Météorite de Chassenon

Météorite de Chassenon

Astroblème de Rochechouart-Chassenon

Astroblème de Rochechouart-Chassenon
Image de synthèse du cratère quelques années après l’impact.
Image de synthèse du cratère quelques années après limpact.
Localisation
Astre Terre
Coordonnées 45° 49′ 27″ N 0° 46′ 54″ E / 45.824167, 0.78166745° 49′ 27″ N 0° 46′ 54″ E / 45.824167, 0.781667
Administration
Pays France France
Région Limousin
Département Haute-Vienne, Charente
Arrondissements Rochechouart, Confolens
Géologie
Âge 214 Ma ± 8 Ma
Type de cratère Météoritique
Impacteur
Nature Chondrite ordinaire (H?)
Diamètre env 1 500 km
Vitesse 11 à 23 km.s-1
Angle inconnu°
Densité env 3 350 kg.m3
Cible
Nature Cristallin (granite, gneiss, leptinite)
Densité 2 750 kg.m3
Dimensions
Diamètre 21 km
Profondeur 700 m
Découverte
Découvreur François Kraut (8 mai 1967)
Éponyme Rochechouart, Chassenon

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Astroblème de Rochechouart-Chassenon

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Astroblème de Rochechouart-Chassenon

L'astroblème de Rochechouart-Chassenon (entre la Haute-Vienne et la Charente, France), aussi surnommé la météorite de Rochechouart, est un ensemble de marques laissées par limpact dun astéroïde tombé il y a environ 214 millions dannées.

Un astéroïde dun kilomètre et demi de diamètre percute la Terre à une vitesse denviron 20 kilomètres par seconde, au lieu-dit de La Judie, dans la commune de Pressignac en Charente. Il laisse un cratère dau moins 21 kilomètres de diamètre, et ravage tout à plus de 100 kilomètres à la ronde. Des éjectas retombent à plus de 450 kilomètres de . Limpact modifie également les roches du sous-sol sur plus de 5 kilomètres de profondeur.

Lérosion a complètement effacé toute trace dans le relief et seul le léger détour de la Vienne vers le sud dans la commune de Chassenon pourrait lui être attribué. Par contre, le sous-sol conserve de nombreuses roches fracturées, fondues, remuées, que lon appelle des brèches. Ces roches particulières ont été utilisées pour la construction des monuments gallo-romains, comme les thermes de Chassenon, ainsi que des habitations et monuments dans toute la région.

Après avoir suggéré le 8 mai 1967 à lAcadémie des sciences de Paris la possibilité dun impact météoritique à Rochechouart [Biblio 1], cest en 1969, que François Kraut géologue au Muséum national dhistoire naturelle (MNHN) fait officiellement et formellement état de lexistence du cratère dimpact dans la revue de la société Geologica Bavarica en Allemagne [Biblio 2]. Cette publication mettait fin au mystère qui entourait lorigine de ces roches et durait depuis leur première description à la fin du XVIIIe siècle.

Lastroblème de Rochechouart est la première structure dimpact terrestre à avoir été découverte uniquement par lobservation des effets du choc sur les roches alors quaucune structure topographique circulaire nest identifiable [Biblio 3].

Sommaire

Découverte de lastroblème

Carrière de « lave volcanique pour la construction » à Chassenon (Charente), vers 1910

Lénigme des brèches de Chassenon et de Rochechouart

Lorigine des roches avec lesquelles sont fabriqués les thermes de Chassenon ou celles qui constituent la falaise située au pied du château de Rochechouart, et qui sont exploitées dans les carrières de la région, a été sujette à controverse dès que les géologues se sont intéressés à elles.

Nicolas Desmarest, qui sera bientôt membre de lAcadémie des sciences, séjourne à Limoges entre 1762 et 1771 [Biblio 4],[Biblio 5]. Il décrit cette roche en 1809 dans lEncyclopédie Méthodique [Biblio 6]. Pour lui, il sagit dun granite à bande dorigine plutonique :

« Chassenon : Cest à Chassenon que tous ces effets du feu [souterrain] se sont offerts à moi sur une grande superficie de terrain […] La suite de ce travail ma fait saisir deux accidents de feu très remarquables : le premier se manifeste par des altérations dégradées autour de plusieurs foyers et centres le feu parait avoir agi avec plus de violence, sans cependant ouvrir le sol par une éruption marquée.

Le second accident consiste en des déplacements de grandes masses de terrain qui avaient pour centre les foyers dont jai parlé, et qui embrassaient une circonférence très étendue. Jobserve que la plus grande partie du sol chauffé à Chassenon est un granit à bandes […].

Chabanois : […] On peut observer le granit à bandes depuis Chabanois jusquà Saint-Junien. »

Après Desmarest, Pierre Beaumesnil, correspondant à lAcadémie des inscriptions et belles-lettres, explore en 1779 la ville de Chassenon à la recherche de la ville antique de Cassinomagus. Il fait état dans ses manuscrits de tuf volcanique à la pierre qui en provient, ainsi que le rapporte ultérieurement labbé Jean Hippolyte Michon en 1844 [Biblio 7] :

« La pointe Est de cette zone, entre Chassenon et Rochechouart, est occupée par un volcan éteint ; cest, du côté de lOcéan, le dernier cratère du système des volcans dAuvergne. Les laves quil a vomies sont exploitées dans les carrières de Chassenon et fournissent une pierre poreuse, non friable, grise, quelquefois verdâtre, dune densité moins grande que celle du calcaire. On trouve, dans les blocs quon brise, des morceaux de granit, de grès et dautres matières rejetées par le volcan ou entraînées par la lave, lors des éruptions. Beaumesnil est le premier qui ait parlé de ce volcan. Il donne le nom de tuf volcanique à la pierre qui en provient. »

En 1808, le préfet de la Haute-Vienne [Biblio 8] publie dans la Statistique générale de la France : département de la Haute-Vienne un passage concernant des roches inconnues récemment découvertes par François Alluaud, un fabricant de porcelaine de Limoges :

« Brèches primitives. On donne cette dénomination à un agrégat qui occupe, dans la commune de Rochechouart, près dun myriamètre détendue. La découverte de cette brèche est nouvelle, et les minéralogistes qui lont observée ne sont pas daccord sur sa nature ; les uns lont prise pour un ciment artificiel, les autres pour un produit volcanique.

