Église Saint-Sulpice

Église Saint-Sulpice
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Église Saint-Sulpice
Image illustrative de l'article Église Saint-Sulpice
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattaché à Archidiocèse de Paris
Début de la construction 1646
Fin des travaux 1870
Protection  Classé MH (1915)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris VIe
Coordonnées 48° 51′ 03″ N 2° 20′ 03″ E / 48.850929, 2.33430248° 51′ 03″ Nord
       2° 20′ 03″ Est
/ 48.850929, 2.334302
  

Géolocalisation sur la carte : Paris

(Voir situation sur carte : Paris)
Église Saint-Sulpice

L'église Saint-Sulpice est une grande église de Paris, située dans le VIe arrondissement.

L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 20 mai 1915[1].
(M) Ce site est desservi par les stations de métro Saint-SulpiceSaint-Germain-des-PrésOdéon et Mabillon.

Sommaire

Histoire

Les églises précédentes

Ancienne église Saint-Sulpice (début XVIIe siècle)

Les historiens ont beaucoup de difficulté à se mettre d'accord sur l'ancienneté de la première église construite à l'emplacement actuel de l'église Saint-Sulpice. En 1724, les fouilles de l'église permirent de mettre au jour une pierre tombale du Xe siècle, prouvant par là même qu'une chapelle (dont dépendait un cimetière) existait à cet endroit depuis plusieurs siècles. Du XIIe au XIVe siècles, une nouvelle église fut bâtie à la place de l'ancienne chapelle ; elle fut agrandie d'une nef sous François Ier, et de trois chapelles en 1614. Cependant, avec l'agrandissement des bourgs de Saint-Germain et Saint-Germain-des-Prés, la nécessité de construire une église plus grande et plus digne de la population qui la fréquente s'impose : le bâtiment d'alors ne peut contenir que le douzième des paroissiens[2]. De plus, l'ancienne église menace de tomber en ruine. La proposition est résolue dans une assemblée, tenue le 16 mars 1643 sous la présidence du prince de Condé.

L'église actuelle

Jean-Jacques Olier, curé de Saint-Sulpice initiateur de la reconstruction de l'église

Les travaux d'agrandissement sont confiés en 1645 à l'architecte Christophe Gamard, voyer de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Gaston d'Orléans pose la première pierre en 1646. Mais ce bâtiment n'ayant pas été jugé suffisant, on en recommence un en 1655, dans les fondations duquel la reine Anne d'Autriche pose la première pierre[2]. Les projets de Gamard se révèlent irréalisables et il faut bientôt faire appel à Daniel Gittard et à Louis Le Vau. Le chœur est achevé et béni à la fin de 1673. Mais les travaux sont interrompus moins de deux ans plus tard faute de crédits. Ils ne reprennent qu'en 1718, sous la direction de Gilles-Marie Oppenord, qui édifie la nef et le transept.

La façade inachevée d'un style classique se dresse devant une église de style jésuite. C'est Servandoni qui remporte le concours de sa construction en 1732, mais son projet évolue avec le temps. Il envisageait d'inscrire l'église dans une vaste place à la romaine, semi-circulaire, dont il avait donné les plans en 1752. Un tel projet nécessitait l'acquisition de vastes terrains et la démolition de maisons existantes, aussi un seul immeuble fut construit en 1754, actuel no 6 place Saint-Sulpice, pour servir de modèle et de gabarit au reste de la place, mais les autres ne furent jamais réalisés. La rue qui part de l'autre côté de la place porte aujourd'hui le nom de l'architecte.

Église Saint-Sulpice vers 1800
L'église en travaux en 2008

En 1745, le curé Languet de Gergy, commanditaire des nouveaux travaux, commande à Edmé Bouchardon de nombreuses statues dont une Vierge en argent massif. Saint-Simon prétend que le curé s'était procuré le métal de cette statue en emportant discrètement les couverts, lorsqu'il dînait chez ses paroissiens. Le chroniqueur donnait à la statue le surnom de "Notre-Dame de la Vieille Vaisselle"[3].

L'architecte Mac Laurin est chargé en 1770 d'achever les deux clochers qui restèrent semblables quelques années. La tour Nord, quant à elle, a fait l'objet d'une restauration dirigée par Jean-François-Thérèse Chalgrin, qui l'habilla en 1777 de colonnes et de statues, permettant d'achever le clocher au riche programme iconographique et d'y placer l'un des plus grands beffrois de la capitale.

