Armée grecque

Armée grecque

Armée grecque

Neuf raies symbolisant les neuf syllabes de la devise de la lutte grecque de l'indépendance « liberté ou mort », en grec « E-lef-the-ri-a grec - Tha-Na-TOS d'I », qui a mené à la formation de la Grèce moderne.

L’armée grecque est relativement nombreuse et bien équipée par rapport à l'importance de cette nation : ses effectifs en 2006 sont de 80 000 militaires professionnels, 98 000 conscrits et 291 000 réservistes.

Les forces armées grecques bénéficient depuis toujours d’une forte attention politique accordée aux questions de sécurité et d’un programme de modernisation de large amplitude qualitative et quantitative entamée dans les années 1990 ainsi que d’une focalisation émergente sur les opérations de protection nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique et psychologiques.

Mais cette armée est encore lourde et, à certains égards, à considérer comme relevant des schémas de la guerre froide. Il y a une disproportion entre le nombre d’hommes et l’équipement le plus moderne à cause de la conservation d’armements largement dépassés dans l’armée de terre et elle a un déficit important en termes de pensée stratégique.

Sommaire

Historique

Tableau La Mort de Markos Botzaris de Ludovico Lipparini représentant une scéne de la guerre d'indépendance durant le siège de Missolonghi
Parade des Evzones de la garde d'honneur présidentielle à Rome en 2006

L’empire ottoman conquit la Grèce au XIVe siècle, et cette longue occupation parfois très dure, marqua profondément le pays. La difficile Guerre d'indépendance grecque qui commença en 1821 lui rendit son indépendance en 1831.

L'armée grecque est créée le 1er avril 1822 (calendrier julien) par une loi. Il est décidé que l'armée serait composée d'une infanterie lourde, d'une infanterie légère, d'une artillerie de siège, d'une artillerie de campagne, d'une cavalerie lourde, d'une cavalerie légère et d'un corps du génie.

Elle a eu un rôle politique important dans ce pays notamment avec le coup d'État du 3 septembre 1843 et le coup de Goudi de 1909.

Le pays au sein de la Ligue balkanique participa aux guerres balkaniques de 1912-1913.

En 1918, il rejoignit le camp des Alliés durant la Première Guerre mondiale. Cela permit à ses troupes d'entrer aux côtés des troupes françaises dans Constantinople et de faire sonner les cloches de Sainte-Sophie. L'armée grecque fit aussi partie du défilé de la victoire sur les Champs-Elysées à Paris le 14 juillet 1919.

Lors de la Guerre gréco-turque de 1920-1921, la Grèce perd de façon désastreuse.

L'influence de l'armée sur la vie politique du pays devient de plus en plus forte à partir des années 1930.

À partir du 28 octobre 1940 commence ce que appellera la guerre italo-grecque l’Italie fasciste tente d’envahir la Grèce à partir de l’Albanie mais l’armée italienne est repoussée jusqu’à ses bases de départ ; cela contraint l’Allemagne nazie d’intervenir le 6 avril 1941 dans la bataille de Grèce à partir de la Bulgarie. Malgré l’aide de l’armée britannique, le pays est entièrement occupé le 28 avril. La bataille de Crète, fin mai 1941, mettra un terme à cette campagne.

En 1944, le pays est libéré mais plonge dans la guerre civile grecque qui se termine en 1949 par la victoire de l’armée gouvernementale aidée par le Royaume-Uni et les États-Unis sur les partisans communistes.

En 1952, la Grèce rentre dans l’OTAN, en même temps que la Turquie.

En avril 1967, un Coup d'État militaire instaure le «régime des Colonels  ».

En juillet 1974, suite à une tentative de la Grèce de renverser par un coup d’État le gouvernement de Chypre, la Turquie envahit celle-ci, ce qui conduit à des affrontements militaires avec les forces grecques envoyées d’urgence sur l’île pour contrer cette invasion. On est alors très proche d’une guerre ouverte entre ces deux alliés des États-Unis qui parviennent à éviter l’escalade. Les militaires grecs se retirent alors de la vie politique après cette crise.

