- Peinture academique
-
Peinture académique
Présentation générale Histoire de la peinture Mouvements picturaux Art figuratif - Art abstrait gothique - renaissance - baroque académisme - néoclassicisme - rococo impressionnisme - art nouveau cubisme - dadaïsme - fauvisme réalisme - surréalisme - Néo-expressionnisme - Pop art Thèmes picturaux Peinture religieuse-profane-mythologique Portrait - Autoportrait - Le nu Peinture d'histoire - orientaliste Nature morte - Paysage Peinture animalière / marine Techniques picturales Matériel - Support - Médiums Composition picturale - Perspective Les peintres Liste des peintres A B C D E F G H I J K L M
N O P Q R S T U V W X Y Z
par courant / par nationalitéPortail de la Peinture Projet - Café des peintres
La peinture académique (v.1830-1880) est la peinture produite sous l'influence d'une Académie des Beaux-Arts ou, par extension, sous l'influence d'une institution équivalente organisant le système des Beaux-Arts.Le plus souvent, en histoire de l'art notamment, l'expression peinture académique recouvre les courants qui, après le Néoclassicisme et après l'apogée du Romantisme, dominent la peinture occidentale du milieu du XIXe siècle, sous l'influence des Académies d'Europe dédiées aux Beaux-Arts et en particulier de l'Académie des Beaux-Arts de Paris, alors la plus rayonnante. Ainsi, parmi les artistes emblématiques de la peinture académique, figurent les peintres français du Second Empire, Alexandre Cabanel, William Bouguereau et Jean-Léon Gérôme.
L'académisme est caractérisé par un goût très fort pour les thèmes historiques et le goût pour l'orientalisme. La peinture académique emprunte au néoclassicisme de David ou d'Ingres sur le plan thématique, stylistique autant que technique (glacis). Pour ses détracteurs comme Émile Zola, cet art est par ailleurs empreint du moralisme bourgeois de son époque[réf. souhaitée] et d'un sens jugé hypocrite de l'érotisme[réf. souhaitée] à l'inverse de Renoir qui était présenté comme un artiste plus authentique.
L'application du mot « pompier » à l'art académique, apparue au XIXe siècle (1888 d'après le Robert) pour le tourner en dérision, est sans doute une allusion aux casques brillants de certains personnages des grandes compositions de l'époque, qui rappelaient ceux des sapeurs-pompiers. Certaines sources proposent l'hypothèse d'une dérision du mot « Pompéin » (de Pompéi). Enfin, ce mot évoque la pompe, le pompeux.
La peinture académique est souvent opposée à la peinture réaliste de Courbet puis à l'art des impressionnistes bien qu'il ne faille pas oublier qu'à l'époque les frontières étaient moins claires : Auguste Toulmouche a été le protecteur de Claude Monet, Jean-Léon Gérôme a aidé Édouard Manet à ses débuts, etc.
Sommaire
L'Académie et son enseignement
La création des académies
Les Académies Royales de peinture et de sculpture furent créés en 1648, par Louis XIV dans le but de garantir aux peintres et sculpteurs le statut d'artiste qui leurs était alors contesté. Le peintre Charles Le Brun en prend la direction. Les Académies pronent alors une méthode radicalement nouvelle d'enseignement des Beaux-Arts. Celle-ci érige les œuvres de l'antiquité gréco-romaine pour modèle et repose essentiellement sur un concept dont les mots clés sont simplicité, grandeur, harmonie et pureté.
L'Académie se compose alors de deux sections : l'Académie de peinture et de sculpture, et l'Académie d'architecture. L' anatomie, la géométrie, la perspective et l'étude d'après le modèle vivant, constituaient les bases de l'enseignement préparatoire à la peinture et à la sculpture.
L'enseignement de l'académie repose sur certains principes fondateurs:
- Affirmer la primauté du dessin sur la couleur
- Approfondir l'étude du nu, de l'anatomie
- Privilégier le travail en atelier par rapport au travail en plein air, sur le motif
- Réaliser des œuvres "achevées"
- Imiter les anciens, imiter la nature
Ces principes se sont progressivement figés avec le temps[réf. nécessaire] et ont fini par constituer un carcan aux yeux de certains artistes et critiques de la fin du XIXe siècle contre lequel ils se sont insurgés peu à peu. L'académie pourvoyait donc à la formation technique (apprentissage du dessin, de l'anatomie, de la couleur...) et culturel (familiarisation avec les sujets de l'antiquité, les grands auteurs...) des jeunes artistes. Les candidats à l'entrée à l'école des Beaux-Arts (les femmes n'y sont admises qu'en 1897) doivent passer un concours d'admission consistant en l'exécution d'une figure nue dessinée d'après le modèle vivant.
