Pteris aquilina

Pteris aquilina

Fougère aigle

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Fougère aigle
Pteridium aquilinum
Pteridium aquilinum
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Pteridophyta
Classe Filicopsida
Ordre Polypodiales
Famille Dennstaedtiaceae
Genre Pteridium
Nom binominal
Pteridium aquilinum
(L.) Kuhn, 1879
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La Fougère aigle (Pteridium aquilinum) aussi appelée Grande fougère ou fougère commune, est une fougère de la famille des Dennstaedtiaceae. Elle est très commune et cosmopolite. On la retrouve jusqu'à 2000 m d'altitude.

« Pteridium aquilinum » vient du latin pteris, fougère, et de pteron, aile et aquila pour aigle). En effet, si l'on arrache la grande feuille développée, qui forme à elle seule ce qu'on appelle ordinairement une fougère (la crosse), et qu'on coupe la base brune et noirâtre de cette feuille, on remarque, sur la section, l'apparence d'un aigle à deux têtes; d'où le nom de Fougère-aigle.

Sommaire

Description morphologique

Pteridium aquilinum, coupe d'une crosse.

La fougère aigle possède un rhizome noir, fibreux et ramifié, rampant profondément sous le sol (30 à 40 cm), qui peut devenir très grand (jusqu'à 50 m) et très vieux (jusqu'à 1000 ans).[réf. nécessaire] Il lui permet de coloniser rapidement son milieu.

À partir de ces rhizomes naissent à chaque printemps des frondes de très grande taille (jusqu'à plus de 3 m de long et des rameaux de 1 cm de diamètre) non persistantes l'hiver. Elles sont de forme triangulaire caractéristique et ont tendance à se courber parallèlement au sol. Elles possèdent un pétiole très long et épais pouvant atteindre 1 à 1,5 m de long[1]. Les frondes sont divisées plusieurs fois ( parfois quatre fois ) : les divisions primaires sont alternées et opposées. Les segments de ces frondes sont également triangulaires, sessiles et un peu enroulés sur les bords.

Reproduction

Les sporanges, rares, se situent sur la face inférieure des frondes et protégés par le bord replié du limbe qui forme une indusie. Sa sporulation, souvent stérile, est disséminée par le vent (on dit que sa dissémination est anémochore). Cette fougère se reproduit en grande partie à partir de son long rhizome, par reproduction asexuée.

Écologie

Habitat et répartition

nappes hautes et étendues des Fougères aigles

La Fougère aigle[2] se développe dans des stations en pleine lumière ou semi-ombragées, souvent sur des sols pierreux ou sableux et toujours acide et assez profond. Elle est indifférente à l'humidité du sol. En France, sa préférence pour les hivers doux, explique sa grande répartition sur le domaine atlantique. Néanmoins, elle est cosmopolite et on la trouve dans de nombreuses régions du monde et sous de nombreux climats, sauf dans les zones désertiques chaudes ou froides. Elle se développe depuis le niveau de la mer jusqu'à 2000 m d'altitude, des étages collinéens à montagnards et supraméditerranéens. Il semble qu'il existe différents écotypes. Ainsi, on retrouve Pteridium aquilinum à la fois sur des sols carbonatés et sur d'autres décarbonatés. Pteridium aquilinum indique[3] des sols acides pauvres ou riches en bases et engorgés en matière organique végétale. Elle indique également une carence en matière organique animale et en azote. Une prairie agricole contenant cette plante de manière significative évolue vers la lande. Les peuplements de fougère aigle sont souvent nommés « ptéridaies ».

climax écologique

dans les falaises atlantiques, les ptéridaies peuvent être dominantes sur les pentes

Dans les climax[2][4][5], on retrouve ces peuplements en forêt claire et acides en particulier les chênaies sessiles et rouges (Quercetalia robori-petrae), les hêtraies-chênaies (Lonicero-Carpinenion) et les hêtraies (Luzulo-Fagion) ainsi que les forêts denses montagnardes de Pin noir (Galio-Pinetum luzuletosum) et les forêts de Pin maritime et de Chêne liège aquitaniennes (Pino pinastri-Quercetum suberis). Lorsque la Fougère aigle y est dominante, elle forme des nappes hautes et étendues (forêts claires ou dégradées appauvries) créant une atmosphère sombre. A ceci s'ajoutent ses propriétés allélopathiques qui bloquent la levée de dormance des graines du sol. En conséquence, seules les espèces printanières subsistent (Muguet, Scille à deux feuilles et parfois le Maïanthème).

