- Romaïque
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Grec moderne
Pour les articles homonymes, voir Grec.Grec moderne
ΝεοελληνικήParlée en Grèce, Chypre méridionale, Albanie, Italie, Turquie et divers autres pays Région Europe Nombre de locuteurs 15 millions dont 10,7 en Grèce Typologie SVO [1] Classification par famille (Dérivée de la classification SIL) Statut officiel Langue officielle de Grèce
Chypre
Union européenneCodes de langue IETF (en) el ISO 639-1 el ISO 639-2 gre (B) / ell (T) ISO/DIS 639-3 (en) ell
type : L (langue vivante) étendue : I (langue individuelle) SIL GRK Échantillon Article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme (voir le texte en français)
Άρθρο 1
'Ολοι οι άνθρωποι γεννιούνται ελεύθεροι και ίσοι στην αξιοπρέπεια και τα δικαιώματα. Είναι προικισμένοι με λογική και συνείδηση, και οφείλουν να συμπεριφέρονται μεταξύ τους με πνεύμα αδελφοσύνης.
modifier Le grec moderne (en grec : (νεο)ελληνική γλώσσα / (neo)ellinikí glóssa « langue grecque (moderne) », ou simplement (νέα) ελληνικά / (néa) elliniká) est la langue maternelle de 15 millions de locuteurs, dont 10,7 millions en Grèce où il est langue officielle, comme à Chypre méridionale. Il existe également des minorités de langue grecque en Albanie et en Turquie.
Le grec moderne est également appelé romaïque (Ρωμαίικα). Cette appellation, en vigueur jusqu’au XIXe siècle, tend à disparaître.
Elle fait partie de la branche grecque des langues indo-européennes.
Sommaire
Histoire
Le grec moderne dérive de la koinè, elle-même héritière directe du grec ancien, mais a subi un grand nombre de transformations phonétiques (comme l'iotacisme, la psilose, la disparition des oppositions de quantité vocalique, la spirantisation des anciennes aspirées, le passage d'un accent de hauteur à un accent d'intensité ou encore l'amuïssement de certains phonèmes, comme [n], en finale), lexicales (nombreux emprunts aux langues modernes) et grammaticales (simplification de la flexion nominale, de la conjugaison). Il a également développé certaines caractéristiques partagées avec les langues environnantes, qui découlent de sa participation à l'union linguistique balkanique.
De fait, un Grec d'aujourd'hui ne peut comprendre correctement un texte en grec ancien, de même qu'un francophone d'aujourd'hui ne peut comprendre correctement un texte en ancien français.
On peut illustrer cette évolution par un court extrait du Nouveau Testament (Jean I, 1) en grec moderne puis en grec ancien (koinè). La prononciation est indiquée de manière phonologique. En dépit de l'anachronisme que cela constitue, on a transcrit le grec ancien tel qu'il aurait pu être prononcé en attique classique et non tel qu'il l'était à l'époque de rédaction du texte, pour montrer les différences entre langues moderne et classique :
Grec moderne 1 Στην αρχή ήταν ο Λόγος, και ο Λόγος ήταν μαζί με τον Θεό, και ο Λόγος ήταν Θεός.
[stin ar'çi 'itan o 'loɣos ke o 'loɣos 'itan ma'zi me ton θe'o ke o 'loɣos 'itan θe'os]Grec classique 1 Ἐν ἀρχῇ ἦν ὁ Λόγος, καὶ ὁ Λόγος ἦν πρὸς τὸν Θεόν, καὶ Θεὸς ἦν ὁ Λόγος.
[en arkʰɛː˥˩j ɛː˥˩n ho lo˥gos ka˨j ho lo˥gos ɛː˥˩n pro˨s to˨n tʰeo˥n ka˨j tʰeo˨s ɛː˥˩n ho lo˥gos]Français 1 Au commencement était la parole et la parole était avec Dieu et Dieu était la parole. Grec moderne 2 Αυτός ήταν στην αρχή μαζί με τον Θεό.
[af'tos 'itan stin ar'çi ma'zi me ton θe'o]Grec classique 2 Οὗτος ἦν ἐν ἀρχῇ πρὸς τὸν Θεόν.
