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Tachkent
Tachkent, ou parfois Tashkent (Toshkent ou Тошкент en ouzbek, Ташкент en russe), est une métropole d'Asie centrale, capitale de l'Ouzbékistan. Située à l'est du pays, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière kazakh, elle compte aujourd'hui plus de 2,7 millions d'habitants (2007). Administrativement, elle est à la fois une ville (Toshkent Shahri) et la capitale de la province de Tachkent (Toshkent Viloyati).
Son nom signifie "citadelle de pierre" (taš : pierre en turc + kand, kent : ville, un mot centre-asiatique). Elle a aussi porté, dans le passé, les noms de Tchatch, Chach (Shash) et Binkent. Les deux premiers sont apparentés au mot taš qui signifie pierre, le deuxième est aussi à l'origine des mots chéchia et chèche.
Les sources ne concordent pas à propos de l'âge de la ville car les preuves historiques sont rares. Selon les autorités ouzbèkes, Tachkent aurait 2 200 ans d'histoire en 2009, tandis qu'en 1983, les autorités soviétiques avaient célébré les 2 000 ans de la ville.
Tachkent est située à UTC/GMT.
. Le temps local à Tachkent est +5 heures par rapport àSommaire
Climat
Le climat de Tachkent est continental, avec un hiver relativement doux (sauf quelques courtes périodes de froid au-dessous du zéro), habituellement peu neigeux et un été aride avec des pics de chaleur dépassant les 40 °C (période dite de chilla entre fin juillet et début août).
- Température record la plus froide: -29.5 °C (décembre 1930)
- Température record la plus chaude: 44.6 °C (juillet 1997)
- Nombre moyen de jours avec de la neige dans l'année: 29
- Nombre moyen de jours de pluie dans l'année: 84
- Nombre moyen de jours avec de l'orage dans l'année: 14
- Nombre moyen de jours avec du brouillard dans l'année: 26
Relevé météorologique de Tachkent mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année Température minimale moyenne (°C) -3,2 -1,6 3,7 10,0 13,2 17,6 19,2 17,2 12,5 7,5 3,4 -0,2 8,3 Température moyenne (°C) 0,9 2,5 8,3 15,7 20,2 25,7 27,8 25,7 20,3 13,6 8,1 3,7 14,4 Température maximale moyenne (°C) 6,1 8,2 14,2 22,0 27,0 33,1 35,8 34,4 29,3 21,7 14,5 8,9 21,3 Précipitations (mm) 58 57 65 61 41 11 3 2 6 29 41 54 428 Source : Le climat à Tachkent (en ° C et mm, moyennes mensuelles)Pogoda.ru.netHistoire
Le bercail et donc l'âge exact de ce qu'on appelle actuellement Tachkent suscite les controverses. En effet, Tachkent (dans sa limite actuelle) ne dispose pas d'un seul et unique noyau historique, mais de plusieurs sites archéologiques disparates.
Le plus ancien des sites antiques connus dans cette région est Kanka qui se trouve à l'extérieur de la ville actuelle dans le district d'Akkourgan de la province de Tachkent. Il fut fondé vers le IIIe siècle av. J.-C. Avant d'entreprendre la campagne de l'Inde en 326 av. J.-C., Alexandre le Grand quitte son quartier général à Maracanda (Samarcande) pour conquérir la citadelle à la place de l'actuelle Tachkent, au sud de laquelle, sur Jaxartes (Syr-Daria), il ordonna la construction d'une ville-comptoir et forteresse qu'il nommerait Alexandrie Eskhaté (extrême), l'actuelle Khodjent au Tadjikistan.
Les chroniques chinoises du IIe siècle av. J.-C. citent un autre site situé dans la limite de la ville actuelle, Yuni, faisant partie du pays de Kangju.
