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Syndrome d'Asperger
Classification et ressources externesLes individus atteints du syndrome d'Asperger affichent souvent un intérêt intense, comme ce petit garçon face à cette structure moléculaire. CIM-10 F84.5 CIM-9 299.80 OMIM 608638 DiseasesDB 31268 MedlinePlus 001549 eMedicine ped/147 MeSH F03.550.325.100 Le syndrome d'Asperger (nom d'origine autrichienne prononcé /ˈasˌpɜrgər/) est un trouble du développement du spectre autistique. Il affecte la vie sociale de la personne, ses perceptions sensorielles, mais aussi sa motricité.
C'est surtout Lorna Wing qui a révélé en 1981[1] le travail de Hans Asperger[2] qui date de 1943[3], et qui l'a développé conjointement au principe de trouble du spectre autistique décelant une triade autistique qui a indirectement permis son intégration dans les critères de diagnostics. Ce travail original de Hans Asperger sera ensuite traduit de l'allemand à l'anglais par Uta Frith en 1991[4].
Le syndrome d'Asperger a alors fait son entrée, en tant que trouble envahissant du développement (TED), dans la classification internationale des maladies en 1993 puis dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) en 1994, mais « on reconnaît que le syndrome se situe sur un continuum sans rupture qui se dissout à son extrême dans la normalité »[5].
Une fois ce syndrome reconnu par le milieu médical, la caractéristique la plus remarquée fut celle des passions hors-normes dans leur type et leur intensité, la personne atteinte pouvant devenir experte dans un domaine restreint. Mais le syndrome d'Asperger s'accompagne souvent d'autres traits tels que : hypersensibilité à certains bruits ou aliments, dysgraphie, élocution très particulière (ton de la voix, prosodie, tendance au langage très formalisé même chez les enfants), propension aux routines répétitives.
Par commodité de langage, une personne atteinte du syndrome d'Asperger est aussi désignée par le terme « asperger ».
Certains chercheurs et des asperger ont mis l'accent sur le fait de considérer le syndrome d'Asperger sous l'angle de la différence, plutôt que celle du handicap qu'il faut traiter ou guérir. Les limitations handicapantes, socialement en particulier, étant en effet associées à une singularité, parfois à des compétences exceptionnelles. Hans Asperger parle en 1979 de capacité à « renouveler un sujet par des voies inexplorées, toutes capacités convergeant dans la spécialité étudiée[6]. »
Sommaire
Historique
La première identification remonte aux travaux pionniers du psychiatre autrichien Hans Asperger, directeur de clinique pédiatrique à Vienne, qui publie le 8 octobre 1943 'psychopathie autistique' de l'enfance[2].
Hans Asperger a décrit le comportement particulier de 4 enfants de sa clinique et a utilisé la terminologie d'autisme indépendamment de son confrère Leo Kanner qui a identifié la même année aux États-Unis l'autisme infantile (ce qui a longtemps été la seule définition acceptée de l'autisme).
La description de la psychopathie autistique d'Asperger, bien que rattachée aujourd'hui aux troubles du spectre autistique (TSA), est à l'origine difficilement comparable à l'autisme infantile de Kanner. Élaborée en pleine période d'eugénisme nazi, alors que les handicapés étaient stérilisés ou tués, la description d'Asperger s'attache tout particulièrement à défendre la valeur des individus autistes, en mettant clairement en avant leur potentiel, au-delà de la lourdeur du handicap :
« Nous sommes convaincus que les personnes autistes ont leur place dans la communauté sociale. Ils s'acquittent parfaitement de leurs tâches, peut-être mieux que n'importe qui, et nous parlons ici d'individus qui, dans leur enfance, ont eu les pires difficultés et ont causé d'innombrables soucis à leurs soignants[7]. »
En 1981, un an après la mort de Hans Asperger, la psychiatre anglaise Lorna Wing a publié une étude concernant 34 cas d'enfants autistes de haut niveau[1].
