Castor du Canada

Castor du Canada

Castor canadensis

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Aide à la lecture d'une taxoboxCastor du Canada
Castor canadensis
Castor canadensis
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Rodentia
Sous-ordre Sciuromorpha
Famille Castoridae
Genre Castor
Nom binominal
Castor canadensis
Kuhl, 1820
Statut de conservation UICN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.

Sous-espèces de rang inférieur
  • Castor canadensis ssp. phaeus (Heller, 1909)
Répartition géographique
American beaver map.png

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Le Castor du Canada (Castor canadensis) est un grand rongeur qui vit près des cours d'eau, des lacs et des étangs de l'Amérique du Nord, jusqu'au nord du Mexique. C'est l'une des deux espèces vivantes du genre Castor.

Sommaire

Anatomie

La fourrure du castor du Canada est généralement brun foncé, quoique cette couleur puisse varier. Le pelage est brillant, entre autres grâce à une sécrétion huileuse qui le rend imperméable. Son corps massif se termine par une queue aplatie et recouverte d’écailles coriaces et de rares poils rugueux. La queue d’un castor de grande taille mesure jusqu’à 30 cm de longueur et peut atteindre 18 cm de largeur et 4 cm d’épaisseur. Le castor canadien mesure de 1 à 1,2 m ; c'est le deuxième des plus grands rongeurs du monde, après le capybara, que l'on trouve en Amérique du Sud. Ses incisives, longues, pointues et fortes, croissent sans arrêt et sont endurcies par une couche d’émail orange foncé qui recouvre leur face extérieure. Ainsi, à mesure que l’animal frotte ses incisives supérieures contre ses incisives inférieures, le bout externe des dents conserve le tranchant d’un ciseau.

Comportement

Locomotion

Trapu et rondelet, le castor se déplace lentement sur le sol. Toutefois, ce n’est pas le cas dans l’eau. Là, le castor est un nageur habile et très gracieux, sous l’eau comme à la surface, et atteint une vitesse de près de 7 km/h lorsqu’il est en état d’alerte. Il peut rester sous l'eau une quinzaine de minutes. Outre l'imperméabilisation du pelage, le castor présente d'autres adaptations au milieu aquatique : ses yeux sont protégés par une membrane qui lui offre la possibilité de voir sous l'eau, une fine couche de graisse sous sa fourrure le protège contre le froid. Sa queue sert de réserve de graisse et lui permet de signaler un danger : il tape sur l'eau pour prévenir les autres membres de la communauté.

Construction de barrage

Le castor est connu pour construire des barrages naturels sur les cours d'eau au moyen de branches et de troncs de peupliers, de saules, d'érables et de trembles qu'il coupe avec ses incisives, mais aussi de buissons divers[1]. Il peut fermer ses lèvres derrière les incisives et ainsi ronger des ramilles sous l’eau. Le castor canadien est capable d’abattre de très gros arbres et fait des barrages plus importants et plus hauts que le castor européen (qui est pourtant légèrement plus gros que lui).

La queue du castor sert à accomplir d’importantes tâches, tant dans l’eau que sur la terre ferme. Bien qu’elle soit épaisse, la queue est flexible et musclée. Dans l’eau, elle sert de gouvernail à quatre sens. Sur la terre ferme, le castor s’en sert comme appui lorsqu’il s’assoit ou se dresse sur ses pattes postérieures. Elle lui sert aussi à garder l’équilibre et à le supporter lorsqu’il marche sur ses pattes postérieures en transportant dans celles de devant des matériaux de construction, comme de la boue, des pierres ou des branches. Elle sert également à signaler la présence d'un intrus et donner l'alarme en faisant un grand 'splash' dans l'eau, qui peut être entendu à des centaines de mètres.[réf. nécessaire]

De nombreux castors vivent dans des tanières creusées dans les berges ; d'autres fabriquent des tanières en forme de cône, constituées de petites branches et de boue au milieu de l'eau[1]. Dans les deux cas, la partie habitable est émergée et les sorties immergées. Le barrage sert à éviter que l'habitation du castor soit inondée en cas de crue, ou les sorties exposées à l'air libre et donc aux prédateurs en cas de décrue. Pendant tout l'hiver, il sert également à assurer l'accès sous la glace à la réserve de nourriture. Cette réserve consiste en un amas de branches de peuplier faux-tremble ou autre espèce à l'écorce tendre, plantées dans la boue au fond de l'eau, tout près de la sortie sous-marine de l'abri. L'extrémité de ces branches portant encore des feuilles dépasse à la surface de l'eau et indique, en fin d'été, si la cabane de castor est habitée ou non.[réf. nécessaire]

Toutes les essences européennes et nord-américaines d'arbres ont coévoluées avec le castor. Presque tous les arbres coupés recèpent et produiront des taillis et des racines qui continueront à stabiliser les berges, tout en laissant plus de lumière éclairer la zone du barrage. Alors que les arbres coupés par les castors introduits en Amérique du Sud pour leur fourrure ne recèpent pas. Dans ce dernier cas, loin de son habitat naturel, le castor devient un déprédateur, et a des effets négatifs pour la biodiversité. Il pourrait même devenir invasif. C'est néanmoins une espèce qui sur les petits cours d'eau est très facile à piéger.