Stratégie

Membre de l’OTAN et l’Union européenne, la stratégie des forces armées grecques repose sur trois éléments : la suffisance défensive qui vise l’introduction de nouvelles technologies comme alternative à la course aux armements avec la Turquie, la riposte graduée selon laquelle chaque situation de crise doit être traitée de façon appropriée, prompte, sélective et effective et la zone de défense combinée entre la Grèce et Chypre, face à la Turquie.

À la différence des autres pays européens, la fin de la guerre froide n’a pas réduit le danger de conflit pour la Grèce. Depuis la seconde moitié des années 1960, la menace turque s’est progressivement substituée à toute autre menace. Ainsi, alors que le Pacte de Varsovie disparaissait, l’ennemi de l’Est est toujours présent dans la pensée des Grecs.

Ces deux pays se sont trouvés à sept reprises dans une situation de crise grave ou au bord du conflit armé depuis la Seconde Guerre mondiale (1955, 1963-1964, 1967, 1974, 1976, 1987,1996), depuis le pogrom contre les habitants grecs d’Istanbul en septembre 1955 jusqu’à la crise des îlots Imia (ou Kardak en turc) en 1996.

Les problèmes bilatéraux non résolus concernent principalement la démilitarisation des îles grecques de la mer Égée proche de la Turquie, la question du plateau continental de la mer Égée, la question des eaux territoriales et de l’espace aérien et enfin le contrôle opérationnel de la mer Égée dans le cadre des exercices militaires de l’OTAN.

La diplomatie grecque tente depuis le début du XXIe siècle de résoudre ces problèmes en aidant la Turquie à intégrer l’Union européenne pour diminuer la tension bilatérale.

Budget

Le budget de la défense est élevé avec des dépenses militaires équivalant à entre 4 et 5 % de son produit national brut (4,12 % en 2003 soit le taux le plus élevé de toute l’Union européenne à cause des tensions avec la Turquie).

La course aux armements que se livrent la Grèce et la Turquie implique pour Athènes l’obligation de suivre le rythme des dépenses militaires d’Ankara, mais les changements diplomatiques et les réalités budgétaires conduisent à une politique systématique et graduelle de désescalade, avec comme objectif de les stabiliser à en dessous de 3 % du PNB.

Statistiques sur les dépenses militaires

  • 1988 : 1 355 millions d’euros : 5,1 % du PNB
  • 1992 : 2 452 millions d’euros : 4,3 % du PNB
  • 1995 : 3 438 millions d’euros : 4,3 % du PNB
  • 2000 : 5 921 millions d’euros : 4,9 % du PNB
  • 2003 : 6 309 millions d’euros : 4,1 % du PNB

Bureau général de la défense grecque

L'état major des forces grecques est le Bureau général de la défense grecque — Γενικό Ἐπιτελεῖο Ἐθνικῆς Ἄμυνας.

Armée de terre - Ἑλληνικὸς Στρατός

Les forces terrestres sont relativement mobile et on une bonne aptitude aux opérations blindées/mécanisées. Les forces spéciales sont de bonnes qualité.

L’armée de terre manque d’aéromobilité et de projections des forces à longue distance du fait d’une focalisation sur la menace turque. La prolifération de types disparates de matériels entraînent une lourdeur logistique.

Organisation

Principaux matériels en service

Chars Leopard 2A6 de l'armée grecque.

Certains sont produits localement sous licence. Les chiffres donnés dans cette rubrique ainsi que pour l'armée de l'air et la marine sont de 2005.

Pistolets :

Pistolet mitrailleur :


Fusil d'assauts :

Mitrailleuses :

Char d'assaut :

Véhicules de combat d’infanterie :

Transport de troupes :

  • Léonidas : 131
  • M113 et dérivés : 1 509

Véhicules de reconnaissance :

Artillerie automotrice :

  • M-109A1/A2/A3 (155 mm) : 195
  • Zuzana (155 mm) : 12
  • PzH 2000 : 10
  • M-107 (175 mm) : 12
  • M110 (203 mm) : 181

Artillerie tractée :

  • M114 (155 mm) : 266
  • Obusier M101 (105 mm) : 445
  • Oto Melara M-56 (105 mm) : 18

Lance-roquettes multiples :

  • RM-701 (122 mm) : 115
  • M-270 MLRS : 36

Artillerie antiaérienne, missile sol-air :