Utilisant le terme de « syndrome d'Asperger », elle a popularisé cette approche, et depuis lors les recherches sur l'autisme de haut niveau se multiplient notamment dans les pays anglophones, contribuant à faire connaître le syndrome d'Asperger au grand public. On lui attribue souvent la première utilisation de l'appellation de « syndrome d'Asperger », mais d'après un journal japonais de médecine clinique, la première utilisation en anglais vient du sociologue allemand, Gerhard Bosch[8], qui a aussi écrit sur le sujet dès 1962[9]
Parallèlement, toute une « culture Aspie » s'est mise en place, à travers des sites internet, des associations, des publications autobiographiques.
Suite à un célèbre article de Steve Silberman dans Wired, « The Geek Syndrome »[10], le nom de « syndrome geek » est aussi employé de manière inappropriée en référence au syndrome d'Asperger.
Selon certains, Michel-Ange, Charles Darwin, Albert Einstein, Bill Gates, Winston Churchill, pour ne nommer que quelques personnages qualifiés de « créatifs », seraient en fait des aspergers. Selon Simon Baron-Cohen, il serait plus exact de dire que ce sont des personnes douées pour l'analyse des détails et la systémisation, et important de rappeler que le syndrome d'Asperger touche de façon disproportionnée les hommes[11].
Diagnostic
Le syndrome d'Asperger est considéré comme se situant dans la partie haute du spectre des troubles autistiques, à la différence de l'autisme de Kanner, encore appelé autisme « classique ». La différence principale entre l'autisme de Kanner et le syndrome d'Asperger est l'absence de trouble du langage, ce qui facilite la prise en charge thérapeutique et éducative.
Au sein même de la partie haute du spectre autistique, il n'existe pas de consensus sur les critères qui distingueraient le syndrome d'Asperger de l'autisme de haut niveau, ni même sur la nécessité de distinguer autisme et syndrome d'Asperger. Dans un bon nombre de cas, il s'avère difficile de trancher entre l'autisme de haut niveau et le syndrome d'Asperger (ceci est par exemple le cas du conférencier et auteur de livres sur le syndrome d'Asperger, Stephen Shore). Les critères de distinction entre l'autisme de haut niveau et le syndrome d'Asperger pourraient être :
- un asperger présente un QI verbal supérieur au QI performance, à l'inverse d'un autiste de haut niveau ;
- un asperger souffrirait globalement moins de difficultés dans la vie quotidienne.
La prévalence des TED (troubles envahissants du développement) est d'après les estimations les plus récentes de 1 sur 160. Le syndrome d'Asperger représenterait entre 15 et 20 % des TED. Pour des raisons toujours discutées, le taux de prévalence des TED a tendance à augmenter au fil du temps. Diverses hypothèses explicatives sont actuellement étudiées (dont la plus pertinente est l'élargissement des critères de diagnostic, mais peuvent aussi être considérés par l'influence du taux de testostérone pendant la grossesse, etc.).
Le syndrome affecte plus de garçons que de filles, avec un ratio d'environ 8 contre 1. Simon Baron-Cohen soutient que le syndrome d'Asperger serait la manifestation d'un « cerveau hypermasculin », ce qui expliquerait la plus forte prévalence du syndrome d'Asperger chez les garçons. Des études récentes sur le taux de testostérone dans le sang de l'enfant à naître accréditent partiellement cette thèse.
Carol Gray et Tony Attwood ont récemment émis des critères de diagnostic, non reconnus officiellement, tenant compte des découvertes récentes[12].
Tendances par pays francophone
Au Canada
Le syndrome d'Asperger est bien connu du grand public au Canada, ce qui fait dire à certains qu'il y a eu des diagnostics abusifs. Laurent Mottron écrit « Une épidémie de syndrome d'Asperger liée à la capacité du diagnostic de TED de générer des services, et à sa notoriété médiatique, s'est donc répandue au Québec ces dernières années »[13]. D'après lui, cette hausse du nombre de diagnostics a conduit à réviser le dossier de nombreuses personnes, atteintes du syndrome, bénéficiant de prestations sociales.
