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Bernard Gui
Bernard Gui présentant son ouvrage à Jean XXIIBiographie Nom de naissance Bernard Guidoni Naissance 1261
Royère aujourd'hui commune de La Roche-L'AbeilleDécès 1331
LaurouxÉvêque de l'Église catholique évêque de Tui en Galice Du 1323 au 1324 Juan Fernández de Sotomayor Simón évêque de Lodève Du 1324 au 1331 Jean de Tixerandrerie Bernard Dumas Autres fonctions Fonction religieuse Inquisiteur de Toulouse modifier Bernard Gui, né Bernard Guidoni (né en 1261 dans l'ancienne paroisse de Royère, aujourd'hui village commune de La Roche-L'Abeille, dans le Limousin - décédé en 1331 à Lauroux, dans l'actuel département de l'Hérault), est un dominicain français, évêque de Lodève et de Tui (Galice) (Espagne), ainsi qu'un inquisiteur.
Sommaire
Biographie
Il embrasse les ordres à l'âge de dix-neuf ans (1280) en entrant comme novice au couvent dominicain de Limoges. Il devient doyen d'Albi dix ans plus tard (1290), puis de Carcassonne, de Castres et de Limoges et finalement est mandaté grand inquisiteur de Toulouse (1307–1323) (Toulouse, Lauragais, Bas-Quercy). Médiocre théologien, il donne toute sa mesure dans ses nouvelles fonctions. Durant sa charge, il doit faire face à trois grands types d'hérésies de son époque : le catharisme (1307–1323), le valdéisme (1316–1322) et les Béguards et Béguines (1319–1323). Il appartient à la seconde génération d'inquisiteurs qui rendent à l'institution inquisitoriale son poids et son efficacité après une période de contestation. Il en est aussi le grand ordonnateur juridique. Il est l'auteur du premier des manuels d'Inquisition, la Practica Inquisitionis hæreticae pravitatis , rédigé entre 1319 et 1323. Réputé pour la sévérité de ses sentences (et la rigueur de ses enquêtes contradictoires) il fait exécuter notamment Pierre Autier, l'âme de l'ultime résistance cathare (avril 1310) ou Bernard Délicieux (décembre 1313). Son Liber sententiarum (Livre des sentences) recueille les actes de 11 sermons généraux (appelés sermo generalis) et ses 916 décisions de justice prises, pendant son mandat d'inquisiteur à Toulouse, contre 636 personnes (décisions individuelles ou concernant toute une communauté). Les sermons révèlent que le but premier de l'Inquisition est la conversion des hérétiques et non leur anéantissement. Contrairement à l'image de l'inquisiteur implacable, ce registre montre la variété de ses sanctions : 30% des décisions sont des libérations de peine, environ 6% sont des condamnations au bûcher (principalement pour les relaps), plus de 50% sont des condamnations à la prison (prison perpétuelle avec mise aux fers pour les cas les plus graves) ou la pénitence du port de la croix jaune[1].
Ses promotions en tant qu'évêque lui sont octroyées par le pape Jean XXII en récompense des services rendus en tant qu'inquisiteur. Il reçoit ainsi en 1329 le modeste évêché de Lodève.
Historien et hagiographe de son ordre, il est l'auteur de nombreux ouvrages de grande importance dont entre autres un célèbre manuel intitulé Practica Inquisitionis hæreticae pravitatis (Manuel de l'inquisiteur) portant sur les pratiques et les méthodes de l'inquisition à l'usage de ses frères.
Œuvres littéraires
- Fleurs des chroniques
- Chronique abrégée des empereurs
- Chronique des rois de France
- Catalogue des évêques de Limoges
- Traité sur les saints du Limousin
- Traité sur l'histoire de l'abbaye de Saint-Augustin-de-Limoges
- Chronique des prieurs de Grandmont
- Chronique des prieurs de l'Artige
- Chronique des évêques de Toulouse
- Sanctoral ou miroir des Saints
- Vie des Saints
- Traité sur les soixante-douze disciples et sur les apôtres
- Traité sur 1'époque de la célébration des conciles
- Compilation historique sur l'ordre des Dominicains
- Pratique de l'Inquisition
Dans les œuvres de fiction
Il est l'un des principaux personnages du roman Le Nom de la rose d'Umberto Eco, dans lequel il se sert de la lutte contre l'hérésie dolcinienne dans la querelle politico-théologique sur la "pauvreté de Jésus" qui oppose le pape Jean XXII, dont il est l'envoyé, à l'empereur romain germanique Louis de Bavière et les franciscains menés par Michele da Cesena et Ubertin de Casale.
On retrouve ce personnage dans l'adaption cinématographique du roman, le film Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud, où il est interprété par le comédien américain F. Murray Abraham. Toutefois, le nom du personnage est un peu modifié (il devient Bernardo Gui) et meurt à la fin du film.
Dans la bande dessinée Le Troisième testament (tome 1) de Dorison et Alice, il est également fait mention de l'inquisiteur Bernardo Gui.
Notes et références
- Julien Théry, Le livre des sentences de l'inquisiteur Bernard Gui, CNRS éd., 2010
Voir aussi
Bibliographie
- Bernard Gui et son monde, Cahiers de Fanjeaux, 16, 1981 (réédité en 1995), Privat, Toulouse (ISBN 2708934155) ;
- Anne-Marie Lamarrigue, Bernard Gui, 1261-1331 : un historien et sa méthode, Honoré Champion, Paris, 2000 (ISBN 2745302035).
Articles connexes
Liens externes
- Un inquisiteur à Toulouse : Bernard Gui (1261-1331), sur le site personnel de l'historien Laurent Albaret
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