  • ZSU 23-2 (23 mm) : 506
  • I-Hawk : 42
  • SA-10 Grumble : 2 batteries
  • SA-15 Gauntlet : 21
  • SA-8 Gecko : 20
  • FIM-92 Stinger : 1 000

Mortiers et missile antichar :

  • 107 mm : 620
  • 81 mm : 2 800
  • Lanceurs de missile MILAN : 290
  • Lanceurs de missiles TOW :336
  • Lanceurs AT-4 Spigot : 262

Hélicoptères :

Force aérienne - Πολεμικὴ Ἀεροπορία

Mirage 2000 de la force aérienne grecque
F-4 de l'aviation grecque

La force aérienne est équipée de matériels ayant de très hautes performances, incluant des missiles de croisière, elle a un haut degré d’interopérabilité avec l’OTAN.

Elle manque d’aptitude à opérer depuis des bases dispersées, rendant les forces vulnérables à une éventuelle attaque. Elle n’a pas de moyens de ravitaillement aérien.

Organisation

Principaux matériels en service

Avion de chasse

  • F-16C/D Block 52+ : 60 (commandés)
  • F-16 C/D Block 50D : 40
  • F-16 C/D Block 30 : 32
  • Mirage 2000-5 : 25
  • Mirage 2000CG/BG : 25
  • F-4E Peace Icarus : 25
  • F-4E Phantom II : 25
  • A-7E/TA-7 C Corsair II : 41
  • A-7H/TA-7H Corsair II : 45

Détection avancée :

  • ERJ-145 Erieye : 4 (commandés)
  • Centres radar principaux  : 6

Reconnaissance :

Patrouille maritime :

Transport :

Défense aérienne :

Hélicoptères :

Avion d’entraînement  :

  • T-6 Texan II : 45
  • T-2C/E Buckeye : 35

Marine - Ἑλληνικὸ Πολεμικὸ Ναυτικό

La frégate de classe Meko-200HN HS Spetsai (F453). Elle a été mise sur cale chez à Skaramanga le 11 août 1992, lancée le 9 décembre 1993 et admise au service actif le 24 octobre 1996. Spetsai ou Spetses est une ile grecque du Golfe Saronique au sud d'Athènes. Les quatre navires de cette classe ont été financées partiellement par les États-Unis et l'Allemagne.

La marine grecque est dans les années 2000 moderne, bien équipée, et s’appuie sur une forte expérience navale mais à un manque, relatif, de capacité de frappe terrestre.

Historique

La marine militaire commença la seconde guerre mondiale en 1940 avec 34 navires de guerre et 6 500 hommes, perdit 28 navires et 800 hommes et avait 43 navires et 8 500 hommes fin 1944. L'immense majorité de la flotte étant des unités d'origine américaine et britannique données grâce au lend-lease [1].

Durant la guerre froide, la marine grecque reçut de nombreux bâtiments de seconde main de ses alliés de l'OTAN.

En cas de guerre contre les marines du Pacte de Varsovie, la marine hellène aurait eu pour mission avec son meilleur ennemi, la marine turque, de bloquer les détroits du Bosphore et des Dardanelles et de détruire avec l'aide de la Sixième flotte américaine l'escadre de la marine soviétique présente en Méditerranée.

Organisation

Elle compte 19 000 personnes dont 1 300 dans une brigade d'infanterie de marine et dispose de 3 grande bases navales :

Principaux matériels en service

Frégates :

Sous-marins :

  • Type 209-1100 : 4
  • Type 209-1200 : 4
  • Type 214:
    • Papanikolis (S 120) (Refusé par la Marine grecque, proposé à la Marine polonaise[2])
    • Pipinos (S 121)
    • Matrozos (S 122)
    • Katsonis (S 123)

Patrouilleurs et corvettes :

  • Thetis : 5
  • Combattante IIA : 6
  • Combattante III : 9

Bâtiment de débarquement :

  • LST classe Chios (Jason) : 5
  • LCAC Kerkyra (Zubr) : 4

Guerre des mines :

  • chasseurs et dragueurs de mines : 12
  • mouilleur de mine : 1

Hélicoptères :

Les Gardes-Côtes

Cette arme grecque fut créée en 1919. Son chef a le grade de vice-amiral. Pour assurer leurs missions de défense et de police maritime, les gardes-côte grecques disposent des moyens suivants :

Voir aussi

Notes et références

Liens externes

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