[…]

On a cru devoir décrire, avec quelques détails, une roche inconnue jusquà ce jour. Ce nest que depuis peu que M. Alluaud, qui en avait détaché quelques échantillons des tombeaux de lAbbaye Saint-Martial de Limoges, et qui en ignorait le gisement, a éclairci ce fait géologique. »

En 1833, Guillaume Manès [Biblio 9] (1798-1881) leur donne une origine volcanique ; en 1858, Henri Coquand (1818-1894) et en 1901 Le Verrier (1848-1905[Note 1] leur attribuent une origine sédimentaire, même H. Coquand doute de cette hypothèse quand il écrit à propos des roches de Chassenon quelles ont une origine problématique [Biblio 10]. En 1859, F. Alluaud apportait des précisions sur ces roches dorigine pyrogène (...) dont le mica semble avoir été rougi par une sorte de calcination, sans conclure sur leur origine toutefois [Biblio 11]. En 1910 Glangeaud [Biblio 12] indique lexistence dune ancienne région volcanique ; en 1935 [Biblio 13] puis en 1937 [Biblio 14] François Kraut tente de démontrer une origine volcano-sédimentaire. Mais cette explication ne le satisfait pas car elle ne permet pas dexpliquer la structure cristallographique des cristaux de quartz et feldspath contenus dans ces roches [Biblio 15],[Biblio 16].

En 1952, François Kraut retourne dans la région étudier le filon de quartz clivé de Saint-Paul-la-Roche à 40 kilomètres seulement de Rochechouart. La proximité de ce quartz particulier avec les brèches énigmatiques a de nouveau attiré son attention sur celles-ci [Corr 1].

Découverte des shatter cones, dessin de François Kraut (à gauche B.M. French, à droite F. Kraut)

François Kraut démontre lorigine impactite

Article détaillé : François Kraut.

Le 19 avril 1966, François Kraut se rend à Nördlingen (Allemagne) exprimer son point de vue sur la similitude entre les brèches de Chassenon et les suévites découvertes dans lastroblème de Ries [Corr 1],[Corr 2]. Le géologue français a notamment découvert des quartz et feldspaths présentant des micro-fissurations anormales (quartz choqués), visibles à très fort grossissement, que lon retrouve aussi à Ries. Malgré le peu dintérêt des géologues allemands sur cette similitude, lun dentre eux, Gerold Wagner, prend contact avec François Kraut pour visiter le site. Cette visite a lieu en 1967 mais lAllemand meurt juste après dans un accident de voiture. Il avait toutefois eu le temps décrire au géologue français deux lettres dans lesquelles il se disait lui aussi très impressionné par ces analogies [Corr 1].

Le 8 mai 1967, Jean Orcel lit à lAcadémie des sciences de Paris [Biblio 1] une note de François Kraut qui fait pour la première fois état dune probable origine impactite :

« Les brèches « volcaniques » de la région de Rochechouart, en particulier celles de Chassenon, montrent de grandes analogies avec les suévites du Ries. Le quartz quelles renferment présente des pseudo-clivages remarquables suivant plusieurs plans cristallographiques. (...) En résumé, (...)
1. La roche de Chassenon est une brèche volcanique. Dans ce cas les verres quelle contient seraient des laves vitreuses et les dislocations du quartz, attribuées généralement aux ondes de choc, peuvent être provoquées par une explosion volcanique.
2. Elles sont impactites et les verres résulteraient de la fusion de roches frappées par une météorite. Dans ce cas toute la géologie régionale doit être reconsidérée. »

Kurt Fredriksson [Note 2],[Biblio 17], un géologue de la Smithsonian Institution avec lequel François Kraut effectue des recherches sur le cratère de Cachari [Biblio 18], fait part des découvertes du Français à son ami Bevan M. French [Note 3] géologue au Goddard Space Flight Center de la NASA, lun des spécialistes des quartz choqués [Corr 3].

Léquipe Kraut-French est formée et les découvertes saccélèrent. François Kraut envoie à lAméricain des échantillons de ces roches qui, pour le moment, sont appelées « brèches volcaniques ». Il sagit pour certains de fragments prélevés dans les ruines du château de Saint-Germain-de-Confolens [Corr 4]. Bevan French confirme la présence de ces minéraux choqués et arrive à la même conclusion que François Kraut sur lorigine impactite de ces roches [Corr 5].

Il ny a toutefois pas encore assez déléments pour conclure définitivement, cest pourquoi larticle qui est présenté en octobre 1968 lors du 31e congrès de la Meteoritical Society à Cambridge (Massachusetts) (USA) par Nicholas Short[Note 4] ne mentionne que la présence probable dun impact météoritique à côté de Chassenon en France [Biblio 19].

En janvier 1969, François Kraut fait une conférence sur les impactites à lÉcole des mines de Paris. Il aborde notamment les similitudes entre les quartz choqués de Rochechouart et ceux créés par des explosions nucléaires [Corr 6]. En avril 1969, il se rend aux États-Unis il rencontre enfin son collègue américain. Ils mettent au point la visite du site de Rochechouart prévue lété suivant entre les 8 et 22 août 1969. Outre François Kraut, participeront Bevan French et son épouse, Eugène Raguin et son épouse, les deux géologues Kurt et Becky Fredriksson [Biblio 3].