En France
Le syndrome a eu du mal à être reconnu, et ne l'est pas encore totalement. Il peut être ignoré par les professionnels, parfois soucieux de l'annonce du diagnostic et du retentissement qu'il engendre, parfois empêtrés dans des orientations théoriques personnelles ; le syndrome d'Asperger n'existe pas en tant qu'entité distincte dans les précédentes versions de la CFTMEA et n'y a été individualisé que dans la dernière version (année 2000). Notons que les termes dysharmonie de développement, dysharmonie d'évolution, dysharmonie évolutive, dysharmonie psychotique, Trouble Complexe et Multiple du Développement (MCDD Multiple-complex Developpemental Disorder) sont souvent utilisés en France pour décrire les troubles autistiques et conditionnent la mise en œuvre de mesures thérapeutiques et éducatives parfois inadaptées. Ces termes ne figurent pas dans la nomenclature internationale CIM10[14] et ne devraient plus être utilisés selon les recommandations. De fait, depuis quelques années, certaines associations dénoncent des diagnostics de "dépression infantile" qui sont de plus en plus souvent prononcés à tort, en lieu et place des anciennes dysharmonies[15][réf. insuffisante].
Les tergiversations diagnostiques observées en France sont dues en partie à une approche des praticiens français différente de celle énoncée par l'OMS : l'approche française remet partiellement en cause l'existence de ce syndrome, du moins en tant qu'entité distincte de l'autisme[16]. L'approche française se défait néanmoins progressivement d'une imprégnation psychanalytique qui a contribué et contribue à l'histoire et la recherche de la psychiatrie française.
L'avis N° 102 du Comité national d'éthique du 6 décembre 2007 a officiellement reconnu les chiffres de 350 000 à 600 000 autistes en France, soit entre 0,6 % et 1 % de la population, ainsi que les multiples difficultés et déficiences du système français de prise en charge.
En Belgique francophone (Bruxelles & Wallonie)
La situation est intermédiaire entre les situations française et québécoise. De nombreuses associations de parents d'enfants Asperger et autistes existent et un centre de diagnostic - le SUSA - a été créé. Mais l’enseignement officiel tel qu’il est organisé en Belgique francophone, n'offre pas un encadrement scolaire suffisant pour tous ces enfants. Pour les adultes, presque rien n'existe, si ce n'est le SUSA[17].
Définitions officielles
Définition de la CIM-10
La référence est celle du classement de l'OMS, le CIM-10 F84.5 SYNDROME D'ASPERGER : syndrome de validité nosologique incertaine, caractérisé par une altération qualitative des interactions sociales réciproques, semblable à celle observée dans l'autisme, associée à un répertoire d'intérêts et d'activités restreint, stéréotypé et répétitif. Il se différencie de l'autisme essentiellement par le fait qu'il ne s'accompagne pas d'un retard ou d'une déficience du langage ou du développement cognitif. La plupart des sujets présentant ce trouble ont une intelligence normale, mais ils sont habituellement très maladroits. Le trouble est beaucoup plus fréquent chez les garçons que chez les filles (environ 8 garçons pour 1 fille). Il est très probable qu'au moins certains cas de syndrome d'Asperger représentent en fait des formes atténuées d'autisme ; il n'est pas certain toutefois que ce soit toujours le cas. Les anomalies persistent souvent à l'adolescence et à l'âge adulte et ne semblent guère influencées par l'environnement. Au début de l'âge adulte, le trouble s'accompagne parfois d'épisodes psychotiques.
Le diagnostic repose sur la présence d'altérations qualitatives des interactions sociales et d'un aspect restreint, répétitif et stéréotypé du comportement, des intérêts et des activités (comme dans l'autisme), mais sans retard cliniquement significatif du langage ou du développement cognitif. Le trouble peut s'accompagner de difficultés de communication similaires à celles observées dans l'autisme, mais la présence d'un retard significatif du langage élimine ce dernier diagnostic.
Inclure : psychopathie autistique ; trouble schizoïde de l'enfance.
