Persécutions des chrétiens

Persécutions des chrétiens

La persécution des chrétiens est un concept qui recouvre l'ensemble des comportements antichrétiens systématiques[réf. nécessaire], depuis les vexations personnelles jusqu'aux meurtres collectifs.

Sommaire

Historique

Période romaine

Article détaillé : Christianisme dans le monde romain.

Les deux premiers siècles

D'un point de vue historique, on ne peut parler de persécution religieuse — au sens contemporain — à propos des chrétiens durant les deux premiers siècles de l'Empire, d'autant que l'époque de la séparation du judaïsme et du christianisme est mal définie[1]. En outre, les historiens actuels estiment le nombre de chrétiens en Occident insuffisant pour donner matière à des persécutions de masse[2].

Les chrétiens ne sont pas poursuivis de manière systématique et lorsqu'ils le sont, c'est généralement pour des crimes de droit commun. En effet les catégories de religio licita ou illicita n'existent pas à cette époque et, par ailleurs, les historiens écartent du droit positif l' Institutum neronianum cité par Tertullien.

Sur un plan théologique, le polythéisme des Romains est relativement tolérant, même si l'autorité romaine importe ses dieux dans les pays conquis et se méfie des cultes orientaux à mystères importés à Rome par les soldats[3]. Les Romains sont d'ailleurs confrontés dans leur histoire à des sectes religieuses estimées dangereuse pour l'État, comme celle des adeptes d'Attis, interdite car ses fidèles s'émasculaient, celle des adeptes des mystères dionysiaques à Rome qui seront férocement persécutés suite à au scandale des Bacchanales en -186 avant que le culte ne soit à nouveau autorisé par Jules César. On peut encore noter l'interdiction du culte d'Isis, également à la suite d'un scandale[4], rétabli après quelques décennies par Caligula.

La religio traditionnelle romaine est fondée sur de grands cultes publics et l'agrandissement du panthéon à chaque victoire signifie l'entrée dans l'empire et l'accueil de la culture des populations vaincues. Le Panthéon de Rome, reconstruit[5] par Hadrien dans optique probablement syncrétique bien qu'on ne connaisse pas l'usage précis du temple, est ainsi dédié à tous les dieux et on y trouve un autel dédié au dieu inconnu, relayant peut-être la tradition de l'Agnostos Theos hellénistique. L'idée de dieu unique défendue par les juifs s'inscrit dans un courant qui gagne progressivement la religion romaine, du moins dans les classes supérieures, à l'instar des cultes hénothéistes comme le Sol Invictus. D'après Tertullien, apologète chrétien du IIIe siècle, le judaïsme aurait obtenu le statut de religion licita[6] - licite - dans l'Empire romain qui ne connait pourtant pas de tels statuts particuliers[7], statut qui n'aurait pas été remis en cause après la destruction du second Temple en 70[8]. Les cultes non-autorisés sont considérés comme superstitiones[9] dont le judaïsme ne semble pas faire partie.

Dans la société romaine, les chrétiens ne sont d'abord pas distingués des juifs ; le christianisme, considéré comme une secte juive[10] n'était donc pas incompatible avec la culture romaine.

Néanmoins il existe des persécutions locales organisées contre les chrétiens dès le début du IIe siècle. Ainsi une lettre de Pline le Jeune en 112, qui parle de « superstition déraisonnable et sans mesure » [11] montre le mécanisme concret de condamnation pour le motif d' obstinatio, l' entêtement dans le refus d'obtempérer à l'ordre de sacrifier sans qu'on puisse identifier quoique ce soit qui relève d'une persécution religieuse en soi[12]. A cette époque l'attitude de l'autorité romaine relève plutôt du "politique" et non du "doctrinal": on réprime le refus public d'adhérer à la cité et à son culte car ce "scandale" entraine des troubles locaux[13]. La question du fondement juridique de la cognitio ou de l' informatio contre les chrétiens est insoluble en l'état actuel des sources.

