- Marguillier
-
Le marguillier (du latin matricularis, « qui tient un registre ») avait, dans chaque paroisse, la charge du registre des personnes qui recevaient les aumônes de l'Église. Il servait d'aide au sacristain, nommait et révoquait les chantres, les bedeaux... Ce n'est pas une profession mais une charge.
Un marguillier est un laïc, membre du conseil de fabrique, chargé de l'administration des biens de la paroisse (terres, locations de terres, écoles, rentes et impôts), de veiller à l'entretien des locaux, de tenir le registre de la paroisse et de préparer les affaires qui doivent être portées au conseil. Les membres de ce conseil sont au nombre de trois : un président, un trésorier, un secrétaire.
Chaque année, le conseil de fabrique procédait à l'élection de deux d'entre eux. Le plus ancien était sortant et ne pouvait se représenter.
Dans le dictionnaire de Trévoux, tome 2, on relève cette explication : la fabrique « est gouvernée par des laïcs qu'on nomme marguilliers à Paris, fabriciens dans quelques provinces ou procureurs fabriciens, et à la campagne, gagers ». Dans certaines provinces, du moins il semblerait que ce soit le cas en Lorraine, la fonction était assurée dans la paroisse par un CHASTOLLIER, élu par les chefs des familles de la paroisse comme en témoigne le registre paroissial de la commune de Gye: « L'an mil sept cent trente deux le vingt unième jour du mois de décembre Jean Mangeot a esté élu à la pluralité des voyes pour exercer la charge de « chastelier » en présence de tous les chefs des familles ».
Langue française
Le mot marguillier fait partie des pièges orthographiques de la célèbre dictée de Mérimée ; la prononciation est « marguihier » si bien que le Rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques préconise d'écrire marguiller[1].
Citation
Jacquou le croquant roman d’Eugène Le Roy http://fr.wikisource.org/wiki/Jacquou_le_Croquant/V
En tête, comme de bon juste, le marguillier portant la croix, petit homme brun, qui avait l’air pas mal farceur, et se réjouissait d’avance, ça se voyait dans ses yeux pétillants, de ce que cette journée allait lui rapporter. ... Page 207
Et en effet, aussitôt que les autres furent partis, le curé d’Aubas, un livre à la main, assisté du marguillier qui tenait une soupière d’étain, fut entouré par une foule de gens qui demandaient l’évangile. Le curé avait bien dit : « donner », mais c’était une façon de parler, car on les payait. Lorsqu’on avait remis les sous au marguillier, qui les jetait dans la soupière, il disait : - C’est à celui-là. Page 212.
Notes et références
- § III.11 Le texte sur Wikisource
Victor HUGO Les Misérables - Troisième partie - Marius - Livre troisième - Le grand-père et le petit-fils - chapitre VI. Ce que c'est que d'avoir rencontré un marguillier.
Wikimedia Foundation. 2010.