Le 12 mai 1969, François Kraut trouve des pseudotachylites vers Pressignac, un autre type de roche formée par limpact [Corr 7].

Entre temps, Bevan French avait demandé à Jack Hartung[Note 5] de dater quelques échantillons de brèche de Babaudus [Corr 8]. Les résultats arrivent le 13 juin 1969 et indiquent un âge compris entre 150 et 170 millions dannées. Toutefois, Bevan French est persuadé que limpact a eu lieu il y a plus de 210 millions dannées car on trouve des sédiments datés de cette époque à louest de limpact, alors quil ny en a pas dans les brèches quil a pu observer [Corr 9].

Carte de lastroblème relevée par François Kraut en 1975

Le 8 août 1969, les géologues américains arrivent en France et après six jours dexploration, léquipe découvre des cônes de percussion à proximité du village de Fontceverane [Biblio 3]. Linstant est immortalisé par François Kraut avec le dessin à droite. Les conditions de la découverte des cônes de percussion (shatter cones) sont racontées ci-dessous par Becky Fredriksson [Note 6].

« We had been with him (François Kraut) previously in France at Rochechouart, etc. looking for rocks with shatter cones, a most educational field trip and gastronomic as well. (...) At the end of our trip looking for shatter cones we were very discouraged, but made one more stop. And, voila! Francois was standing alongside a wall, when we all turned and immediately saw the shatter cones in the wall! So we had been looking at country rocks instead of houses and fences! We all had a good laugh. »
« Nous étions allés avec lui (François Kraut) en France à Rochechouart, etc. à la recherche de cônes de percussion, un voyage autant éducatif que gastronomique. (...) Nous étions très découragés à la fin de notre voyage en quête de cônes de percussion, mais avons fait un dernier arrêt. Et voilà ! François se tenait le long dun mur, et quand nous nous sommes tous tournés nous avons immédiatement découvert des cônes sur le mur ! Ainsi, nous les avions recherchés dans les roches du pays alors quil suffisait de regarder les pierres des murs et des murets ! Nous avons tous bien ri. »

Avec cette découverte, les géologues ont enfin la certitude que lorigine des énigmatiques roches de la région était un impact météoritique. De la visite ressortent les conclusions suivantes [Biblio 3]:

  • lorigine impactite est prouvée ;
  • lextension des brèches dans un diamètre denviron 10 kilomètres permet détablir un diamètre de 15 à 20 kilomètres pour le cratère [Note 7] ;
  • lempilement des diverses brèches correspond bien avec celles dautres cratères mieux préservés.

En 1969, François Kraut communique à deux reprises dans les Comptes rendus hebdomadaires des séances de lAcadémie des sciences, à Paris, sur les brèches de Rochechouart-Chassenon, puis sur les cônes de percussion [Biblio 20],[Biblio 21]. Il fait enfin officiellement état de lexistence du cratère dimpact dans la revue de la société Geologica Bavarica en Allemagne [Biblio 2]. Cette publication mettait un terme au mystère qui entourait lorigine de ces roches qui durait depuis leur première analyse à la fin du XVIIIe siècle.

Les recherches ne sarrêtent pas pour autant et en mai 1970, François Kraut et Kurt Fredriksson découvrent de nouveaux gisements de cônes de percussion dans la carrière de Champonger et en août à nouveau au voisinage de Fontcéverane [Corr 10]. Les 27-30 octobre 1970 lors de la 33e réunion de la Meteoritical Society à Shenandoah (USA), François Kraut et Bevan French présentent ensemble devant le monde scientifique leurs conclusions sur lastroblème de Rochechouart-Chassenon [Biblio 22].

La découverte de lastroblème est ultérieurement confirmée en 1972 par E. Raguin [Biblio 23], puis en 1974 par Philippe Lambert [Biblio 24]. Ce dernier déterminera plus précisément lemprise du cratère sur le terrain, mais cette emprise sera contestée par François Kraut [Corr 4],[Corr 11].

En 1975, lastroblème de Rochechouart-Chassenon est à lhonneur lors du 38e congrès annuel de la Meteoritical society qui se tenait à Tours sous légide de Paul Pellas. En effet, les 31 juillet et 1er août, 238 scientifiques originaires de 17 pays guidés par François Kraut ont exploré lastroblème en quête de brèches [Biblio 25].

Lastroblème

Carte de lastroblème. Lemprise du cratère est indiquée en pointillés et les courbes de niveau indiquent les anomalies gravimétriques du sous-sol (dites anomalies de Bouguer : plus lon se dirige vers le centre du cratère, plus la roche est fracturée et moins dense, et plus lanomalie est importante). Le cratère est centré sur le lieu-dit de La Judie, commune de Pressignac.

Lénergie libérée par limpact fut énorme et le cratère faisait environ 19 à 23 kilomètres de diamètre (le diamètre ainsi que la profondeur restent des sujets ouverts). Aucun fragment de la météorite na subsisté : elle sest complètement vaporisée sous la violence de limpact. Mais les roches terrestres ont été complètement remodelées. Certaines ont été vaporisées, dautres désagrégées ou projetées à plus de 400 kilomètres de , dautres enfin, en sous-sol, ont été comprimées, fracturées ou choquées. Lensemble sest recombiné, refroidi, et a formé ce que les géologues appellent les « brèches de Rochechouart’' [Note 8] » depuis le début du XIXe siècle.

Ces brèches sont les seules reliques de lévènement encore visibles en surface. Leur nature varie selon leur proximité du centre de limpact.

Certaines sont constituées de roches vitrifiées dans lesquelles on trouve des inclusions gazeuses (près de Babaudus), leur apparence fait croire à une origine volcanique. Ce type de roche sest formé à une température supérieure à 3 000°C et à une pression de plus de 600 000 bars.