Intérêt hydrauliques et écologique des barrages

Les barrages de castors modifient fortement l'environnement physique et écologique[2],[3]. Ils sont réputés globalement très favorables à la biodiversité grâce aux vastes zones humides qu’ils créent et entretiennent en amont de leurs barrages (par exemple le coléoptère Brychius hungerfordi, devenu rare en Amérique du Nord, est presque toujours associé à la zone aval des barrages de castors, et la disparition des barrages situés en amont des populations de ces coléoptères est considérée comme une menace importante pour eux[4]..
Mais inversement, localement, sur les cours d’eau où les castors font des barrages (ils n’en font pas au travers des grandes rivières ou des grands fleuves), les accumulations de sédiments et feuilles mortes en amont du barrage peuvent défavoriser ou faire disparaître certaines populations de moules d’eau douce Margaritifera hembeli (« Louisiane pearlshell » pour les anglophones) (US Fish and Wildlife Service, 1993). Il a été suggéré que les grands barrages du castor canadien sont aussi des obstacles partiels à la migration d’espèces de poissons qui sont hôtes de ces moules[5]. Sur la zone amont d'un barrage (et plusieurs barrages se succèdent parfois sur de courtes distances) certaines populations de moules peuvent donc régresser ou disparaître. Néanmoins durant 10 000 ans ces mulettes et les castors ont coexisté en Amérique du nord.

Alimentation

Il se nourrit de l'écorce, du bois et des feuilles des arbres qu'il coupe. Pendant l'été, il se nourrit aussi d'herbes et de plantes aquatiques.

Reproduction

Les castor ont une reproduction sexuée.

Répartition et habitat

Un castor canadien dans un nid artificiel au Zoo National à Washington

Canada, États-Unis et Mexique. Quelques individus ont été introduits en Finlande[6]. Le castor canadien n'est normalement pas présent en France, une petite population issue d'individus échappés d'un parc de vision s'était pourtant installée fin 1975 dans l'Yonne[7] sur le réservoir du Bourdon. Vu la proximité de la Loire et les projets de réintroduction de Castors européens, ces castors canadiens ont tous été capturés.

Ces rongeurs vivent près de plans d'eau stagnante ou à courant faible.

Menaces

Le castor est parfois involontairement tué ou empoisonné à la place d'autres animaux tels que le rat musqué.

Il est parfois considéré comme « nuisible » pour les arbres qu'il endommage ou coupe et surtout à cause des barrages qu'il construit et qui peuvent localement provoquer des inondations. Lorsque ces derniers sont endommagés, il les répare efficacement. On sait maintenant contrôler le niveau de l'eau des barrages par des siphons silencieux (c'est le bruit de l'eau qui coule, qui est le stimulus qui déclenche les travaux de surélévation ou de consolidation du barrage).

Le castor, longtemps chassé, ou piégé par les trappeurs, a failli disparaître au XIXe siècle à cause de la traite des fourrures pratiquée en Amérique du Nord, notamment par des colons qui venaient alimenter le marché européen qui avait largement surexploité ses populations de castor européen. Sa fourrure était utilisée pour confectionner des vêtements et des toques. Les Amérindiens en consommaient la chair, de même que les premiers explorateurs et les coureurs des bois.

Aujourd'hui, on estime la population des castors à 10 ou 15 millions en Amérique du Nord.

Parmi les prédateurs du castor, on trouve d'autres mammifères tels que le coyote, le loup gris, le lynx et le renard roux.

Le castor canadien a été introduit en 1946, sur la Terre de Feu en Argentine, ce qui a engendré d'importants déséquilibres dans l'écosystème local. Présent dans le parc national Tierra del Fuego, il est sujet à controverse.

Symbole du Canada

Un symbole associé à l'histoire du développement du pays

Le castor a une valeur économique et symbolique très importante au Canada parce qu'il est associé à l'histoire du développement du pays, en particulier au commerce des fourrures à l'époque coloniale (à cette époque les peaux de castor canadien se vendaient très cher en Europe où le castor européen avait été pourchassé jusqu'à la limite de l'extinction)[8] La compagnie de la Baie de d'Hudson a ainsi fondé sa prospérité sur la trappe du castor.