Milieux intermédiaires

Les clairières[2][4] et coupes de ces forêts (Epilobietea angustifolii, Sambuco racemosae, Salicion caprae) sont également des biotopes de choix pour cette fougère.

Dans les landes[4] des régions atlantiques et sub-atlantiques de l'Europe continentale plus ou moins humides à Callune (Callunion vulgaris) et à Bruyère cendrée (Ericion cinerae), mais également celles à Genista pilosa (Genistion pilosae), Genêt à balais (Cytisus scoparius), à Myrtille (Vaccinion myrtilli) et Myrtille des marais (Vaccinion uliginosi), la fougère aigle s'installe afin de préparer la reconstitution de chênaies acidophiles (Quercion).

On retrouve[5],[6] également cette fougère dans des zones plus ou moins anthropisées telles que les fruticées supra-méditerranéennes à Prunellier noir et à Ronces (Pruno-Rubenion fruticosi). En effet, ces biotopes sont typiques des parcelles agricoles sous-exploitées, voire abandonnées du sud montagneux de la France. Dans ces alliances (Epilobietea angustifolii, Sarothamnion scoparii et Cytision oromediterraneo-scoparii), la Fougère aigle sera toujours sur sol acide et moyennement frais et est particulière aux sols pauvres en matière organique animale. Le genêt à balais sera, quant à lui, propre à des zones plus riches et récemment labourées ou brûlées. Enfin, les ronces se développeront sur des sols riches en éléments nutritifs.

Certains murs[4] et rochers humides même calcaires (Cystopteridion fragilis) peuvent accueillir un développement fugace de cette fougère, elle n'y survit que quelques années. D'autres lieux anthropisés peuvent également accueillir la fougère aigle, il s'agit souvent de chemins, de talus ou encore de terrains vagues et de friches, zones anthropisées des peuplements sus-mentionnés.

Propagation

D'après Y. Dumas[7] durant les deux derniers siècles, la fougère aigle « a vraisemblablement été favorisée par l'abandon de sa récolte, la plantation de Pin en plaine et la désertification de zones rurales ». Bénéficiant de sa capacité à se développer dans des conditions de luminosité faible, d'un réseau de rhizomes envahissant les ouvertures de peuplement, de ses propriétés allélopathiques, et de sa toxicité envers les animaux, elle colonise de nouveaux espaces.

En foresterie, cette extension doit être limitée car elle présente bien des inconvénients. En effet, elle envahit complètement les jeunes plantations, il est alors nécessaire d'effectuer le dégagement fréquent des jeunes plants. De même, elle rend la circulation très difficile dans les peuplements en été, ce qui gêne la gestion sylvicole.

Le gibier (lapin, lièvre, chevreuil) ne s'en nourrit pas ou se rabat sur les jeunes plants ; les couverts sont monotones et peu d'oiseaux en tirent parti. Il n 'y a guère que la faune du sol (Arthropodes, Micromammifères) qui puisse abonder dans ces conditions. Son caractère exclusif empêche l'apparition de buissons que bien des animaux (oiseaux, chevreuils) pourraient mettre à profit comme abri et comme source de nourriture.

Rôle écologique

Toxicité

Toutes les parties de la fougère aigle sont considérées comme toxiques en raison de leur teneur en aquilide A et aux dérivés du cyanure, les crosses dégagent d'ailleurs une odeur d'amande amère à la cuisson. D'après une étude faite au Japon[8], les crosses crues de Fougère aigle pourraient contenir des substances cancérigènes, un hétéroside cyanogénétique (c'est-à-dire susceptible de produire du cyanure) ainsi qu'une enzyme (thiaminase) qui détruit la vitamine B1 dans l'organisme. Les frondes arrivées à maturité, qu'elles soient fraîches, cuites ou séchées, sont également toxiques.

Les animaux qui abusent de cette fougère (rongeurs, jeunes bovins en stabulation libre avec fougère utilisée comme litière) sont atteints d'une maladie mortelle nommée "pteridisme". Les chevaux peuvent également en souffrir s'ils en consomment en forte dose (plus de 2 kg par jour pendant 1 mois). À petite dose, il semble possible de les soigner en augmentant leur taux de vitamine B1. Le ptéridisme se manifeste par une atteinte à la moelle rouge des os, causant ainsi anémie et phénomènes hémorragiques[1],[9]. Chez les moutons qui paissent les fougères peuvent aussi apparaître des troubles visuels, ainsi que des tumeurs sur différentes zones du système digestif (mâchoires, rumen, intestin, foie)[8],[1].

