues sont aussi les plus anciennes Oxford et Cambridge, à la fin du dix neuvième siècle on assiste à la création de nombreux établissements : université de Manchester (1851), université d'Aberystwyth (1874) au Pays de Galles, London School of Economics (1895) etc.. En 1861 Oxford et Cambridge revaient 2 400 étudiants, ce chiffre est passé à 5 881 en 1901 pour dépasser 10 000 en 1931 [24]. Actuellement ces deux universités ensemble accueillent environ 35 000 étudiants. Les universités d'Oxford et de Cambridge élisaient chacune un député à la Chambre des communes jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. William Ewart Gladstone a été longtemps élu par l'université d'Oxford. C'est également lui qui au début des années 1850, procéda à une réforme de l'université en même temps qu'il fit beaucoup pour que les postes de la fonction publique anglaise soient pourvus par concours.
Dans les années 1920, le Balliol College à Oxford de façon à mieux former les personnes susceptibles d'entreprendre une carrière publique en leur donnant une capacité de réflexion à la fois forte et interdisciplinaire a établi un programme d'abord appelé "Grands Modernes" puis Philosophy Politics and Economy.
Voir aussi
Articles connexes
Listes d'universités
- En Europe
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- Irlande
- Italie
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- Royaume-Uni
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- Tchéquie
- En Afrique
- En Amérique
- En Asie
Classements d'universités
Article détaillé : Palmarès universitaire.Internationaux :
Nationaux :
- Canada : Classement de Maclean's
- France : Classement du Nouvel Observateur
Notes et références
- ↑ Fisch M. (ed.) 2004 (1951), Classic American Philosophers Fordham University Press, p.31
- ↑ Voir Attali, 1998, pp.46-55
- ↑ Jacques Mistral, 2007, Réformer l’université ? Encore un peu de volontarisme !, (Lire en ligne)
- ↑ Blanc, 2004, p.12
- ↑ Définition extraite de Blanc, 2004, p.13
- ↑ Blanc 2004, p. 20
- ↑ Blanc, 2004, p.40
- ↑ Classement académique des universités mondiales par l'université Jiao Tong de Shanghai [lire en ligne]
- ↑ Christophe Charle et Jacques Verger, 1994, pp.88-89
- ↑ Christophe Charle et Jacques Verger, 1994, p.89
- ↑ Basic Classification Technical Details, Carnegie Foundation for the Advancement of Teaching. Consulté le 20 mars 2007
- ↑ Pour plus de détails voir Attali, 1998, pp.55-56
- ↑ « Moins de candidats à l'université », dans Courrier international du 10-06-2009, [lire en ligne]
- ↑ Philippe Aghion, Mathias Dewatriapont, Caroline Hoxby, Andreu Mas-Colell, André Sapir, 2007, Why Reform Europe’s Uivesities, Breugel Lire en ligne
- ↑ Ibid, p.6
- ↑ Un texte de loi récent veut conférer une plus forte autonomie aux universités. Sur ce point on pourra lire le communiqué de la CPU (Lire en Ligne) Voir aussi l'article de Bernard Belloc dans telos (Lire en ligne)
- ↑ Renaut, 2002, p.24
- ↑ Renaut, 2002, p.24
- ↑ Réformer l’université ? Encore un peu de volontarisme !, ([1]) Lire en ligne
- ↑ Aghion& Cohen, 2004, pp.66 et 102
- ↑ Aghion& Cohen, 2004, p.33
- ↑ Aghion&Cohen, 2004, pp.130.et 134
- ↑ Pour en finire avec les tabous Le monde du 10/12/07 Lire en Ligne
- ↑ Christophe Charle et Jacques Verger, 199, p.98)
Voir aussi
Le concept d'université en ligne, libre et gratuite, sous forme de wiki est apparu durant l'année 2004 sous le nom de wikiversity (wikiversité).
Liens externes
Bibliographie
- Christophe Charle et Jacques Verger, Histoire des Universités, PUF, coll. Que sais-je ?, 1994 (ISBN 978-2130465300)
- Fave-Bonnet M-F, L'université : état des lieux, Sciences humaines n°70, mars 1997
- Jacques Attali, Pour une modèle européen d’enseignement supérieur, 1998 [lire en ligne]
- Judith Lazar, Les secrets de famille de l'université, éd. Les Empêcheurs de penser en rond, 2001 (ISBN 978-2846710169)
- Alain Renaut, Que faire des universités ?, Bayard, 2002 (ISBN 978-2227020191)
- Jean-Hervé Lorenzi, Jean-Jacques Payan, l'Université maltraitée, Plon, 2003 (ISBN 978-2259196680)
- Philippe Aghion et Elie Cohen, Education et croissance, 2004 [lire en ligne]
- Christian Blanc, Pour un écosystème de la croissance, 2004 [lire en ligne]
- Marco Pitzalis, Réformes et continuités dans l'université italienne" L'Harmattan, Paris, 2002
- Jacques Verger, L'essor des universités au XIIIe siècle, cerf, Paris, 1998
Numéros spéciaux de revues
- L’université, revue Futur Antérieur, n°43, avril 1998 [lire en ligne]
- Que faire pour l’Université ?, revue Mouvements, n°55/56, septembre-décembre 2008
- Portail de l’éducation
Catégorie : Université
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