Purim

Purim

Pourim

Pourim
Purim gragger.jpg
Un ra'ashan (yid. gragger), crécelle utilisée pour rendre inaudible toute mention du nom de Haman lors de la lecture de la Meguilla.

Nom officiel Hébreu: פורים ([Résultat du tirage aux] « Sorts »)
Observé par les Juifs
Type Célébration religieuse
Signification Célébration des évènements décrits dans le Livre d'Esther.
Date 14 Adar,
15 Adar à Jérusalem et dans toutes les villes anciennes pourvues d'enceintes
Date 2008 21 mars
Observances Meguila (lecture publique du Livre d'Esther)
Mishte vesim'ha (repas joyeux au cours duquel certains boivent du vin ad delo yada - jusqu'à ne plus savoir la différence entre Haman et Mardochée)
Mishloa'h Manot (envoi de cadeaux alimentaires)
Matanot la'eviyonim (présents aux démunis).
Mascarade, donner de la crécelle, parades costumées (en Israël)
Lié à Hanoucca, l'autre fête d'institution rabbinique.
Taanit Esther qui le précède.
Chouchan Pourim qui le suit.

Pourim (hébreu : פורים Pûrîm « sorts », de l'akkadien pūru) est une fête juive qui commémore la délivrance des Juifs par le roi de Perse du complot mené par Haman, un vizir, qui avait planifié leur extermination, ainsi que relaté dans le Livre d'Esther (Meguila). Les Juifs se trouvaient en effet sous domination perse après la prise de Babylone, où ils avaient été gardé en captivité depuis le VIe siècle av. J.-C..

La fête de Pourim est caractérisée par la récitation publique du Livre d'Esther, l'envoi mutuel de colis d'aliments et boissons, les dons aux démunis, et un festin de célébration (Esther 9:22). Pourim est également riche en coutumes, par exemple de boire plus que de coutume pour certains, des mascarades et déguisements, voire des manifestations populaires.

Pourim est célébré le 14 du mois hébreu d'Adar. Dans les villes qui portaient une enceinte du temps de Josué, y compris Jérusalem, Pourim est célébré le 15 de ce mois, appelé Chouchan Pourim. Comme toutes les fêtes juives, Pourim commence la veille du jour civil précédent, au coucher du soleil.

Sommaire

Vue d'ensemble

Les évènements ayant mené à Pourim furent consignés dans le Livre d'Esther. Brièvement:

  • Lors d'un festin donné à Suse par le roi de Perse Assuérus, sa femme Vashti est répudiée pour avoir désobéi au roi. Esther Bat Avigaïl, une jeune femme qui cache ses origines juives comme le lui a conseillé son cousin ("bat dodo" en hebreu qui veut dire fille de l'oncle ( de mardoche) Mardochée, est choisie comme nouvelle reine par Assuérus.
  • Mardochée surprend un complot fomenté par des « gardiens du seuil » pour tuer le roi. Il prévient la reine, et le fait est consigné dans les annales du roi, mais Mardochée n'est pas récompensé.
  • Haman l'Agagite fils de Hamedata, jouissant des faveurs du roi et l'un des hommes les plus puissant de son temps, prend ombrage de ce que Mardochée le Judéen ne se prosterne pas devant lui. Il persuade le roi de faire publier un décret d'extermination du peuple judéen dont il fixe la date par cléromancie au 13 Adar.
  • Lorsque Mardochée en prend connaissance, il prend un deuil si spectaculaire que l'affaire parvient aux oreilles d'Esther. Celle-ci se montre d'abord réticente à parler au roi, car il pourrait lui en coûter la vie. Convaincue par Mardochée, elle demande à tout le peuple Juif et à ses servantes de jeûner pendant 3 jours et de prier pour elle, après quoi elle ira voir le roi.
  • Voyant le roi, Esther le convie à un festin avec Haman, mais garde le silence sur ses motifs et les convie à un autre festin. Troublé, Assuérus, ne pouvant trouver le sommeil, se fait lire les annales, et prend connaissance des actes de Mardochée. Il convoque Haman pour savoir comment récompenser un tel homme, et c'est ainsi que, par suite d'un quiproquo, Haman escorte Mardochée en habits royaux devant la foule. Haman rumine sa vengeance, et projette de faire pendre Mardochée.
  • Lors du second festin, Esther dévoile son identité juive et le complot qui vise sa communauté. Elle démasque le tyran. Le roi autorise les Juifs à se défendre contre les attaques décrétées par le ministre. Haman est pendu à la potence qu'il avait préparée pour Mardochée. Mardochée est nommé premier ministre. Le sort (Pour) s'est retourné contre les auteurs du funeste dessein d'extermination des Juifs.
  • La nouvelle ne parvient aux endroits reculés qu'un jour plus tard. Les Judéens prennent les armes et vainquent ceux qui voulaient les tuer. De grandes réjouissances sont célébrées dans tout l'empire perse.