Valeur nutritionnelle

Le taux brut de protéines de la fougère aigle décroît entre le printemps et l'automne, passant d'environ 20 % à moins de 10 % dans les frondes, et d'environ 10 % à 2 ou 3 % dans les pétioles. La lignine, le tannin et les composés à base de silice voient leur taux augmenter dans le même laps de temps, ce qui rend les plantes moins attractives. Par contre, c'est à l'automne que les taux de cyanure et de thiaminase sont les plus bas[10].

Consommation par la faune

Malgré sa toxicité, la fougère aigle est consommée par plusieurs espèces animales.

Les cervidés peuvent consommer la fougère aigle, mais toujours en faible quantité, et essentiellement lorsque les frondes sont encore en forme de crosse. Les lapins peuvent occasionnellement consommer les frondes et les rhizomes. Les chèvres en liberté peuvent elles aussi consommer cette fougère, mais par contre les moutons l'évitent[1],[11].

Plusieurs espèces d'insectes consomment eux aussi cette fougère. Par exemple en Europe, les chenilles de plusieurs espèces de lépidoptères se nourrissent de la Fougère aigle : [12]

    • Idaea ostrinaria (en Grèce)
    • Petrophora chlorasata (dans les Îles Britanniques et en Finlande) attaque les feuilles
    • Pharmacis fusconebulosa (en Finlande)
  • Phymotopus hecta (en Finlande)
    • Callopistria juventina (en Europe)
    • Euplexia lucipara (dans les Îles Britanniques et en Finlande) attaque les feuilles
    • Lacanobia contigua (en Finlande)
    • Melanchra persicariae (en Finlande)
    • Melanchra pisi (dans les Îles Britanniques et en Finlande)
    • Apterona crenulella (en Allemagne)
    • Celypha lacunana (en Europe)

Plante de couverture

La fougère aigle offre une bonne couverture au sol, ce qui a un impact positif sur l'écosystème, comme par exemple de permettre la diminution de l'érosion des sols et d'offrir un abri à la faune, mais aussi négatif, car les propriétés allélopathiques de cette plante empêche des nombreuses autres espèces végétales de se développer (voir le paragraphe "Climax écologique").

Les petits cervidés, les renards, de nombreux rongeurs et certaines espèces d'oiseaux (pipits, bécasses, troglodytes, tariers, faisans et autres phasianidés par exemple) utilisent la fougère aigle pour se dissimuler et/ou pour nicher[1]. Les massifs de fougères pullulent souvent de tiques propageant des maladies redoutables pour les chiens comme pour l'homme si elles ne sont pas décelées à temps (Maladie de Lyme notamment).

Systématique

Synonymes

La fougère aigle a reçu de nombreux autres noms scientifiques, désormais non valides: Pteris aquilina, Asplenium aquilinum, Allosorus aquilinus, Ornithopteris aquilina, Filix aquilina, Filix-foemina aquilina, Pteris latiuscula[1].

Sous-espèces et variétés

La fougère aigle possède deux sous-espèces, présentant chacune plusieurs variétés :

  • Pteridium aquilinum ssp aquilinum:présente dans l'hémisphère nord, elle possède 8 variétés.
  • Pteridium aquilinum ssp caudatum:présente essentiellement dans l'hémisphère sud, elle possède 4 variétés[1].

La Fougère aigle et l'homme

Éradication

La Fougère-aigle est nuisible aux forêts et très difficile à éradiquer. Une étude est actuellement en cours pour proposer différents moyens de limiter l'extension de la fougère et de lui substituer d'autres plantes ligneuses au grand bénéfice de la faune et de la sylviculture.

Pour être efficace, une éradication par la fauche doit comprendre au moins deux fauches à des dates choisies en fonction du cycle biologique de la plante afin d'affaiblir le plus possible le rhizome. Il a été montré que deux fauches, une fin juin et une fin juillet permettent une diminution progressive de l'importance des fougères. Cette diminution est plus lente que dans le cas du traitement chimique à l'Asulame, herbicide spécifique (de l'ordre de –50% en trois ans) ou le glyphosate, au spectre d’efficacité plus large.

Une fauche rase n'est pas indispensable et est même à éviter sur certains types de végétation sensibles comme par exemple les landes mésophiles. Les effets de la fauche ne sont réellement visibles qu'après deux ou trois années de traitement.