La construction a duré près de 130 ans. Elle est enfin achevée en 1870, mais en 1871 des obus prussiens endommagent la tour Nord.

De vastes travaux de restauration ont été entrepris à la fin du XXe siècle. La façade de l'église est à nouveau visible depuis 2011.

L'église Saint-Sulpice et l'histoire

Sous la Révolution, l'église devient le temple de la Raison, celui de la Victoire avec les théophilanthropes et sous le Directoire magasin de fourrage et salle de banquet. À cette époque, le physicien Claude Chappe y installe, sur chacune des tours, un télégraphe optique communiquant respectivement avec Fontenay-aux-Roses et Villejuif[4].

Plusieurs personnages historiques se sont mariés dans cette église, comme Camille et Lucile Desmoulins avec Robespierre parmi les témoins, ou y ont été inhumés. On trouve ainsi dans les caveaux de la crypte en sous-sol ou dans des monuments funéraires de nombreux ecclésiastiques, simples curés ou prélats, mais aussi des laïcs tels que Madame de La Fayette, la Champmeslé, Armande Béjart, le maréchal de Lowendal[4].

Description

Le bâtiment

Plan de l'église

L’église Saint-Sulpice, orientée dans le sens habituel Ouest-Est, est un édifice imposant de 120 mètres de longueur, 57 mètres de largeur, 30 mètres de hauteur sous la voûte centrale[5] ; c’est après Notre-Dame, la plus grande église de Paris.

Les péripéties et l’étalement de sa construction entre les plans initiaux de Daniel Gittard datés de 1660, la reprise des travaux par l’élève de Jules Hardouin-Mansart, Gilles-Marie Oppenord, en 1719 jusqu’à la dédicace solennelle de 1745 et l’élévation finale de la façade occidentale entre 1732 et 1870 expliquent un style disparate, mélange entre une architecture jésuite inspirée du Gesu de Rome et une architecture plus classique, appelé parfois, en partie pour cette raison, style sulpicien.

Le plan et les principes architecturaux initiaux de Saint-Sulpice s'inspirent en effet de certains édifices établis par les Jésuites dont la conception se voulait adaptée à la liturgie catholique réformée par le concile de Trente : "une église en croix latine, à nef unique, cantonnée de chapelles communicantes et transept peu saillant, voutée en berceau, fenêtres hautes, coupole à la croisée, façade à deux ordres superposés de largeur inégale couronnée d'un fronton"[6].

Ce modèle architectural a été introduit en France dès le début du XVIIe siècle sous de multiples variantes avec, notamment à Paris, l'église aujourd'hui disparue des Feuillants (1600-1608), celle des carmes déchaussés (1613-1620), l'église Saint-Paul-Saint-Louis (1627-1641), autrefois professe des jésuites, le noviciat détruit des jésuites (1634) ainsi que la chapelle de la Sorbonne (1634)[6]. On le retrouve également en partie dans l'église Saint-Roch plus tardive (1680-1730).

Extérieur

Façade principale (ouest)
Projet de façade de Servandoni (1732)

La façade occidentale, objet d’un concours en 1732 où de nombreux projets sont présentés, est construite sur des plans novateurs de Giovanni Servandoni, un ancien architecte de décors de théâtre ; en rupture avec le style du reste du bâtiment, ce projet de façade fortement inspiré de la Cathédrale Saint-Paul de Londres, se veut une réaction néo-classique à la tradition baroque (ou plutôt jésuite) illustrée par l’église Gesù de Rome. Il comprend deux vastes portiques à l’antique superposés - le rez-de-chaussée d’ordre dorique et le supérieur d’ordre ionique - unissant les bases des tours. Ces deux portiques, percés chacun de sept arcades, supportent un vaste fronton triangulaire et aux extrémités de cette façade s’élèvent deux tours d’environ 70 m, plus hautes que celles de Notre-Dame.