Suite à la décision de la Grande Assemblée, le Livre d'Esther devint l'un des Ketouvim, intégrant le canon biblique juif.
La série d'évènements qu'il relate s'est tenue sur neuf ans et aucune relation ne semble se dessiner entre eux. Toutefois, ces évènements, lorsqu'ils sont analysés globalement, révèlent que les « coïncidences » sont en réalité des preuves de l'intervention de Dieu (alors que Son Nom n'est mentionné nulle part), opérant « derrière la scène ». Cette interprétation est développée et expliquée par les commentaires talmudiques, midrashiques et autres de la Meguilla.

La fête de Pourim fut de tous temps tenue en haute estime par le judaïsme. Certains enseignent que, même après la venue du Messie, alors que les Livres prophétiques et les Autres Écrits seront tombés dans l'oubli, on se souviendra encore du Livre d'Esther, et que la fête de Pourim continuera à être observée (Talmud de Jérusalem, Meguilla 1/5a; Maïmonide, Yad, Meguila).

Comme Hanoucca, le statut de Pourim en tant que jour férié est quelque peu inférieur aux jours déclarés saints dans la Torah. En conséquence, la tenue d'un commerce, ainsi que les travaux manuels sont autorisés à Pourim, bien qu'en certains lieux, des restrictions sur le travail ont été imposées (Choulhan Aroukh, Orah Hayim, 696). Une prière, ou plutôt un complément de prière (« Al ha-Nissim »—« Pour les Miracles »), est insérée dans la Shemona Esreh au cours des offices du soir, du matin et de l'après-midi, ainsi que dans l'action de grâce après les repas.

Pourim comporte quatre mitzvot, surnommées « les quatre mem » :

  1. Meguila : lecture publique, à la synagogue, du Livre d'Esther, lors des offices de la veille et du matin du jour de Pourim
  2. Mishloa'h Manot : envoi de colis alimentaires aux amis
  3. Matanot la'eviyonim : présents aux démunis
  4. Mishte vesim'ha : repas festif et joyeux

Lecture de la Meguila

La première cérémonie religieuse prescrite pour la célébration de Pourim est la lecture à la synagogue du Livre d'Esther, que les Juifs nomment Meguilat Esther. On peut s'acquitter de cette obligation en écoutant la lecture, mais il faut l'écouter intégralement. Cette prescription est obligatoire pour tout homme âgé de plus de 13 ans et toute femme âgée de plus de 12 ans.
L'institution de cette lecture est attribuée selon le Talmud de Babylone (Meguila 2a) aux « Hommes de la Grande Assemblée », présidée par Ezra le Scribe, et dont Mardochée aurait été membre.
À l'origine, cette règle n'était prescrite que pour le 14 Adar, mais Rabbi Josué ben Levi (un Amora du IIIe siècle de l'ère commune) prescrivit que la Meguila soit également lue la veille de Pourim. De plus, il obligea les femmes à assister à cette lecture, étant donné que c'est par une femme, la reine Esther, que s'accomplit la miraculeuse délivrance des Juifs.

Au temps de la Michna, la récitation d'une bénédiction avant la lecture de la Meguila n'avait pas encore été unanimement établie. Cependant, le Talmud (qui fut codifié environ quatre siècles après la Michna) prescrivait la récitation de trois bénédictions avant la lecture et d'une bénédiction après. Il ajoutait également d'autres dispositions. Parmi celles-ci :

  • le lecteur doit prononcer les noms des dix fils d'Haman (Esther 9:7-10) en un souffle, afin d'indiquer leur mort simultanée;
  • l'assemblée doit réciter à haute voix, avec le lecteur, les versets Esther 2:5, Esther 8:15-16, et Esther 10:3, qui ont trait à l'origine (judéenne) de Mardochée, et son triomphe.