Longtemps considéré comme un véritable berceau de Tachkent, la ville-état de Tchatch (aussi appelée Chach-tépa), composée de plusieurs sites fut établie au Ier siècle. Elle devient rapidement une grande oasis prospère dont le roi sassanide perse Shapur Ier fait mention dans ses écrits en 262. Pendant longtemps, cette ville, située sur les bords de la rivière Tchirtchik, affluent du Syr-Daria, près de la chaîne montagnarde de Tian Shan, fut une étape importante sur la Route de la soie, pour les voyageurs faisant du commerce entre la Chine et l'Europe, le point de départ des caravanes allant vers la vallée de Ferghana, Kashgar et ensuite vers l'Empire du Milieu avant d'être anéanti au début du VIIIe siècle par les invasions arabes. Les vestiges de Madina Tchatcha (capitale de Tchatch) subsistent encore sous la colline Ming o'rik (Mingouriouk dans sa forme russifiée), dont le nom signifie «Mille abricotiers».
Les conquérants, les périodes de prospérité et de déclin se succédèrent ici : Tchatch joua le rôle d'une petite ville provinciale, comme celui d'une forte capitale. Plusieurs siècles durant, cette ville attise les convoitises et subit la dominance de divers conquérants : des chahs perses, en passant par les hordes des Huns et des Yuezhi.
Point d'attache important du commerce et d'artisanat sur les itinéraires de caravanes, l'actuelle Tachkent fut aussi le pôle principal de la religion de zoroastrisme jusqu'à ce que la conquête arabe, suite à la Bataille de Talas au début du VIIIe siècle, y importât l'islam.
Le célèbre pèlerin chinois Xuanzang passa vers 631 par Tachkent et Samarcande lors de son voyage en Inde à la recherche de manuscrits sacrés bouddhiques.
À partir de cette époque, la destruction de Tchatch par les troupes du général arabe Qutayba ibn Muslim vers 715 force Tachkent à se rebâtir plus au nord, à l'actuel emplacement des quartiers Khadra, Eski-Djuva et Tchorsu, sous le nom de Binkent. Elle se retrouva à son tour dans les possessions de divers khalifats musulmans avant de tomber aux mains des Mongols au début du XIIIe siècle qui l'ont complètement détruite en 1219. Plus tard, elle renaît sous le règne des Timourides (XVe siècle) et des Chaïbanides qui leur ont succédé à partir de 1507, pour mener ensuite assez longtemps une existence indépendante, entre autres sous le règne de Bâbur, avant d'être annexée, à son tour, par le khanat de Kokand en 1809.
En 1867, après une conquête fulgurante des troupes russes menées par le général Mikhaïl Tcherniaïev (1865), Tachkent devint le siège du gouvernement général de ce qui fut formé en tant que Turkestan russe. La ville voit ensuite l'arrivée massive mais pacifique d'immigrants russes, attirés par le climat clément de cette contrée orientale nouvellement conquise. Tachkent est alors divisée en ville nouvelle (russe), verte et européenne, et vieille ville (autochtone), traditionnelle et poussiéreuse. À la limite de la nouvelle et de la vieille Ville, de part et d'autre du vieux canal d'Ankhor, s'est constitué le centre moderne de Tachkent, bordé par des bâtiments administratifs et des édifices publics. En 1901, le tramway de Tachkent effectue son premier parcours au centre-ville.
En 1924, la ville persophone de Samarcande devint la capitale de la République socialiste soviétique d’Ouzbékistan, et le resta jusqu'en 1930, date à laquelle Tachkent fut à nouveau désignée capitale d'Ouzbékistan.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Tachkent a accueilli plusieurs centaines de milliers de familles soviétiques fuyant l'invasion hitlérienne à l'ouest, dont de multiples orphelins de guerre, ce qui accéléra la russification de la ville. Une partie des industries lourdes de la partie européenne de l'URSS y a également été évacuée (ces usines sont restées en Ouzbékistan après la guerre, contribuant à l'industrialisation de la république). La célèbre poétesse russe Anna Akhmatova, fuyant tant les Allemands que Staline, se réfugia dans la capitale ouzbèke de 1941 à 1945.
L'immigration de tous les coins de l'URSS créa un élan pour le science et la culture. En 1943, ouvre l'Académie des sciences de la RSS d'Ouzbékistan, suivent les 23 instituts de recherche. Quelques studios de cinéma soviétiques y ont été évacués pendant la guerre. Après la guerre, la ville a également connu un essor architectural considérable (théâtre Navoï, théâtre Moukimi, etc.).
