- Grec Pontique
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Grec pontique
Grec pontique
Ποντιακά, ΡωμαίικαParlée en Grèce, Russie, Ukraine, Géorgie, Kazakhstan, Turquie, Allemagne Région Sud-est de l’Europe Nombre de locuteurs 324 535 Typologie SVO [1] Classification par famille - Langues indo-européennes
- Langues helléniques
- Groupe ionien-attique
- Grec pontique(Dérivée de la classification SIL) Statut officiel et codes de langue IETF (en) pnt ISO/DIS 639-3 (en) pnt
type : L (langue vivante) étendue : I (langue individuelle) modifier Histoire de la
langue grecque
(voir aussi : alphabet grec)Proto-grec (vers 2000 av. J.-C.) Mycénien (vers 1600–1100 av. J.-C.) Grec ancien (vers 800–300 av. J.-C.)
Dialectes :
éolien, arcado-cypriote, Ionien-attique,
dorien, pamphylien ; grec homérique.
Dialecte possible : ancien macédonien.Koinè (dès 300 av. J.-C.) Grec médiéval (vers 330–1453) Grec moderne (dès 1453)
Dialectes :
cappadocien, crétois, chypriote,
démotique, griko, katharévousa,
pontique, tsakonien, yévaniqueLe dialecte pontique ou grec pontique (en grec : Ποντιακή διάλεκτος, ou Ποντιακά, Ρωμαίικα) est un dialecte du grec moderne parlé à l’origine dans la région du Pont-Euxin, sur les côtes sud de la Mer Noire, et actuellement surtout en Grèce. Ses locuteurs sont les Grecs pontiques.
Le pontique descend du grec ionien via la koinè et le grec byzantin et possède des influences du turc, du persan et de nombreuses langues caucasiennes.
Sommaire
Dialectes
Le linguiste grec Manólis Triantafyllídis a divisé le pontique en deux groupes :
- groupe ouest (Niotique) qui allait des bouches du Danube jusqu'en Turquie septendrionale, nommé d'après la ville d’Oinoé/Ünye, entre Sinope et Trébizonde ;
- groupe est qui allait de la région de Kerason/Giresun jusqu'en Géorgie :
- sous-groupe côtier (Trébizondiaque) autour de Trébizonde/Trabzon, en Lazique et en Géorgie,
- sous-groupe intérieur (Chaldiote) de Chaldia ou Kanin/Kelkit (près d'Argyroupolis/Gümüşhane), ainsi qu'autour de Baibourt/Bayburt, de Kotyora/Ordu, etc.
Les locuteurs du pontique Chaldiote étaient les plus nombreux. En phonologie, quelques variétés de pontique appliquent l’harmonie vocalique, une caractéristique bien connue du turc (Mirambel 1965).
Localisation
Bien que le pontique fût à l’origine parlé sur les côtes sud de la Mer Noire, un nombre substantiel de locuteurs migra aux XVIIIe et XIXe siècles vers les côtes de l'ouest, du nord et de l’est de la mer Noire, en pays bulgare, roumain ou dans l’Empire russe ; le pontique est toujours parlé en Dobrogée (Roumanie), en Ukraine (notamment en Crimée), en Russie (notamment autour de Stavropol), et en Géorgie. Il bénéficia d’un usage littéraire durant les années 1930, ainsi que d’une grammaire scolaire (Topkhará 1898 rééditée en 1932). Après les massacres des années 1910, la majorité des locuteurs qui étaient restés en Asie Mineure furent soumis à l’échange de population du Traité de Lausanne de 1923, et furent réinstallés en Grèce, surtout au nord du pays. Les habitants de la vallée d’Of, qui s’étaient convertis à l’Islam XVIIe siècle, restèrent en Turquie et parlent pontique encore aujourd’hui (Mackridge 1987). En Grèce, le pontique est maintenant utilisé davantage comme un emblème que comme un moyen de communication ; il reste une production littéraire en pontique, bien que limitée, dont les numéros d’Astérix.