La Meguila est lue avec un chant traditionnel différent de celui utilisé habituellement pour la lecture de la Torah. En certains passages comme Esther 9:26,29, on ne chante pas, on lit comme on lirait une lettre, en raison du statut de « ‘iggeret » (épître) qui est appliqué au livre d'Esther. Il est d'usage depuis l'époque des Gueonim (haut Moyen Âge) de dérouler entièrement le texte de la Meguilah avant sa lecture, afin d'accentuer son apparence d'épître. La Loi juive autorise la lecture de la Meguila en toute langue intelligible pour l'audience, afin de recréer les conditions de proclamation d'un décret au sein de tout l'empire perse, où plusieurs langues étaient parlées.

La Michna (Meguila 30b) prescrit de lire, le chabbat précédant la fête, Ex. 17:8-16, l'histoire de l'attaque des Juifs par Amalek, l'ancêtre de Haman. Ce passage commençant par le mot Zakhor, le Chabbat est appelé Chabbat Zakhor.

Pourim a donné naissance à de nombreuses compositions religieuses, dont certaines furent incorporées dans la liturgie, parmi lesquels des hymnes destinés aux offices publics. D'autres compositions (drames, pièces de théâtre, etc.) furent créées en vue de l'édification du public, en hébreu et dans d'autres langues.
Vers le XVIIIe siècle, les pièces de Pourim (appelées Pourimspiel) jouées en Roumanie et en d'autres contrées de l'Europe de l'Est étaient devenues des satires à large portée, s'accompagnant de musiques et de danses, préfigurant le théâtre yiddish, ne se basant sur l'histoire d'Esther que par prétexte : en effet, un siècle et demi plus tard, les « Pourim » spieln se basaient sur d'autres histoires, comme la vente de Joseph, Daniel, ou le Sacrifice d'Isaac. Ces satires étaient souvent jouées dans les cours extérieurs, étant jugées inappropriées et inconvenantes pour les synagogues. Les hassidim de Bobov n'ont jamais cessé de jouer leurs Pourimspieln, le Bobov Purimspiel étant joué annuellement, à minuit dans les synagogues Bobov de Brooklyn.

Exubérance dans la synagogue

Un « ra'ashan », crécelle tenue à la main, faite le plus souvent de bois, utilisée pour couvrir la voix du lecteur de la Meguila lorsqu'il prononce le nom de Haman.

Pourim est une occasion où la tolérance est plus large que de coutume, y compris dans les murs de la synagogue elle-même. Par exemple, au cours du service public, de nombreuses congrégations ponctuent la lecture de la Meguila de sifflements bruyants, percussions et cliquetis lors de la mention du nom de Haman (54 occurrences).

Cette pratique remonte aux Tossafistes, des rabbins ayant vécu au 13e siècle dans le nord de la France et en Allemagne, qui l'instituèrent en suivant une interprétation midrashique du verset Deut. 25:19 (Tu effaceras le souvenir d'Amalek) : ce midrash précisant qu'effacer signifiait « même du bois et des pierres », ces rabbins écrivaient le nom de Haman, l'engeance d'Amalek, sur deux pierres polies qu'ils cognaient et frottaient jusqu’à ce que le nom en soit effacé.

Les pierres tombèrent en désuétude, mais le fait de cogner demeura. Certains inscrivaient le nom de Haman sur les talons de leurs chaussures, et tapaient des pieds à la mention du nom, en signe de mépris.

La volonté d'effacer le nom céda à son tour l'usage à la coutume de faire du bruit (ce qui, symboliquement, revenait aussi à effacer le nom) , et l'emploi d'une crécelle (Ra'ashan en hébreu – « faiseur de bruit », de ra'ash, « bruit »; Gregger en yiddish - du polonais grzégarz, « crécelle ») se répandit.

L'ambiance « bon enfant » s'étendit à l'office lui-même et, de nos jours encore, certaines congrégations lisent les prières d'une manière qui serait considérée comme sacrilège en toute autre occasion, par exemple en chantant sur un air de chansons connues, ou en employant des mélodies utilisées lors d'autres célébrations juives.

Ces coutumes sont maintenant presque universelles. Toutefois, quelques rabbins, principalement ceux qui sont originaires de pays où ces coutumes n'étaient pas connues, comme le Yémen, ont protesté contre ces excès, considérant qu'ils perturbent la lecture publique, et conservent à Pourim un caractère silencieux et solennel.

Brûler Haman en effigie

Hors de la synagogue, l'indulgence accordée à Pourim aux enfants comme aux adultes va plus loin encore, et ce, selon certains, depuis la période talmudique. Dès le cinquième siècle, et particulièrement au cours de la période des Gueonim (IXe et Xe siècles), il était de coutume de brûler Haman en effigie à Pourim, de façon analogue à la Guy Fawkes Night britannique.