Le 4 janvier 1966 fut organisée à Tachkent la Conférence indo-pakistanaise, qui aboutit au rétablissement des relations diplomatiques entre ces deux pays. Le premier ministre indien Lâl Bahâdur Shâstrî meurt à Tachkent d'une crise cardiaque un jour après la signature de l'accord historique avec le président pakistanais Muhammad Ayub Khan le 10 janvier 1966.
Tachkent et sa région furent sévèrement frappées par un tremblement de terre le 26 avril 1966, après lequel un vaste programme de reconstruction fut lancé grâce notamment à la participation de toutes les républiques soviétiques. Reconstruite, la ville a acquis un aspect architectural moderne et original, avec des parcs, grandes places et larges avenues boisées. La ville ne connaissant presque pas de précipitations entre les mois de juin et septembre, un réseau de mini-fontaines et de mini-canaux d'irrigation (oryqs ou aryks) fut installé à travers tout Tachkent pour arroser les gazons et les arbres, massivement plantés dans les nouveaux quartiers comme, par exemple, Tchilanzar. Après le tremblement de terre de 1966 Tachkent a pris l'aspect d'une ville moderne à l'urbanisme typiquement soviétique (larges avenues boisées, quartiers constitués en blocs d'habitations, etc.).
Après 1966, la capitale ouzbèke a connu une expansion considérable (sa superficie a presque doublé par rapport à 1946), devenant la ville la plus peuplée d'Asie centrale, dépassant de loin sa rivale, la ville d'Alma-Ata, ancienne capitale du Kazakhstan. Tachkent est désormais une métropole industrielle moderne (machinerie agricole, aéronautique, textile, etc.) et culturelle ouzbèke, qui abrite quelques universités, plusieurs dizaines de facultés et de nombreux théâtres et musées. Dans les années 1960-1980 Tachkent accueillit un prestigieux Festival international de films d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.
Le 16 février 1999, Tachkent subit six explosions, dont une devant le Parlement, peu avant l’arrivée du président Islom Karimov. Les bombes font 16 morts et 130 blessés, et ont sérieusement ravagé certains immeubles gouvernementaux et le siège social de la Banque nationale. Les autorités croient à un attentat contre le président et accusent la mouvance islamique. En 2004, deux autres actes terroristes attribués au mouvement islamiste Hizb ut-Tahrir ont eu lieu à Tachkent : fin mars une explosion visant les forces de l’ordre s'est produite sur le bazar de Tchorsu, et fin juillet, des attentats suicides ont été perpétrés simultanément contre les ambassades des États-Unis et d’Israël. Depuis, la police (militsia) est omniprésente : les contrôles ont été renforcés dans les endroits populaires et à la sortie de l'agglomération. Néanmoins, le climat politique est revenu à la normale et les élections législatives (26 décembre 2004 et 9 janvier 2005) se sont déroulées dans le calme et sans incident.
Depuis 2000, un réseau de voies rapides et d'échangeurs routiers a été créé à travers toute Tachkent afin de désengorger le trafic automobile en constante augmentation, et d'accélérer l'accès aux quartiers périphériques. Plusieurs endroits de la ville ont connu d'importantes transformations (construction de routes, de parcs ou de nouveaux immeubles), souvent accompagnées par une destruction de quartiers entiers ou d'immeubles historiques.
Lieux d'intérêt, architecture et urbanisme
La ville de Tachkent est très célèbre pour ses superbes marchés couverts, les 'bazars' (bozorlari en ouzbek) : ce sont les endroits les plus pittoresques et vivants de la ville, dont les plus connus sont Oloy (Alaïski), Chorsu, Farhod (Farkhadski), etc., avec les étalages abondants de grenades, de raisins, de fruits secs, d'épices parfumées, de pommes et de poires, de tomates géantes ou de kakis, un vrai régal pour le visiteur.
La capitale ouzbèke est l'une des villes très verdoyante, une véritable oasis fortement aérée, et située entre les montagnes de Tchimgan et les vallées irriguées du Tchirtchik et du Syr-Daria. Tachkent est au cœur d'une vaste région agricole : la ville est entourée de plantations de coton, de jardins fruitiers et de vignobles.
