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Saint-Brisson-sur-Loire
Saint-Brisson-sur-Loire
DétailAdministration Pays France Région Centre Département Loiret Arrondissement Montargis Canton Gien Code Insee abr. 45271 Code postal 45500 Maire
Mandat en coursChristian Bouleau
2008-2014Intercommunalité Communauté des communes giennoises Démographie Population 1 051 hab. (2006) Densité 48 hab./km² Gentilé Saint-Brissonnais Géographie Coordonnées Altitudes mini. 122 m — maxi. 208 m Superficie 21,86 km² Saint-Brisson-sur-Loire est une commune française située dans le département du Loiret et la région Centre.
Sommaire
Toponymie
Le nom du village vient de Brice, évêque de Tours au Ve siècle, successeur direct de saint Martin.
Géographie
Communes limitrophes
La commune de Saint-Brisson-sur-Loire est bordée à l'Est par Saint-Firmin-sur-Loire, à l'Ouest par Saint-Martin-sur-Ocre, et au Sud par Autry-le-Châtel.
Lieux-dits et écarts
La Papillonerie, La Bussière, Le Coudray, Les Martins, Mancy, Montifault, La Maladrerie, Les Collissonnes, les Thénoux.
Histoire
Préhistoire
Le site occupé aujourd'hui par la commune de Saint-Brisson-sur-Loire, comme l'essentiel de la vallée de la Loire, a connu une présence humaine précoce ; de nombreux outils en silex, dont les plus anciens remontent au magdalénien, ont été mis au jour en différents points du village et de ses environs qui le confirment.
Antiquité
Le paysage de la région giennoise à l'époque Antique nous étant malheureusement très mal connu à l'heure actuelle faute d'études scientifiques sérieuses et récentes, nous ignorons tout aujourd'hui de l'état du site aux périodes celte et romaine ; il est très possible d'ailleurs, vu l'absence de vestiges à ce jour répertoriés pour ces périodes, que le site n'ait pas été peuplé avant l'époque mérovingienne voire carolingienne.
Moyen Âge
C'est probablement à la fin du IXe siècle ou au cours du Xe siècle qu'un premier édifice fortifié, alors constitué de palissades et d'une tour de bois, est élevé sur l'emplacement de l'actuel château[1]. C'est véritablement avec cette implantation que débute l'histoire du bourg. En effet, cette nouvelle structure a attiré auprès d'elle de nombreuses familles qui avaient précédemment travaillé à sa construction ; en échange de ce travail, ces paysans pauvres ont reçu des terres et se sont fixés au pied des palissades du château pour former un premier noyau de populations identifiable aujourd'hui au secteur de la rue du Pont-Georget.
C'est probablement dans les toutes premières années du XIe siècle qu'un seigneur de Saint-Brisson fonde un prieuré qu'il dote d'un vaste enclos situé au nord du bourg actuel, à quelques mètres à peine des murs de la basse-cour seigneuriale.
Placé sous le vocable de Sainte-Marie ou Notre-Dame, ce prieuré bénédictin, dans un premier temps indépendant est malgré tout sensible à l'esprit de réforme du grand monastère voisin de Saint-Benoît-de-Fleury, lequel rayonne alors dans tout l'Occident chrétien comme le plus grand centre de culture grâce à son école et à son scriptorium.
La présence des bénédictins à cet endroit, plus encore que celle d'un château attire de nouvelles populations sur le site et le petit bourg connaît alors une croissance régulière et se dote d'une enceinte de bois.
Entre 1050 et 1060, le prieuré est donné à l'abbaye de Fleury par Robert, premier seigneur de Saint-Brisson dont le nom soit parvenu jusqu'à nous. Robert est de tout évidence un personnage important ; les textes n'en disent que peu à son sujet mais tout porte à croire que sa famille et lui-même étaient proches des moines de Fleury, eux-mêmes voisins de Saint-Brisson car possédant un prieuré à Châtillon-sur-Loire. C'est en se portant au secours de ce dernier, assiégé par un seigneur félon que Robert aurait été sauvé d'une mort certaine par un miracle de saint Benoît et saint Posen qui le poussa à faire don à l'abbaye de Fleury, conservant les reliques des saints personnages, de son prieuré.
