- Université jagellonne de Cracovie
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Université Jagellonne de Cracovie Devise Plus ratio quam vis
La Raison plus que la forceNom original Uniwersytet Jagielloński w Krakowie Informations Fondation 1364 Type Université publique Localisation Coordonnées Ville Cracovie Pays Pologne Direction Recteur Professeur Karol Musioł Chiffres clés Personnel 6 847 Étudiants 45 908 Divers Site web www.uj.edu.pl Géolocalisation sur la carte : Pologne
modifier L’université Jagellonne de Cracovie - parfois également appelée en français la Jagellonne ou université Jagellon - (en polonais Uniwersytet Jagielloński w Krakowie) est la plus ancienne université d'Europe centrale après celle de Prague. Elle a été créée en 1364.
Le nom de Jagellon est celui d'une maison ou d'une dynastie royale polonaise d'origine lituanienne qui régna sur la Pologne, la Lituanie, la Hongrie et la Bohême.
Elle a été également connue dans le passé sous le nom d'Akademia Krakowska (« Académie de Cracovie »), à ne pas confondre avec l'Académie Andrzej Frycz Modrzewski, qui est une université privée créée en 2000.
Sommaire
Histoire
L'université Jagellonne fut fondée le 12 mai 1364, après plusieurs années d'insuccès, par le roi Casimir le Grand qui reçut la permission du pape d'établir une université à Cracovie (alors capitale de la Pologne). Cependant, le Studium Generale à Cracovie ne fonctionna qu'en 1367 avec seulement trois facultés (arts libéraux, médecine et droit), le pape Urbain V ayant refusé de fonder une faculté de théologie (alors la discipline la plus noble). Studium Generale naissait sur le modèle de l'université de Paris.
Le premier chancelier de l'université fut Peter Wysz, et les premiers professeurs furent tchèques, allemands et polonais, dont beaucoup étaient passés par l'université Charles de Prague. L'université et son chancelier furent des partisans du Conseil de Bâle.
Son développement fut interrompu par la mort du roi. Le monarque polonais suivant, Louis Ier de Hongrie ne s'intéressait pas à l'université, ce qui fut cause d'un long retard. Cependant, sa fille Hedwige, couronnée reine de Pologne, sauva l'université en engageant tous ses joyaux dans cette entreprise. Elle persuada le pape Boniface IX de rétablir l'université en y intégrant la faculté de théologie. L'université fut remise sur pied en 1400 par le roi Ladislas Jagellon, l'époux de la reine Hedwige.
Au XVe siècle, l'université connut son siècle d'or. Au nombre des facultés les plus prospères se trouvaient celles d'astronomie et de mathématiques, sous l'enseignement de Wojciech Brudzewski (qui mettait en doute le géocentrisme). Ses étudiants les plus célèbres furent Nicolas Copernic, Conrad Celtes, Bernard Wapowski. Y étudia aussi le créateur de la langue biélorusse, Francysk Skaryna et aussi — selon Locorum communium collectanea de Johannes Manlius — Johann Georg Faust, le magicien. Manlius et autres auteurs allemands, comme mage Johannes Trithemius, prétendaient qu'il y avait une faculté de magie démoniaque et qu'elle était exposée publiquement.
Haller établit à Cracovie une presse à imprimer avant 1500. En 1520, la philologie grecque fut introduite par Constanzo Claretti, Wenzel von Hirschberg et Libanus ; l'hébreu y était aussi enseigné.
Au XVIe siècle, l'université tombe en crise. Malgré tout y étudièrent des célébrités comme Jan Kochanowski, Andrzej Frycz Modrzewski et Marcin Kromer. La crise dura jusqu'à la réforme d'Hugo Kołłątaj, durant le siècle des Lumières polonais.
Au XIXe siècle, l'université reçut le nom de Jagellon pour commémorer cette dynastie de rois de Pologne. Parmi les grands professeurs qui y travaillèrent on peut citer Baudouin de Courtenay, Stanisław Estreicher, Napoleon Cybulski et Marian Smoluchowski.