Exclure : Schizophrénie simple (F20.6) ; personnalité anankastique (F60.5) ; trouble de l'attachement de l'enfance (F94.1 et F94.2) ; trouble obsessionnel compulsif (F42) ; trouble schizotypique (F21)
Définition du DSM-IV
Le DSM-IV est une classification très générale des troubles psychiatriques et apparentés, faite par l'Association américaine de psychiatrie. On utilise plus souvent le DSM-IV pour les statistiques (a posteriori) que pour les dépistages. C'est pourtant la référence la plus souvent désignée pour définir ce syndrome, DSM-IV F84.5 [299.80] Syndrome d'Asperger :
- A. Altération qualitative des interactions sociales, comme en témoignent au moins deux des éléments suivants :
- altération marquée dans l'utilisation, pour réguler les interactions sociales, de comportements non verbaux multiples, tels que le contact oculaire, la mimique faciale, les postures corporelles, les gestes
- incapacité à établir des relations avec les pairs correspondant au niveau du développement
- le sujet ne cherche pas spontanément à partager ses plaisirs, ses intérêts ou ses réussites avec d'autres personnes (p. ex. il ne cherche pas à montrer, à désigner du doigt ou à apporter les objets qui l'intéressent)
- manque de réciprocité sociale ou émotionnelle
- B. Caractère restreint, répétitif et stéréotypé, des comportements, des intérêts et des activités, comme en témoigne au moins un des éléments suivants :
- préoccupation circonscrite à un ou plusieurs centres d'intérêt stéréotypés et restreints, anormale soit dans son intensité, soit dans son orientation
- adhésion apparemment inflexible à des habitudes ou à des rituels spécifiques et non fonctionnels
- maniérismes moteurs stéréotypés et répétitifs (p. ex. battements ou torsions des mains ou des doigts, mouvements complexes de tout le corps)
- C. La perturbation entraîne une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel, ou dans d'autres domaines importants.
- D. Il n'existe pas de retard général du langage significatif sur le plan clinique (p.ex. le sujet a utilisé des mots isolés vers l'âge de 2 ans et des phrases à valeur de communication vers l'âge de 3 ans).
- E. Au cours de l'enfance, il n'y a pas eu de retard significatif sur le plan clinique dans le développement cognitif ni dans le développement, en fonction de l'âge, des capacités d'autonomie, du comportement adaptatif (sauf dans le domaine de l'interaction sociale) et de la curiosité pour l'environnement.
- F. Le trouble ne répond pas aux critères d'un autre trouble envahissant du développement spécifique, ni à ceux d'une schizophrénie.
Les critères de diagnostic du DSM-IV ont suscité quelques réserves techniques. En particulier, Tony Attwood formule deux critiques principales de ces critères[18]. Premièrement, le DSM-IV fait de l'autisme et du syndrome d'Asperger deux diagnostics incompatibles (avec une règle hiérarchique faisant qu'en cas de double diagnostic d'autisme et de syndrome d'Asperger, le diagnostic d'autisme l'emporte). Le DSM-IV distingue l'autisme du syndrome d'Asperger sur la base du retard du langage, un critère fragile et qui perd toute pertinence chez les adolescents et les adultes.
Cependant, les adultes atteints emploient souvent des expressions toutes faites ou des mots isolés hors de leur contexte, ou employés mal à propos, par exemple : « des problèmes de santé » pour exprimer qu'ils effectuent une analyse médicale, ou « je pars en voyage » pour dire « je vais faire des courses ».
La deuxième réserve de Tony Attwood porte sur le point D, qui exclut les enfants ayant un retard du langage du diagnostic du syndrome d'Asperger. Dans les faits, beaucoup d'enfants avec le syndrome d'Asperger ont eu un retard du langage. De plus, l'exemple que donne le DSM-IV correspond bel et bien à un enfant ayant un retard du langage.
En tout cas, les critères du DSM sont régulièrement mis à jour, et la prochaine édition prendra sans doute en compte ces réserves techniques.