La façade actuelle (2011)
Église Saint-Sulpice (en haut et à droite) vers 1740 avec son fronton, et ses tours non terminées - Plan de Turgot

Toutefois, la façade actuelle diffère sensiblement de ce projet initial. Le grand fronton central détruit par la foudre n’est jamais reconstruit. Quant aux tours, dont Oudot de Maclaurin change le couronnement, elles sont critiquées puis reprises par Jean-François Chalgrin en 1777 qui achève la tour Nord en 1780-1781. L'autre, la tour Sud, est restée inachevée.

Saint-Sulpice a ainsi deux tours d'architectures différentes : la tour Sud de MacLaurin terminée par une partie octogonale à frontons curvilignes surmontée d'une partie circulaire et la tour Nord de Chalgrin composée d'une partie quadrangulaire à frontons triangulaires et d'une partie supérieure plus élevée également circulaire. Ces tours, toutes deux couronnées d'une balustrade au lieu du lanternon néo-Renaissance originel prévu par Servandoni, génèrent donc, contrairement au projet initial, une impression de dissymétrie accentuée par leur hauteur différente (respectivement 68 mètres et 73 mètres[4]).

Autres éléments extérieurs

Contrairement à la façade principale, celles des transepts obéissent au modèle jésuite de « façade à deux ordres superposés de largeur inégale couronnée d'un fronton ».

Intérieur

Chapelle de la Vierge
Vue générale

La chapelle de la Vierge se trouve sur l'axe longitudinal, à l'extrémité Est de l'édifice ; on y accède par le déambulatoire qui entoure le chœur. L'architecte Christophe Gamard est à l'origine de son plan elliptique. Louis Le Vau (1612-1670) en a construit les murs. Servandoni a contribué pour une part à sa décoration. Cette chapelle de style plus baroque comprend un autel dédié à la Vierge, surmonté d'une coupole rococo peinte[7] par Lemoyne en 1732 et entouré les peintures murales de chaque côté signées Carle van Loo[4].

Vierge à l'enfant écrasant le serpent de Jean-Baptiste Pigalle

La « Vierge à l'Enfant » figurant dans la niche est l'œuvre de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785). D'après Jacques Hillairet, cette statue a remplacé une statue en argent massif, surnommée Notre-Dame-de-la-Vieille-Vaisselle en souvenir des couverts d'argent dérobés par le curé, fondue à la Révolution[8]. Ce marbre présente la particularité de montrer la Vierge écrasant un serpent. La chapelle est éclairée par deux vitraux présentant le monogramme AM (Ave Maria).

Déambulatoire
Chœur

Le chœur de grandes dimensions a été bâti sur les plans de Daniel Gittard. Il comporte sept arcades dont les pieds-droits, ou piliers de section carrée, sont ornés de pilastres corinthiens revêtus de marbre.

Transept

Le transept a été construit en plusieurs étapes : le transept Nord avec son portail, par Christophe Gamard (?) entre 1660 et 1678, et le transept Sud, ainsi que le portail du même côté, par Gilles-Marie Oppenord entre 1719 et 1745.

Nef et collatéraux
Vue intérieure de l'église

Les nefs ont été réalisées par Gilles-Marie Oppenord, architecte du Régent, à partir de 1719.

La chapelle des fonts baptismaux

Aux deux extrémités du péristyle, au pied des deux grandes tours de l'église, deux chapelles circulaires ont reçu de Chalgrin un décor particulièrement soigné[9].

Celle du Nord est destinée aux baptêmes, qui sont donc célébrés à l'emplacement traditionnel (près de l'entée de l'église, du côté du Nord). Elle est ornée de sculptures de Boizot : un haut-relief du Baptême du Christ et quatre allégories de la Sagesse, la Grâce, la Force et l'Innocence.

Les grandes orgues

Orgue de Saint-Sulpice

Le grand orgue fut construit par François-Henri Clicquot entre 1776 et 1781 derrière un buffet très original de style Louis XVI dessiné par l'architecte Jean-François-Thérèse Chalgrin, avec des sculptures de Clodion (figures) et Duret (sculpture d'ornement)[10].

Le buffet d'orgue (et son décor) fait l'objet d'un classement au titre objet des monuments historiques depuis le 20 février 1905[11]. La partie instrumentale de l'orgue fait l'objet d'un classement au titre objet des monuments historiques depuis le 11 septembre 1978[12].