En Italie, les enfants juifs se mettaient en rangs, et s'envoyaient des noix, tandis que les adultes traversaient les rues avec des branches de sapin, criaient et donnaient de la trompette, autour d'un pantin représentant Haman, qui était brûlé avec solennité sur l'échafaud.
À Francfort-sur-le-Main, on faisait des maisons de cire où les figures d'Haman et de son bourreau (également en cire) étaient placées côte-à-côte. Le tout était placé sur la bimah, où se tenaient les figures de cire de Zeresh (l'épouse de Haman) entourées de deux gardes; tous étaient vêtus de tenues frivoles, avec des pipes dans leurs bouches. La maison était brûlée avec ses occupants dès le début de la lecture de la Meguila, à la grande joie des spectateurs.

Ces coutumes provoquaient souvent le courroux des chrétiens, qui les interprétaient comme une façon détournée de ridiculiser Jésus et la croix; leurs soupçons étaient d'autant plus vifs que Haman était parfois représenté sur sa potence. Des prohibitions furent édictées contre ces manifestations, par exemple sous le règne des empereurs Honorius (395-423) et Théodose II (408-450; comp. Schudt, l.c. ii. 309, 317, et Cassel, l.c.).
Pour éviter les représailles, les rabbins eux-mêmes essayèrent d'abolir ces coutumes, allant parfois jusqu’à appeler la magistrature en renfort, comme ce fut le cas à Londres en 1783.

La coutume persista cependant jusqu'au XXe siècle, puis disparut, à l'exception de quelques Haredim antisionistes. En effet, le Rav Elchonon Wasserman, connu pour ses positions à l'encontre du sionisme, enseignait au nom de son maître, le Rav Israël Meir Kagan, l'auteur du Hafetz Hayim (aimant si profondément le peuple juif qu'il ne se permettait jamais la moindre médisance sans raison grave et formelle ni preuve), que les sionistes laïcs descendaient d'Amalek tout comme Haman. C'est pourquoi certains Haredim antisionistes n'hésitent pas à brûler le drapeau d'Israël à Pourim, en commémoration de la chute d'un descendant d'Amalek, à Pourim.

Les femmes et la lecture de la Meguila

Les femmes ont l'obligation d'entendre la Meguila parce qu'« elles aussi furent impliquées dans ce miracle. » En conséquence, certaines autorités orthodoxes ont estimé que les femmes peuvent lire la Meguila. Les lectures de femmes sont devenues de plus en plus communes dans les communautés orthodoxes modernes plus « libérales », toutefois elles ne sont destinées qu'à un public de femmes[1]. La plupart des communautés orthodoxes, y compris orthodoxes modernes, n'autorisent cependant pas les femmes à lire la Meguila, sauf cas rares.

Celles des autorités qui estiment que les femmes ne devraient pas lire la Meguila pour elles-mêmes, du fait d'une question quant à la bénédiction qu'elles devraient réciter lors de la lecture, estiment néanmoins qu'elles ont l'obligation de l'entendre. Selon ces autorités, si une femme, ou un homme, ne peut assister aux offices synagogaux, la Meguila devrait leur être lue en privé par tout homme de plus de 13 ans. Il existe souvent dans les congrégations orthodoxes une lecture publique réservées aux femmes, mais qu'elle se fasse en privé, à domicile, ou à la synagogue, c'est un homme qui doit la lire.

Mishte Pourim

Esther 9:22 : [Mardochée prescrivit aux Juifs] « de faire de ces jours des jours de festin et de joie où l’on s’envoie des portions l'un à l'autre aux autres, et où l’on distribue des dons aux indigents ».

Mishte, Michloa'h Manot (envoi de colis de nourriture entre amis) et Matanot LaEvyonim (dons aux démunis) marquent donc ce jour sont les mitzvot de Pourim, outre la Meguila, déjà évoquée[2].

Il est ainsi prescrit de préparer un repas de fête, appelé Mishte Pourim ou, plus fréquemment, Seoudat Pourim, l'après-midi du 14 Adar, avant la tombée de la nuit. Le vin y tient une place proéminente : alors que les Juifs sont plutôt connus pour leur consommation faible d'alcools, il n'est pas rare d'en voir s'intoxiquer à cette occasion. Le caractère « jovial » du festin de Pourim est illustré par la sentence talmudique (Meguila 7b), qui recommande de boire pendant Pourim ad dèlo yada, « jusqu’à ce qu'on ne puisse plus distinguer "maudit soit Haman" (Arour Haman) de "béni soit Mordekhaï" (Baroukh Mordekhaï) ».