Le troisième siècle

Cette perception a changé lorsque les Romains ont pris conscience des critiques des chrétiens sur les traditions romaines (jeux du cirque, culte de l'empereur, hiérarchie entre les hommes). L'intensité de leur prosélytisme est souvent invoquée mais n'a jamais été démontrée entre 30 et 135[14]. A l'instar des religions orientales, ils critiquaient la société romaine et considéraient comme un devoir de la changer par la conversion. Mais l'essentiel de l'hostilité populaire tenait au fait que qu'on faisait aux chrétiens le reproche d'amixia, le refus de se mêler à la vie publique en se tenant à l'écart de la vie municipale, étroitement liée alors à la dimension religieuse[15]. Celse leur reproche quant à lui des dérives telles que de viser à « miner l'ordre social et former un État dans l'État » ou de nuire « à la santé publique en détournant les adeptes des médecins attitrés au profit des promesses illusoires de guérison »[16].

La violence des supplices réservés aux chrétiens n'est que le reflet d'une société violente qui avait déjà vu les proscriptions, par exemple, démarche plus politique. Les chrétiens, à l'instar d'autres suppliciés de l'époque, sont livrés aux fauves, crucifiés, torturés en public. Néanmoins, on observe qu'une fois la persécution passée, les chrétiens sont de nouveau tolérés, à défaut d'être admis véritablement. On ne constate donc pas de volonté d'exterminer les chrétiens en tant que tels.

Il faut par exemple inscrire la persécution de Dèce, vers 250 dans un contexte de crise générale de l'Empire romain : le refus des chrétiens de participer au sacrifice général aux dieux pour le salut et la conservation de l'empereur, exigé de tous les citoyens est perçu comme une déloyauté politique[12]. Il faut noter là que cette persécution, consécutive à l'assassinat de Philippe l'Arabe, ne semble s'être cantonnée qu'à peu d'individus, essentiellement le personnel politique et courtisan du prédécesseur de Dèce. Le nombre de victime fut probablement assez limité puisque dès 251, quelques mois après la fin de cette persécution les communautés chrétiennes de Rome et de Carthage sont plus florissantes que jamais[17]. La persécution de Dioclétien, à partir de 303 est le mouvement de répression le plus vaste, curieusement perpétré à une époque où les chrétiens sont parfaitement intégrés, jusqu'aux postes d'officiers dans l'armée[18]. Il a probablement un fondement plus directement politico-religieux, le christianisme contrariant alors la promotion du culte solaire comme religion nationale[19] et la sacralisation du pouvoir politique[20].

En 313, le christianisme est finalement adopté comme religion personnelle par l'empereur Constantin Ier bien que son empire ne comptât alors que très peu de chrétiens[21]. Dès lors, le christianisme ne cessera de se développer dans l'Empire jusqu'à en devenir l'unique religion officielle sous Théodose Ier, les religions païennes seront définitivement interdites par ce dernier en 392 et leurs sectateurs à leur tour persécutés[22] par la nouvelle religion dominante.

Les persécutions n'ont pas affaibli le christianisme sur le long terme mais ont plutôt fortifié les communautés chrétiennes, ce qui fait dire à l'apologète Tertullien : « le sang des martyrs est la semence des chrétiens».

Histoire canonique

L'histoire canonique, comme l'exégèse canonique, s'exerce dans le cadre de la doctrine des Églises. Pour le christianisme, nombre d'auteurs appartenant à la littérature patristique ont tenté d'écrire des histoires ecclésiastiques[23] dans lesquelles le martyre joue un rôle apologétique, celui de sanctifier l'Église[24] par le sang des martyrs. En effet, la valorisation du martyre appartient au corpus doctrinal tant du catholicisme romain que des églises évangélicalistes[25].