Cet animal, reconnu comme animal patient et travailleur, figure sur plusieurs timbres et pièces de monnaie. Il a été confirmé comme emblème officiel du Canada le 24 mars 1975, lorsqu'une « loi portant reconnaissance du castor (castor canadensis) comme symbole de la souveraineté du Canada » reçut la sanction royale. Aujourd'hui, grâce aux techniques de préservation de la faune, le castor, le plus gros rongeur du Canada, survit et prospère à nouveau dans une grande partie du pays[9].

Représentation sur les monnaies et les timbres

Le castor en tant que symbole national du Canada figure sur les pièces de monnaie et les timbres.

Mascotte officielle des Jeux olympiques

Le castor a été choisi comme mascotte officielle des Jeux olympiques de Montréal en 1976. Baptisée « Amik », qui signifie « castor » en algonquin, la mascotte est ceinturée d'une bande rouge arborant l'emblème officiel et symbolisant le ruban auquel est attachée la médaille remise aux vainqueurs[10].

Autres apparitions comme symbole

Le castor est aussi l'emblème des États américains de l'Oregon et de New York, du California Institute of Technology et du Massachusetts Institute of Technology.

Images

Notes et références

  1. a et b James Kavanagh (1994) Nature of California p28 Waterford Press. ISBN 0-9640225-9-1
  2. Naiman, R.J., Pinnay, G., Johnston, C.A. & Pastor, J. (1994) Beaver influences on the long-term biogeochemical characteristics of boreal forest drainage networks. Ecology, 75, 905–921.
  3. Naiman, R.J., Elliott, S.R., Helfield, J.M. & O’Keefe, T.C. (2000) Biophysical interactions and the structure and dynamics of riverine ecosystems: the importance of biotic feedbacks. Hydrobiologia, 410, 79–86.
  4. U.S. Fish and Wildlife Service (1994) Endangered and threatened wildlife and plants; determination of endangered status for Hungerford’s crawling water beetle (Brychius hungerfordi). Federal Register, 59, 10580-10584
  5. Johnson, P.D. & Brown, K.M. (1998) Intraspecific life history variation in the threatened Louisiana pearlshell mussel, Margaritifera hembeli. Freshwater Biology, 40, 317–329.
  6. Castor canadensis sur le site de l'UICN (en)
  7. Jean-Louis Senotier, Pierre Cabard, Roger Dupuis, Jean-Pierre Jolivet, Denis Miege, « Recensement de la population de Castor d’Europe (Castor d’Europe (Castor fiber L.) de la Loire et de ses affluents en région Centre », dans Recherches Naturalistes en Région Centre, no 2, 2000, p. 33-43 (ISSN 1287-3748) [texte intégral (page consultée le 24 janvier 2008)] 
  8. Brève histoire du Canada
  9. A propos du Castor canadien
  10. Le castor, représenté sur les rubans des jeux olympiques de Montréal.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Gallant, D., C.H. Bérubé, E. Tremblay, & L. Vasseur, « An extensive study of the foraging ecology of beavers (Castor canadensis) in relation to habitat quality », 2004, in Canadian Journal of Zoology, [lire en ligne].
  • (en) Kim Long, Beavers: A Wildlife Handbook, Boulder, Johnson Books, 2000 (ISBN 978-1-55566-251-6) (OCLC 43657168) (LCCN 00035234), p. 37 
  • (en) Hood GA, Bayley SE (2008) The effects of high ungulate densities on foraging choices by beaver (Castor canadensis) in the mixedwood boreal forest. Can J Zool 86:484–496. doi:10.1139/Z08-029
  • (en) Hood GA, Bayley SE (2009) A comparison of riparian plant community response to herbivory by beavers (Castor canadensis) and ungulates in Canada’s boreal mixed-wood forest. For Ecol Manag 259:1979–1989. doi:10.1016/j.foreco.2009.07.052
  • (en) McDowell DM, Naiman RJ (1986) Structure and function of a benthic invertebrate stream community as influenced by beaver (Castor canadensis). Oecologia 68:481–489. doi:10.1007/BF00378759
  • (en) Rosell F, Bozsér O, Collen P, Parker H (2005) Ecological impact of beavers Castor fiber and Castor canadensis and their ability to modify ecosystems. Mamm Rev 35:248–276. doi:10.1111/ j.1365-2907.2005.00067.x
  • Russell KR, Moorman CE, Edwards JK, Metts BS, Guynn DC (1999) Amphibian and reptile communities associated with beaver (Castor canadensis) ponds and unimpounded streams in the piedmont of South Carolina. J Freshw Ecol 14:149–158
  • Stevens CE, Paszkowski CA, Lee Foote A (2007) Beaver (Castor canadensis) as a surrogate species for conserving anuran amphibians on boreal streams in Alberta, Canada. Biol Conserv 134:1–13. doi:10.1016/j.biocon.2006.07.017

Références taxinomiques

Liens et documents externes


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