Sauteur à ski

Sauteur à ski

Saut à ski

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Le saut à ski (ou saut à skis) est un sport d’hiver dans lequel les skieurs descendent une pente sur une rampe pour décoller (le tremplin), essayant d’aller aussi loin que possible. En addition à la longueur les juges donnent des points pour le style en vol et l'atterrissage du sauteur. Les skis utilisés sont longs et larges.

Sommaire

Histoire

Saut à ski en 1905

Les origines se trouvent en Norvège où la première compétition se tint en 1862. La première grande compétition eut lieu sur le mont Husebybakken à Oslo en 1879. Holmenkollen est aujourd'hui considéré comme la Mecque du ski nordique. Le saut à ski a fait son apparition aux Jeux olympiques, dès la première édition de 1924. Le saut à ski a été pratiqué couramment dès l'apparition du ski dit « norvégien » en Europe continentale à la fin du XIXe siècle et n'est aucunement une discipline récente ou artificielle.

Principes

Le skieur s'élance du haut d'un tremplin enneigé ou revêtu de matière synthétique, et atteint une grande vitesse dépassant les 90 km/h pour les gros tremplins. À cet instant, il doit donner une impulsion afin d'aller le plus loin possible dans les airs. Cette impulsion est d'une importance capitale, car contrairement aux croyances, le nez du tremplin ne remonte pas. Une fois en l'air, le sauteur, qui a le talon libre, se penche de façon à placer son corps entre ses skis et cherche à obtenir une portance optimale sur l'air. Il se redresse au moment de l'atterrissage, et pour que ses notes de style restent optimales, il doit alors effectuer une « fente » avec les pieds en position dite de « télémark ».

Les trois phases du saut à ski

Tremplin de saut d'Holmenkollen (Oslo, Norvège)

On peut distinguer trois phases essentielles qui permettent d'effectuer un saut de qualité :

  • La phase d'élan, sanctionnée par la vitesse obtenue par le sauteur au bout du tremplin. Une bonne vitesse est essentielle pour réaliser un bon saut. Cette vitesse dépend de la position d'élan du sauteur, de son relâchement dans la trace et de son poids, et de la capacité des skis à glisser sur la piste.
  • L'impulsion au bout du tremplin. Celle-ci doit être puissante et réalisée exactement au bon moment.
  • La phase de vol. Elle est déterminée principalement par le poids du sauteur, sa position en vol et la qualité de la transition entre l'impulsion et la position de vol.

On distinguait généralement deux catégories de sauteurs il y a encore 25 ans :

  • Les sauteurs athlétiques ou sauteurs, qui arrivaient vite au bout du tremplin, produisaient une impulsion forte mais obtenaient relativement peu de portance sur l'air de par leur poids de corps important et la trajectoire en cloche de leur vol consécutive à leur forte impulsion.
  • Les sauteurs légers ou voleurs, qui arrivaient moins vite au bout du tremplin, produisaient une impulsion moins forte mais obtenaient beaucoup de portance sur l'air de par leur poids de corps faible et la trajectoire rasante de leur vol, rapide, consécutif à leur impulsion plus mesurée.

À l'heure actuelle, tous les sauteurs sont très légers et ont un indice de masse corporelle faible (le contrôle du BMI a été installé sur le circuit international pour lutter contre l'anorexie). En 2008, tous les sauteurs d'un niveau international ont des détentes sèches d'environ 60 à 70 cm pour des BMI égal à 18,5.(P/T2) soit environ 1M84 pour 63 kilos.

Techniques de vol

La technique actuelle dite technique en V consiste comme son nom l'indique, une fois en l'air, à mettre les skis en V et non plus parallèlement.

La technique en « V » est apparue grâce à un sauteur suédois du nom de Boklöv qui avait des problèmes sérieux de myopie et n'était pas particulièrement doué pour ce sport. Son entraîneur et lui-même ont développé la technique du « V » qui donnait une meilleure portance sur l'air à Boklöv, lui permettant ainsi de combler ses faiblesses. Cette technique permet en effet un gain de 10% comparée à la technique précédente avec les skis parallèles. Boudée par les juges et les autres sauteurs à ses débuts, cette technique a très vite fait ses preuves et d'autres sauteurs ont commencé à l'adopter.

La totalité des sauteurs de haut niveau utilisent cette technique de vol, à un degré plus ou moins prononcé. Certains accentuent trop leur « V », au point de croiser leurs skis à l'arrière (on parle de technique « en X »), ce qui diminue à nouveau légèrement la portance.

Facteurs externes influençant le vol

  • Un vent de face rallonge la distance de saut en ajoutant de la portance sous les skis du sauteur. Au contraire, un vent arrière ou de dos rabat le sauteur contre la piste de réception.
  • La hauteur de la barre d'élan. Pour s'adapter au niveau des compétiteurs et aux conditions météo, il est possible de modifier la hauteur de la barre depuis laquelle le sauteur s'élance. Plus la barre est haute, plus la vitesse du sauteur en sortie de tremplin est élevée.

Le décompte des points

Le vainqueur d'un concours est le sauteur qui réalise le plus grand nombre de points sur un total de deux sauts (1re et 2e manche). Le total point est composé :

  • des points attribués pour la longueur,
  • et des points attribués pour le style.