Constructions pré-soviétiques
(Note : les noms des lieux historiques tachkentois ci-dessous mentionnés sont francisés phonétiquement et diffèrent de leur graphie ouzbèke latine)
De l'architecture tachkentoise d'avant le XVIe siècle, quand Tachkent est devenue la capitale des Chaïbanides, ne subsistent, de nos jours, que de rarissimes vestiges, tels que ceux de la chilla-khana (refuge de la chaleur et salon du thé) auprès du mausolée de Zaïnoudin-Bobo.
Le quartier d'Oq-Tepa (Aktépé), dans l'arrondissement de Tchilanzar (sud-ouest de Tachkent), recèle un site archéologique près de la rivière de Boz-sou. Le site est composé d'un kourgane de 15 m de hauteur, lié au culte des panthéistes, et les vestiges d'un château fort carré avec 4 tourelles datant du IVe siècle. Le site possède également des ajouts à usage religieux datant du Ve au VIIIe siècle. Tout porte à croire qu'Oq-Tepa fut un carrefour commercial majeur de la ville (madina) de Tchatch.
Vers la fin du XVIe siècle voient le jour la madrasa (école coranique) Barak-Khan et la mosquée au sein du centre Khazrat Imam (Hast Imom) (aussi connu sous le nom Teliachaïakh), dont la construction débuta au Xe siècle. La dernière garde les fragments du plus ancien exemplaire du Coran au monde, celui du troisième calife Uthman. Ce vieux livre est de 353 pages a été conservé dans les trésors des califes d’Arabie (à Médine, Damas, Bagdad). Tamerlan (Amir Timour) le rapporta au retour de sa conquête de la Mésopotamie. Sous la Russie tsariste, le Coran a été envoyé à Saint Pétersbourg et déposé à la bibliothèque publique impériale. Après le Révolution de 1917, les musulmans de Kazan l’emportent dans la ville Oufa, puis à Tachkent.
Ce célèbre centre religieux, récemment restauré, recèle également la sépulture d'Abou Bakr Moukhammad Kaffal Chachi (Abu Shashi), docteur de l'islam, philosophe et poète qui vécut de 904 à 979. Le mausolée d'Abou Bakr Moukhammed Kaffal Chachi a été bâti en 1541 au-dessus de la tombe d'Abou Chachi qui était l'un des premiers prophètes islamiques locaux, mort en 976. Le grand tombeau a souffert des tremblements de terre mais des éléments de sa décoration demeurent toujours intacts. La madrasa a été partiellement reconstruite dans les années 1900 et totalement restaurée en 2008.
Dans la même époque fut érigé la madrasa Koukeldach, située à l'entrée de la vieille ville. Cette dernière fut construite très traditionnellement : n'importe quelle madrasa dans les pays musulmans a habituellement un aspect similaire. La façade du bâtiment est décorée de majolique et les inscriptions islamiques ornent la voûte de l'une des entrées (peshtak) de madrasa. Les fenêtres sont faites avec des treillis traditionnels (pandjara) protégeant les pièces du soleil ardent d'été. La cour intérieure boisée de la madrasa se termine avec un plus grand bâtiment, surmonté d'un dôme - darskhona (une salle pour les cours). Les pièces réparties autour de la cour, les hudjrs, servent d'habitation aux étudiants, et les leçons s'effectuent, en règle générale, en plein air dans une cour de la madrasa, ce que le climat local permet pendant une grande partie de l'année.
Seulement trois mois après la conquête russe, en octobre 1865, les troupes d'Alexandre II érigent dans la ville la Forteresse de Tachkent, une fortification unique en Asie Centrale. La construction, faite sous forme de citadelle disposa de six bastions et de trois portes. Bien fortifiée, dominant stratégiquement la « vieille ville » et protégeant celle dite « nouvelle » (russe), la forteresse de Tachkent fut une importante place forte de l'armée russe dans la région. Mais c'est plutôt les insurrections des soldats russes que les officiers de la forteresse ont dû affronter, en 1905 et en 1917 (lors de la Révolution russe), ainsi qu'en 1919, quand la forteresse fut au centre d'une émeute anti-bolchevik, réprimée dans le sang. De nos jours, il subsiste de cette forteresse juste une des portes, ses rénovations radicales ont débuté en 2008.