Le chaulage permet également de limiter cette espèce des terrains très acides.

Utilisations

En horticulture

La fougère, en particulier la fougère aigle (Pteridium aquilinum) commune dans les landes et forêts françaises, peut être utilisée en jardinage biologique[13]. On la récolte de préférence sèche ou jaunissante, à l'automne. À cette époque de l'année, sa vocation première est de servir de protection contre le gel à toutes les plantes sensibles: mâches, chicorée sauvage, scarole, artichaut...

Quand vient le printemps, la fougère se transforme en matériau idéal pour la couverture du sol. C'est dans les fraisiers qu'elle donne le meilleur d'elle-même grâce a son action allélopathique antifongique contre la pourriture grise. Mais on peut également l'utiliser pour pailler toutes sortes de cultures dès lors que le sol s'est réchauffé, en guise d'assurances anti-sécheresse et anti mauvaises herbes.

En paillage frais ou sec de 5 cm d'épaisseur environ, elle attire mais empoisonne les limaces car elle contient un aldéhyde se transformant en métaldéhyde après fermentation. Le purin de fougère peut également être utilisé à cet effet et il serait encore plus efficace si l’on ajoute quelques marrons d’Inde écrasés lors de la fabrication.

  • Purin de fougère insecticide

Le purin de fougère est également un insecticide[3] puissant qui permet de détruire le puceron lanigère (que la plupart des insecticides chimiques n’arrivent pas à contrôler). Il serait également efficace contre le taupin de la pomme de terre et la cicadelle de la vigne. Utiliser en pulvérisation dilué à 10 % (laisser fermenter 1 dose de fougère dans 10 doses d'eau puis diluer le résultat de la fermentation dans 10 fois son volume d'eau et pulvériser). C’est un des rares insecticides naturels à utiliser en « curatif ».

  • Engrais vert

La fougère aigle pousse dans les sols acides mais elle n'acidifie pas le sol: c'est une plante améliorante qui contient de grandes quantités de chaux, remède naturel contre l'acidité. Mieux elle constitue un véritable engrais vert, 7 fois plus riche en azote, 3 fois plus riche en phosphore et 5 fois plus riche en potasse que le fumier de vache ! Il est donc souhaitable de l'incorporer au sol après qu'elle a servi de "mulch". Elle favoriserait le développement d'un important chevelu racinaire.

Dans l'Ouest des Pyrénées, l'agriculture traditionnelle en tire encore profit. Fauchée fin juin, à demi séchée et très lentement brûlée dans une fosse deux fois plus profonde que large (pour éviter les flammes, les agriculteurs recouvrent sans cesse le foyer de nouveaux combustibles), elle donne une cendre très riche en potasse[14].

La fougère mâle (Dryopteris filix-mas) aurait des propriété proches de la fougère aigle, sauf les actions antifongiques [15].

Dans l'industrie

En présence de chrome, le rhizome de la fougère aigle teint la laine en jaune. Les crosses, quant à elles, teignent la laine en jaune-verdâtre avec de l'alun ou du chrome. Elles teignent la soie en gris avec du sulfate de fer[8].

A noter qu'autrefois, le rhizome était aussi utilisé pour tanner le cuir, et la cendre issue de la combustion de cette plante, riche en potasse, permettait de fabriquer du savon et servait d'agent blanchissant[1].

La cendre fut aussi utilisée dans la fabrication de verre jusqu'au 19e siècle[1],[16].

Usage domestique

La Fougère aigle a été utilisée pour couvrir les toits en guise de chaume, mais aussi comme combustible[1].

Usage alimentaire

Pteridium aquilinum, rhizome.
Le rhizome

En raison de la grande propagation de la fougère aigle, on a consommé[8] son rhizome dans de nombreuses parties du monde. Son épaisseur et sa teneur en amidon sont variables. Elles dépendent de son biotope.

Il est généralement considéré comme toxique cru, et il faut donc le faire cuire. Par exemple, il peut être coupé en morceau et bouilli. Une fois moulu on obtient une purée, une fois séchée, une farine. En Europe, cette préparation a souvent été mêlée à de la farine de céréale pour faire du pain. Jusqu'au XIXe siècle, le pain de fougère aigle formait parfois la base de l'alimentation en cas de disette. Cette récolte sauvage est aujourd'hui laissé en désuétude[7]. A Palma, on consommait ce mélange de rhizome moulu et de farine en bouillies. En Sibérie, on mettait à fermenter ces rhizomes avec les 2/3 de leur poids en malt pour en faire une sorte de bière. Au Japon, on en extrayait la fécule par un long procédé qui servait à confectionner des mochis, gâteaux cuits à la vapeur. Enfin, les indiens d'Amérique du Nord faisaient cuire ce rhizome pendant des heures dans leur four souterrain. Ils en mangeaient la partie comestible et recrachaient les fibres.

