- Rivière Batiscan
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Rivière Batiscan
Chute des AilesCaractéristiques Longueur 196 km [1] Bassin 4 690 km2 [1] Bassin collecteur Fleuve Saint-Laurent Débit moyen 96 m3⋅s-1 (centrale de Saint-Narcisse) Cours Source Lac Édouard · Localisation Lac-Édouard (Québec) · Altitude 363 m · Coordonnées Confluence Fleuve Saint-Laurent · Localisation Batiscan (Québec) · Altitude 0 m · Coordonnées Géographie Principaux affluents · Rive gauche aux Éclairs · Rive droite des Envies, Jeannotte Pays traversés Canada La rivière Batiscan est un cours d'eau du Canada située au Québec. Cette rivière de 177 km coule du lac Édouard en Mauricie en direction sud pour se jeter dans le Saint-Laurent à la hauteur de Batiscan.
La centrale de Saint-Narcisse est la seule centrale hydroélectrique située sur cette rivière.
Sommaire
Toponymie
La rivière a été nommée par 1602 par Samuel de Champlain[2]. Il rapporte en 1610 que celle-ci tiendrait son nom d'un chef Algonquin portant le même nom. La signification du nom est cependant nébuleuse. le père Charles Arnaud soutenait que le nom signifiait « vapeur ou nuée légère ». Toujours selon lui, le nom pourrait aussi signifié « viande séchée pulvérisée ». Selon Pierre-Georges Roy, son nom signifierait « qui a des joncs à son embouchure », ce qui a été constaté par le passé. Pour le père Albert Lacombe, le nom proviendrait du cri tabateskan et signifierait « corne fendue ou pendante » et pour le père Joseph-Étienne Guinard, il proviendrait du cri patiskam et signifierait « faire un faux pas »[3].
Géographie
Cours
La rivière Batiscan débute son cours à 363 m d'altitude dans les Laurentides. Elle prend sa source dans le lac Édouard qui est située dans la municipalité du même nom. Fait particulier, le lac Édouard possède un deuxième émissaire, la rivière Jeannotte qui rejoint à Batiscan après un cours de 48 km[4]. La Batiscan coule principalement en direction sud sur 196 km et rejoint le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Batiscan[1].
Hydrologie
Le bassin hydrographique de la Batiscan a une superficie de 4 690 km2[1]. Son Module, qui est mesuré à la centrale de Saint-Narcisse, est de 96 m3/s[5]. Le débit présente cependant une forte variation saisonnière, avec un maximum de 937 m3/s en mai et un minimum de 7,9 m3/s au mois de septembre[5]. Les dernier 18 km de la rivière font partie de l'estuaire du Saint-Laurent, les marées y sont de 1,5 m à son embouchure[5].
Le bassin est composé d'une centaine de cours d'eau[6]. Les principaux cours affluents de la Batiscan sont, de l'amont à l'aval, les rivières aux Castors Noirs, aux Éclairs, Jeannotte, Miguick, à Pierre, Tawachiche et aux Envies[6].
Le bassin comprend un millier de lacs[4]. Les plus importants sont les lacs Édouard (25,2 km2), Batiscan (9,7 km2), aux Sables (5,31 km2), Masketsi (4,01 km2), à la Tortue (3,39 km2), du Jésuite (3,32 km2) et Roberge (1,89 km2)[4].
Population
Le bassin était habité en 2002 par 16 500 habitants. La municipalité la plus populeuse du bassin est Saint-Tite (3 845 habitants), suivie de Sainte-Thècle (2 513 habitants)[7].
Géologie
La partie du bassin au nord de la moraine de Saint-Narcisse est située dans les Laurentides, soit la province de Grenville du Bouclier canadien. On y retrouve des roches ignées telles le granite, la monzonite, la migmatite, la mangérite, le gabbro et la diorite et des roches sédimentaires telles le gneiss et le schiste[8]. Quant aux derniers 23 km, ils font partie de la plate-forme du Saint-Laurent qui est composé de roches sédimentaires du Paléozoïque comme le calcaire, le schiste et le grès[8].
Les dépôts meubles du Quaternaire des basses-terres du Saint-Laurent sont principalement dus au retrait de l'Inlandsis il y a 11 000 ans, la région a été ensuite recouverte par la mer de Champlain sur une période de 200 ans laissant des dépôt d'argile. Les régions près du fleuve sont recouvertes de dépôts fluviatiles. Des tourbière se sont développées dans certaines zones ou le drainage était mauvais, dont celle du lac à la Tortue qui a une superficie de 3 300 ha. Dans les Laurentides, les principaux dépôts sont le till qui a été laissé par le retrait des glaciers[9].