Cette sentence a été codifée par le Ri"f, le Rosh, le Tour, le Choulhan Aroukh (Orah Hayim 695), et est interprétée selon son interprétation simple (celle exposée ci-dessus) par le Hatam Sofer.

L'interprétation de cette sentence talmudique, ou l'acceptation de cette sentence elle-même est disputée (pour des raisons variées) par les Ba'alei Tossafot (sur base du Talmud de Jérusalem), ainsi que par Moïse Maïmonide, Rabbenou Ephraïm, le Ba'al HaMa'or, le Ran, l' Or'hot Hayim, le Be'er Hagola, le Magen Avraham, le Taz, le Rema, le Gaon de Vilna, le Maharsha, le Rashash, le Tzeida LaDerekh, le Hagahot Maimoniyot, le Ra'avyah, le Korban Netanel, le Bakh, le Maharil, le P'ri M'gadim, le Kol Bo, le Chochmat Mano'ach, le Hafetz Hayim (dans sa Mishna Beroura), et d'autres. <be> Ces autorités prescrivent toutes de boire du vin mais toutes, à l'exception de Hagahot Maimoniyot et du Ra'avyah, s'opposent au niveau suggéré par le Hatam Sofer.
Le Be'er Hagolah et le Magen Avraham décident que, comme les phrases « Arour Haman » et « Baroukh Mordekhaï » ont la même valeur numérique en hébreu, on ne devrait boire de vin que jusqu’à être incapable de calculer ces valeurs numériques.
Le Rema dit qu'on ne devrait boire qu'un peu plus que ce dont on a l'habitude, et essayer de s'endormir ensuite (dans cet état, il y a peu de risque pour que l'individu distingue entre les deux phrases). Cette position est suivie par le Kol Bo et la Mishna Beroura, et est similaire à celle de Maïmonide.

Envoi de colis de nourriture et dons aux démunis

Paniers gaiment emballés, emplis de bonbons, chocolats et autres délices, offerts en tant que Mishloa'h manot le jour de Pourim.

Selon la Halakha, tout Juif ayant atteint la majorité religieuse doit envoyer des colis de nourriture préparés pour les amis, et deux donations (en argent ou en nourriture) à deux personnes démunies, afin de réaliser ces deux mitzvot. Un mishloa'h manot typique comprend du vin et des pâtisseries; toutefois, d'autres douceurs, biscuits, salades ou toute fourniture font l'affaire.

Bien que l'envoi de mishloa'h manot ne s'applique techniquement qu'à un colis pour un ami, il s'est développé chez certains une coutume d'offrir des paniers nombreux et somptueux. Des familles préparent souvent des dizaines de paniers, empli de nourriture faite maison ou achetée, qu'ils envoient ou font livrer à leurs amis, voisins, famille…, à Pourim.

Ce panier de Mishloa'h manot contient du vin, du thé, des chips, des chocolats et autres douceurs.

Des grands paniers sont également livrés aux professeurs des parents, directeurs des écoles, patrons des parents, secrétaires, docteurs, et pratiquement toute personne avec laquelle l'on est en relation régulière au cours de l'année. Cette évolution a fait l'objet de débats rabbiniques récents, car le verset de la Meguila ne mentionne que l'envoi de colis 'l'un à l'autre', signifiant un colis contenant (au moins) deux mets à une seule personne, tandis que le même verset précise « aux indigents », ce qui a été interprété par la Halakha comme nécessitant des dons à plusieurs personnes (en clair, plutôt que de se répandre en largesses entre amis, ne faudrait-il pas réserver celles-ci aux démunis ?).

Historiquement, la coutume concernant les dons de mishloa'h manot était que lorsque l'on se rendait à la seouda de son prochain, on apportait deux mets préparés, parce que l'hôte n'avait souvent pas assez de nourriture ; c'est ainsi qu'on s'acquittait de la mitzva du mishloa'h manot.
Les deux mets ne doivent pas nécessairement être de nature différente, c'est-à-dire nécessiter une bénédiction différente avant leur consommation. Deux aliments de même nature, voire deux mêmes aliments suffisent, bien que la variété en la matière soit plus appréciée.