Tout au long de l'histoire de l'université, des milliers d'étudiants de toute la Pologne, de Lituanie, de Biélorussie, d'Ukraine, de Russie, de Slovaquie, de Hongrie, de Bohême, d'Allemagne et d'Espagne y étudièrent. Au cours de la seconde moitié du XVe siècle, près de 40 % des étudiants venaient d'autres pays. Pendant des siècles, presque toute l'élite intellectuelle polonaise y fut instruite.
Bâtiments
L'université Jagellonne est composée de plus de 100 bâtiments. Le plus ancien se nomme Collegium Maius ; il fut construit au XVe siècle. Le Collegium Novum, bâti entre 1873 et 1887, est le siège du recteur de l'université. D'autres bâtiments de valeur historique sont situés dans la vieille ville (1er campus) ; citons par exemple le Collegium Minus, le Collegium Iuridicum, le Collegium Witkowskiego, le Collegium Broscianum, le Collegium Wroblewskiego, ainsi que l'Arsenal Royal.
L'adaptation de l'université aux exigences de l'enseignement supérieur et de la recherche modernes a conduit à la modernisation du 2e campus (centre ville) et à la construction de l'Auditorium Maximum (en fonction depuis 2005), avec un amphithéâtre pour 1 200 personnes, scindé en deux parties.
Le ([2]) ; la plupart des bâtiments sont déjà en fonction. Une ligne de tramway est en préparation pour faciliter l'accès au campus (achèvement prévu en 2012)[1]. Après avoir achevé la construction du 3e campus, l'université pourra se targuer d'être l'une des plus modernes d'Europe.
Il existe également des bâtiments en dehors des campus, comme par exemple le Château de Przegorzały (Institut d'études européennes), le Parc botanique, ou le Fort Skala (Observatoire astronomique).
Étudiants de l'Université Jagellonne devenus célèbres
- Saint Jean de Kenty (1390-1473), théologien scolastique.
- Jan Długosz (1415-1480), historien.
- Jean de Kolno (1435–1484), explorateur.
- Laurentius Corvinus (1465-1527), humaniste, professeur de l'Académie.
- Nicolas Copernic (1473-1543), astronome, auteur de l'héliocentrisme
- Johann Georg Faust (1480-1540?), magicien, astrologue et alchimiste allemand[2].
- Francysk Skaryna (1485-1540?), pionnier de la langue biélorusse littéraire, le premier à imprimer un ouvrage en slavon oriental (cf. sa traduction de la Bible en vieux biélorusse)
- Andrzej Frycz Modrzewski (1503-1572), poète, diplomate et penseur politique
- Mikołaj Rej (1505-1569), poète, "le fondateur de la littérature en langue polonaise"
- Arnold Caussin de Ath (né en 1510), musicien et compositeur de la Renaissance
- Marcin Kromer (1512-1589), historien, Prince-Évêque de Varmie
- Wacław z Szamotuł (1520-1560), compositeur et poète.
- Jan Kochanowski (1530-1584), poète, l'un des pionniers de la langue polonaise littéraire
- Wawrzyniec Goślicki (1538-1607), écrivain politique, évêque catholique, le Polonius du Hamlet de William Shakespeare.
- Bartosz Paprocki (1543 - 1614), écrivain, historien, poète
- Michael Sendivogius (1566-1636), alchimiste, auteur de Tractatus de lapide philosophorum.
- Stanisław Koniecpolski (1592-1646), officier et homme politique, Grand Hetman de l'Union de Pologne-Lituanie
- Jean III Sobieski (1629-1696), chef militaire et l'un des rois de l'Union de Pologne-Lituanie, vainqueur de la Bataille de Vienne
- Wojciech Bogusławski (1757-1829), acteur, chanteur d'opéra, metteur en scène, écrivain.
- Wincenty Pol (1807-1872), poète, géographe d'origine allemande.
- August von Cieszkowski (1814-1894), philosophe, économiste et activiste politique.
- Ignacy Łukasiewicz (1822-1882), pharmacien, inventeur de la lampe à pétrole.