Avec l'arrivée des moines de Fleury, une première église paroissiale est construite, probablement en bois, et placée sous le vocable de Saint-Brice, en souvenir de Abbon de Fleury, illustre abbé du grand monastère de 988 à 1004 et mort en martyr au monastère de la Réole le jour de la Saint-Brice, 13 novembre 1004. C'est à cette époque que ce bourg prend le nom de Saint-Brisson. Le boum démographique du XIIe siècle oblige les moines à reconstruire l'édifice en dur et sur une échelle plus vaste dans une fourchette chronologique comprise entre les années 1120 et 1180 ; c'est l'édifice actuel.
En 1135, Saint-Brisson apparaît une nouvelle fois dans les textes sous la plume de Suger, grand esprit du XIIe siècle, abbé de Saint-Denis, premier conseiller des rois Louis VI et Louis VII et chantre du style gothique qu'il est le premier à introduire en France avec l'abbatiale de Saint-Denis. Il nous apprend que, pour punir la rapacité du seigneur de Saint-Brisson qui profitait de la situation avantageuse de son château, situé en bord de Loire, pour dévaliser les marchands, Louis VI le Gros, alors roi de France, fit marcher une armée d'élite sur la ville, détruisit les palissades par les flammes et prit la tour, forçant le seigneur à se rendre à discrétion. Nul ne sait vraiment ce qu'il advint du personnage en question dont on ignore même le nom, mais il fut probablement exécuté.
Il faut attendre 1180 pour que Saint-Brisson réapparaisse dans des textes ; c'est alors qu'Étienne de Sancerre, fils puiné de Thibaud le Grand de Blois-Champagne, s'empare de ce territoire, vaste seigneurie limitrophe du comté autoproclamé qu'il a reçu de la succession paternelle, pour narguer son neveu, le jeune roi Philippe Auguste, avec lequel il est en conflit ouvert. Après l'extinction de celui-ci, la terre de Saint-Brisson demeurera en sa possession et Étienne en fera l'unique héritage de son fils puyné, lui-même prénommé Étienne. C'est ce personnage, grand bouteiller de France en 1248, qui fit construire le château actuel entre 1210 et 1241. Ce chantier fut à l'origine d'un nouvel afflux de populations sur le coteau, attirées notamment par la charte de Lorris qu'Etienne donne au bourg en 1210 dans ce but.
La famille de Sancerre demeurera en ces lieux jusqu'en 1290 ; les Courtenay, autre grande famille locale, affiliée à la maison royale, lui succèdent. Jean IV de Courtenay voit la seigneurie érigée en baronnie à son profit en 1425 mais d'un naturel dépensier, il dilapide son immense patrimoine qui faisait de lui l'un des seigneurs les mieux dotés du royaume et doit revendre la baronnie à Guillaume et Jean Jouvenel en 1471. Jean Juvenal des Ursins (nom latinisé que se donnait Jean, accolé à celui de l'hôtel des Ursins qu'il possédait à Paris), l'aîné des deux frères est archevêque de Reims, il a sacré Louis XI et réhabilité Jeanne d'Arc lors de son second procès ; il fait partie des grands esprits de son temps ; Guillaume quant à lui est chancelier de France du roi Charles VII. Tous deux meurent respectivement en 1473 et 1472 ; la baronnie échoit à Jacquette des Ursins, fille unique de Guillaume qui la transmet à son époux, Philibert de Beaujeu ; celui-ci s'étant remarié à Catherine d'Amboise, cette dernière la fait passer dans les biens de la famille de son troisième époux, François de Clèves, après le décès de Philibert de Beaujeu.
Les Clèves, comtes de Nevers, et leur successeur Ludovic de Gonzague conserveront Saint-Brisson jusqu'en 1567. Le 8 avril de cette année, pour se libérer d'importantes dettes comprises dans la succession des Clèves, Ludovic de Gonzague et son épouse Henriette de Clèves vendent la baronnie à Pierre Séguier, président à mortier au Parlement de Paris, un roturier anobli par la détention de charges vénales.
Les Séguier vont entièrement rénover le vieux château d'Étienne de Sancerre-Saint-Brisson qui n'avait apparemment guère connu de transformations majeures depuis son érection au XIIIe siècle.