À la synagogue, des quêtes régulières sont faites pendant la fête, et cet argent est distribué parmi les nécessiteux. Aucune distinction n'est faite entre ceux-ci, toute personne prête à accepter le don peut en bénéficier, y compris un non-Juif. À noter que l'obligation de donner aux nécessiteux s'applique à tous les Juifs, y compris à celui qui vit des dons d'autrui.

La mascarade

De joyeux convives se déguisent pour la fête de Pourim en Hollande en 1657

L'un des aspects les plus célèbres de la fête, la mascarade, n'est paradoxalement pas d'origine juive, le déguisement pendant Pourim étant apparu en Italie vers la fin du XVe siècle sous l'influence du carnaval romain.

La coutume fut cependant rapidement intégrée car, dans le miracle de Pourim, Dieu n'agit pas directement. Tout est fait de façon invraisemblable et cachée. Cette coutume s'est ensuite répandue dans tous les pays où les Juifs ont vécu, excepté peut-être en Orient.

Une scène typique de Pourim, dans le voisinage de Jérusalem.

De nos jours, une comptine enfantine israélienne fait figurer les masques, les crécelles, les chants et les danses avant toute histoire d'Esther. Néanmoins, Esther et Mardochée figurent en bonne place parmi les déguisements; le roi David, le Cohen Gadol (Grand-Prêtre), Cendrillon, les policiers, les ninjas, les cow boys et autres stars de la chanson ou de cinéma se retrouvent fréquemment.

Les costumes et masques sont portés pour cacher l'identité de leur porteur, car les méprises jouent un rôle important dans le Livre d'Esther : Esther cache au roi son mari ses origines judéennes; Mardochée tient secrète sa connaissance des langues étrangères, ce qui lui permet d'entendre Bigtan et Teresh discuter ouvertement de leur complot; dans l'un des quiproquos les plus mémorables du Livre, Haman suggère au roi comment rendre gloire à la personne que le roi veut honorer… Mardochée; de plus, selon le Talmud, la fille de Haman voyant le cortège passer, s'imagine que Mardochée tire son père, et laisse tomber un pot de chambre sur sa tête; réalisant son erreur, elle se suicide.

Dieu lui-même se cache, les Sages faisant référence à son rôle dans la Meguila comme הסתר פנים (hester panim, « Voilant la Face », ce qui représente aussi une allusion au titre du Livre, Meguilat Esther—selon une traduction midrashique, « révélation de [ce qui est] caché »). En effet, dans « le pays des mille et une nuits », intrigues, quiproquos et revirements de situation sont le lot quotidien, et la lecture théologique des évènements pourrait sembler exclusivement juive. De l'autre côté, la philosophie juive et les commentateurs bibliques enseignent que la raison de l'omission du Nom divin sert à mettre en exergue le point que Dieu S'est précisément tenu caché tout au long des évènements, mais n'a cessé de faire agir Sa providence. Ainsi l'affirmation rabbinique que « tous les bons actes d'Assuérus envers les Juifs émanait de Dieu, car Assuérus était mauvais jusqu'au bout ». La morale s'applique à l'ensemble de l'histoire du peuple juif, y compris dans son exil : la présence de Dieu est ressentie plus fortement à certains moments qu'à d'autres, mais Il joue toujours un rôle proéminent dans la vie des Juifs, leur avenir et le future de leur peuple[3]. D'où l'emphase sur le masque à Pourim.

Le premier parmi les auteurs juifs à mentionner cette coutume est Juda Minz (d. 1508 à Venise) dans son Responsa, numéro 17, cité par Mosheh Isserles dans son livre « Orah Hayyim », 696:8. Il y exprime l'opinion que, puisque le but du déguisement permet d'être joyeux, il ne devrait pas être considéré comme une transgression de la loi biblique. Cette opinion plus souple a prévalu sur d'autres qui tendaient à la restreindre. La coutume est encore pratiquée aujourd'hui parmi les Juifs pratiquants de toutes les origines et parmi les pratiquants et les non-pratiquants israéliens. En Israël, il y a des défilés de Pourim.