Le Square central ou Square Amir Timour (Markaziy (ou Amir Timour) Hiyobon), déployé à partir de 1882 en tant que Square Konstantinovsky, avec ses platanes centenaires, a été superbement rénové à la fin des années 1990; actuellement il donne accès à la rue piétonne populaire Sayilgoh, officieusement appelée Broadway.
Le palais du prince Romanov fut construit à la fin du XIXe siècle en tant que résidence du grand-duc Nicolas Constantinovitch de Russie (1850-1917), le cousin du tsar Nicolas II, banni à Tachkent pour quelques affaires sombres impliquant les bijoux de la couronne russe. Son palais existe toujours au centre-ville en excellent état. Autrefois Palais des pionniers puis Musée de la joaillerie, il a été approprié par le Ministère des affaires étrangères ouzbek pour des réceptions officielles.
Le quartier de Cheikhantaour (Sheyhantaur), construit par le maître usto Abd ar-Rahim vers 1892, mérite une attention particulière. C'est un secteur remarquable de la vieille ville de Tachkent. L'entrée de Cheikhantaour du côté de l'actuelle rue Navoï a été exécutée en forme carrée avec quatre grandes voûtes irrégulières. Le dôme qui semble taillé au bistouri et les tourelles ciselées - le gouldasta - décorent cette structure remarquable appelée "tchortak".
Époque soviétique
Le grand Théâtre d'opéra et de ballet Alicher Navoï qui porte le nom d'un célèbre poète du Moyen Âge, œuvre de l'architecte et académicien russe Alekseï Chtchoussev (qui a aussi conçu le mausolée de Lénine à Moscou), est un exemple typique de l'architecture ouzbèke soviétique du milieu du XXe siècle, alliant monumentalisme stalinien et motifs nationaux. Construit en 1947 par des prisonniers japonais, il a supporté sans dommage le tremblement de terre de 1966. Les salles du théâtre sont superbement ornées d'ouvrages réalisés par les meilleurs maîtres artisans ouzbeks - östolari - qui ont transformé le foyer du théâtre en un musée original d'art décoratif national.
Dans la même époque, en 1947, la Tour de l'horloge (kouranty) fut érigée au centre-ville, muni d'un méchanisme rapporté de l'Allemagne. Resté longtemps symbole de la ville, cette tour a eu sa jumelle, construite en face-à-face en 2009.
Parmi les multiples musées de Tachkent, l'un des plus intéressants est le Musée des arts appliqués qui abrite une collection étendue de céramiques, de bois découpé, de textiles, de tapis, de fonte, et d'autres artisanats. Le Musée des Beaux arts (regroupant quelques chefs-d'œuvre d'art antique, de peinture russe du XIXe siècle et d'impressionnistes français), le Musée d'histoire, le Musée d'Amir Timour (Tamerlan) ou la toute nouvelle Galerie NBU d'Arts Modernes (les deux derniers furent construits après l'indépendance) sont également dignes d'intérêt.
La capitale ouzbèke est la seule ville d’Asie centrale dotée d’un métro dont chaque station est somptueusement décorée selon un thème particulier. La première ligne fut inaugurée en 1977, et on en compte aujourd’hui trois.
Parmi les constructions de l'époque soviétique, celle de la Tour TV de Tachkent est remarquable: cette structure unique qui fait 375 mètres de haut marie les architectures traditionnelles ouzbèke et contemporaine. La tour abrite les équipements de radiotélévision et d'autres types de communication, ainsi qu'un restaurant tournant. C'est la 9e plus haute tour du monde.
Depuis 1991
Depuis l'indépendance obtenue en 1991, et surtout dans les années 2000, le président ouzbek Islam Karimov a initié et supervisé un vaste programme de reconstruction urbaine, sans aucune consultation publique, censé donner à la ville un aspect encore plus moderne et fonctionnel. Ce plan d'urbanisme allie les traditions d'architecture islamique (arches, coupoles couleurs turquoise, décors en gypse sculpté, etc.), le classicisme monumental (grandes colonnes, clôtures en fonte, usage massif de marbre) et le modernisme fonctionnel (vitres teintées, chrome, etc.) dans le but d'illustrer le renouveau de la nation et l'avenir voulu radieux d'une puissance économique régionale. Il cherche également à effacer toute trace du passé soviétique ce qui se traduit par une destruction de la totalité de symboles ou de monuments à connotation politique provenant de cette époque. Les autorités de la ville ont également procédé au renommage de toutes les toponymies ayant un rapport direct ou indirect avec l'époque socialiste (par exemple, le nom « amitié des peuples », le leitmotiv de la politique nationale soviétique, fut banni).