L'instrument fut restauré et notablement agrandi par Aristide Cavaillé-Coll en 1862. Il s'agit du plus grand instrument signé par Cavaillé-Coll.

Composition

5 claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes. Transmission mécanique des notes assistée par 7 machines Barker.

Grand-Chœur Grand-Orgue Positif Récit Expressif Solo Pédale

Salicional 8'
Octave 4'
Fourniture IV
Plein-Jeu IV
Cymbale IV
Cornet V
Clairon-Doublette 2
Bombarde 16
Basson 16
1re Trompette 8
2e Trompette 8
Basson 8
Clairon 4

Montre 16
Principal 16
Bourdon 16
Flûte Conique
Bourdon 8
Montre 8
Diapason 8
Flûte Harmonique 8
Flûte Traversière 8
Flûte à pavillon 8
Grosse Quinte 5 1/3
Prestant 4
Doublette 2

Laye de fonds
Violon-Basse 16
Quintaton 16
Salicional 8
Viole de Gambe 8
Unda Maris 8
Quintaton 8
Flûte traversière 8
Flûte douce 4
Flûte octaviante 4
Dulciane 4

Laye de combinaisons
Quinte 2 2/3
Doublette 2
Tierce 1 3/5
Larigot 1 1/3
Piccolo 1
Plein-Jeu III-IV rangs
Basson 16
Baryton 8
Trompette 8
Clairon 4

Laye de fonds
Quintaton 16
Diapason 8
Violoncelle 8
Voix Céleste 8
Bourdon 8
Prestant 4
Doublette 2
Fourniture IV rangs
Cymbale V rangs
Basson-Hautbois 8
Cromorne 8
Voix Humaine 8

Laye de combinaisons
Flûte harmonique 8
Flûte octaviante 4
Dulciane 4
Nasard 2 2/3
Octavin 2
Cornet V rangs
Bombarde 16
Trompette 8
Clairon 4

Laye de fonds
Bourdon 16
Flûte conique 16
Principal 8
Bourdon 8
Flûte harmonique 8
Violoncelle 8
Gambe 8
Kéraulophone 8
Prestant 4
Flûte octaviante 4
Trompette harmonique
(en chamade)
8

Laye de combinaisons
Octave 4
Grosse Quinte 5 1/3
Grosse Tierce 3 1/3
Quinte 2 2/3
Septième 2 2/7
Octavin 2
Cornet V rangs
Bombarde 16
Trompette 8
Clairon 4

Laye de fonds
Principal-Basse 32
Principal 16
Contrebasse 16
Soubasse 16
Violoncelle 8
Principal 8
Flûte 8
Flûte 4

Laye de combinaisons
Contre-Bombarde 32
Bombarde 16
Basson 16
Trompette 8
Ophicléide 8
Clairon 4


L'orgue de Saint-Sulpice compte parmi les plus grands instruments en France (102 jeux).

Des organistes prestigieux s'y sont succédé, notamment Charles-Marie Widor de 1870 à 1933 et Marcel Dupré, qui lui succéda de 1934 à 1971. Daniel Roth en est le titulaire depuis 1985.

De nombreux enregistrements sonores ont été réalisés sur cet instrument. On peut par ailleurs y assister à une audition tous les dimanches matins vers 11h30[13].

La méridienne de Saint-Sulpice

Méridienne de Saint-Sulpice, au sol et sur l'obélisque mural

Dans le bras Nord du transept, on observe la présence d'une méridienne couramment appelée gnomon, sous la forme d'un obélisque et d'un fil de laiton incrusté dans le monument et dans le sol de l'église, en direction du Sud. Il a été installé au XVIIIe siècle par les savants de l'Observatoire de Paris à la demande du curé du lieu, désireux de fixer précisément la date de l'équinoxe de mars, et par conséquent celle de Pâques. Tous les jours de l'année, quand le soleil est au méridien, ses rayons traversent une lentille située dans le vitrail du transept sud et viennent frapper la ligne de laiton, plus ou moins proche de l'obélisque suivant la période de l'année.