Définition de la CFTMEA
La référence française, 1.03 Syndrome d'Asperger :
Présence d'un syndrome autistique sans retard du développement cognitif et surtout du développement du langage. L'autonomie de ce syndrome par rapport à l'autisme infantile, et notamment aux formes d'autisme dites « de haut niveau » est discutée. C'est notamment dans de tels cas qu'ont été décrites des capacités particulières dans certains domaines (mémoire, calcul, etc.), isolées de l'ensemble du fonctionnement psychique.
Correspondance CIM 10 : F 84.5 - syndrome d'Asperger
Représentations conceptuelles
Plusieurs représentations conceptuelles ont été proposées pour rendre compte du syndrome d'Asperger. Parmi elles :
- Une « faible cohérence centrale », théorie émise par Uta Frith en 1989, puis largement remise en cause.
- Une anomalie lié à la théorie de l'esprit, incapacité à comprendre normalement ce qui est émis par l'autre (selon Uta Frith & Simon Baron-Cohen), ou incapacité à émettre des éléments recevables par l'autre donc à être compris normalement (selon Tony Attwood).
- un cerveau « hypermasculin » (selon Simon Baron-Cohen).
Théorie de l'esprit
Articles détaillés : Théorie de l'esprit et Autisme#Théorie de l'esprit.L'utilisation du principe de théorie de l'esprit dans le cadre de l'autisme date de 1985 avec la publication de Does the autistic child have a “theory of mind”?[19]. La conclusion tirée des expériences est l'existence d'un déficit spécifique indépendant du niveau intellectuel. Les auteurs précisent dans l'article « nos résultats renforcent fortement l'hypothèse selon laquelle les enfants autistes considérés à l'échelle du groupe échouent à employer la théorie de l'esprit »[20].
Ce n'est que plus tard que cette hypothèse est affinée dans le cadre du syndrome d'Asperger et plusieurs chercheurs dont Uta Frith et son élève Simon Baron-Cohen le lient plus spécifiquement à l'attribution de fausses croyances[réf. souhaitée].
Pourtant les personnes diagnostiquées avec un syndrome d'Asperger atteignent le même niveau de performance que les sujets contrôles à certains tests de la théorie de l'esprit, et cette interprétation est inversée plus tard par Tony Attwood et Carol Gray qui présentent une difficulté d'expression et une souffrance née de « la fausse croyance qu’ont les autres de les avoir compris »[21]:
« Ce n’est pas qu’ils ont nécessairement une incompréhension de ce que l’autre peut ressentir (mauvaise Théorie de l’Esprit (ToM = Theory of Mind)) mais qu’ils ne savent pas mettre en application ces informations, et/ou ne savent pas exprimer ce qu’ils ressentent.
Un Aspie pourra savoir qu’il devrait exprimer tel ou tel sentiment dans une circonstance particulière, mais ne saura pas comment l’exprimer, c’est-à-dire quelle attitude choisir. La solution proposée par Attwood est donc l’apprentissage d’attitudes types correspondant à des circonstances précises (exemple : apprendre à s’excuser en cas d’impair, se construire des phrases-types, etc.)
En conséquence de cette difficulté d’expression, les Aspies souffrent aussi de l’incompréhension des autres, ou plutôt de la fausse croyance qu’ont les autres de les avoir compris. »
Le cerveau hypermasculin
Article détaillé : Théorie empathisation-systémisation.En 2002, Simon Baron-Cohen publie un article qui sera traduit en français en 2004 sous le titre « L’autisme : une forme extrême du cerveau masculin ? »[22].
Il s'appuie sur le principe d'une plus forte propension masculine à s'intéresser aux « systèmes mécaniques » qu'aux mécanismes de l'échange social. (Une expérience montre par exemple que dès l'âge d'un an, les garçons s'intéressent plus aux représentations de systèmes mécaniques qu'aux représentations de visages, et inversement pour les filles.)
Simon Baron-Cohen parle de cerveau masculin plus apte à « systémiser » et de cerveau féminin plus apte à « empathiser » ; et sur la base d'un questionnaire lié soit à l'un soit à l'autre, a réalisé des tests dont il ressort que, dans le cas du syndrome d'Asperger, l'empathisation apparait comme défaillante alors que la systémisation semble au contraire plus développée.