Dautres contiennent des fragments de la roche du socle cristallin de la région, liés entre eux par une sorte de ciment. Les fragments ont des tailles variées, de quelques millimètres à plusieurs mètres. Le ciment est dit « clastique », cest-à-dire quil est composé de lagglomération des poussières et des fins débris résultants de limpact. La température et le temps ont lié ces éléments entre eux pour former une roche assez solide. De nombreuses habitations et monuments utilisent cette roche comme élément de fabrication.

Entre ces deux extrêmes, on trouve toute une variété de roches dont la composition est riche en fer et en nickel. Les teneurs en ces métaux sont anormalement élevées par rapport à la composition du terrain sous-jacent, ceux-ci proviennent donc très probablement de la météorite elle-même.

Pour se rendre compte des dimensions du cratère, voici la liste des villes et villages qui se trouvent actuellement dans son emprise (centré sur La Judie, commune de Pressignac en Charente:

En 1999, lINSEE recensait 26 661 personnes vivant dans le cratère.

À quoi pouvait ressembler le cratère ?

Simulation dun impact équivalent à celui de Rochechouart (Gareth Collins, 1999)
Astroblème de Ries (Allemagne)
Astroblème de Boltysh (Ukraine)

Cela fait très longtemps que le cratère a disparu du relief, lérosion ayant fait son œuvre depuis 214 Ma.

Son diamètre

Lérosion a quasiment effacé toutes les traces de lévénement. Il ne reste quune couche profonde tout au plus dune centaine de mètres de brèches à partir de laquelle il est envisageable de se faire une idée de la taille du cratère par comparaison avec dautres cratères mieux préservés. Officiellement, la Earth Impact Database attribue 23 kilomètres, mais de leur avis, cette valeur doit être réévaluée. Malgré tout, le calcul est très incertain :

  1. Philippe Lambert conclut à un diamètre de 20 à 25 km dans sa thèse de 1977 ;
  2. à partir des travaux de Collins [Biblio 26], on peut estimer daprès lextension des cataclases relevées par Philippe Lambert un diamètre de 17 à 19 km ;
  3. toujours daprès les relevés de Philippe Lambert et en considérant les travaux dAnne Therriault [Biblio 27] sur limpact de Vredefort (Afrique du Sud) relativement à lextension des quartz choqués, et des cônes de percussion, le diamètre serait compris entre 20 et 24 km.

Même si les relevés de Philippe Lambert ont été contestés par François Kraut [Corr 12], à partir des diverses valeurs listées ci dessus, on peut estimer un diamètre réaliste entre 19 et 23 km, soit environ 21 kilomètres.

Sa forme

Il est possible de se faire une idée de sa forme par analogies avec les cratères de Ries (Allemagne, Ø 24 km, âge 15 Ma) et de Boltysh (Ukraine, Ø 24 km, âge 65 Ma) qui sont assez bien préservés et similaires en taille à celui de Rochechouart-Chassenon.

Le premier, très récent puisquil na que 15 millions dannées, permet surtout de se faire une idée de la façon dont les éjectas et les tectites se sont dispersés. On en retrouve à plus de 450 kilomètres de Ries.

Le second, plus ancien a été formé sur un sous-sol quasiment identique à celui du Limousin : du gneiss et du granite. Il est maintenant enfoui sous des dépôts sédimentaires qui lont préservé de lérosion. Les études sismologiques ont permis de bien comprendre son relief [Biblio 28].

Ces deux cratères présentent un pic central dont la genèse est illustrée par lanimation ci-dessus. Bien que la présence du pic soit fort probable, on ne sait pas encore si le cratère de Rochechouart en présente un.

Article détaillé : Cratère dimpact.

Les brèches

Sous le terme brèches se trouvent groupées les roches du socle terrestre qui ont été modifiées par la puissance de limpact. Il ne sagit donc pas de fragments de la météorite elle-même.

On distingue trois types de brèches.

Brèches polygéniques de retombées (allochtones)

Ces roches sont constituées dun mélange plus ou moins hétérogène de fragments des roches du socle, liés entre eux par un ciment vitreux ou constitué de poussières compactées par la chaleur, la pression ou le temps.

La nature et la morphologie de ces brèches varient fortement en fonction de la distance au centre de limpact, de lempilement des couches de brèche et de la nature du sous-sol. En règle générale, plus on se rapproche du centre, plus les brèches présentent un fort taux de fusion. La galerie dimages ci dessous montre divers échantillons de brèche polygénique de retombées.