L'historiographie chrétienne - et donc la très grande majorité des sources[26] -, qui s'est développée en même temps que le culte des martyrs, a présenté ces persécutions comme une « politique d'intolérance religieuse, cohérente et systématique », avec une succession chronologique d'oppositions entre « mauvais empereurs » - alternant avec de « bons empereurs » - et martyrs exemplaires, présentation encore courante aujourd'hui[27]. Ainsi, l'histoire canonique envisage, elle, dix vagues de persécutions durant l'Empire romain :

Persécution de chrétiens par les chrétiens

A mesure que les communauté chrétiennes s'organisent et que les dogmes se formalisent, des églises majoritaires vont émerger et requérir le monopole de leur christianisme, s'interrogeant sur ce qui est véritablement chrétien et ce qui ne l'est pas. Elles s'affirmeront d'autant plus orthodoxes qu'elles seront plus proches des pouvoirs[28]. De là, elles justifieront des actions de persécution par la nécessité de combattre des schismes, devenus hérésies au dogme, et de maintenir l'Église Une[29].

Christianisme ancien

Dans le christianisme ancien, la tolérance est la règle jusqu'en 341, quoique Constantin, au cours de son règne, ait interdit les sacrifices nocturnes aux païens pour cause de tapage nocturne puis omis la célébration de tous les jeux en liaison avec les grandes célébrations païennes. Il interdit aussi les pratiques de sorcellerie et de magie, puis les rites d’haruspice privée, bref tout ce qui relève de la superstitio plus que de la religion.

Lapsi

Le phénomène commence dès la fin de chaque vague de persécutions, la plus évidente après la perséution de Dioclétien, avec le phénomène des lapsi. Dans les zones géographiques où les chrétiens sont alors organisés et à la suite de ces persécutions s'est posé le problème de la réintégration de ceux qui avaient cédé aux persécuteurs et avaient abjuré, les lapsi. La majorité des dirigeants chrétiens souhaitaient la réintégration, en particulier des clercs tandis que d'autres refusèrent cette réintégration et constituèrent alors des Églises[30] séparées, sous la conduite de Novatien après la persécution de Dèce, et sous la conduite de Donat[31] ou encore de Mélèce[32] après celle de Dioclétien, dans des schismes qui perdureront, pour les deux premiers, jusqu'au VIIe siècle. La dispersion géographique de ces phénomènes souligne la réalité clairsemée du christianisme du IIIe siècle : Donat dans la province de Carthage, Mélèce dans celle d'Égypte, Novatien pour la ville de Rome[33]

Ariens

Le phénomène s'amplifie avec la dogmatisation à partir de Nicée (325).

  • Constance, arien, persécute les nicéens et envoie leurs évêques en exil ;
  • son successeur, Julien dit l'apostat, rend à chacun la liberté de pratiquer le culte de son choix, y compris païen, dans un édit de Tolérance de 361.
  • la persécution des ariens débute avec l'empereur suivant (Jovien) et persiste jusqu'à la conversion du roi Wisigoth Récarède, au VIIIe siècle.
  • Réciproquement, les Vandales, ariens, persécutent les trinitaires pendant la courte période de leur domination en Afrique du Nord.

Gnostiques

Édit de persécution de Théodose II en 388 à l'instigation d'Ambroise de Milan contre les valentiniens et les juifs.

Christianisme médiéval et moderne

Cathares

ou albigeois

Inquisition

  • Les nouveaux chrétiens espagnols et la limpieza de sangre
  • Le Jansénisme
  • Le quiétisme

Guerres de religions

  • Hussites et préréformés
  • Contre les protestantismes
  • Luthériens contre réforme radicale
  • Calvinisme contre unitariens
  • Guerres camisardes