Beaucoup d'écarts sont tolérés à Pourim à l'égard de la norme, ce qui a mené à la croyance qu'« à Pourim, tout est permis », même certaines transgressions d'une loi biblique, telle que l'interdiction (Deut. XXII. 5) pour un homme de porter des vêtements de femme et vice versa sont permises par quelques rares autorités rabbiniques.
Toutefois, des dirigeants juifs aussi éminents que le Hafetz Hayim, suivis de nos jours par de nombreux directeurs d'académie, insistaient sur l'« étiquette » à conserver, même en cette occasion.
Si certaines yeshivot autorisent les élèves à parodier leurs collèges, professeurs ou les dirigeants du monde juif, passés et présents, la plupart exigent le minimum de respect, quand d'autres l'interdisent simplement.
Selon certains arrêtés halakhiques (notamment les décisions de Rav Ovadia Yossef dans le monde sépharade), il est défendu aux hommes de se déguiser en femmes, et vice versa; les rabbins autorisant les hommes à se déguiser en femmes (et vice versa) ne leur permettent pas de se déguiser totalement, imposant qu'ils puissent encore être reconnu comme étant hommes/femmes. Les blagues grivoises et paillardes demeurent interdites.[4]

Les chants

Des chansons de Pourim ont été introduites dans les synagogues. Pour les enfants, certains passages du livre d'Esther sont chantés dans les chœurs de Pourim. Dehors, on sort et on va chez des amis, on chante des différents chants tels que :

  • « 'Hayav inich mevasoumé be pourieh, ad de lo yada » - « Un homme a l'obligation de se saoûler jusqu’à qu'il en sache plus [différencier "Béni soit Mardochée!" et "Maudit soit Haman!"] » (Talmud de Babylone, Meguila 7b) ;
  • « Michenikhnas Adar, marbim besim'ha » - « Dès qu'entre Adar, on augmente en joie » (Mishna Taanit 4:1) ;
  • « LaYehoudim haytah orah ve-sim'ha ve-sasson ve-kar » (Il n’y avait pour les Juifs que bonheur et joie, allégresse et gloire. - Esther 8:16) ;
  • « Venafoh acher yichtelou hayehoudim hema bessonehem » - « Et ce fut le contraire, les Juifs firent ce que leurs ennemis ont voulu leur faire » (Esther 9:1).

La prière Shoshanat Yaakov, lue à la fin de la lecture de la Meguila est souvent chantée sur des mélodies populaires (cf. supra).

Plats traditionnels de Pourim

Oreilles de Haman aux prunes, faites maison.

Durant Pourim, il est de coutume de manger des pâtisseries triangulaires —les hamantaschen (« Poches de Haman ») en yiddish et oznei Haman (« Oreilles de Haman ») en hébreu. Il s'agit de pâtes étalées, coupées en rond et fourrées de grains de pavot, avant d'être emballés dans une forme triangulaire, le pavot étant apparent ou non. Plus récemment, le pavot a été remplacé par des prunes, dattes, abricots, ou du chocolat. On les appelle aussi « orrechi d'Aman » en Italie, Kreppchen, Kindchen, etc.

Les Kreplach, une sorte de boulette fourrée à la viande, foie ou poulet servie dans la soupe, se dégustent aussi traditionnellement à Pourim.

Le jeûne d’Esther

Le jeûne d'Esther, célébré avant Pourim, le 13 Adar, ne faisait pas partie des rites de Pourim à l'origine. Il fut institué pour commémorer le jeûne de 3 jours qu'Esther s'imposa, ainsi qu'à ses servantes, Mardochée et au peuple Juif, avant de se présenter devant le roi Assuérus. Selon la tradition rabbinique, il eut lieu les 15, 16 et 17 Nissan. Le premier à faire mention de ce jeûne est le Rav A'ha de Shab'ha (VIIIe siècle de l'ère commune) dans She'iltot 4; la raison donnée pour l'institution de ce jeûne se base sur une interprétation d'Esther 9:18 et du Talmud de Babylone, Meguila 2a: « Le 13e était jour de rassemblement », lequel rassemblement se serait fait dans un but de prière publique et de jeûne.
Certains jeûnaient trois jours mais, comme le jeûne fut interdit au cours de Nissan (le mois de Pessa'h), le premier et le second lundi d'Adar , ainsi que le jeudi suivant Pourim furent choisis.

De nos jours, seul le jeûne du 13 continue d'être observé. Cependant, lorsque le 13 Adar tombe un jour de Sabbath (comme c'est le cas en 2007), le jeûne est repoussé au jeudi précédent, car le vendredi est nécessaire pour se préparer pour le Chabbat, et la fête de Pourim à venir.

Chouchan Pourim

Chouchan Pourim (le 15 Adar) est le jour pendant lequel les Juifs de Jérusalem et Suse (en Iran) célèbrent Pourim. Le Livre d'Esther explique que, tandis que les Juifs résidant dans des places non-fortifiées combattaient leurs ennemis le 13 Adar, et se reposèrent le 14, les Juifs de la capitale fortifiée de Suse mirent deux jours à défaire leurs ennemis, et se reposèrent le 15 (Esther 9:20-22).

