- Larigot
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Le Larigot est un jeu d'orgue appartenant à la famille des mutations. Il est spécifique de l'orgue français et fait partie de la nomenclature standardisée par Dom Bedos. Traditionnellement, il prend place au Positif. Sa hauteur est toujours de 1⅓ pied. On le rencontrait autrefois avec la graphie « Arigot » ou « L'Arigot ».
Il donne l'octave supérieure du nasard, c'est-à-dire la sixième harmonique de la fondamentale ; par exemple pour un do1 joué, il fait entendre le sol 3. C'est pourquoi on l'appelle parfois Petit Nasard.
Les tuyaux constituant le jeu de Larigot appartiennent à la famille des flûtes (taille large)[1]. Bien qu'il soit l'un des jeux les plus aigus de l'orgue, il n'est ni perçant, ni agressif.
Sommaire
Étymologie
L'histoire assez obscure de ce nom se confond avec celle de l'expression « à tire-larigot ». Le nom comme l'expression sont attestés au XVe. Il s'agit d'une sorte de flûte, un petit flageolet dont la forme primitive du nom est arigot ou harigot ; l'arigot a donné larigot par agglutination de l'article. On ne sait d'où vient ce mot ; on a soupçonné sans preuve le latin arinca, qui désigne une espèce de blé ; de sorte que l'arigot serait primitivement un chalumeau (l'instrument de musique), en latin fistula. On a soupçonné aussi le latin aliquot sans plus de certitude. Quant à tire-larigot, on n'y peut voir qu'une expression populaire imagée représentant quelqu'un qui boit sans s'arrêter avec la même posture que quelqu'un qui jouerait de la flûte. On trouve d'ailleurs l'expression flûter qui signifie la même chose, boire.
Il existe d'autres explications sur l'origine de cette expression :
- viendrait de "tire l'aligot", une spécialité culinaire à base de tomme qui, par sa texture, permet d'être amplement étirée.
- du nom de la Rigault, une cloche de la cathédrale de Rouen, très dure à se mettre en branle, et dont les sonneurs buvaient souvent, et beaucoup, pour se donner des forces, d'où l'expression boire à tire la Rigault (d'ailleurs est aussi connue l'expression boire comme un sonneur)[2] . Une variante : un prélat aimant l'entendre payait grassement les sonneurs de cette cloche qui dépensaient alors l'argent gagné en buvant[3].
Mais pour en revenir au Quillet, celui-ci, à la lettre L et à Larigot, précise : boire à tire-larigot, boire à la façon de l'artilleur qui "tire la Rigaud", pièce d'artillerie, ou du sonneur qui "tire la Rigaude", grosse cloche de Rouen. Ces explications sont fantaisistes. Le Quillet maintient donc, quelque peu, le mystère malgré ses affirmations précédentes reprises aux explications liées au verbe boire à la lettre B.
Utilisation
Le Larigot entre dans la composition du jeu de tierce du Positif à six rangs : Bourdon 8, Flûte 4, Nasard, Quarte de nasard, Tierce et Larigot. Par accouplement, il se mélange aussi au grand jeu de tierce du Grand Orgue.
Occurrences
Presque aussi répandu que le Nasard, le Larigot se rencontre sur la plupart des instruments, qu'ils soient anciens ou modernes. Seuls les orgues romantiques ou les orgues symphoniques de taille modeste peuvent ne pas en avoir. On estime à au moins 30 000, les orgues dans le monde possédant un larigot[réf. nécessaire].
- Larigot 1⅓' : Positif, Basilique Ste-Marie-Madeleine, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Var (Isnard, 1772)
- Larigot 1⅓' : Positif de dos, Collégiale Sainte-Croix de Bordeaux, (Dom Bedos, 1780)
- Larigot 1⅓' : Grand Chœur, Grandes Orgues de Notre-Dame de Paris (Cavaillé, Boisseau, 1972)
- Larigot 1⅓' : Positif dorsal, Cathédrale d'Évreux (orgue Quoirin-Decaris 2006)
Articles connexes
- Famille des jeux d'orgue donnant la quinte :
Notes
- quinte ou superquinte. Si ce jeu était constitué avec des tuyaux de principaux, ce ne serait plus un larigot mais une
- Source : Dictionnaire encyclopédique Quillet, édition de 1938.
- Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française, de P.M Quitard, paris 1843.
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