Persécution des huguenots

En France, Les huguenots ont connu durant près d'un siècle de vives persécutions[34]. La mise en place s'est faite tout d'abord par les dragonnades dans les années 1680[35]. Puis l'influence de l'Eglise catholique a été telle que l'État, dirigé par Louis XIV, a officialisé la persécution par la révocation de l'Édit de Nantes en 1685. Dès lors, la répression fut d'autant plus sévère. Torturés, emprisonnés, mis au ban de la société[36], de nombreux huguenots ont été obligés de fuir (on compte plus de 200 000 exilés) dans des terres étrangères plus hospitalières[37] (selon le principe cujus regio, ejus religio[38]). Ces pays (Angleterre, Hollande, Suisse, États protestants du Saint Empire Romain Germanique (Palatinat, Brandebourg, Wurtemberg, Hesse, par exemple), États-Unis, Afrique du Sud,...) sont appelés pays du "Refuge". La France a perdu nombres de ses meilleurs ouvriers et industriels. Pourtant, la persécution continua (guerre des Cévennes). La liberté de religion ne fut rétablie tout d'abord qu'en 1787, avec l'édit de tolérance de Louis XVI, puis en 1789, par la Révolution française, marquant ainsi l'arrêt de la persécution des huguenots[39]. La publication des "articles organiques" par Napoléon Bonaparte en 1801 confirme la liberté de religion : le catholicisme ne sera plus religion d'État mais est reconnue comme celle "de la majorité des Français".

Dans le même temps, les catholiques étaient persécutés par les princes ayant adhéré au à l'Anglicanisme, par exemple au Royaume-Uni[40] où les catholiques ne retrouvèrent une entière liberté d'expression qu'en 1829.

Christianisme oriental

Persécutions actuelles

Chaque année, l’ONG chrétienne Portes Ouvertes publie l’Index mondial de persécution[41], un classement des 50 pays où les minorités chrétiennes subissent des persécutions. Dans le top 5 des pays où les chrétiens sont le plus persécutés, on trouve en 2010 : La Corée du Nord, l’Iran, l’Arabie saoudite, la Somalie et les Maldives.

Il existe un Observatoire de l'Église en détresse, soutenu par l'organisation catholique Aide à l'Église en détresse (AED)[42] qui fournit une base documentaire sur la situation de l'Église catholique romaine et les endroits où elle est en difficulté, persécutée ou menacée.

Selon Portes Ouvertes, de nos jours, à l'instar d'autres religions, des Églises chrétiennes sont persécutées dans certains pays[43] comme la Corée du Nord, le Laos, le Viêt Nam, l'Iran, le Turkménistan et l'Ouzbékistan[44], les Maldives, le Bhoutan, la Birmanie, la République populaire de Chine, l'Irak ou l'Afghanistan[45]

Asie

Irak

Les chrétiens d'Irak subissent une vague d'attaque depuis la chute du régime de Saddam Hussein. Entre juin 2004 et juin 2008, plus de 40 églises et lieux de cultes ont été attaqué[46].

Le 31 octobre 2010, des hommes armées prennent d'assaut la cathédrale Sayidat al-Najat à Bagdad, tuant 53 personnes dont 46 fidèles, incluant les deux prêtres[47]. Dix jours plus tard, une série d'attentats vise les domiciles de chrétiens à Bagdad, faisant 3 morts et 33 blessés[48]. Le 31 décembre 2010, une secondes série d'attentats vise les maisons de chrétiens, tuant 2 personnes et en blessant 16 autres[49].

Entre 800.000 et un millions de chrétiens vivaient en Irak avant 2003. En 2010, on estime que la moitié de la population chrétienne à fui le pays devant les violences[50]. Selon l'ONU, si les chrétiens représentaient 5% de la population de l'Irak, ils formaient 40% des réfugiés[51].

Pakistan

Au Pakistan, 1,5 % de la population est chrétienne. La loi pakistanaise reconnait le blasphème du Coran et le puni. Ayub Masih, un chrétien, fut accusé de blasphème et condamné à mort en 1998[52]. Il fut accusé par un voisin de supporter l'auteur anglais Salman Rushdie, qui a publié Les Versets sataniques. Acquitté en appel, il fut libéré en 2001[53].

En 1997, dans le village majoritairement chrétien de Shantinagar, 800 maisons sont rasées et 13 églises désacralisées[54]

En octobre 2001, des hommes armés ouvrent le feu sur un congrégation protestante au Penjab, tuant 18 personnes. Un groupe islamiste est suspecté[55].