Brèches polygéniques
Type de Babaudus
jaune rouge
(à bulles)
rouge
(sans bulles)
Rochechouart-Breccia-Babaudus-yellow.jpg Rochechouart-Breccia-Babaudus-red-bulles.jpg Rochechouart-Breccia-Babaudus-red.jpg
Autres types avec verre
La Valette Montoume Chassenon
Rochechouart-Breccia-Valette.jpg Rochechouart-Breccia-Montoume.jpg Rochechouart-Breccia-Chassenon.jpg
Autres types sans verre
Rochechouart
Rochechouart-Breccia-rochechouart.jpg    
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  • Les brèches de type Babaudus sont des brèches à très fort taux de fusion. Les fragments non fondus quelles contiennent parfois sont très petits et constitués des roches les moins fusibles (du quartz essentiellement). Leur matrice vitreuse contient souvent des vacuoles. Les brèches jaunes de Babaudus ne sont quasiment constituées que de verre. Ces brèches sont très riches en potasse et contiennent 40 fois plus de nickel que les roches du socle dont elles sont issues. Ce nickel provient indubitablement de la météorite et lenrichissement en potasse a probablement été causé par les phénomènes hydrothermaux qui ont suivi limpact. On rencontre ces brèches dans la région de Babaudus, situé au centre de limpact. Les brèches de La Valette sont de ce type.
  • Les brèches de type Chassenon (suévite verte) contiennent quelques matières vitreuses de coloration verte caractéristique. Les plus gros fragments qui sont inclus dans ces brèches mesurent quelques centimètres. On les retrouve au dessus des brèches de type Rochechouart ce qui permet de conclure quil sagit des dernières retombées du panache de limpact. Une carrière exploitait cette roche. Elles sont riches en oxyde de nickel qui leur donne la coloration verte.
  • Les brèches de type Montoume (suévite rouge) sont localisées dans les collines de Montoume quelques carrières exploitaient cette roche dure et colorée. Elles recouvrent directement le socle ou bien les brèches de Rochechouart et sont très riches en fragments de verre. La couleur rouge intense est due à une très forte teneur en fer probablement issu de la météorite. Ces brèches contiennent parfois des masses noirâtres doxyde de manganèse, élément lui aussi en provenance de la météorite à moins que ce ne soit un effet de lhydrothermalisme qui a suivi limpact. Montoume étant très excentré dans le cratère, la genèse de cette couche de brèches reste pour linstant non élucidée.
  • Les brèches de type Rochechouart sont localisées dans un rayon de 5 à 8 km autour du centre du cratère. Elles sont constituées de fragments de roche du socle de quelques millimètres à quelques mètres de diamètre, liés entre eux par un ciment clastique constitué de poussières compactées par la pression, la température et le temps. Elles ne contiennent pas (ou très peu) de matière vitreuse. Le piton rocheux près du château de Rochechouart est constitué de ces brèches. Leur apparence ressemble au béton. Elles constituent la majeure partie des brèches de limpact et de très nombreux bâtiments de la région sont construits avec ces pierres.

Brèches monogéniques de dislocation (autochtones)

Ces brèches sont composées de roches du socle qui ont été peu, ou pas, déplacées, d leur terminologie autochtone. Les fragments sont reliés entre eux par un ciment constitué de la même roche fondue ou de poussière de cette même roche finement broyée.

Les cataclases (ou cataclasites) ainsi que les pseudotachylites font partie de cette famille de brèches.

Brèches hydrothermales

Les brèches hydrothermales ne sont pas la conséquence directe de limpact. Comme les brèches précédentes mettent plusieurs milliers dannées à refroidir il se forme un système hydrothermal. Leau infiltrée dans le sous-sol circule dans les roches chaudes, senrichit en leurs éléments minéraux qui se déposent ensuite dans les fissures par lesquelles leau passe.

Le sous-sol

Si la surface fut recouverte des débris et des roches fondues, le sous-sol na pas été épargné. Londe de choc a provoqué quatre désordres majeurs, les quartz choqués, les cônes de percussion, les cataclases et les pseudotachylites.

Quartz choqués

Cristaux de quartz non choqués à gauche, choqués à droite

Sous un certain éclairage et à fort grossissement (x1000) les cristaux de quartz choqués présentent des stries que lon ne retrouve pas dans la nature. Elles sont la conséquence de londe de choc associée à une variation extrême de pression et de température.

Les brèches polygéniques peuvent contenir des quartz choqués.

Seuls les impacts météoritiques et les explosions nucléaires fournissent assez dénergie et dans un temps assez bref pour induire de tels défauts dans la structure du quartz.

Le cas du quartz de Saint-Paul-la-Roche

Le quartz de Saint-Paul-la-Roche (Dordogne) présente des clivages similaires aux stries des quartz choqués, mais léchelle est millimétrique et non micrométrique. Des études [Biblio 24],[Biblio 29] ont démontré que la genèse de ce type de quartz était purement tectonique et navait rien à voir avec un impact météoritique.

On a notamment découvert à Cassongue en Angola un autre filon de quartz clivé alors quaucun impact météoritique ny a été décelé. La proximité du filon de Saint-Paul-la-Roche avec lastroblème de Rochechouart-Chassenon est purement fortuite.

Cest toutefois en étudiant ce gisement en 1952 que François Kraut a repris ses recherches sur les brèches de Rochechouart quil avait déjà observées entre 1932 et 1937 [Corr 13]. Il est longtemps resté persuadé que lorigine de ce quartz particulier était lié à limpact.

Cônes de percussion

Cônes de percussion dans les moellons dun mur à Rochechouart
Cône de percussion dans le granite de Saint Gervais, taille 30 cm

Ils se forment à léchelle centimétrique et decimétrique dans les roches compactes et homogènes du sous-sol profond. Cest londe de choc qui provoque ces défauts dans la roche. Les plus grands cônes de percussion font au moins 30 centimètres de long.

Les brèches polygéniques peuvent contenir des cônes de percussion générés par londe de choc de limpact avant que la dislocation du socle ne les projette en lair.

aussi, seuls les impacts météoritiques et les explosions nucléaires fournissent les conditions nécessaires à leur formation.

Cataclases

Elles traduisent leffet du choc à une certaine distance de limpact, dans les quelques kilomètres à lextérieur du cratère dimpact. Le sol a tremblé et en surface la roche affleurante sest fissurée. Les fissures se sont développées dune façon bien particulière en réseau décamétrique. La même structure se remarque dans les couches profondes, secouées par limpact mais pas au point de former des cônes de percussion ou des quartz choqués. On rencontre aussi ce type de fissures dans les zones sismiques et volcaniques. Les cataclases peuvent être classées dans la catégorie des brèches monogéniques de dislocation.

Pseudotachylites

Elles sont provoquées par la fusion des roches sous leffet de la friction dans les failles générées par limpact. La roche prend laspect dune masse vitreuse le long de la faille. Les séismes et explosions volcaniques peuvent induire les mêmes désordres. Les pseudotachylites peuvent être classées dans la catégorie des brèches monogéniques de dislocation.