Le contrôle de l'Académie
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, se cristallise une opposition qui va profondément marquer toute l'histoire de l'art du XXe siècle : celle de l'académisme et de la "modernité", terme lancé par Baudelaire. Les avant-gardes n'ont pu s'imposer, très lentement[réf. nécessaire], qu'en bousculant l'art officiel. Les peintres académiques leur ont résisté de toutes leurs forces[réf. nécessaire]. Ils en avaient les moyens, car ils régnaient sur l'Académie des Beaux-Arts, à l'Institut, au Salon, longtemps lieu de passage obligé pour exposer, se faire connaître et obtenir des commandes de l'État. « Contrôlez l'instruction, vous contrôlerez le style », disait le peintre académique Gérôme[réf. souhaitée]. Le second Empire assimila d'abord le naturalisme de Millet (honoré cependant d'une médaille au Salon de 1864) ou, plus encore, de Courbet au socialisme : Courbet passait à leurs yeux pour le peintre du laid, ou du néant, car ses œuvres semblaient dépourvues de signification.
Loin du Salon
Les novateurs durent exposer et se faire connaître en dehors des institutions, des récompenses et des commandes officielles. Ce ne fut pas par choix, mais par obligation. C'est au Salon, où se pressaient artistes, mondains et critiques, qu'ils auraient voulu triompher. Seulement le jury du Salon était nommé par l'Académie des Beaux-arts, avant de se voir en partie coopté par les artistes reçus eux-mêmes au Salon. En 1855, Gustave Courbet fit ériger le "Pavillon du Réalisme" en face de l'Exposition universelle où certaines de ses toiles n'avaient pas été acceptées. En 1863, tant de toiles furent refusées au Salon que, dans un souci d'apaisement, Napoléon III autorisa l'ouverture d'un salon parallèle. Le Salon des refusés était né. Le Déjeuner sur l'herbe permit ainsi à Manet de se faire connaître par un succès tout de scandale. Les critiques étaient choqués et irrités tant par le fond que par la forme. Manet ne mettait la nudité de la chair au service d'aucune convention mythologique ; il accordait au jeu de l'ombre et de la lumière infiniment plus d'importance qu'au dessin. En 1874, quelques artistes, dont Monet, Renoir, Camille Pissaro, Alfred Sisley, organisèrent une exposition dans l'atelier du photographe Nadar. Quelques critiques d'art et publics ne virent dans leurs toiles que les œuvres de fous et de daltoniens. Les journaux multiplièrent les caricatures et les railleries. Dans le Charivari, Louis Leroy se moqua en ces termes de la toile de Monet Impression, soleil levant, représentant le port du Havre : « Impression, j'en étais sûr. Je me disais aussi, puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans. » A vrai dire, rappelle Pascale Bertrand, le mot "impression" était déjà depuis une quinzaine d'années au centre de toutes les conversations, dans les ateliers ou les cafés. Dès le début des années 1880, chacun des impressionnistes préféra explorer sa propre voie. C'est, estime Marina Ferretti-Bocquillon, qu'ils étaient soudés par l'ambition d' « inventer une expression objective de la vie moderne », et que la bataille était déjà gagnée. Cézane, en particulier, préfèrait depuis ses débuts la permanence à la fluidité de l'univers impressionniste (« j'ai voulu faire de l'Impressionnisme quelque chose de solide et de durable comme l'art des musées », dira-t-il). À la huitième et dernière exposition impressionniste, en 1886, il n'exposa pas, pas plus que Monet, Renoir, et Sisley. Seurat et Paul Signac étaient là, en revanche. L'histoire du post-impressionnisme commençait, conclut Ferretti-Bocquillon.