En mars 2002, 5 personnes sont tuées dans l'attaque à la grenade d'une église à Islamabad, dont une écolière américaine et sa mère[56]. En août de la même année, toujours à Islamabad, des hommes armés prennent d'assaut une école missionnaire chrétienne pour étrangers. 6 personnes sont tuées et 3 blessées[57]. Le même mois, des grenades sont lancées dans l'église d'un hôpital, tuant trois infirmières[58].

Le 25 septembre 2002, deux terroristes entre à l'Institut de Paix et de Justice de Karachi, où ils séparent musulmans et chrétiens, puis abattent 7 chrétiens pakistanais[59],[60]. Le 25 décembre, 3 jeunes filles sont tuées lorsque des hommes lancent des grenades dans une église près de Lahore[61].

En novembre 2005, 3 000 militants islamistes attaquent la communauté chrétienne de Sangla Hill, détruisant 4 édifices chrétiens. L'attaque intervient après les allégations de blasphème de la part d'un chrétien pakistanais[62].

En 2007, un couple de missionnaire chrétien est abattu par des militants islamistes[63] [64].

En août 2009, 6 chrétiens, dont 4 femmes et un enfants, sont brûlés vifs par des militants musulmans qui mettent également le feu à une église, après des rumeurs de profanation du Coran[65].

En novembre 2010, Asia Bibi, une femme chrétienne est condamnée à mort pour blasphème selon la loi pakistanaise[66]. Ayant interjeté appel, elle est actuellement en attente de jugement devant la Haute Cour de Lahore.

Inde

En Inde, les chrétiens sont souvent victimes de certains extrémistes hindous, au pouvoir dans certains États. Ainsi, le père Chittilappilly a été assassiné en août 2004 par des fondamentalistes hindous qui l’accusaient de prosélytisme. La presse a aussi relevé l’attaque d’un évêché dans l’État de Kerala, des déprédations d’un couvent au Maharashtra, l’agression de pèlerins au Rajasthan, des conversions forcées à l’hindouisme dans le diocèse d’Amravati, l’incendie d’un temple protestant au Manipur, la détention arbitraire d’un prêtre et de religieuses accusés d’avoir converti des hindous dans l’État de Madhya Pradesh[67]. Selon des tracts distribués durant l’été 2007 dans le district de Chitradurga, État du Karnataka, les chrétiens « doivent abandonner immédiatement le territoire indien ou revenir à la religion hindoue maternelle ». S’ils ne le font pas, ils devront « être tués par tous les bons Indiens, qui démontreront ainsi leur virilité et leur amour de la patrie ». Le texte est signé par Bajrang Dal et par l’Hindou Jagrutika Samiti, groupes extrémistes hindous, qui combattent depuis quelque temps l’activité sociale des chrétiens du Karnataka[68].

Vietnam

Au Vietnam, en dépit de la liberté de culte officielle, selon Amnesty International, des chrétiens subissent souvent des pressions policières pour abandonner leur religion[69],[67].

Afrique

Algérie

Le 14 décembre 1993, 12 ouvriers chrétiens, d'origine croate, sont égorgés à quelques kilomètres du Monastère de Tibhirine. Les meurtriers ont séparé musulmans et chrétiens, pour ne tuer que ces derniers. Trois chrétiens ont réussi à échapper au massacre grâce à la solidarité d'un ouvrier musulman. Les fameux moines de Tibhirine en témoigneront dans une lettre écrite au journal La Croix le 22 janvier 1994, qui sera publiée le 24 février de la même année.

Le 26 au 27 mars 1996, sept moines trappistes du Monastère de Tibhirine, en Algérie, sont enlevés lors de la guerre civile algérienne, et séquestrés pendant deux mois. L'assassinat des moines est annoncé le 21 mai 1996, dans un communiqué attribué au Groupe islamique armé.

Egypte

Article détaillé : Persécution des Coptes.