Pseudotachylites
Illustration
des déplacements
Champagnac
Rochechouart pseudo.jpg Rochechouart-pseudotachylite-Champagnac.jpg
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Lastéroïde

Nature et composition

En 1976-1977, Janssens [Biblio 30] analyse la teneur en platine des brèches et conclut que la météorite était de type ferreuse (IIA). En 1980, Horn et El Goresy [Biblio 31] optent pour une météorite chondritique en analysant des micro-sphérules piégées dans des fissures au point de limpact, nature confirmée en 2000 par Shukolyukov et Lugmair [Biblio 32] sur la base de la teneur en chrome.

En 1998, Schmidt, Palme et Kratz confirment les résultats initiaux de Janssens et concluent à une nature ferreuse magmatique de type IIA ou IIAB[Biblio 33]

En 2003, Tagle et Stöffler [Biblio 34] affinent les hypothèses et concluent en une météorite de type « ferreuse non magmatique » (IIE). Cette conclusion est remise en question quatre ans plus tard.

En 2007, Koeberl, Shukolyukov et Lugmair[Biblio 35] reprennent les études sur la proportion des isotopes de chrome contenus dans les roches de la région. Leurs mesures permettent de classer limpacteur dans la famille des chondrites ordinaires. Mais, la dégradation importante des roches par les phénomènes hydrothermaux et atmosphériques quelles ont subis depuis 215 millions dannées leur interdit de déterminer avec plus de précision la nature de la météorite.

En 2009, Tagle associé à Schmitt et Erzinger[Biblio 36] revient sur son étude de 2003 et rejette les natures chondritiques et ferreuses magmatiques pronées Janssens ou Koeberl. Il confirme la nature « ferreuse non magmatique », mais de type IA ou IIC (au lieu de IIE comme il lavait conclu en 2003). Mais G. Schmidt s'oppose aux résultats de cette étude et réaffirme ses conclusions de 1997[Biblio 37].

Le débat sur la nature de limpacteur nest donc pas encore achevé !

Les travaux de Horn et El Goresy ont permis de déterminer que la teneur (en masse) de la part métallique de la météorite était constituée de 73% de fer, 17% de chrome, 8% de nickel et 2% de cobalt. Si l'on considère que la densité de la roche météoritique sans ses métaux est de 2,80 (c'est la densité moyenne des roches anciennes sur Terre), on peut en déduire que la densité de la météorite de Rochechouart était de lordre de 3,35. Cette valeur est en accord avec les densités des fragments de chondrites que lon trouve sur Terre (d = 3,40 ± 0,17 ).

Toutefois, si lon considère les conclusions de Tagle (2009), la densité de la météorite doit être réévaluée à plus de 5,50.

Dans les deux cas, la nature de cette météorite donne une idée de sa provenance : la ceinture dastéroïdes, située entre Mars et Jupiter qui contient de nombreux astéroïdes dont la masse totale ne dépasse pas 10% de la masse de Mars, mais dont les plus gros font quand même plus de 500 kilomètres de diamètre. Après avoir été décrochés de leur « salle dattente » sous leffet des mouvements de Jupiter, ils orbitent autour du Soleil et leur trajectoire peut croiser celle de la Terre. Leur vitesse dimpact est alors comprise entre 11 et 23 km/s.

Taille

Comparaison des 5 théories

La détermination de la taille de lastéroïde est très aléatoire. La taille dépend non seulement de ses propriétés (nature, densité, vitesse, angle dimpact), mais aussi des théories dont les résultats divergent fortement.

À ce jour, trois outils sont disponibles pour estimer la taille des météorites. Ils mettent en application 5 théories différentes :

  1. (en) Earth Impact Effects Program
    (Collins, Melosh et Marcus, 2005[Biblio 38]. Elle est fondée sur les travaux de Holsapple et Schmidt (1982[Biblio 39], de Schmidt et Housen (1987[Biblio 40], et de Gault (1974[Biblio 41] ainsi que de nombreuses expériences nucléaires, explosives, et des essais en laboratoires ou par simulations. Cest la méthode de calcul la plus récente. Les formules sont détaillées dans la page Cratère dimpact.
  2. (en) Tekton Crater
    (Melosh et Bayer, 1989, 1997, 1999[Biblio 42], plus ancien, ce programme de calcul donne accès aux résultats de trois méthodes différentes :
    • Pi scaling
    • Yield scaling, estime la taille à partir de considérations de conservation dénergie, elle donne la limite basse du diamètre
    • Gault scaling, daprès Gault (1974[Biblio 41]
  3. (en) The crater estimator : craters from explosives and impacts
    (Holsapple, Schmidt et Housen, 2003[Biblio 39],[Biblio 40],[Biblio 43], cette théorie donne la limite haute du diamètre de la météorite.

Pour les calculs, les données suivantes ont été retenues :

  • nature de la météorite : monobloc ;
  • densité : 3,35 ;
  • vitesse : de 11 à 23 km/s ;
  • angle dimpact : 45 ° ;
  • terrain à limpact : roche cristalline (granite, gneiss paradérivé et leptynites orthodérivées), densité moyenne de 2,75 ;
  • diamètre du cratère final : 21 km.

À une vitesse dimpact moyenne de 17 km/s, le diamètre est compris entre 750 m et 2600 m, les deux théories les plus récentes retournent environ 1600 m. On peut donc raisonnablement conclure que la météorite faisait environ 1,5 kilomètre de diamètre[Note 9].

Les conséquences de limpact

Le module de calcul Earth Impact Effects Program cité ci dessus permet dévaluer les effets dévastateurs de limpact.

