- Jean-Baptiste Labat
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Jean-Baptiste Labat appelé plus communément Père Labat (Paris, France, 1663 - Paris, France, 1738) était un missionnaire dominicain, botaniste, explorateur, ethnographe, militaire, propriétaire terrien, ingénieur et écrivain.
Sommaire
Biographie
Ordonné prêtre à Paris en 1685, il poursuit des études scientifiques à Nancy.
En 1693, il est volontaire et part comme missionnaire avec l'autorisation des responsables de l'ordre des dominicains aux Antilles.
Le 29 janvier 1694, il débarque en Martinique. Il rejoint ses pères à la paroisse de Macouba, où il travaille pendant deux ans à développer la paroisse et construit de nombreux édifices.
En 1696, il voyage en Guadeloupe et en Dominique puis est nommé procureur syndic des îles d'Amérique à son retour en Martinique.
Il a visité les Antilles françaises, néerlandaises et anglaises de Grenade à Hispaniola. Le père Labat a décrit de nombreux aspects de la société caribéenne dont l'esclavage. Il était lui-même un fervent défenseur de l'esclavage et possédait des esclaves. Il a inclus dans ces récits en 1698, ses impressions en observant les esclaves martiniquais et leurs passions pour la danse. Il est également le témoin privilégié d'un autre aspect de cette société, la flibuste, pour laquelle ses écrits sont des sources primaires d'une grande importance.
Il a fondé l'exploitation sucrière de Fonds-Saint-Jacques à Sainte-Marie en Martinique, et fondé les paroisses de Le Robert et Le François (appelées cul-de-sac Robert et cul-de-sac François dans Nouveau Voyage aux Isles Françoises de l'Amérique). Il a aidé à développer et moderniser l'industrie de la canne à sucre dans les Antilles françaises. Il a assisté le botaniste Charles Plumier dans son travail quand celui-ci était aux Antilles même s'il jugeait la mission que lui a confié Louis XIV plus qu'inutile. Il a fortifié et préparé la défense de la Guadeloupe puis pris part au combat lors de l'attaque britannique de l'île en 1704. Il a été nommé vice-préfet apostolique la même année.
En 1706, il rentre en Europe et est nommé en Italie ou il entreprend la rédaction du célèbre Nouveau Voyage aux isles Françoises de l'Amérique à partir des notes journalières qu'il avait prises toutes ces années durant. Le père Labat a tenté d'organiser son retour aux Amériques mais n'obtint jamais l'autorisation de sa hiérarchie. Il voyagea à Paris en 1716 et vécut dans le couvent de la rue Saint-Honoré jusqu'à sa mort.
Pendant ces années, il publie finalement Nouveau Voyage aux Isles Françoises de l'Amérique en 6 volumes à Paris en 1722, avec de nombreuses illustrations qu'il réalisa lui-même. Cette œuvre fut traduite en néerlandais (1725) et en allemand (1783).
Il a ensuite travaillé de manière similaire sur d'autres pays à partir de notes d'autres missionnaires. Alors qu'il ne s'est jamais rendu en Afrique lui-même, il s'est en particulier largement inspiré des mémoires d'André Brue rédigées vers 1725 pour élaborer sa Nouvelle relation de l'Afrique occidentale (1728), un récit dont la fiabilité a fait l'objet de polémiques[2].
Il aurait élaboré aux Antilles, pour soigner une fièvre, une eau de vie (guildive sucrée)[3] qui suite à quelques évolutions est aujourd'hui devenue le rhum (Sur l'île de Marie-Galante, une distillerie artisanale produit d'ailleurs un rhum qui porte son nom).
Aujourd'hui encore, en créole martiniquais le terme pèrlaba qualifie un esprit malin.
Écrits
- Nouveau Voyage aux isles Françoises de l'Amérique, 1722
- Voyage aux Isles , J.-B. Labat, intro. Michel Le Bris, (Phébus Libretto, Paris, 1993)
- Voyage du Chevalier Demarchais en Guinee, iles voisines, et a Cayenne, fait en 1725, 1726, et 1727 (4 vols., Paris, 1730)
- Nouvelle relation de l'Afrique occidentale, 1728
- Relation historique de l'Éthiopie occidentale, 1732
- Voyages en Espagne et en Italie, 1730
Notes
- « Veüe du Couvent des Jacobins au bourg St Pierre de la Martinique, du costé de l'entrée qui regarde la mer, en 1704 : Ce couvent fut achevé au mois de novembre 1704, sur les desseins et par les soins du père Jean-Baptiste Labat, jacobin et supérieur de la mission et maison », in Nouveau voyage aux isles de l’Amérique
- [1] P. Cultru, « Les faux d'un historien du Sénégal », La Quinzaine coloniale, jan-déc. 1910, p. 399-402
- La fabuleuse histoire du rhum - Hors série France-Antilles de juillet 2003 (p. 50) - ÉD. France-Antilles S.A.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Everild Young et Kjeld Helweg-Larsen, The pirates' priest : the life of Père Labat in the West Indies, 1693-1705, Jarrolds, Londres, 1965, 200 p.
- (fr) Marcel Châtillon, Le Père Labat à travers ses manuscrits, Société d'Histoire de la Guadeloupe, 1979
- (fr) Pierre Gbolo, Le Père Labat, témoin du monde noir, 1988 (thèse)
- (fr) Aurélia Montel, Le père Labat viendra te prendre, Maisonneuve et Larose, 1996
- (fr) Joseph Rennard, Le P. Labat o.p. aux Antilles, Éd. Spes, 1927
Liens externes
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