Milieu naturel
Le sud du bassin fait partie de l'érablière à bouleau jaune. On retrouve plusieurs espèces en péril dans le bassin, dont le Xyris des montagnes (Xyris montana), la platanthère à gorge frangée (Platanthera blephariglottis), l'utriculaire à scapes géminés (Utricularia geminiscapa), l'érable noir (Acer nigrum), le potamot nain (Potamogeton pusillus), le potamot de Vasey (Potamogeton vaseyi), le rhynchospore capillaire (Rhynchospora capillacea), la [[scirpe de Torrey]] (Schoenoplectus torreyi) et l'utriculaire à bosse (Utricularia gibba)[10].
Il y a 49 espèces de Mammifères qui fréquentent le bassin de la Batiscan. Parmi les espèces qui peuvent fréquenter la rivière, on rencontre le castor du Canada (Castor canadensis), la loutre de rivière (Lontra canadensis), l'orignal (Alces alces), le rat musqué (Ondatra zibethicus) et la taupe à nez étoilé (Condylura cristata)[11].
110 espèces d'oiseaux fréquentent le bassin. Le lac Édouard sert à la reproduction au grand héron (Ardea herodias), au bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), au plongeon huard (Gavia immer), au grand harle (Mergus merganser), au Garrot à œil d'or (Bucephala clangula), et au Goéland hudsonien (Larus smithsonianus)[12].
Le plus récent recensement de la faune piscicole de la rivière a permis d'identifier 54 espèces de poissons. Comme pour la rivière Sainte-Anne, la rivière présente une frayère de poulamon atlantique (Microgadus tomcod) à son embouchure. On y retrouve aussi l'Omble de fontaine (Salvelinus fontinalis), l'Omble chevalier (Salvelinus alpinus), le Touladi (Salvelinus namaycush), le grand corégone (Coregonus clupeaformis), le grand brochet (Esox lucius), le maskinongé (Esox maskinongy), la Perchaude (Perca flavescens) et le doré jaune (Sander vitreus)[13].
Histoire
C'est en 1639 que les Jésuites firent l'acquisition de la seigneurie de Batiscan dans le but d'évangéliser les Attikameks. Ceux-ci ne s'installèrent jamais dans la colonie, bien qu'ils ont utilisé la rivière jusqu'au XIXe siècle pour le commerce de la fourrure. C'est en 1685 que les Jésuites concédèrent les premiers lots de la seigneurie, les colons s'installèrent principalement à Sainte-Geneviève-de-Batiscan. En 1781, ils installèrent un moulin sur la rivière des Envies, affluents réputé plus facile que la Batiscan. En 1786, une chapelle fut construite à Saint-Stanislas. Vers la fin du XIXe siècle, les municipalités de Saint-Séverin, de Saint-Tite, de Sainte-Thècle, de Saint-Adelphe et de Lac-aux-Sables sont constituées[14].
À partir de 1852 que la William Price and Company commença à exploiter la forêt. Plusieurs scieries furent construites sur les rivière Batiscan et des Envies. Le bois était transporté par la drave. Les premiers arbres coupés furent les pins blancs, expédiés en Grande-Bretagne. À partir des années 1930, l'activité forestière se transforma et servit plutôt aux papetières. En 1963, la drave fut abandonné sur la Batiscan[15].
En 1896, Jean-Baptiste Frégault constitue la North Shore Power Company et achète les droits de production sur la Grande Chute près de Saint-Narcisse. Il y construit une centrale hydroélectrique ainsi qu'une ligne à haute tension de 29 km, la première de l'Empire britannique. La centrale fut agrandie en 1905. En 1907, elle fut vendu à la Shawinigan Water and Power Company. Cette dernière la remplaça par une nouvelle centrale de Saint-Narcisse en 1926. En 1963, elle fut acquise par Hydro-Québec l'hors de la nationalisation de l'électricité[16].
Les gisements de fer furent exploités du XVIIIe siècle jusqu'au début du XXe siècle. Trois forges furent ouvertes dans le bassin hydrographique, soit la Forges de Batiscan, entre 1798 et 1813, et les Forges de Saint-Tite, entre 1870 et 1888. Une mine de zinc et de plomb fut exploitée à Notre-Dame-de-Montauban en 1911 et 1965. Une mine de cuivre et de nickel fut exploitée à Lac-Édouard entre 1973 et 1974[17].
Notes et références
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 18
- Rivière Batiscan, Banque de noms de lieux du Québec sur Commission de toponymie. Consulté le 5 mars 2011
- Batiscan, Banque de noms de lieux du Québec sur Commission de Toponynie. Consulté le 5 mars 2011
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 77–78
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 79–83
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 78–79
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 27–28
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 46
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 46–47
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 64–65
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 59–60
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 62–63
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 66–70
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 40–41
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 41–42
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 42
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan 2007, p. 42–43
Annexes
Liens externes
Bibliographie
- Société d'aménagement et de mise en valeur du bassin de la Batiscan, Portrait du bassin versant de la rivière Batiscan, Sainte-Geneviève-de-Bastiscan, 2007, 226 p. [lire en ligne]
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