- Grèce : 200 000 locuteurs (2001)
- surtout en Macédoine (Thessalonique, Kilkís, Dráma, Ptolemaïda)
- Turquie : environ4 000 locuteurs
- Tonya : (17 villages)
- Sürmene : (6 villages)
- Çaykara : (17 villages)
- Dernekpazarı : (13 villages)
- Uzungöl, Sheraxo : (6 villages)
- Maçka : pas d’information
- Torul, Yağlıdere, Santa, Kromni : pas d’information.
- Roumanie : 4 500 locuteurs (1998), surtout à Constanta.
Archaïsmes
Grammaire :
- Préservation de l’ancienne prononciation de η comme ε (κέπιν = κηπίον, κλέφτες = κλέφτης, συνέλικος = συνήλικος, νύφε = νύφη, έγκα = ήνεγκον, έτον = ήτον, έκουσα = άκουσα etc).
- Préservation de l’ancienne prononciation de ω comme o alors que dans la koinè elle a évolué en ου (ζωμίν = ζουμί, καρβώνι, ρωθώνι etc).
- Préservation de l’ancien suffixe nominatif neutre des noms dénominatifs en ιον (παιδίον, χωρίον).
- Préservation de la suite consonantique ionienne σπ au lieu de la suite de la koinè σφ (σποντύλιν, σπιγγω, σπιντόνα).
- Préservation de la terminaison des adjectifs composés féminins en -ος (ή άλαλος, ή άνοστος, ή έμορφος).
- La déclinaison des noms masculins à nominatif singulier en -ον donne au génitif -ονος (ό νέον → τή νέονος, ο πάππον → τη πάππονος, ό λύκον → τή λύκονος, ο Τούρκον → τη Τούρκονος etc).
- La forme d’impératif aoriste en -ον (ανάμνον, μείνον, κόψον, πίσον, ράψον, σβήσον).
- La terminaison verbale à la voix moyenne en -ούμαι (ανακατούμαι, σκοτούμαι, στεφανούμαι).
- La terminaison d’aoriste passif en -θα (ancien -θην) : εγαπέθα, εκοιμέθα, εστάθα etc.
- La forme de l’impératif passif aoriste en -θετε (ancien -θητι) : εγαπέθετε, εκοιμέθετε, εστάθετε.
- L’utilisation sportadique des infinitifs (εποθανείναι, μαθείναι, κόψ’ναι, ράψ’ναι, χαρίσ’ναι, αγαπέθην, κοιμεθήν).
- L’ancienne accentuation des noms au vocatif : άδελφε, Νίκολα, Μάρια.
- L’utilisation sporadique de ας à la place de να : δός με ας φάγω.
Comparaison avec le grec ancien
- Exemple 1 : pontique en (« est »), grec ancien estí (ἐστί), forme idiomatique de la koinè énesti (ἔνεστι), forme biblique éni (ἔνι), grec moderne íne (είναι)
- Exemple 2 : pontique temeteron (« notre »), grec ancien tò(n) heméteron (τὸν ἡμέτερον), grec moderne to(n) … mas (το(ν) … μας)
- Exemple 3 : diminutif pontique pedhin (« enfant »), grec ancien paidíon (παιδίον), grec moderne pedhí (παιδί)
- Exemple 4 (issu de 2 et 3) : pontique temeteron to pedin (« notre enfant »), grec ancien et koinè tò heméteron paidíon (τὸ ἡμέτερον παιδίον), grec moderne to pedí mas (το παιδί μας)
- 1. Dans le grec de Trabzon, ajout du son /e/ à l’ancien suffixe aoriste –ειν :
Pontique Ancien ipíne εἰπεῖν pathíne παθεῖν apothaníne ἀποθανεῖν piíne πιεῖν iδíne ἰδεῖν fiíne φυγεῖν evríne εὐρεῖν kamíne καμεῖν faíne θαγεῖν mathíne μαθεῖν erthéane ἐλθεῖν meníne μενεῖν - 2. Infinitif en –ῆναι identique
Pontique Ancien anevίne ἀναϐῆναι katevine καταϐῆναι embine ἐμϐῆναι evjine ἐκϐῆναι epiδeavine ἀποδιαϐῆναι kimethine κοιμηθῆναι xtipethine κτυπηθῆναι evrethine εὐρεθῆναι vrasine βραχῆναι raine ῥαγῆναι - 3. Aoriste 1 en -αι changé en aorste 2 en -είν :
Pontique Ancien κράξαι κράξειν μεθύσαι μεθύσειν - 4. Infinitif aoriste /e/
ῥάψεινε, κράξεινε, μεθύσεινε, καλέσεινε, λαλήσεινε, κτυπήσεινε, καθίσεινε
- 5. Suffixe aoriste en –ka identique (-ka était aussi le suffixe normal du parfait) :
Pontique Ancien eδoka ἔδωκα enδoka ἐνέδωκα epika ἐπουίκα efika ἀφήκα ethika ἔθεκα - 6. Infinitif en –ine se change en -eane
Liens externes
- Mark Janse, Aspects of Pontic grammar, article de Drettas (1997) qui résume les points essentiels du livre.
