- Saint-Privat-du-Fau
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Saint-Privat-du-Fau Administration Pays France Région Languedoc-Roussillon Département Lozère Arrondissement Mende Canton Le Malzieu-Ville Code commune 48179 Code postal 48140 Maire
Mandat en coursJean-Claude Laurent[1]
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes des Terres d'Apcher Démographie Population 130 hab. (2007) Densité 5,9 hab./km² Gentilé Privatains Géographie Coordonnées Altitudes mini. 879 m — maxi. 1417 m Superficie 22,16 km2 Saint-Privat-du-Fau est une commune française, située dans le département de la Lozère et la région Languedoc-Roussillon.
Ses habitants sont appelés les Privatains.
Sommaire
Géographie
Le village de Saint-Privat-du-Fau se situe dans la Margeride, vaste région naturelle couvrant les départements du Cantal, de la Haute-Loire et de la Lozère, dont les principales caractéristiques sont : un sol granitique assez pauvre pour la culture, une zone montagneuse au climat rude en hiver et parfois chaud en été et un réseau hydrologique important.
Saint-Privat-du-Fau est installé, à une altitude moyenne de 1 100 m, sur la face sud d'un des contreforts du mont Grand et du mont Mouchet, deux des points culminants de la Margeride. Au pied du village coule une rivière appelée ruisseau de Saint-Privat[2]. La plupart des habitations sont orientées vers le sud.
Étymologie
Le village de Saint-Privat-du-Fau tient son nom du saint évangélisateur, et premier évêque, du Gévaudan au IIIe siècle, Saint-Privat. L'ajout « du Fau » vient du nom d'un arbre, le hêtre, que l'on trouve en abondance dans le secteur et qu'on appelle en patois local, le « fayard » ou le « fau ».
Histoire
Peu de données existent sur l'origine du village en lui-même. L'église a sans doute été construite au XIIe siècle. On peut donc logiquement en déduire qu'un bourg existait à cet endroit.
Les habitations du village datent, pour les plus anciennes, de la second moitié du XIXe siècle.
Du fait de sa position géographique, légèrement en retrait de la voie principale de communication entre Saint-Chély-d'Apcher et Saugues, St-Privat-du-Fau a connu un développement relativement lent mais qui a permis aussi de préserver une certaine authenticité.
Souffrant d'un exode important depuis les années 1970 et 80 (fermeture de l'épicerie, du café, de l'école, ...), Saint-Privat est cependant devenu un lieu de villégiature principalement en été. Les anciennes maisons ont été bien souvent rachetées et rénovées. Les estivants sont soit des membres de familles originaires du village, soit des nouveaux venus.
La municipalité a rénové l'ancien presbytère pour en faire un gîte rural.
Le principal évènement dans l'histoire du village a été son implication dans le terrible épisode de la Bête du Gévaudan. Au XVIIe siècle, cette Bête sévissait autour du village de Saint-Privat. On rapporte qu'un jour, une habitante du village prenait de l'eau à la fontaine appelée « Font Basse ». Dans la pénombre, elle sent qu'on lui pose la main sur l'épaule. Croyant à la présence d'un amoureux, elle se retourne pour l'éconduire. Mais elle se retrouve face à face avec la Bête ! Les hurlements de la jeune file mirent en fuite l'animal[3]. Encore aujourd'hui, on peut voir dans le village, la « Font Basse » où a eu lieu l'évènement.
Administration
Liste des maires de Saint-Privat-du-Fau Période Identité Étiquette Qualité 2001 Jean-Claude Laurent Démographie
Monuments et lieux touristiques
L'église
Le clocher à peigne de l'église est l'un des plus beaux de la Lozère. Les trois niveaux d'arcature, qui en font l'un des clochers les plus originaux du département, sont développés comme suit : de la base au sommet, quatre arcs, deux arcs et un arc. Dans l'arcature de base, on trouve 3 cloches.
L'église[6] a sans doute été construite au XIIe siècle par les moines de l'abbaye de Pébrac, près de Langeac actuellement en Haute-Loire.