C'est dans ce contexte qu'il parle de cerveau hypermasculin, et il explique que cette théorie vient concurrencer celle d'un faible niveau de cohérence centrale émise par Uta Frith en 1989 sur la base de leurs travaux communs.
Personnalités
Certaines personnalités connues présentent ou présenteraient un syndrome d'Asperger. Le lecteur avisé considérera les diagnostics sans référence avec méfiance et cherchera éventuellement d'autres sources pour valider cette information.
- Le pianiste virtuose Glenn Gould selon le psychiatre américain Peter Oswald.
- L'écrivain anglais Daniel Tammet a été diagnostiqué par Simon Baron Cohen.
- Le surfeur Clay Marzo
- Le mannequin Heather Kuzmich[23]
- Craig Nicholls, le leader du groupe de rock australien The Vines.
- La chanteuse et mannequin Nico, qui collabora avec The Velvet Underground sur leur premier album, en souffrait également.
- Le chanteur Gary Numan est également atteint de ce syndrome.
- L'informaticien Bram Cohen, créateur du protocol BitTorrent[24]
- Le pirate informatique Adrian Lamo, responsable de l'arrestation de Bradley Manning[25]
- Le chanteur et pianiste Adam Young plus connu pour son projet musical Owl City et sa chanson Fireflies
Bibliographie
Ouvrages scientifiques
- Le Syndrome d'Asperger, et l'autisme de haut niveau de Tony Attwood, - ISBN 2-10-007918-2
- L'Autisme, une autre intelligence : diagnostic, cognition et support des personnes autistes sans déficience intellectuelle, de Laurent Mottron, ISBN 2-87009-869-3
- Sexualité et syndrome d'Asperger d'Isabelle Hénault, ISBN 2-8041-4887-4
- Les Psychopathies autistiques pendant l'enfance de Hans Asperger, ISBN 2-84324-049-2 (traduction de l'ouvrage historique du « père » du syndrome)
- Embrasser le ciel immense : le cerveau des génies de Daniel Tammet, - ISBN 2-35204-075-2
- Je pense trop de Christel Petitcollin
Autobiographies
- Je suis né un jour bleu une autobiographie de Daniel Tammet, ISBN 978-2-35204-028-6
- Vivre avec le syndrome d'Asperger de Liane Holliday, traduit en français par Josef Schovanec ISBN 2-8041-5332-0 chez DeBoeck Université (16 novembre 2007)
- Il était une fois le syndrome d'Asperger d'Anne Isabelle ISBN 2-915680-05-1 (témoignage d'une mère)
Romans
- Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon.
- Millenium de Stieg Larsson. C'est dans le premier tome de la trilogie de Larsson (Voir pour l'édition française à la page 498) que le lecteur apprend que l'héroïne Lisbeth Salander souffre probablement d'une forme du syndrome d'Asperger. Puis, dans le tome 2, au cours d'une conversation entre Mikael Blomkvist et l'ancien tuteur de Lisbeth, Holger Palmgren, le lecteur peut se faire une juste d'idée de la personnalité de Lisbeth à travers ses agissements dans les deux premiers tomes du roman. On y apprend qu'elle a une mémoire eidétique, qu'elle est imbattable aux échecs, qu'elle adore les énigmes, qu'elle est incollable dans certaines formes de tests d'intelligence, qu'elle communique très mal avec autrui. Cependant, Holger Palmgren aura soin de noter : « Si tu lis les descriptions cliniques des patients atteints du syndrome d'Asperger, il y a certaines choses qui collent parfaitement avec Lisbeth, mais il y en a autant qui ne collent pas du tout. »
- Gabriel d'Elisabeth Motsch
- La Bécassine de Wilson d'Elisabeth Motsch. Où l'auteur raconte la difficulté à trouver un suivi médical adapté à son enfant atteint du syndrome d'Asperger.
- Les Mots des autres de Clare Morral, Fayard, 2009. Où on apprend à la fin que l'un puis deux des personnages ont probablement développé cette forme de différence.