[hoː˥˩tos ɛː˥˩n en arkʰɛː˥˩j pro˨s to˨n tʰeo˥n]Français 2 Il était au commencement avec Dieu. La langue actuelle est une variante dite démotique, qui a supplanté en 1975 une langue artificielle et archaïsante, la katharévousa. De plus, depuis 1982, la langue s’écrit avec le système monotonique.
Histoire de la
langue grecque
(voir aussi : alphabet grec)Proto-grec (vers 2000 av. J.-C.) Mycénien (vers 1600–1100 av. J.-C.) Grec ancien (vers 800–300 av. J.-C.)
Dialectes :
éolien, arcado-cypriote, Ionien-attique,
dorien, pamphylien ; grec homérique.
Dialecte possible : ancien macédonien.Koinè (dès 300 av. J.-C.) Grec médiéval (vers 330–1453) Grec moderne (dès 1453)
Dialectes :
cappadocien, crétois, chypriote,
démotique, griko, katharévousa,
pontique, tsakonien, yévaniqueÉcriture et prononciation
Le grec moderne s’écrit avec un alphabet de vingt-quatre lettres, hérité du début de la période archaïque (VIIIe siècle av. J.-C.). Chaque lettre correspondait à l’origine à un son différent (avec des ambiguïtés, concernant principalement les voyelles), mais en grec moderne la prononciation a largement évolué, et plusieurs lettres ou groupes de lettres se prononcent de la même manière, ce qui rend l’orthographe aussi difficile que celle du français (entendre un mot n’est souvent pas suffisant pour pouvoir l’écrire : par exemple, il existe six graphies pour le son « i » en raison de l’iotacisme survenu entre le Ve et le IIIe siècle avant l'ère chrétienne.) Le tableau ci-dessous donne la prononciation des lettres. L’accent aigu sur une lettre marque l’accent tonique du mot.
Le grec moderne suit des règles de sandhi tant internes qu’externes, qui consistent en assimilations progressives et régressives. Par exemple, un /n/ final voit son point d'articulation s'adapter à la consonne initiale du mot qui suit (il passe à [m] devant une consonne labiale et [ŋ] devant une vélaire ; à la fin de certains mots-outils comme την (tin), τον (ton), δεν (dhen), il s'amuit devant une consonne continue ; il voise une consonne occlusive sourde qui le suit (τον πατέρα [tɔm pa.ˈtɛ.ɾa]) et peut empêcher une sonore de se spirantiser.
Lettres simples
Lettre Nom Prononciation Α α άλφα (álfa) [a] antérieur comme dans patte, pas pâte Β β βήτα (víta) [v] en grec moderne. Γ γ γάμμα (gámma) devant les sons /a/, /ɔ/ et /u/, [ɣ] proche du r français de rien mais vélaire et non uvulaire ; devant les sons /i/ et /ɛ/, [ʝ] proche du y de yoyo. Δ δ δέλτα (dhélta) [ð] th anglais sonore de this Ε ε έψιλον (épsilon) [ɛ] d’aperture intermédiaire entre tête et été Ζ ζ ζήτα (zíta) [z] comme zoo, mais apico-alvéolaire, comme en espagnol Η η ήτα (íta) [i] comme fini Θ θ θήτα (thíta) [θ] th anglais sourd de think Ι ι ιώτα (ióta) [i] comme fini Κ κ κάππα (káppa) [k] comme kangourou Λ λ λάμδα (lámdha) [l] comme lettre Μ μ μι (mi) [m] comme moi Ν ν νι (ni) [n] comme nous Ξ ξ ξι (ksi) [ks] comme le x d’axe (en général : ξέρω /ˈksɛɾɔ/ « je sais ») ou [gz] comme le x d’exemple (derrière ν : δεν ξέρω = /ðɛŋ ˈgzɛɾɔ/ pouvant aller jusqu’à /ðɛg-/ = « je ne sais pas ») Ο ο όμικρον (ómicron) [ɔ] d’aperture intermédiaire entre hotte et hôte Π π πι (pi) [p] comme