- Plan de Turgot
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Le « plan de Turgot » est un plan de la ville de Paris, réalisé en 1734-1736 à l'instigation du prévôt des marchands, Michel-Étienne Turgot, par Louis Bretez. Techniquement il représente Paris en « perspective cavalière » axonométrique (perspective isométrique) à l'échelle 1/400 environ ce qui entraîne une taille respectable de 2,49 m × 3,18 m.
Sommaire
Contexte
En 1734, Michel-Étienne Turgot, alors à la tête de la municipalité parisienne (en tant que prévôt des marchands), décide de promouvoir l'image de Paris auprès des élites (parisiennes, provinciales et étrangères) en faisant réaliser un nouveau plan de Paris. Il confie à Louis Bretez, membre de l'Académie de Peinture et de Sculpture et professeur de perspective, le soin de lever et de dessiner le plan de Paris et de ses faubourgs.
Par contrat, il lui est demandé une observation de grande précision et une reproduction très fidèle, il dispose même d'un mandat de visite l'autorisant à entrer dans les hôtels, les maisons et les jardins. Bretez y travaille pendant deux ans (1734-1736)[1].
Description
Le plan réalisé à l'échelle 1/400 environ est de grandes dimensions (2,49 m × 3,18 m). Au XVIIIe siècle, la tendance était à l'abandon des portraits de villes, hérités de la Renaissance au profit de plan géométral, plus technique et plus mathématique. Cependant, Bretez crée un plan en complet désaccord avec cette tendance séculaire, en optant pour le système de la perspective cavalière axonométrique, sans point de vue, ni point de distance : deux immeubles de même dimension sont représentés par deux dessins de même taille, que ces immeubles soient proches ou éloignés [2]. On parlerait aujourd'hui de perspective isométrique.
Le plan est orienté en direction du sud-est. Il couvre approximativement nos actuels onze premiers arrondissements.
Gravure du plan
En 1736, Claude Lucas, graveur de l'Académie des Sciences est chargé de graver à l'eau-forte et au burin les 21 planches du plan. Le plan ne parut qu'en 1739, les estampes reliées en volumes préparés à la vente étaient tantôt offerts au Roi et aux princes, tantôt aux membres de l'Académie française et aux membres de la Municipalité, tantôt aux représentations françaises à l'étranger. Les 21 cuivres gravés du plan sont conservés par la Chalcographie du Louvre, où ils servent à l'impression de nouveaux tirages suivant les mêmes techniques qu'il y a deux siècles[1]. Le dernier fac-similé complet vit le jour au moment de l'exposition "Le Paris des Lumières" organisée à l'Hôtel de Rohan, Musée de l'histoire de France, site parisien des Archives nationales du 12 octobre 2005 au 9 janvier 2006. Le département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France et la Bibliothèque historique de la ville de Paris conservent un grand nombre d'originaux en feuilles, sous reliure ou bien encore montés sur toile.
Annexes
Bibliographie
- Jean Boutier, Les plans de Paris des origines (1493) à la fin du XVIIIe siècle, Paris, BNF, 2002, p. 252-256 (dont une liste des éditions conservées dans les bibliothèques publiques)
- Le Paris des Lumières d’après le plan de Turgot (1734-1739), avec Alfred Fierro et Jean-Yves Sarazin, Paris, Réunion des musées nationaux, 2005, 144 p. (ISBN 2711849856)
- Jean-Yves Sarazin, Villes de France cartes, plans et vues, Paris, Assouline, 2007, 205 p. (ISBN 2759401405)
- Le plan de Paris dit de Turgot, Edition 2005, fac-similé, Paris, RMN-Chapitre.com, accompagné d’une notice de 16 p. cosignée Jean-Yves Sarazin et Laure Beaumont-Maillet.
Notes et références
Liens internes
Liens externes
Catégories :- Géographie de Paris
- XVIIIe siècle
- Plan de Paris
- Document conservé à la Bibliothèque nationale de France
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