La façade de l'église date du XIXe siècle comme l'indique le cartouche au dessus du porche d'entrée où est gravé « 1888 ». La porte d'entrée est moderne. Le porche en lui-même est gothique. Peut-être s'agit-il de réemploi de l'ancien porche. Un œil-de-bœuf au-dessus de la porte permet l'éclairage de la tribune à l'intérieur.
À l'intérieur, l'église est composée d'une nef unique, voutée en plein-cintre sur arcs doubleaux. La nef distribue quatre petites chapelles éclairées par une fenêtre en arc simple. L'édifice étant à demi-enterré sur sa face nord, l'éclairage de l'ensemble s'effectue par les baies situées au sud. Le chœur de l'église, qui est vouté en cul-de-four, témoin de la construction ancienne, est lui aussi éclairé par le sud grâce à des baies à arc simple. Les arcatures incluses dans le mur du chœur possèdent des chapiteaux historiés et une porte donne accès à la sacristie.
Dernier élément, la tribune en bois située au-dessus de l'entrée, génère une sorte de petit narthex. Cette tribune, par laquelle on accède grâce à un escalier étroit, est encore occupée de nos jours par les hommes du village lors des offices.
L'église a bénéficié d'une campagne de rénovation à la fin du XXe siècle. La couverture en tuiles romaines de l'église fut remplacée par une couverture en lauzes.
Jusqu'à une période récente, l'église était entourée d'un cimetière, ultime témoignage d'une pratique très ancienne qui voulait que les morts côtoient les vivants. Les tombes présentes dataient principalement du XIXe siècle. Les dernières inhumations ont eu lieu au milieu du XXe siècle, avant la création d'un cimetière à la périphérie du village. Au début des années 2000, le cimetière primitif a été supprimé. Les sépultures ont été regroupées dans une fosse commune installée dans une extension du cimetière nouveau. À la place de l'ancien cimetière, un monument aux morts a été implanté.
Habitations et installations
Dans le village lui-même, certaines maisons présentent un intérêt architectural non négligeable. On y rencontre des linteaux de portes tout à fait impressionnant, constitués d'un seul énorme bloc de granit. Certaines anciennes portes ont été conservées avec leurs heurtoirs d'époque[7]. Il faut aussi noter que dans certaines granges, les charpentes en châtaignier ont été conservées. Elles aussi présentent un réel intérêt.
Le village a conservé son four banal. Installé au centre des habitations, il a longtemps été négligé mais depuis peu, il a été rénové. Il est constitué de deux fours et possède encore les instruments de boulangerie notamment les longues pelles en bois pour aller retirer les pains des fours.
Juste à côté du four, on trouve un métier à ferrer ou « farrèire » en patois local. Il s'agit d'un dispositif permettant de ferrer les bovins pour les travaux des champs (inusité de nos jours). Contrairement à d'autres métiers à ferrer des alentours, celui de Saint-Privat a conservé le joug qui permettait de bloquer la tête de l'animal pendant les opérations.
Dans la partie basse du village, on rencontre un abreuvoir couvert. Par ailleurs, un peu partout dans le village, on trouve des abreuvoirs pour les animaux. Taillés dans un bloc de granit, ces abreuvoirs ont été remis en eau récemment. À l'entrée du village, on découvre en contrebas du mur de soutènement d'un parking, un abreuvoir dont la taille est resté inachevée.
Sous l'église, à un carrefour, on découvre une croix de mission datant de 1940.De Saint-Privat-du-Fau, on a un très beau point de vue sur la Margeride, l'Aubrac et le pays de Saint-Flour.
Notes et références
- Site du conseil général de la Lozère
- Voir la fiche de ce cours d'eau sur le Sandre
- Cité par la tradition populaire, reprise par l'abbé Pourcher dans son "Histoire de la Bête du Gévaudan",1889
- Données Cassini
- INSEE
- Notice no IA48000811, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Détail d'un heurtoir, sur la base Mémoire, ministère de la Culture
- Notice no IA48001271, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Voir aussi
Catégorie :- Commune de la Lozère
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