1er janvier 2011 à Alexandrie est un attentat à la bombe perpétré devant une église copte d'Alexandrie où s'était réunie une foule célébrant le nouvel an. Peu après minuit, un individu fait exploser une bombe devant l'église d'Al Kidissine, se tuant lui-même. Les enquêteurs privilégient un dysfonctionnement de la bombe qui se serait déclenchée trop tôt, discréditant la thèse de l'attentat-suicide2. La bombe, de fabrication locale, contenait des bouts de métal afin de provoquer le plus de dégâts possibles3. L'attentat tue au moins 21 personnes et en blesse 79 autres2.

Nigéria

Le Nigeria est un État fédéral qui compte 50 % de musulmans et presque autant de chrétiens, lesquels vivent surtout dans le sud. Depuis 1999, douze États fédéraux du nord, à majorité musulmane, ont instauré la charia. En 2004, des centaines de milliers de chrétiens ont fui la guerre civile[70], selon Human Rights Watch, les exactions contre les chrétiens sont nombreuses[71].

Soudan

Plus d'un million de chrétiens seraient morts lors de la seconde Guerre civile soudanaise[72]. 200.000 personnes auraient été réduits en esclavage, majoritairement des membres de l'ethnie Dinka, à 75% chrétienne[73],[74].

Europe

Kosovo

Depuis 1999, plus de 150 lieux de cultes chrétiens orthodoxes ont été détruits, profanés et pillés[75]. En mars 2004, deux jours d'émeutes anti-serbes ont vu la destruction de 800 maisons et 35 lieux de cultes, églises ou monastères[76], dont l'Église de la Vierge de Leviša, datant du XIIe siècle.