Pteridium aquilinum, crosse
Les jeunes pousses

Que ce soit en Europe, en Asie ou en Amérique, on a utilisé[8] les jeunes pousses de fougères. D'après F. Couplan, « il faut prendre soin de les choisir avant que les crosses terminales aient commencé à se dérouler et de ne cueillir que le sommet de la jeune-pousse qui doit se casser entre les doigts ». En effet, les crosses développées ainsi que les frondes matures semble être toxiques. Elles sont mucilagineuse, on peut donc s'en servir pour épaissir des préparations telles les soupes. Au Japon, elles sont fréquemment utilisées comme légumes ou conservées au sel, à la lie de saké (vin de riz) ou au miso de riz (pâte de riz ou de sel fermenté). Leurs principes indésirables sont alors éliminés en faisant bouillir les crosses dans de l'eau à laquelle on a ajouté des cendres de bois (il semble que ce soient les conditions alcalines qui procèdent à cette élimination[1]. Après avoir macéré vingt-quatre heure, les crosses peuvent être utilisées comme sus-mentionné ou cuite à la vapeur ou même consommées crues. Elles sont alors croquantes.

Usage médicinaux

Les Amérindiens consommaient le rhizome cru de cette fougère pour lutter contre la bronchite. La poudre de ce même rhizome a longtemps été considéré comme souverain contre les parasites intestinaux[1],[16].

Guère usitée comme plante médicinale dans la majeure partie de l'Europe, elle est néanmoins réputée aux Baléares comme dépurative et antipléthorique. La fougère aigle a souvent servi à remplir les paillasses ; on la jugeait capable d'interrompre l'énurésie des enfants. Selon P. Lieutaghi, « c'est une plante toxique susceptible d'entraîner des troubles nerveux, des hémorragies intestinales et d'induire des tumeurs cancéreuses ». Un usage médicinal domestique est donc à bannir, il est réservé aux professionnels[14].

Notes et références

  1. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k  et l (en) Crane M.F., « Pteridium aquilinum », 1990, Fire Effects Information System, U.S. Department of Agriculture, Forest Service
  2. a , b  et c Flore forestière française Montagne ; JC Rameau, D.Mansion G.Dumé, IDF, 1989
  3. a  et b Plantes Bio-indicatrices, guides de diagnostique des sols, Gérard Ducerf, Editions Promonature, 2005
  4. a , b , c  et d Guide des groupements végétaux de la région parisienne ; M. Bournérias, G. Arnal, C. Bock, Belin, 2001
  5. a  et b Corine Biotope
  6. Guide du naturaliste, Causses et Cévènnes, Parc National des cévènnes, Libris, 2007
  7. a  et b Que savons-nous de la Fougère aigle ? - Yan Dumas - 2002
  8. a , b , c , d  et e Le régal végétal, Plantes sauvages comestibles, Vol I ; François Couplan, Ed Equilibres, 1989
  9. R. Auger, J. Laporte-Cru (1982) Flore du domaine atlantique du Sud-ouest de la France et des régions des plaines CNDP ISBN 2 86617 225 6
  10. Lawton J.H. (1976) The structure of the arthropod community on bracken, Botanical Journal of the Linnean Society. 73: 187-216
  11. Nicholson A., Paterson I.S. (1976) The ecological implications of bracken control to plant/animal systems, Botanical Journal of the Linnean Society, 73: 269-283
  12. Caterpillar Hostplants Database
  13. Jean Paul Thorez, extrait d'un article paru dans les 4 saisons du jardinage n°64 de septembre 1990.
  14. a  et b P.Lieutaghi Livre des bonnes herbes, Arles, Actes Sud, 2004
  15. Bernard Bertrand - Purin d'ortie et compagnie : Les Plantes au secours des plantes. (2003) - (ISBN 9782913288324)
  16. a  et b (en) Grieve M., « BRACKEN », A modern herbal, Botanical.com. Consulté le 7 janvier 2009

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