Bien que Mardochée et Esther aient décrété que seules les villes fortifiées devaient célébrer Pourim le 15, en commémoration de la bataille dans la ville fortifiée de Suse, les Sages judéens notèrent que Jérusalem, centre de la vie juive et capitale de l'ancien royaume de Juda, gisait en ruines à l'époque des évènements du Livre d'Esther. Afin qu'une ville, si prestigieuse soit-elle, ne soit pas davantage honorée que Jérusalem, ils déterminèrent quelles villes avaient été fortifiées du temps de Josué, afin de pouvoir y inclure Jérusalem; paradoxalement, cela faisait de Suse un cas exceptionnel, car le miracle s'y était produit, alors qu'elle n'était pas fortifiée du temps de Josué.

La Meguila est également lue le 15 dans d'autres cités d'Israël—comme Jaffa, Acre, Safed et Hébron—mais seulement du fait d'un doute quant à savoir si elles étaient fortifiées du temps de Josué. De ce fait, on y célèbre Pourim le 14 et on effectue une lecture supplémentaire et obligatoire de la Meguila le 15. Les Juifs de ces villes ne récitent pas les bénédictions avant et après la lecture de la Meguila le 15.

Pourim Katan

Certaines années, avec l'ajout d'un treizième mois (appelé Adar II) dans le calendrier hébreu, il y a deux mois de Adar. Les Karaïtes maintiennent les célébrations de Pourim lors du premier mois de Adar (ils ajoutent un second mois de Chevat). Les Juifs ont adopté la position de célébrer Pourim lors du mois de Adar II et de fêter, à la même date pendant le mois de Adar I, ce qu'ils appellent « Pourim Katan », c'est-à-dire « Petit Pourim ».

La distinction entre premier et second Pourim est mentionnée dans la Mishna (Meguila 1/46b; comparer avec Orah Hayyim, 697).
Lors de cette première « répétition » de la fête, il n'y a pas de lecture de la Meguila, mais les autres règles sont observées.

Autres « Pourims »

Jusqu'il y a peu, beaucoup de communautés juives célébraient des Pourim « locaux », commémorant leur délivrance d'untel dirigeant ou groupe antisémite.

Le plus connu de ces Pourim était le Pourim Vintz, traditionnellement célébré à Francfort, une semaine après Pourim. Il commémorait la révolte de Fettmilch (1616-1620), au cours de laquelle un certain Vincenz Fettmilch, « nouvel Haman des Juifs » autodécrété avait tenté d'exterminer la communauté juive [1]. Selon certains, le Rav Moshe Sofer (le Hatam Sofer), natif de Francfort célébrait le Pourim Vintz chaque année, même lorsqu'il fut le rabbin de Pressburg (aujourd'hui Bratislava).

Les Juifs marocains fêtaient la défaite du roi Sébastien Ier de Portugal à la Bataille des Trois Rois le 4 aout 1578 à Ksar el-Kébir au nord du Maroc, lors du Pûrim de los cristianos, le premier eloul de chaque année, en souvenir du ressentiment contre ceux qui les ont expulsés de la péninsule ibérique.

Beaucoup de familles juives eurent aussi leurs Pourim « familiaux » au cours des siècles, célébrant dans leurs foyers leur rescousse de persécutions, ou autres mauvaises fortunes qui auraient pu leur coûter l'existence.

Notes et références

  1. Frimer, Ariyeh. « Women's Megilla Reading » 2003
  2. À noter qu'il s'agit de prescriptions bibliques, elles sont donc également suivies par les karaïtes. En Égypte, ceux-ci cuisinaient même des wedan hjmdn, « oreilles de Haman » et leur fête était surnommée Eid A]-Maskharah, la fête de la mascarade (tiré de The Karaite Jews of Egypt From 1882-1985, written by Mourad el-Kodsi, sur Karaite Jews of America). Toutefois, d'autres communautés célèbrent Yemei HaPourim par un jeûne de deux jours; certains jeûnent 70 jours en souvenir des persécutions de Haman, et d'autres encore font un jeûne le septième jour de chaque mois (tiré de Karaite Korner).
  3. cette affirmation a été largement débattue par la théologie de l'Holocauste
  4. Rabbi Eliyahu Kitov, « The Festive Purim Meal: Seudat Purim », Union of Orthodox Jewish Congregations of America, accessed 16 mars 2006.

Voir aussi

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