- (en) Fiche langue dans Ethnologue.com
- Le grec de Trébizonde : une langue sans langue
- Informations sur les Pontiques
- Forum et informations pontiques
Bibliographie
- Georges Drettas, Aspects pontiques, ARP, 1997, (ISBN 2-9510349-0-3). « … marque le début d’une nouvelle ère dans la dialectologie grecque. C’est non seulement la première grammaire compréhensive du pontique qui n’est pas écrite en grec, mais c’est aussi la première grammaire complète sur un dialecte grec écrite, selon les mots de Bloomfield, “en termes de sa propre structure“. »
- Özhan Öztürk, Karadeniz: Ansiklopedik Sözlük. 2 Cilt. Heyamola Yayıncılık. İstanbul, 2005. (ISBN 975-6121-00-9)
- Mackridge, P. 1987. Greek-Speaking Moslems of North-East Turkey: Prolegomena to Study of the Ophitic Sub-Dialect of Pontic. Byzantine and Modern Greek Studies 11: 115–137.
- Dr. Gheorghe Sarafidi, Dictionar român-pontic, Ed. D.S.Garofil, Constanta 1999
- Τομπαΐδης, Δ.Ε. 1988. Η Ποντιακή Διάλεκτος. Αθήνα: Αρχείον Πόντου. (Tompaḯdis, D.E. 1988. Le Dialecte pontique. Athènes : Archeíon Póntou.)
- Τομπαΐδης, Δ.Ε. ϗ Συμεωνίδης, Χ.Π. 2002. Συμπλήρωμα στο Ιστορικόν Λεξικόν της Ποντικής Διαλέκτου του Α.Α. Παπαδόπουλου. Αθήνα: Αρχείον Πόντου. (Tompaḯdis, D.E. and Simeonídis, C.P. 2002. Suppléments au Dictionnaire historique du dialecte pontique d’A.A. Papadópoulos. Athènes : Archeíon Póntou.)
- Παπαδόπουλος, Α.Α. 1955. Ιστορική Γραμματική της Ποντικής Διαλέκτου. Αθήνα: Επιτροπή Ποντιακών Μελετών. (Papadópoulos, A.A. 1955. Grammaire historique du dialecte pontique. Athènes : Comité des études pontiques.)
- Παπαδόπουλος, Α.Α. 1958–61. Ιστορικόν Λεξικόν της Ποντικής Διαλέκτου. 2 τόμ. Αθήνα: Μυρτίδης. (Papadópoulos, A.A. 1958–61. Dictionnaire historique du dialecte pontique. 2 volumes. Athènes : Mirtídis.)
- Οικονομίδης, Δ.Η. 1958. Γραμματική της Ελληνικής Διαλέκτου του Πόντου. Αθήνα: Ακαδημία Αθηνών. (Oikonomídis, D.I. 1958. Grammaire du dialecte grec du Pont. Athènes : Académie d’Athènes.)
- Τοπχαρά, Κ. 1998 [1932]. Η Γραμματική της Ποντιακής: Ι Γραματικι τι Ρομεικυ τι Ποντεικυ τι Γλοςας. Θεσσαλονίκη: Αφοί Κυριακίδη. (Topchará, K. 1998 [1932]. La Grammaire du pontique. Thessalonique : Éditions Kiriakídi Frères.)
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