Notes et références

  1. Les historiens et biblistes européens contemporains envisagent la date de 135, correspondant à la révolte de Bar Kokhba, qui coïnciderait avec la Birkhat ha Minim (cf. Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, éd. Noesis, 1997), tandis que l'école anglo-saxonne considère que le christianisme n'existe que depuis la période des conciles christologiques du IVe siècle (cf. AA. VV., The Ways That Never Parted : Jews and Christians in Late Antiquity and the Early Middle Ages, éd. Fortress Press, 2007).
  2. « La présentation traditionnelle des origines chrétiennes repose sur un réseau de présupposés établis au quatrième siècle. Promus en lieux communs, ils ne sont pas l'objet d'enquête », écrit Roland Tournaire dans Genèse de l'Occident chrétien, Paris, L'Harmattan, 2001.
  3. Ces cultes favorisent la constitution de groupes identitaires
  4. Notamment rapporté par Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XVIII, III, 65-80 en ligne, cf. Francoise Dunand, Le Culte D'Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée, éd. Brill, 1973, p. 193, ouvrage en ligne
  5. Un premier temple, datant de la fin du I siècleer av. J.‑C. avait brûlé en 110
  6. par opposition à la superstitio
  7. Le document que Tertullien attribue à César n'a jamais été retrouvé et on ne connait aucune autre charte de ce type; cf. Tessa Rajak, Was There a Roman Charter for the Jews ?, in The Jewish Dialogue with Greece and Rome: Studies in Cultural and Social Interaction, 2001, p. 301 article en ligne
  8. L'empire romain et le christianisme, Claude Lepelley, 1969
  9. C'est encore Tertullien qui appliquera le terme de religio - désignant la religion traditionnelle romaine - au christianisme, taxant de superstitio le culte des dieux de l'empire; cf François Blanchetière, Les premiers chétiens étaient-ils missionnaires ? , éd Cerf, 2004
  10. Le Talmud en compte 70.
  11. Correspondance de Pline le Jeune et de Tajan sur les chrétiens de Bithynie - Cité dans L'empire romain et le christianisme, Claude Lepelley, Questions d'histoire/Flammarion page 29 et 90 Pline le Jeune, Lettres, tome X, 97-98
  12. a et b Sylvie Honigman, Les conditions de diffusion du christianisme dans l'Empire romain, Université de Caen, Conférence pour l'APHG Basse-Normandie, juillet 1996, résumé en ligne
  13. François Jacques et John Scheid Rome et l'intégration de l'empire, I,p.127
  14. François Blanchetière, Les premiers chétiens étaient-ils missionnaires ? , éd Cerf, 2002
  15. Sylvie Honigman, op. cit.
  16. Cité par Nathalie Luca, Les sectes, Que sais-je page 14
  17. Lucien J. Heldé, La Persécution de Dèce, sur le site Empereurs romains, article en ligne
  18. R. E. Rubenstein, op.cit., indique qu'après une bataille perdue, l'empereur et son entourage déclarèrent que, lors des prières d'avant la bataille, les chrétiens ne s'étaient pas associés
  19. par l'empereur [[Aurélien (empereur romain)|]] en 274
  20. Dioclétien avait pris le nom de Jovien, donnant à son collègue Maximien celui d'Herculien : les empereurs étaient officiellement les fils de Jupiter et d'Hercule. Yves Modéran, La conversion de Constantin et la christianisation de l'empire romain, conférence pour la Régionale de l’APHG en juin 2001, texte en ligne
  21. Les chercheurs actuels comptent environ 5% de chrétiens dans l'Empire, avec de fortes disparités régionales, cf. Yves Modéran, La conversion de Constantin et la christianisation de l'empire romain, conférence pour la Régionale de l’APHG en juin 2001, texte en ligne
  22. En 435, Théodose II et Valentinien III publient un édit ordonnant la destruction des temples « s'il en reste encore d'intacts, afin qu'aucun de nos sujets n'ait la licence d'y célébrer des sacrifices » ainsi que de « supplicier par l'épée » les derniers païens « bien qu'aucun ne soit censé subsister », cf. Benjamin Gras, La Persécution des Païens dans l'Empire Romain et l'Europe du Moyen Âge, éd. Écrivains, 2005.
  23. La plus célèbre est celle d'Eusèbe de Césarée
  24. entendu comme l'ensemble des chrétiens de la période concernée plutôt que l'institution catholique romaine
  25. Le terme évangélicaliste distingue les Églises dont l'origine est le Second Grand Réveil (Second Great Awakening) américain, des Églises évangéliques européennes, dont la tradition remonte elle à la Réforme; cf. André Gounelle, Après la mort de Dieu, éd. L'Âge d'Homme, 1990
  26. Maraval 1992, p. 6
  27. Baslez 2007, p. 5-6, Baslez 2007, p. 264
  28. Sous la direction de Alain Dierkens, Sectes et hérésies de l'antiquité à nos jours, Problèmes d'histoire des religions, publications de l'ULB