- Le Tailleur de pierre de Camilla Läckberg. Le troisième tome de la romancière présente un personnage atteint du syndrome d'Asperger, Morgan, développeur informaticien qui a appris à reconnaître les émotions grâce à des dessins de sa mère.
- Dans Courir avec des ciseaux d'Augusten Burroughs, le frère du jeune héros est atteint du syndrome d'Asperger et est extrêmement doué en mécanique.
- Le Monde de Marcelo, de Francisco X.Stork, qui raconte la vie d'un adolescent souffrant du syndrome d'Asperger, et développant un grand intérêt pour la religion et en particulier, pendant un été, son expérience du monde du travail "normal", sur l'injonction de son père qui refuse qu'il vive en marge de la société.
- The half-life of planets (Deux têtes dans les étoiles) d'Emily Franklin et Brendan Halpin, dont l'un des deux personnages principaux est un adolescent qui est pleinement conscient de souffrir de ce syndrome. Le roman décrit la construction d'une relation amoureuse vue alternativement par ses deux protagonistes.
- Le sortir de son monde - Le combat d'un mère pour son enfant autiste (syndrome d'Asperger) de Florentine Leconte, Michel Lafon - 2011.
- Une épée dans la brume - Syndrome d'Asperger et espoir: la singularité d'une différence invisible, éditions Anne Carrière, 2011, de Nicole Damaggio, en collaboration avec sa fille, Anneclaire, atteinte du syndrome d'Asperger.
Multimédia
- Mind reading: the interactive guide to emotions DVD-ROM produit par le Centre de recherche sur l'autisme à l'université de Cambridge (le Cambridge University Autism Research Centre).
Filmographie
- Rain Man de Barry Levinson, 1988
- Code Mercury de Harold Becker, 1998
- Mozart and the Whale, Millenium film, 2004
- Crazy in love, de Petter Naess, 2008
- Ben X de Nic Balthazar, 2008
- Adam de Max Mayer, 2009
- Mary et Max d'Adam Elliot, 2009
- My Name Is Khan de Karan Johar, 2010
Personnages de séries télévisées
De nombreux personnage de séries télévisées souffrent du syndrome d'Asperger (ou présentent des similarités de symptômes), preuve que cette pathologie possède un certain attrait dans la culture populaire. Voici la liste de ces personnages :
- JJ dans la troisième saison de la série Skins
- Sheldon Cooper dans la série The Big Bang Theory
- Le Dr Virgina Dixon (Mary McDonnell) dans la cinquième saison de la série Grey's Anatomy
- Jerry Espenson dans la série Boston Justice
- Marshall J. Flinckman dans la série Alias
- Bob Melnikov (interprété par Dmitry Chepovetsky) dans la série ReGenesis
- Gregory House dans la série Docteur House (théorie évoquée par Wilson, son ami)
- Chloe O'Brian (Mary Lynn Rajskub) dans la série 24 heures chrono
- Max Braverman dans la série Parenthood (série télévisée)
- Adrien, dans l'épisode éponyme de L'Instit
- Gary Bell dans la série Alphas
- Astrid Fansworth (version alternative) de la série Américaine Fringe
- Abed dans la série Community
- Stan Marsh dans Ass burgers (l'épisode n'a pas encore été traduit en français), le 8e épisode de la 15e saison de la série South Park
- Sugar Motta de la série Glee s'est diagnostiquée elle-même le syndrome d'Asperger (même si il y a peu de chance qu'elle l'ait réellement)
Notes et références
- (en) Lorna Wing, « Asperger's syndrome: a clinical account », dans Psychological medicine, vol. 11, no 1, 1881, p. 115-29 [texte intégral (page consultée le 22/05/2009)]
- lire en ligne] titre original : Die 'Autistischen Psychopathen' im Kindesalter [
- Son travail est réputé être publié en 1944, ce qui précise la traduction de Uta Frith, mais l'impression originale visible sur le note précédente stipule en allemand : reçus le 8 octobre 1943
- ISBN 978-0521386081) dans Autism and Asperger Syndrome (
- un article rendant compte du livre de Tony Attwood Le Syndrome d'Asperger, et l'autisme de haut niveau (ISBN 2-10-007918-2), dans la continuité d'une thèse défendue par Lorna Wing note issue d'
- ISBN 2-10-007918-2) (source utilisé) « Il semble que pour réussir dans le domaine scientifique ou artistique, une touche d’autisme est essentielle. Les ingrédients du succès nécessitent peut-être cette capacité à se détourner de l’habitude, du simple sens pratique, pour renouveler un sujet par des voies inexplorées, toutes capacités convergeant dans la spécialité étudiée. » Asperger, 1979. Citation reprise par Tony Attwood dans Le Syndrome d'Asperger, et l'autisme de haut niveau (
- ISBN 0-521-38608-X). Traduction des propos originaux de Hans Asperger en 1944 dans Autistic psychopathy in childhood Traduction de « We are convinced, then, that autistic people have their place in the organism of the social community. They fulfil their role well, perhaps better than anyone else could, and we are talking of people who as children had the greatest difficulties and caused untold worries to their care-givers » (Utta Frith en 1991 dans Autism and Asperger syndrome. Cambridge University Press. pp. 37–92.