Beaucoup d'efforts de construction se concentrent sur les bâtiments des organes du pouvoir, des banques, aisni que les salles de concert. Parmi eux, citons notamment quelques bâtiments imposants nouvellement construits, avec colonnades et coupoles de couleurs vives, tels que l'Hôtel de Ville (Toshkent Shahri Hokimiyati), l'Assemblée Nationale (Oliy Majlis) ou encore le Palais Blanc présidentiel (Oq Saroy), caché du regard des simples mortels. Le bâtiment du Cabinet des Ministres (Gouvernement), sérieusement endommagé après les attentats de 1999, ainsi que celui du Parlement, ont été entièrement refaits selon les goûts personnels du président Karimov, tandis que l'ancien symbole de la ville, la double tour qui se trouvait, comme les deux autres, sur la Place de l'indépendance (Mustaqillik Maydoni), la plus vaste place de type agora en Asie centrale, a été démantelée.
Plusieurs immeubles modernes et élevés ont surgi le long des axes routiers; le plus remarquable est sans doute la tour de la Banque NBU (haute de 108 m, ce qui en fait le plus haut bâtiment d'Asie Centrale), construite non loin d'un complexe d'affaires et d'hôtels, d'un centre sportif et de deux parcs d'attractions. (Tashkentland et Akva-park).
Dans les années 2004-2008 le centre historique de Tachkent continua à se transformer, surtout après l'annonce des festivités pour célébrer les 2200 ans de la ville en 2009. Le marché Tchorsou et la place Eski Djouva ont été renovés et un Centre de la mode fut construit à leurs alentours avec respect du style ancien des constructions avoisinantes héritées de l'époque des timourides. Plusieurs centres religieux ont été restaurés ou construits avec de grands moyens issus des fonds publics ou privés, et ce malgré une lutte sans merci que mène le président ouzbek contre les mouvances islamistes dans le pays.
Pour marquer les 2200 ans de la ville, un imposant Palais des Forums « Ouzbékistan » fut érigé au centre-ville, proche du Square Central. Le bâtiment, muni d'une coupole de 48 metres, a une superficie totale de 9500 m². Il dispose de deux salles : de 2200 et de 300 places chacune.
Aux alentours de Tachkent
Plusieurs lieux d'intérêt se trouvent en dehors de l'enceinte de la ville de Tachkent.
A 60km au nord-est, on découvre la région de Bostandyk que l'on appelle la zone subtropicale du Tian Shan en raison de la chaleur constante qui y règne toute l'année, les montagnes la protégeant des vents froids du nord; l'humidité y est propice aux vergers, à la vigne et aux noyers. Le chef-lieu de cette région, Tchimgan, est l'endroit de villégiature le plus réputé d'Ouzbékistan, un important centre des sports d'hiver de montagne. Non loin de là, le lac artificiel de Tcharvak offre des paysages majestueux et une aire de repos appréciée des citadins fuyant la chaleur estivale de la capitale.
Aéroport
Tachkent possède un aéroport international (Yuzhny, prononcé Ioujnyï (du Sud), code AITA : TAS): l'Aéroport International de Tashkent.
Distinctions
La ville de Tachkent est décorée de l'Ordre du Drapeau Rouge soviétique.
Jumelages
Liens internes
- Métro de Tachkent
- Musée des arts appliqués de Tachkent
- Plov
- Pakhtakor Tachkent (équipe de football (soccer))
- Open de Tachkent (tournoi de tennis)
- Tchilanzar
- Aryk
- Peter Odemwingie
- Radio Tashkent International
Liens externes
- (fr) Tachkent sur Wikitravel en français
- (en) Tachkent sur Wikitravel en anglais (plus complet)
- (fr) Tachkent - Advantour
- (fr) Plan de Tachkent
- (en) Indications géographiques de la ville de Tachkent et de ses quartiers
- (en) Plan de Tachkent
- (ru) Histoire de Tachkent
- Portail de l'Ouzbékistan
Catégorie : Tachkent
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