Défaite et évolution de l'académisme
L'année 1897 entérina la défaite de l'Académisme. Manet, Degas, Pissarro, Monet, Renoir, Sisley et Cézanne firent en effet leur entrée dans une institution officielle, le musée du Luxembourg, réservé aux commandes de l'État. Le legs Caillebotte, mécène des impressionnistes, collectionneur et peintre lui-même, était enfin accepté, après trois années de combats acharnés (seuls les tableaux de Degas avaient d'abord été admis). C'est le Conseil d'État qui avait tranché, arguant que ces œuvres faisaient de fait partie de l'histoire de la peinture française. En réalité, on avait coupé la poire en deux : sur 67 toiles, 29 furent rejetées. Gérôme avait pourtant menacé de démissionner de sa chaire de professeur des Beaux-Arts, qualifiant ces toiles d' "ordures", et voyant dans leur entrée au Luxembourg le signe de «la fin de la nation ». C'est qu'un nouveau public s'était formé, avide d'innovations formelles plutôt que de confirmation des codes établis. Les courants avant-gardistes se multipliaient. L'Académie et l'École des beaux-arts elles-mêmes devinrent plus éclectiques, note Claire Barbillon. Après avoir été rejeté sous le second Empire, sauf sous certaines formes édulcorées, « le naturalisme fut adopté par les peintres les plus officiels de la troisième République », écrit-elle. Quant au symbolisme, il réunit « des artistes formellement assez traditionnels », comme Gustave Moreau, et des peintres radicalement novateurs comme Gauguin ou Odilon Redon. Le Salon des Indépendants (1884), puis le Salon d'Automne (1903), bousculèrent le monopole du Salon officiel. L'apparition d'un véritable marché de l'art et des galeries, souvent dirigées par des amateurs des nouveaux courants, permit aux artistes de vendre leurs œuvres sans passer sous les fourches caudines du Salon et des commandes officielles. En 1899, les tableaux de Cézanne rencontrent enfin le succès, lors d'une vente à la galerie Georges Petit. En 1900, l'impressionnisme triomphe à l'exposition centennale de l'Art français. La rétrospective Van Gogh organisée en 1901 par la galerie Bernheim-Jeune marque fortement Maurice Vlaminck, qui s'exclame qu'il aime mieux Van Gogh que son père ! La même année, Picasso expose chez Ambroise Vollard. En 1905, Marquet, Matisse, Derain et Vlaminck exposent ensemble au Salon d'Automne. L'histoire bégaie : le nom de "fauves" qui leur est alors donné a pour origine l'exclamation railleuse d'un critique.
L'ouverture du musée d'Orsay en 1986 sera l'occasion de vives polémiques. Beaucoup y verront une réhabilitation des "pompiers", voire du "révisionnisme". André Chastel considérait cependant dès 1973 qu'il n'y avait « que des avantages à substituer à un jugement global de réprobation, héritage des vieilles batailles, une curiosité tranquille et objective. »
Peintres académistes français
- Alfred Agache
- Eugène-Emmanuel Amaury-Duval
- Paul Baudry
- Amélie Beaury-Saurel
- Léon Bonnat
- William Bouguereau
- Gustave Boulanger
- Alexandre Cabanel
- Pierre Auguste Cot
- Thomas Couture
- Paul Delaroche
- Gustave Doyen
- Gilbert Dupuis
- Hippolyte Flandrin
- Jean-Léon Gérôme
- Henri Gervex
- Jacques-Émile Lafon
- Jean-Paul Laurens
- Jules Joseph Lefebvre
- Louis Anselme Longa
- Jean-Louis-Ernest Meissonier
- Fernand Pelez
- Léon Perrault
- François-Edouard Picot
- Georges-Antoine Rochegrosse
- Guillaume Seignac
- Auguste Toulmouche
- Émile Vernet-Lecomte
- Franz Xaver Winterhalter (François Xavier Winterhalter)
Peintres académistes étrangers
- Eugen de Blaas
- Juan Manuel Blanes
- Francesco Hayez
- Théophile Marie François Lybaert
- Otto Theodore Gustav Lingner
- Franz Xaver Winterhalter
Peintures
La Naissance de Vénus (1863) par Cabanel
Voir aussi
- Portail de la peinture
- Portail de la France au XIXe siècle
Catégories : Peinture française | Peinture par courant | Mouvement artistique | Peintre académique
Wikimedia Foundation. 2010.