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Ordre des prêcheurs
« Dominicain » redirige ici. Pour les autres significations, voir Dominicain (homonymie). L’ordre des Prêcheurs (O. P. — Ordo Prædicatorum), plus connu sous le nom d’Ordre dominicain est né sous l’impulsion de Dominique de Guzmán en 1215. Cet ordre catholique appartient, comme l'ordre des Frères mineurs (O. F. M.) plus connu sous le nom de franciscains, à la catégorie des ordres mendiants.
Suivant la règle de saint Augustin, ainsi que ses propres Constitutions, en partie inspirées de celles des Prémontrés (O. Præm), il s’est donné pour mission l’apostolat et la contemplation. Sa devise est Veritas (la vérité). D'autres devises lui ont aussi été assignées, par exemple: « annoncer ce que nous avons contemplé » (contemplata aliis tradere), reprise de Thomas d'Aquin, ou encore « louer, bénir, prêcher » qui est une formule liturgique.Les dominicains sont des religieux mais pas des moines : ils font vœu de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, mais non de stabilité. Ils vivent dans des couvents et non dans des abbayes. Leur vocation étant de prêcher, leurs couvents sont souvent dans des grandes villes.
Sommaire
Appellations
- frères prêcheurs : les premières approbations pontificales de l'ordre fondé par Dominique parlent de l'ordre "des frères prêcheurs" ('ordo fratrum praedicatorum').
- Dominicains: Après la canonisation du fondateur, saint Dominique, en 1234, les frères furent parfois désignés du nom de "dominicains".
- Jacobins : nom donné à cause de l'implantation du couvent parisien fondé en 1217, sis à la rue Saint-Jacques, et placé sous le patronage de l'apôtre saint Jacques.
Histoire de l'Ordre
Origines et développement
Dominique de Guzmán, plus connu aujourd'hui sous le nom de saint Dominique, est chanoine d'Osma en Espagne lorsque son évêque, Diègue d'Osma, lui demande de l'accompagner dans une mission diplomatique en Scandinavie. Durant leur chemin, Dominique rencontre un aubergiste albigeois dans le sud de la France et passe la nuit à essayer de le convertir. Au matin, l'aubergiste avait renoncé au catharisme pour le catholicisme. En revenant de Scandinavie, l'évêque de Dominique passe par Rome et demande au pape de le relever de son ministère pour se consacrer à la prédication dans le sud de la France. Le pape refuse. Toutefois en revenant en Espagne, le petit groupe croise une mission composée de légats du pape ayant pour but de convertir les cathares. Cette mission pontificale rencontre un premier échec. Diègue d'Osma leur montre l'exemple en abandonnant toutes ses affaires pour essayer de convertir les cathares avec pour seule arme l'Évangile. Son modèle est la prédication itinérante de Jésus. Alors que Diègue d'Osma retourne par la suite dans son diocèse à Osma, il laisse à Dominique la charge de continuer la prédication itinérante que lui-même avait initiée.
Saint Dominique continue sans relâche cette œuvre, rencontre des amis prêts à le suivre, s'établit avec eux le 25 avril 1215 dans la maison Seilhan à Toulouse, où il fonde l'Ordre des frères prêcheurs. L'ordre est approuvé en 1215 par le pape Innocent III avec pour mission de prêcher et de convertir les hérétiques.
En quelques décennies, plusieurs centaines d'établissements nouveaux fleurissent à travers l'Europe.
Le pape Grégoire IX, se méfiant du manque d'efficacité pastorale des évêques, confie l'Inquisition dès sa création par la bulle Excommunicamus (1223) aux dominicains, deux ans après la mort du fondateur de l'Ordre. Cependant, Dominique n'avait pas participé lui-même à la croisade contre les Albigeois, préférant lutter par les moyens du verbe. La pratique de la torture par l'Inquisition commence en 1252, sous la caution du pape Innocent IV. Deux membres de l'ordre ont été condamnés à mort par l'Inquisition : Jérôme Savonarole en 1498 et Giordano Bruno en 1600.