La chaire de Saint-Sulpice

La Chaire de l'église Saint-Sulpice

Elle fut exécutée en 1788 d'après les dessins de Charles de Wailly, et donnée par le duc d'Aiguillon du Plessis-Richelieu, arrière-petit-neveu du cardinal de Richelieu, ancien ministre de Louis XV et premier marguillier de la paroisse. Elle est faite de chêne et de marbre, et considérée comme un chef-d’œuvre d'ébénisterie et d'équilibre (elle repose, de fait, sur les seuls escaliers latéraux qui la soutiennent). En 1791, Monsieur de Pansemont (curé de la paroisse) déclara son refus de prêter le serment de la Constitution Civile du Clergé du haut de cette chaire, devant les gardes nationaux et ses fidèles. La chaire fut, par chance, conservée par les révolutionnaires qui la jugeaient « utile ». Ses dorures et ses peintures ont fait récemment l'objet d'une restauration très soignée (2010).

La chaire comporte de nombreux symboles sur les différentes parties qui la composent :

  • Deux statues en bois de tilleul doré (œuvre de Guesdon), celle de gauche tenant un calice (symbole de la foi) et celle de droite une ancre (symbole d'espérance).
  • Quatre bas reliefs en bronze dorés d'Edme Dumont, avec des animaux qui représentent les évangélistes : un lion (pour Saint Marc, dont l'Évangile commence par le ministère de Saint Jean le Baptiste dont la parole retentit comme le rugissement d'un lion dans le désert), un taureau (pour Saint Luc, dont l'Évangile commence par l'annonce d'un fils à Zacharie, sacrificateur au temple), un ange (ou un homme, pour Saint Matthieu dont l'Évangile commence par la généalogie humaine du Christ) et un aigle (qui fixe le Soleil comme Saint Jean fixe Dieu dans la personne humaine et divine du Christ).
  • Un abat-voix d'Edmne Dumont surmonté d'un groupe (une femme et des enfants) en bois doré représentant la charité, dont le dessous du ciel est orné d'une colombe dorée aux ailes étendues, symbole de l'Esprit Saint entouré de rayons lumineux.

Actuellement la chaire ne sert plus pour les prêches, les prédicateurs commentant les textes de la liturgie depuis le pupitre des lecteurs, près de l'autel.

Œuvres d'art

L'église Saint-Sulpice contient de nombreuses œuvres d'art, parmi lesquelles on trouve :

  • Deux conques offertes à François Ier par la République de Venise, montées en bénitiers avec des socles de Pigalle
  • Les statues du Christ appuyé sur la croix (1735), de la Vierge et de huit Apôtres par Edmé Bouchardon, placées autour du chœur
  • Les boiseries de style Louis XV de la sacristie des messes (1735)
  • Une statue de saint Jean-Baptiste, par Boizot (1743-1809)
  • Le tombeau de Jean-Baptiste Joseph Languet de Gergy (1753), abbé de l'abbaye de Bernay (Eure) et curé de la paroisse de Saint Sulpice, par Slodtz
  • Une statue de la Vierge par Jean-Baptiste Pigalle (c. 1777) dans la chapelle de la Vierge au fond de l'église
  • La fresque de l'Assomption par Lemoyne, coupole de la chapelle de la Vierge
  • Les fresques de Delacroix dans la Chapelle des Anges : Saint-Michel terrassant le Dragon, Héliodore chassé du temple et la Lutte de Jacob avec l'Ange
  • Deux fresques de Victor Mottez (1809-1897) : Saint Martin déchirant son manteau et Saint Martin ressuscitant le néophyte de Ligugé
  • Quatre fresques d'Émile Signol (1804-1892) sur chaque transept de l'église, dont deux signées "EM SIGNOL" et deux autres signées "EM SIGИOL"
  • Le décor de la chapelle de Saint-François-Xavier, peint en 1859 par Jacques-Émile Lafon qui reçoit à cette occasion la Croix de chevalier de la Légion d’honneur

Place Saint-Sulpice

Article détaillé : Place Saint-Sulpice.
La fontaine Saint-Sulpice

Plan d'origine

Le plan de Servandoni comprenait l'ouverture devant le portail de l'église d'une place monumentale de 120 mètres de large sur 208 de longueur, et la construction à élever devait avoir des façades symétriques ; on en peut voir le modèle dans l'encoignure Sud-Est de la place, entre la rue des Canettes et la rue Saint-Sulpice. On renonça finalement à cette exigence.