- Carl Menger (1840-1921), économiste et juriste, fondateur de l'école autrichienne d'économie
- Stanisław Wyspiański (1869-1907), poète, dramaturge, peintre de l'art nouveau et metteur en scène.
- Stanisław Estreicher (1869-1939), historien et bibliographe.
- Tadeusz Estreicher (1871-1952), chimiste, historien et chercheur en cryogénie.
- Tadeusz Boy-Żeleński (1874-1941), poète, écrivain, critique littéraire, satiriste, traducteur de littérature française.
- Marian Dabrowski (1878-1958), journaliste, entrepreneur et éditeur polonais.
- Wacław Sierpiński (1882-1969), mathématicien
- Bronisław Malinowski (1884-1942), anthropologue
- Leon Schiller (1887-1954), dramaturge, essayiste, metteur en scène, critique et compositeur.
- Ivo Andrić (1892-1975), écrivain et poète yougoslave (né en Bosnie-Herzégovine administrée par l'Autriche-Hongrie), lauréat du prix Nobel de littérature en 1961
- Henryk Sławik (1894-1944), diplomate, l'un des Justes qui sauvèrent des Juifs pendant l'Holocauste
- Kazimierz Dobrowolski (1894-1987), sociologue et ethnologue.
- Leo Sternbach (1908-2005), pharmacologue américain, connu pour la découverte des benzodiazépines
- Tadeusz Pankiewicz (1908-1993), pharmacien, Juste parmi les nations
- Józef Cyrankiewicz (1911-1989), homme politique communiste, Premier ministre polonais (1947-1970)
- Antoni Kępiński (1918-1972), psychiatre
- Jean-Paul II (Karol Wojtyła), 1920-2005), philosophe, poète, écrivain, archevêque de Cracovie, puis pape.
- Stanisław Lem (1921–2006), écrivain.
- Tadeusz Różewicz (1921-), poète.
- Wisława Szymborska (née en 1923), poète, Prix Nobel de littérature (1996)
- Józef Tischner (1931-2000)- philosophe et prêtre.
- Norman Davies (né en 1939), historien britannique
- Krzysztof Zanussi (né en 1939), metteur en scène
- Krystian Lupa (1943-), metteur en scène.
- Adam Zagajewski (1945-), poète
- Krzysztof Warlikowski (1962-), metteur en scène polonais
- Paulo Szot (n. 1970), chanteur d'opéra, acteur de Broadway.
Professeurs
- Stanislaw de Skarbimierz (1360-1431), recteur, théologien, avocat.
- Paweł Włodkowic (1370-1435), avocat, diplomate et homme politique, représentant de la Pologne au Concile de Constance.
- Saint Jean de Capistran (1386-1456), théologien et franciscain.
- Saint Jean de Kenty (1397-1473), théologien.
- Grzegorz de Sanok (1406-1477), humaniste et philosophe.
- Albert Brudzewski (1445-1497), astronome et mathématicien.
- Jan Brożek (1585-1652), mathématicien, astronome et écrivain.
- Hugo Kołłątaj (1750-1812), écrivain et politicien.
- Jan Niecisław Baudouin de Courtenay (1845-1929), linguiste, inventeur de la notion de phonème, inspirateur du formalisme russe.
- Zygmunt Wróblewski (1845-1888), physicien.
- Karol Olszewski (1846-1915), chimiste et physicien.
- Napoleon Cybulski (1854-1919), physiologiste, découvreur de l'adrénaline, fondateur de l'endocrinologie, pionnier de l'électro-encéphalographie.
- Marian Smoluchowski (1872-1917), physicien.
- Tadeusz Banachiewicz (1882-1954)- mathématicien, astronome.
- Roman Ingarden (1893-1970), philosophe phénoménologue et esthéticien.
- Tadeusz Sulimirski (1898-1983), historien et archéologue, spécialiste des Sarmates.
- Karol Wojtyła, (1920-2005), philosophe phénoménologue, écrivain, poète, archevêque de Cracovie, pape Jean-Paul II.