L'ordre dominicain se répand rapidement dans toute la chrétienté et forme un grand nombre de maisons distribuées en 8 provinces : Espagne, Toulouse, France, Provence, Lombardie, Rome, Allemagne, Angleterre.
À partir de la fin du 13e siècle, dans le contexte de querelles théologiques et des discussions sur la pauvreté mendiante, naîtra une longue rivalité avec son frère jumeau, l'ordre franciscain.
À Rome, l'ordre possède plusieurs couvents célèbres : Santa Maria sopra Minerva et Santa Sabina, qui est devenue sa maison généralice.
Histoire des dominicains en France
Saint Dominique fonda la première maison de l'ordre à Toulouse. En 1217, il envoie des frères à Paris pour se former à l'université; la maison acquise près de la Sorbonne (près de l'actuelle rue Saint-Jacques) fut dédiée à saint Jacques. Au XVIIe siècle, un second couvent, qui accueillait le noviciat de la province réformée d'Occitanie, fut fondé à la rue du Faubourg Saint-Honoré où il existe encore.
À la Révolution française, les dominicains connaissent des besoins financiers. Ils doivent louer leurs couvents. Le club des amis de la constitution loue leur établissement de la rue du Faubourg Saint-Honoré. On a alors coutume d'appeler ce club, le club des Jacobins, le lieu des réunions ayant été donné au club. Le club des Jacobins s'installe aussi à l'église Saint-Thomas d'Aquin.
Supprimés en France en 1790, les dominicains y sont restaurés en 1850 (date du rétablissement officiel de la province de France) par le Père Henri Lacordaire. Certains couvents durent fermer après le décret du 29 mars 1880. Ils furent expulsés en 1903 et leurs biens confisqués. Les dominicains furent autorisés à revenir en France dans les années 1920.
Le père Antoine Touron a écrit l'Histoire des hommes illustres de l'ordre de S. Dominique, Paris, 1743.
Habit
Les dominicains portent un habit de couleur blanche, composé de trois pièces :
- une tunique (robe) serrée par une ceinture de cuir ;
- un scapulaire (pièce de tissu sans manches, reposant sur les épaules) ;
- un capuce.
Hors du couvent et en certaines circonstances particulières, ils portent sur l'habit un manteau noir, composé d'une chape et d'un capuce de même forme que celui de l'habit qui ne formaient initialement (jusqu'au début du XIVe siècle siècle environ) qu'une seule pièce.
Depuis le XVe siècle, ils ont ajouté à leur habit un rosaire de cinq dizaines porté à la ceinture.
La soutane blanche du pape est inspirée de l'habit dominicain, depuis Pie V qui était dominicain.
Armoiries
Les armoiries de l'ordre ont beaucoup été modifiées depuis ses origines.
Contrairement à une erreur largement répandue (y compris chez les Dominicains eux mêmes[1]), l'ordre n'a pas attendu le début du XVe siècle pour avoir un blason. En effet, en 1303-1304 on voit le pape dominicain Benoit XI porter un écu simplement coupé des deux couleurs de l'ordre: le blanc et le noir: en héraldique, "parti d'argent et de sable".
Ce n'est qu'au XVe siècle qu'on voit apparaitre le blason "d'argent chapé de sable" [2], qui sera, dès le siècle suivant, surchargé "d'un chien de sable, tenant dans la gueule une torche enflammée" puis de divers meubles: globe, livre, palme, lys, couronne d'or et étoile.
On trouve ainsi, en 1890, dans l'Annuaire du Conseil Héraldique de France par Barbier de Montault[3] la description suivantes des armes de l'ordre: "D'argent, à la chape de sable, l'argent chargé d'un chien de même, tenant dans la gueule une torche enflammée, la patte senestre sur un globe d'azur et couché sur un livre de gueules, accompagné d'une palme de sinople et d'un lys au naturel passés en sautoir dans une couronne d'or, et une étoile d'or en chef."