Place actuelle

Ce grand espace, prolongeant le parvis, date de 1754. Achevée en vertu d'un décret de 1811, elle est plantée d'arbres en 1838. Au centre, la fontaine Saint-Sulpice est érigée en 1847 par l'architecte Louis Visconti (17911853). Ses quatre côtés sont ornés de statues représentant des évêques prédicateurs de l'époque de Louis XIV : Bossuet, Fénelon, Fléchier et Massillon. Par un heureux jeu de mots, cette fontaine est connue dans le quartier comme la fontaine des quatre "point cardinaux", puisque les quatre évêques n'ont jamais obtenu cette distinction. Au fond de la place, faisant face à l'église, la modifier] Séminaire de Saint-Sulpice

Bâtiment de l'ex-séminaire de Saint-Sulpice, aujourd'hui « centre des finances publiques ».

Fondé en 1641 par Jean-Jacques Olier, curé de Saint-Sulpice, le séminaire, qui occupait une partie de l'actuelle place Saint-Sulpice et de ses environs, devint une congrégation, la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice (sulpiciens ou PSS). La confrérie fut supprimée en 1792 puis rétablie en 1802 dans un autre bâtiment du quartier. Godde construisit un nouveau séminaire pour les sulpiciens sur le côté sud de la place, qui revint aux services du Trésor public lors de la séparation de l'Église et de l'État en 1906[14]. Le séminaire de Saint-Sulpice existe aujourd'hui dans d'autres établissements tels que ceux d'Issy-les-Moulineaux et de Montréal.

Évocations littéraires

Sulpicien

  • Adjectif relatif aux prêtres de la Compagnie de Saint-Sulpice. On parle aussi de « style sulpicien » ou de « style saint-sulpicien » pour qualifier les « bondieuseries » telles que les statuettes de saints, au style quelque peu naïf et sans grand génie.

L'expression s'explique par le fait que le quartier Saint-Sulpice abritait traditionnellement de nombreux magasins de livres, d'images et d'objets religieux. On peut, aujourd'hui, apercevoir quelques boutiques encore existantes et proposant les articles d'un style en voie d'extinction (cf. La Procure).

Notes et références

  1. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00088510 » sur www.culture.gouv.fr.
  2. a et b Germain Brice, Description de la ville de Paris, 1718.
  3. Andrée Jacob et Jean-Marc Léri, Vie et histoire du 6e arrondissement de Paris, Editions Hervas, 1986, page 47.
  4. a, b, c et d Jacques Hillairet - Dictionnaire historique des rues de Paris - T.2, p.486
  5. On trouve parfois d'autres chiffres légèrement différents ; Jacques Hillairet indique par exemple, 110 m de long, 56 de large et 33 de haut (Jacques Hillairet - Dictionnaire historique des rues de Paris - T.2, p.486)
  6. a et b Claude Mignot, Daniel Rabreau (dir.) - Temps modernes XVe-XVIIIe siècles - Histoire de l'Art Flammarion - Paris 2005, 2007 - (ISBN 2080116029) , broché - p. 380
  7. Jacques Hillairet précise que cette fresque endommagée par l'incendie qui détruisit en 1762 la foire Saint-Germain, fut restaurée par Callet (Jacques Hillairet - Dictionnaire historique des rues de Paris - T.2, p.486).
  8. Jacques Hillairet - Dictionnaire historique des rues de Paris - T.2, p.486.
  9. "Saint-Sulpice" (plaquette de 48 pages illustrées sans date ni nom d'auteur, vendue à la sacristie de l'église), p. 31.
  10. Notice no PM75001821, sur la base Palissy, ministère de la Culture.
  11. Ministère de la Culture, base Palissy, « Notice no PM75001821 » sur www.culture.gouv.fr.
  12. Ministère de la Culture, base Palissy, « Notice no PM75001873 » sur www.culture.gouv.fr.
  13. 2010 Concerts Spirituels à Saint-Sulpice
  14. Voir Jacques Hillairet, Connaissance du Vieux Paris, art. place Saint-Sulpice.
  15. Anne-Marie Meininger et Pierre Citron, Index des personnages fictifs de la Comédie humaine, Paris, La Pléiade, 1991, t. XII, p. 1271-1272(ISBN 2070108775)

Voir aussi

Bibliographie

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