- info en anglais faisant référence à : (ja) K Ichihashi, « Autistic psychopathy or pervasive developmental disorder: how has Asperger's syndrome changed in the past sixty years? », dans Nippon Rinsho, vol. 65, no 3, 2007, p. 409-18 [lien PMID]
- (de) Bosch G (1962). Der frühkindliche Autismus - eine klinische und phänomenologisch-anthropologische. Untersuchung am Leitfaden der Sprache. Berlin: Springer; traduit en anglais huit ans plus tard : Bosch G (1970). Infantile autism – a clinical and phenomenological anthropological investigation taking language as the guide. Berlin: Springer.
- The Geek Syndrome.
- What Asperger's syndrome has done for us. By Megan Lane. BBC News Online Magazine. 2004/06/02
- Critères de découverte des «Aspies ».
- ISBN 978-2870098691) Laurent Mottron, L'Autisme, une autre intelligence : diagnostic, cognition et support des personnes autistes sans déficience intellectuelle page ?, (
- CHAPITRE V : Troubles mentaux et du comportement (F00-F99)
- « VAINCRE L’AUTISME »
- Avis du Dr G. Macé.
- SUSA
- Attwood, The complete Guide to Asperger's Syndrome, JKP 2007 chapitre 2
- L'article en ligne [PDF] Baron-Cohen,S., Leslie, A. M., & Frith, U (1985). Does the autistic child have a “theory of mind”? Cognition, 21, 37-46.
- Traduction libre de « Our results strongly support the hypothesis that autistic children as a group fail to employ a theory of mind ».
- compte rendu de lecture sur evopsy.com du livre Le Syndrome d’Asperger et l’autisme de haut niveau de Tony Attwood"
- résumé et article français complet sur revues.org
- http://www.buddytv.com/articles/americas-next-top-model/exclusive-interview-heather-ku-14299.aspx
- http://www.businessweek.com/magazine/content/08_43/b4105046863317.htm
- http://www.wired.com/threatlevel/2010/05/lamo/
Annexes
Articles connexes
- Autisme, TED, Autisme de haut niveau
- Temple Grandin, Wendy Lawson, Marc Segar, Daniel Tammet
- Théorie de l'esprit, Pensée visuelle
- Trouble de la personnalité schizoïde
- Persévération
- Grounia Soukhareva
Liens externes
- Description du syndrome d'Asperger par l'association Autisme France (reconnue d'utilité publique)
- Association Asperger Aide
- Asperger Belgique
- Association Asperger Amitié
- APIPA-ASPERGER-TED
- Informations en français sur le syndrome d'asperger et l'autisme de haut niveau (site Aspie Québec)
- Les critères diagnostiques du syndrome d'Asperger (site inforautisme)
- Avis du conseil consultatif national d'éthique 12.2007
- Le syndrome d'Asperger et l'hormone du stress
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