- Władysław Stróżewski (1933-), philosophe phénoménologue, ontologue et esthéticien (élève d'Ingarden).
- Jan Woleński (1940-), philosophe logicien.
- Iwona Szewc-Kiljanska (1973-), physicienne-chimiste (prix Maria Skłodowska-Curie) (2002)
- Roman Kubrak (1975-), physicien
- Piotr Kowalski (1977-) , mathématicien
- Anna Andrzejczak (1983-), historienne
Inscriptions
Avec 45 908 étudiants (2007) et 4 667 enseignants-chercheurs, c'est l'une des principales universités de Pologne.
Coopérations universitaires en Europe
Bibliothèque Jagellonne
La bibliothèque universitaire est l'une des plus importantes du pays et la plus ancienne, avec près de 6 millions de volumes. Elle abrite une large collection de manuscrits médiévaux [3], comme par exemple le De revolutionibus orbium coelestium de Copernic, ou le Codex de Balthasar Behem.
Elle comporte aussi des ouvrages de la littérature clandestine (aussi appelée drugi obieg) (samizdat) de la période communiste (1945-1989).
L’une des propriétés les plus controversées de la Bibliothèque Jagellonne est la collection dite « Berlinka » (en français : « fonds berlinois »). Ces fonds venus de la Bibliothèque d'État de Berlin, entreposés dans des châteaux et des grottes de l'Est de l'Allemagne d'alors (Silésie) pour les mettre à l'abri des bombardements de la fin de la Seconde guerre mondiale, se sont retrouvés sur le territoire polonais suite aux modifications territoriales de 1945. On y trouve les manuscrits originaux de compositions de Johann Sebastian Bach, Wolfgang Amadeus Mozart (plus de cent partitions), Ludwig van Beethoven (parmi eux l'Ode à la joie de Symphonie no 9), Niccolò Paganini, Felix Mendelssohn, Luigi Cherubini, Franz Schubert, Robert Schumann, Johannes Brahms[3], les manuscrits des lettres de Martin Luther, de Gottfried Leibniz, d’Albrecht Dürer, de Johann Wolfgang von Goethe, des frères Grimm, de Georg Wilhelm Friedrich Hegel et d’Alexander von Humboldt[4]. Il n'y a aucun catalogue connu de cette curieuse collection, d’ailleurs rarement exposée.
Bibliographie
- Casimir Morawski, Histoire de l’Université de Cracovie. Moyen Âge et Renaissance. Traduction de Pierre Rongier. Paris, A. Picard - Cracovie, Gebethner et Cie. Vol.I, (1900), 311 p.; Vol. II, (1903), 297 p.; Vol. III, (1905), 359 p. (Index des noms propres, table analytique des matières)
Organisation
L'université est composée de 15 facultés :
- Collegium Medicum (largement autonome, a été détachée de l'Université de 1950 à 1993)
- Faculté de médecine (Wydział Lekarski)
- Faculté de médecine pour les étrangers (Wydział Lekarski – Szkoła Medyczna dla Obcokrajowców)
- Faculté de pharmacie (Wydział Farmaceutyczny)
- Faculté des métiers de la Santé (Wydział Nauk o Zdrowiu), créée en 2007
- Droit et gestion
- Philosophie
- Histoire
- Philologie
- Physique, astronomie et informatique appliquée
- Mathématique et informatique
- Chimie
- Biologie et sciences de la Terre
- Gestion et communication sociale
- Sciences politiques et études internationales
- Biochimie, biophysique et biotechnologie
Voir aussi
Liens externes
- (pl) (en) Site officiel
- (en) Groupe Europaeum
- visite virtuelle de l'université: Auditorium Maximum, 3e Campus, Collegium Novum,
Notes et références
- http://www.dzielnica8.krakow.pl/index.php/prasa/242-kto-zbuduje-tramwaj-na-ruczaj
- Johannes Manlius, Locorum communium collectanea, 1565, p. 38.
- [1] W jaki sposób "Berlinka trafiła do biblioteki Jagiellońskiej?
- "Berlinka do Berlina!"
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