Guerres de religion
L'arrivée de cette nouvelle famille seigneuriale à Saint-Brisson se fait dans un contexte de troubles extrêmement violents qui agitent le giennois, au cœur de la deuxième guerre de religion, la plus terrible dans ce secteur. En 1562 déjà, lors de la première guerre de religion, Saint-Brisson avait été le théâtre d'affrontements; l'église avait été mise à sac, son mobilier pillé, ses statues renversées. Lors de ce deuxième conflit armé, de nombreuses églises sont mises à bas; la prieurale et paroissiale Saint-Brice n'échappe pas à la règle, sa voûte charpentée et son clocher sont incendiés par les huguenots qui la laissent à l'état de ruine. Elle sera relevée à partir de 1580 par le nouveau seigneur de Saint-Brisson Pierre II Séguier. Devenu le nouveau fondateur de l'édifice par cette action de grâce, ce dernier est désormais placé sous le double vocable de Saint-Pierre-et-Saint-Brice qu'il conserve de nos jours.
Époque moderne et contemporaine
Les Séguier verront la baronnie érigée en marquisat par décision de Louis XIV en 1654. Cette famille demeurera à Saint-Brisson jusqu'en 1987. Le 26 avril 1987, madame Anne de Ranst de Berchem, marquise de Saint Brisson légua le château à la commune de Saint-Brisson-sur-Loire. Après acceptation du legs par sous le mandat du maire Roger Massé, l'association des amis du château de Saint-Brisson-sur-Loire fut créée pour la mise en valeur et la sauvegarde de ce monument de l'histoire de la région giennoise ; depuis lors, une équipe de guides fait découvrir le château au public du mois d'avril au mois de décembre.
Héraldique
Article détaillé : armorial des communes du Loiret.Les armes de Saint-Brisson-sur-Loire se blasonnent ainsi :
D'azur au chevron d'or accompagné de deux étoiles du même en chef et d'un agneau d'argent en pointe[2].
Administration
- Ancien arrondissement (jusqu'en 1926) : Arrondissement de Gien
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 2001 en cours Christian Bouleau Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Patrimoine
Article détaillé : Château de Saint-Brisson.- Château de Saint-Brisson des XIIIe, XVIe et XIXe siècles. Le domaine de Saint-Brisson est partiellement protégé par les Monuments Historiques depuis 1993[4] ;
- Église Saint-Pierre-et-Saint-Brice des XIIe, XVIe et XIXe siècles. Les chapiteaux romans sont classés Monuments Historiques par Prosper Mérimée en 1849 ;
- Prieuré Sainte-Marie, maison du prieur du XVe siècle rue de l'église ;
- Château de Launay, manoir seigneurial du XVe siècle, rue d'Autry ;
- Christ en croix, bois polychrome du XVe siècle, cimetière de Saint-Brisson ;
- Bourg ancien et ses maisons des XVIe et XIXe siècles.
Manifestations
- Visite guidée du bourg ancien et de certains de ses monuments, les jeudis soir de juillet et août ;
- Fête de la citrouille, la 3e semaine de septembre, depuis 1989 ;
- Salon européen d'Art contemporain, en novembre, les années paires ;
- Concerts de jazz les étés dans la cour du château de Saint-Brisson.
Notes et références
- ↑ Antoine Estienne, Saint-Brisson-sur-Loire, château, manoir, église, prieuré, mémoire de master 2, université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand II, 2008
- ↑ Le blason de la ville sur Gaso. Consultation : octobre 2008.
- ↑ Cassini : avant 1968 ; recensements INSEE : depuis 1968 ; enquête INSEE : 2005
- ↑ Le Domaine de Saint-Brisson sur la base Mérimée du Ministère de la Culture. Consultation : novembre 2008.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (en) (fr) (nl) Site officiel du château de Saint-Brisson-sur-Loire
- (fr) Saint-Brisson-sur-Loire sur le site de cœur de France
- (fr) Données géographiques de la commune de Saint-Brisson-sur-Loire - LION1906 (Localisation Interactive, Orthodromie et Navigation)
- (fr) Saint-Brisson-sur-Loire sur le site du Quid
- (fr) - Plans et vues satellites de la commune de Saint-Brisson-sur-Loire.
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