Effets environnementaux de limpact
Distance au centre de limpact Intensité de chaleur Arrivée du séisme Intensité du séisme (Échelle de Mercalli) Arrivée des éjectas Taille moyenne des éjectas Épaisseur des retombées Arrivée de londe de choc Vitesse du coup de vent associé
50 km 650 fois le flux solaire
(combustion spontanée de tout ce qui peut brûler)
10 s 10-11
(tout est détruit)
1 min 30 s 85 cm 3,2 m 2 min 30 s 2750 km/h
(Mach 2,5)
100 km 156 fois le flux solaire
(brûlures extrêmes)
20 s 7-8 2 min 30 s 13,4 cm 40 cm 5 min 1100 km/h
(Mach 1)
200 km 33 fois le flux solaire
(brûlures 3e degré)
40 s 7-8 3 min 30 s 2,1 cm 5 cm 10 min 385 km/h
(flore dévastée)
300 km 10 fois le flux solaire
(brûlures 2e degré)
1 min 6-7 4 min 15 s < 1 cm 1,5 cm 15 min 200 km/h
400 km 2 fois le flux solaire
(pas de brûlure)
1 min 20 s 6-7 5 min < 0.5 cm < 1 cm 20 min 110 km/h
500 km aucun effet 1 min 40 s 4-5 5 min 30 s < 2 mm < 5 mm 25 min 90 km/h
1000 km aucun effet 3 min 20 s 1-2
(à peine perceptible)
8 min 20 s < 1 mm < 1 mm 50 min 35 km/h
aux antipodes - 42 min Non ressenti
(sauf sismographe)
- - - - -

Toute vie a été annihilée en moins de 5 minutes dans un rayon de 100 kilomètres. La faune et la flore ont été très fortement affectées au delà et jusquà 300 kilomètres de limpact. Mais les effets sont restés globalement locaux et lon ne peut pas dire que limpact ait eu une répercussion planétaire sur lévolution de la vie. En particulier il nest pas la cause de la grande crise dextinction qui a frappé les espèces vivantes à la fin du Trias.

Datation de limpact

Carte de lEurope au Norien (220 Ma)
Évolution des datations

En 1971, Kraut et Hartung estiment un âge compris entre 146 et 181 millions dannées avec une méthode de datation Potassium-Argon (K-Ar). La même année, Pohl et Stöffler analysent le paléomagnétisme et indiquent un âge situé à la fin du Trias (cest-à-dire plus de 200 millions dannées). Lambert en 1974 utilise à nouveau la méthode K-Ar et arrive à 165 ± 5 millions dannées. Lannée suivante, Wagner et Storzer [Biblio 44] analysent les traces de fission et datent limpact entre 173 et 245 millions dannées. En 1987, Reimold et Oskiersky calculent un âge de 186 ± 8 millions dannées avec la méthode Rb-Sr. En 1997, Spray et Kelley [Biblio 45] utilisent la méthode Ar40-Ar39 et datent lâge à 214 ± 8 millions dannées.

Cette dernière méthode de datation, réputée la plus fiable, semble maintenant faire consensus dans la communauté scientifique. Elle situe limpact à la fin du Trias, plus particulièrement entre les étages du Carnien et du Norien.

À cette époque, le climat était chaud. La température moyenne sur Terre était alors de 22°C alors quelle nest que de 13°C aujourdhui. La France se trouvait en partie immergée dans locéan Téthys. Les Alpes et les Pyrénées nexistaient pas encore et ces dernières notamment, étaient le siège dune intense activité volcanique. La faune de lépoque était constituée des ancêtres des dinosaures dont lavènement devait arriver au Jurassique.

Locéan Atlantique commençait tout juste à souvrir. Le Limousin se trouvait hors deau et limpact a eu lieu dans une région située en bordure de la côte. Selon la date précise à laquelle la météorite est tombée, la région de Rochechouart se trouvait dans leau ou sur terremais il semble que limpact a eu lieu sur terre car aucun débris marin ou sédimentaire na puà ce jourêtre trouvé dans les brèches.

Toutefois cette datation est remise en question en 2009, avec des nouvelles mesures effectuées à lUniversité de Stuttgart sur des échantillons de cristaux de sanidine et dadularia (aussi appelé Pierre de Lune)[Biblio 46] prélevés dans des fragments de gneiss impactés dans la région de Videix. Les cristaux de sanidines ont été formés lors de la recristallisation du feldspath après limpact, et ceux dadularia par les phénomènes hydrothermaux qui ont suivi. Une datation à largon a ensuite été effectuée à lUniversité dHeidelberg qui date les échantillons de sanidine à 201.4 ± 2.4 Ma et dadularia à 200.5 ± 2.2 Ma. Ces deux mesures placent limpact juste sur la transition Triassique-Jurassique. Cette date permettrait de justifier les énigmatiques tsunamites, des roches sédimentaires consécutives à un tsunami, datées de la fin du Triassique et que l'on trouve sur les iles anglo-normandes[Biblio 47].

Hypothèses non résolues

Une météorite fragmentée

Selon P. Lambert en 1982 [Biblio 48], lastroblème de Rochechouart-Chassenon a une forme atypique. Il remarque que :

  • le cratère est très plat, les variations daltitude étant de lordre de ± 50 mètres ;
  • il ny a pas de pic central notable, contrairement à ce que lon observe à Ries et Boltysh ;
  • les couches de brèches diverses ne se recouvrent pas forcément selon lempilement prévu par les théories ;
  • on retrouve plusieurs zones ayant subi des efforts extrêmes, elles sont parfois éloignées les unes des autres et entourées de zones defforts moindres.

On peut ajouter que :

  • à Babaudus, Chassenon, et Montoume, par exemple, les brèches contiennent des teneurs en métaux radicalement différentes.

Ces indices militent en faveur de limpact de plusieurs blocs de natures et tailles diverses tombant les uns à côté des autres, les cratères des uns recouvrant ceux des autres. Les études de Gault et Schutz en 1983-1985 [Biblio 49] montrent quun impact simultané dobjets dispersés provoque un cratère bien plus aplani que limpact de la même masse en un seul bloc.