Les armes à la croix florencée (croix figurant dans le blason actuel) se forment au XVe siècle en Espagne.[4]
L'ordre dominicain de nos jours
De nos jours, l'Ordre compte :
- plus de 6 001 frères,
- plus de 3 000 moniales, en 247 monastères
- 40 000 dominicaines apostoliques dans 119 congrégations
- une centaine de milliers de personnes appartenant aux fraternités de laïcs.
Le maître général actuel, le Père Carlos Azpiroz Costa O.P. (né en 1956 en Argentine) a été élu le 14 juillet 2001 à la tête de l'Ordre.
Au Canada l'on compte une seule province, la province du Canada (http://www.dominicains.ca), composée de près de 150 frères, et qui compte deux vicariats, un au Japon et l'autre au Rwanda-Burundi. Les dominicains du Canada possèdent leur propre centre d'étude, le Collège dominicain d'Ottawa (http://www.collegedominicain.ca/), et ils assurent aussi une présence sur le web grâce au webzine Spiritualité 2000 (http://www.spiritualite2000.com).
En France, on compte deux provinces :
- la province de Toulouse ([1]);
- la province de France ([2]) (suite à la fusion de la province de Lyon avec la province de France en 1998, la France a retrouvé la partition en province qui était la sienne avant la Révolution française).
En France on compte 2 800 sœurs de 28 congrégations (sœurs dominicaines de la Présentation, sœurs dominicaines du Saint-Nom de Jésus, sœurs dominicaines du Saint-Esprit, etc.).
Parmi les activités des dominicains français, on peut citer :
- la Revue thomiste (Toulouse)
- la Revue des Sciences philosophiques et théologiques (Paris)
- les éditions du Cerf (Éditions du Cerf);
- un fort investissement dans le monde des médias (notamment la messe télévisée), la prédication de retraites (y compris sur internet, avec, entre autres, le site Retraite dans la Ville), les homélies, les aumôneries;
- une université sur Internet (Domuni)
- la gestion de bibliothèques comme Le Saulchoir la Bibliothèque du Saulchoir ou la bibliothèque de l'Idéo
- L'organisation du pèlerinage du Rosaire, tous les ans, à Lourdes
En outre, il faut noter les institutions scientifiques suivantes, de statut international et relevant directement du maître général de l'ordre :
- la Commission Léonine pour l'édition critique des oeuvres de saint Thomas d'Aquin ;
- l'École biblique et archéologique française de Jérusalem (EBAF)
Dominicains célèbres
Cet ordre a fourni un grand nombre de papes et de personnages célèbres :
References
- ↑ http://www.dominicains.be/Domini/index.php?option=com_content&view=article&id=78&Itemid=201
- ↑ Marie-Humbert Vicaire, Histoire de saint Dominique
- ↑ Annuaire du Conseil Héraldique de France, 3ème année, 1890. Texte de X. Barbier de Montault, prélat de la Maison de Sa Sainteté.
- ↑ Marie-Humbert Vicaire, op. cit.
Compléments
Articles connexes
- Ordres religieux par ordre alphabétique
- Liste des congrégations catholiques
- Histoire des congrégations chrétiennes
- Liste des maîtres généraux de l'ordre des Prêcheurs
- Liste de personnalités dominicaines
- Croix dominicaine
Bibliographie
- Cahiers de Fanjeaux, Privat, Toulouse :
- Les Mendiants en Pays d'Oc au XIIIe siècle, no 8 (1973, réédité en 1995),
- L'ordre des Prêcheurs et son histoire en France méridionale, no 36 (2001) (ISBN 2708934384).
Source partielle
« Ordre des prêcheurs », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
Liens externes
- Site international de l'Ordre des Prêcheurs
- Province de France
- Province de Toulouse
- Province du Canada
- Vicariat général de Belgique-Sud
- Webzine des Dominicains du Canada
- Dominicaines enseignantes
- Les Dominicains
- Portail du catholicisme
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