patte Ρ ρ ρω (ro) [ɾ] vibrant ou battu (italien Roma, espagnol Madrid) Σ σ/ς σίγμα (sígma) [s] comme dans rosse, mais apico-alvéolaire (jamais [z] comme dans rose, sauf devant consonne sonore : σβέλτος, σμάλτο /sv-, sm-/ « svelte, émail ») Τ τ ταυ (tav) [t] comme tête Υ υ ύψιλον (ípsilon) [i] comme dans fini, sauf en deuxième lettre d’une diphtongue graphique : ου se prononce [u] comme dans coucou Φ φ φι (fi) [f] comme dans faire Χ χ χι (khi) [ç] : ch allemand de ich devant les sons /i/ et /ɛ/ ([ʝ] sourd) ; [x] : ch allemand de ach devant les sons /a/, /ɔ/ et /u/ ([ɣ] sourd) Ψ ψ ψι (psi) [ps] comme dans psychologie Ω ω ωμέγα (oméga) [ɔ] d’aperture intermédiaire entre hotte et hôte Lettres composées
Lettres Prononciation αι comme ε : [ɛ] γγ, γκ [g] à l’initiale comme dans gare, [ŋɟ] au milieu du mot ει, οι, υι comme η, ι, υ : [i] μπ [b] comme dans bar (qui en grec moderne s’écrit μπάρ), [mb] au milieu du mot ντ [d] comme dans demain, [nd] au milieu du mot ου [u] comme dans coucou τσ [ʦ] (affriquée apico-alvéolaire) τζ [ʣ] (affriquée apico-alvéolaire) λι [ʎ] comme dans l'italien figlio νι [ɲ] comme dans baignade αυ [af] (devant κ, π, τ, χ, φ, θ, σ, ξ, ψ), [av] (devant β, γ, δ, ζ, λ, μ, ν, ρ et voyelles) ευ [ɛf] (devant κ, π, τ, χ, φ, θ, σ, ξ, ψ), [ɛv] (devant β, γ, δ, ζ, λ, μ, ν, ρ et voyelles) Exemples
Mot Transcription Signification αίμα éma sang (penser à « hématome », « hématologie ») καλοριφέρ kalorifér radiateur είναι íne il/elle est ou ils/elles sont μπάρμπας bárbas tonton εντάξει endáksi d’accord Grammaire
Le grec moderne est une langue à déclinaisons (comme l’allemand, par exemple) : la terminaison des mots change suivant la fonction du mot dans la phrase. Même les noms propres se déclinent : par exemple, on dira :
- Ο Φίλιππος έφυγε (O Fílippos éfiye : « Philippe est parti ») ;
- βλέπω τον Φίλιππο (Vlépo ton Fílippo : « Je vois Philippe ») ;
- Είναι το σπίτι του Φίλιππου (Íne to spíti tu Fílippu : « C’est la maison de Philippe »).
Cette particularité peut sembler rebutante à un francophone (qui cependant n’a pas de mal à décliner le pronom il qui donne le à l’accusatif et lui au datif). Elle est pourtant source d’une grande liberté d’expression car l’ordre des mots importe moins qu’en français. Par exemple, τον Φίλιππο βλέπω (ton Fílippo vlépo) peut être traduit par « c’est Philippe que je vois ».
Par ailleurs, le grec distingue deux aspects pour chaque verbe, marqués chacun par une forme distincte : une forme continue (calquée sur le présent) et une forme instantanée (calquée sur le passé, appelé aoriste). Cette différence est très vivante et se retrouve au futur et au subjonctif. Un Grec ne confondra pas θα τον δω (tha ton dho) et θα τον βλέπω (tha ton vlépo) : les deux signifient « je le verrai », mais le premier sous-entend « une fois » tandis que le second sous-entend « continuellement ».
Lexique
Voir aussi
TONNET (H), "Histoire du grec moderne", L'Asiathèque, Paris, 1993
Liens internes
- linguistique
- griko
- Romanisation du grec
- Fondation Hellenique Pour la Culture
- Centre Pour la Langue Grecque
Liens externes
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