Décompte des points pour la longueur

Le skieur marque 60 points lorsqu'il retombe à la hauteur du point K, distance de référence comparable au « par » d'un parcours de golf. Chaque mètre au-delà du point K est valorisé par l'ajout de 1,8 point, alors que chaque mètre en-dessous est pénalisé par le retrait de 1,8 point, chaque demi-mètre en plus ou en moins rapportant 0,9 point.

Décompte des points pour le style (ou « notes de style »)

Cinq juges placés au bord de la piste donnent une note comprise entre 0 et 20. La meilleure et la moins bonne sont ôtées du total, qui est ajouté aux points attribués pour la distance de saut du sauteur.

La note attribuée par défaut est le 20. Des déductions sur ce total idéal sont effectuées, déduction qui peuvent survenir dans trois catégories :

  • Le vol (position en vol, mouvements parasites, et indirectement longueur du saut).
  • La réception (douceur de l'atterrissage, qualité du « télémark »).
  • La fin de saut (fautes de carre, chutes).

Les cas les plus fréquents de déductions sont les mouvements en vol (-1 point), l'absence de télémark (-2 points) et la chute (-5 points minimum).

Records de distance

Lors de la première compétition en 1879, le record était de 23 mètres. Il faudra attendre 1936 pour voir un saut à plus de 100 mètres et 1957 pour les 150 mètres. En 1994, Toni Nieminen devint le premier sauteur à sauter au-delà des mythiques 200 mètres. Le 20 mars 2005, Bjørn Einar Romøren sauta à 239 mètres sur le tremplin de Planica en Slovénie.

Pour être validé en tant que record , un saut doit :

  • Être effectué dans une manche de coupe du monde, un championnat du monde ou des Jeux olympiques, ainsi qu'aux entraînements officiels (c'est à dire avec un jury de compétition) de ces dernières compétitions; cela afin d'éviter que la hauteur d'élan pris par le sauteur ne soit trop importante comparée aux précédentes tentatives.
  • Être tenu, c'est-à-dire que le sauteur ne doit toucher la neige avec aucune partie du corps lors de la réception.


Meilleures performances par sauteur (saut validé) :


Performances non validées :

Compétitions

Sauteur en plein vol.

Coupe du Monde

Comme dans toutes les disciplines de ski, la Fédération internationale de ski organise une coupe du monde tout au long de l'hiver. Elle compte une trentaine de concours et se dispute en Europe, en Amérique du Nord et au Japon.

Depuis 1994, il existe également une coupe du monde de saut à ski en été, qui se déroule généralement sur des tremplins de même type que les tremplins hivernaux, sur lesquels un revêtement synthétique remplace la neige présente sur la piste d'élan et la piste de réception.

La tournée des quatre tremplins

Cette compétition existe depuis 1954 et a lieu annuellement. Elle se dispute sur deux tremplins en Allemagne (Oberstdorf et Garmisch) et deux en Autriche (Innsbruck et Bischofshofen). Les scores réalisés lors de ces quatre concours sont additionnés pour déterminer le vainqueur. C'est la plus prestigieuse compétition de ce sport, bien qu'il n'y ait pas de médailles comme lors d'un championnat du monde.

Championnats du Monde

Les Championnats du monde de ski nordique ont lieu tous les deux ans depuis 1937. Quatre épreuves s'y déroulent : deux individuelles (tremplin normal et grand tremplin) et deux par équipes (une sur chaque tremplin).

Il existe également un championnat du monde de vol à ski qui a lieu tous les deux ans en alternance avec les championnats du monde de ski nordique.

Jeux olympiques

Le saut à ski est une discipline olympique depuis les débuts des JO d'hiver. Trois épreuves s'y déroulent : deux individuelles (tremplin normal et grand tremplin) et une par équipe (grand tremplin).

Coupe continentale de saut à ski

La Coupe continentale est une compétition de niveau inférieur à la Coupe du monde de saut à ski.

En l'absence de Coupe du monde de saut à ski féminin, la Coupe continentale féminine de saut à ski, représente l'élite de ce sport.

Vol à ski

Vue du sommet du tremplin de Planica, Slovénie, le plus grand tremplin du monde

Le vol à ski a le même règlement que le saut à ski. Cependant, il se dispute sur des tremplins de vol ou tremplins géants, sur lesquels les sauteurs dépassent les 200 mètres contre 100 mètres sur les tremplins traditionnels. Il n'y a que peu de concours de vol à ski durant la saison. Il existe seulement 5 tremplins de vol à ski homologués (contre près de 120 pour le saut à ski) :

Réglementation

Constatant de nombreux problèmes de poids allant jusqu'à l'anorexie chez certains sauteurs, la Fédération internationale de ski a introduit en septembre 2004 un nouveau règlement drastique : la longueur des skis, capitale pour obtenir de la portance, est désormais déterminée en fonction d'un indice de masse corporelle, la norme IMC, afin d'éviter que des sauteurs trop maigres puissent profiter de cet avantage. Le déficit d'image était trop grand avec parfois l'impression d'une meute de fous volants efflanqués, envoyés dans les nuages l'estomac vide et noué. Depuis l'introduction de cette règle, les sauteurs musclés et explosifs à la table, capable de produire une poussée forte, ont repris l'avantage en saut à ski, faisant naître avec elle cette fois le risque d'un dopage plus traditionnel.

Voir aussi

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Voir « saut à ski » sur le Wiktionnaire.

Liens externes

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