  29. ous la direction de Alain Dierkens, la mystique du Un, Problèmes d'histoire des religions, publications de l'ULB mais aussi Peter L. Berger, L'impératif hérétique, Van Dieren
  30. De ces débat nait l'idée qu'un sacrement comme le baptême même conféré par un clerc lapsus est valide
  31. Yves Modéran, La conversion de Constantin et la christianisation de l'empire romain, conférence pour la Régionale de l’APHG en juin 2001, texte en ligne
  32. Richard E. Rubenstein, Le jour où Jésus devint Dieu, éd. La découverte, 2000
  33. Novatien est pour cela abusivement considéré comme antipape face à Fabien, ce qui est peu probable d'un point de vue historien. A cette époque, la ville de Rome ne connaissait pas d'épiscopat monarchique, au contraire des grandes villes d'Orient. Cf. Yves-Marie Hilaire et alii, Histoire de la papauté. 2000 ans de missions et de tribulations, éd. Seuil, coll. Points/Histoire, 2003
  34. voir guerres de religions, guerre des gueux
  35. Voir révocation de l'Édit de Nantes et Edit de Fontainebleau
  36. Voir Camisard
  37. voir Pays du Refuge et Oscar LaFontaine
  38. voir Paix d'Augsbourg
  39. Cet arrêt ne fut pas définitf comme le montre la Haine oubliée de Valentine Zuber et Jean Baubérot, qui montre une reprise de la persécution sous la Restauration
  40. Première Révolution anglaise
  41. Index de persecution 2010 Portes Ouvertes
  42. Site de l'AED en français
  43. détail sur le site d'Amnesty International
  44. Dans ces deux États, si la répression est systématisée sur plusieurs confessions chrétiennes, essentiellement protestantes, elle relève d'une attitude vis-à-vis des religions en général dans le cadre d'un durcissement autoritaire qui n'épargne pas l'Islam. cf. Sébastien Peyrouse, Le christianisme en Asie centrale. Miroir des évolutions politiques, in Le Courrier des Pays de l’Est, n° 1045, mai 2004, pp. 51-61, résumé en ligne
  45. Sources: Commission on International Religious Freedom, Portes Ouvertes, en ligne
  46. http://paxchristi.cef.fr/docs/Irak2004-2007.attentats.pdf
  47. http://www.lexpress.fr/actualite/monde/irak-53-morts-dans-l-attaque-d-une-eglise-a-bagdad_932780.html
  48. http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/12/30/nouvelles-violences-contre-des-chretiens-en-irak_1459359_3218.html
  49. http://www.france24.com/fr/20101230-irak-chretiens-six-attentats-bagdad-morts-blesses-maisons-attaques-al-ghadir-bombes-attaques
  50. http://info.france2.fr/monde/noel-a-bethleem-mgr-twal-appelle-au-dialogue-66551505.html
  51. http://www.usatoday.com/news/world/iraq/2007-03-22-christians-iraq_N.htm
  52. http://www.house.gov/pitts/initiatives/humanrights/prisoners/masih.htm
  53. Intolérance religieuse au Pakistan
  54. http://www.missio-aachen.de/menschen-kulturen/nachrichten/Sangla_Hill_attack_continues_to_draw_condemnation.asp
  55. Christians massacred in Pakistan
  56. Five killed as grenades are thrown into church
  57. Pakistan militants kill six in Christian school attack
  58. Pakistan militants kill three nurses after launching grenade attack on churchgoers
  59. Gunmen 'execute' Pakistan Christians
  60. Fears of Pakistan's Christians
  61. Thousands mourn girls in Pakistan church attack
  62. Asien, Pakistan: Sangla Hill attack continues to draw condemnation - missio
  63. Dwoskin, Elizabeth : Killing of Missionary Couple in Pakistan Leaves Tears and Questions Stateside, The New York Times (2007-09-24). Consulté le 2010-05-22.
  64. New Jersey church mourns missionary couple killed in Pakistan... | KXNet.com North Dakota News
  65. Pakistan Christians die in unrest, BBC, 2009-08-01
  66. http://www.france24.com/fr/20101111-une-chretienne-pakistanaise-condamnee-a-mort-blaspheme-peine-mort-pendaison-asia-bibi-pakistan-chretiente-lahore-penjab
  67. a et b Valeurs actuelles, 2007
  68. Le Journal Chrétien, 2007
  69. Rapport 2007 d'Amnesty International
  70. Valeurs Actuelles, 2007
  71. HRW, Rapport mondial 2002
  72. http://www.religioustolerance.org/geno_su.htm
  73. War and Genocide in Sudan
  74. The Lost Children of Sudan
  75. http://www.rfi.fr/actufr/articles/051/article_3165.asp
  76. http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2010&mm=03&dd=17&nav_id=65852

Bibliographie

  • Daniel Boyarin, (Traducteur : Jean-François Sené), Mourir pour Dieu. L'invention du martyre aux origines du judaïsme et du christianisme, éd. Bayard, 2004, recension en ligne
  • Robert Ian Moore, La persécution: Sa formation en Europe, Xe ‑ XIIIe siècle, éd. Belles Lettres, 1991
  • Raphaël Delpard, La persécution des chrétiens aujourd'hui dans le monde, éd. Michel Lafon, 2009
  • René Guitton, Ces chrétiens qu'on assassine, éd Flammarion, 2009

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