De plus, lobservation et lanalyse récente des astéroïdes qui se trouvent dans la ceinture dastéroïdes entre Mars et Jupiter montre queffectivement la plupart des astéroïdes de plus de 400 à 500 mètres de diamètre sont constitués dune agglomération de blocs de tailles et de natures variées, fruits des chocs entre eux depuis plus de 4,55 milliards dannées, âge du système solaire. Selon les travaux de Bottke et Durda en 2005 [Biblio 50], un astéroïde de la taille de celui de Rochechouart-Chassenon aurait subi une collision avec un astéroïde de 500 mètres ou plus tous les 200 millions dannées, soit au minimum une vingtaine de collisions depuis la formation du système solaire, ce qui renforce encore plus lhypothèse dune météorite hétérogène.

La catena Rochechouart-Manicouagan-Saint-Martin

Impacts probables de la catena, en trois salves, il y a 214 millions dannées

Après avoir daté limpact de Rochechouart-Chassenon à 214 millions dannées, Spray, Kelley et Rowley [Biblio 51] ont remarqué que dautres impacts avaient eu lieu à la même époque (aux intervalles derreur près:

En reportant ces impacts sur une carte représentant le globe terrestre à cette époque, ils ont constaté quils se trouvaient alignés sur la même paléolatitude de 22°8' dans lhémisphère nord.

Ils pourraient avoir été formés en même temps par la chute dun ensemble dastéroïdes, dont les blocs seraient tombés les uns derrière les autres en formant une chaîne, ou une catena, un peu comme les fragments de la comète Shoemaker-Levy 9 sur Jupiter en juillet 1994.

En 2006, Carporzen et Gilder [Biblio 52] effectuent une comparaison de la localisation du pôle Nord géomagnétique au moment des impacts de Manicouagan et de Rochechouart. Aux intervalles derreur près, les deux pôles sont superposés, ce qui renforce lhypothèse de la simultanéité de ces deux impacts.

Dautres cratères seraient peut être liés à cette catena [Note 10] :

  • Red-Wing, É.-U. (200 ± 25 Ma, Ø 9 km)
  • Obolon, Ukraine (215 ± 25 Ma, Ø 15 km)
  • Puchezh-Katunki, Tadjikistan (220 ± 10 Ma, Ø 80 km)
  • Kursk, Russie (250 ± 80 Ma, Ø 6 km)
  • Wells-Creek, É.-U. (200 ± 100 Ma, Ø 14 km)

Toutefois, lincertitude sur la datation des trois derniers listés permet de douter de leur participation dans la catena.

Les traces visibles sur le terrain

On a vu que lérosion avait gommé toute trace du cratère et que les seuls témoins de lévénement étaient les roches perturbées par limpact. Ces roches ont servi de matériau de construction pour les thermes de Chassenon ainsi que pour les habitations et monuments de la région.

La carte postale de la carrière Lavergnat montrée en début darticle montre lune des exploitations de matériau de construction à Chassenon. De nombreuses autres carrières étaient exploitées, dans lesquelles ont été prélevés la plupart des échantillons qui ont permis de démontrer lorigine de ces roches. Ces carrières sont maintenant toutes fermées. On peut citer les carrières de Chassenon, Champonger, Champagnac, Fontceverane, Babaudus… [Biblio 53]

La pierre est réputée pour la variété de ses couleurs et de sa texture, elle prend bien la lumière et possède des qualités de résistance à la température et au gel. Légère et riche en verre et en porosités, elle constitue aussi un très bon matériau calorifuge et se taille avec facilité [Biblio 54]. Au moyen âge, des cercueils et sarcophages étaient taillés avec cette roche, de préférence au granite, car sa légèreté facilitait leur transport sur de grandes distances. On a aussi remarqué lors des fouilles réalisées dans les anciens cimetières de Limoges que les corps placés dans les sarcophages en brèche avaient été bien conservés alors que ceux contenus dans les sarcophages en granite étaient réduits en poussière [Biblio 11].

Les plus importants monuments réalisés avec des brèches dimpact sont à Rochechouart le château et léglise Saint Sauveur, léglise de Pressignac, et des tombeaux dans lAbbaye Saint-Martial de Limoges

Aujourdhui

La carte géologique

La carte géologique (n° 687) au 1/50 000 de Rochechouart et sa notice explicative de 172 pages, éditée en 1996 par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), montrent létendue actuelle des diverses brèches et roches fracturées par limpact. Elle a été levée par Philippe Chèvremont et Jean-Pierre Floch à partir dun balayage systématique sur le terrain et de nombreuses études microscopiques en lames minces. Le bureau dOrléans du BRGM possède la plus importante collection déchantillons macroscopiques et de lames minces sur limpact [Note 11].

Lespace Météorite Paul Pellas

Lassociation Pierre de Lune est chargée de la surveillance du patrimoine géologique de lastroblème et de lanimation de lEspace Météorite Paul Pellas à Rochechouart. Toutes les études doivent être entreprises de préférence en partenariat avec lassociation qui, par sa connaissance des lieux, permet de faciliter les accès.

La réserve nationale géologique

Réserve naturelle nationale de lastroblème de Rochechouart-Chassenon
Pays France France
Superficie 0,5 km2
Création 18 septembre 2008

Depuis le 18 septembre 2008, le site est classé réserve naturelle nationale sous lappellation réserve naturelle nationale de lastroblème de Rochechouart-Chassenon [Biblio 55]. Il a également été référencé European Geopark sous lappellation Astroblème-Châtaigneraie limousine d'octobre 2004 jusqu'en juin 2006[Biblio 56].

Toute activité de recherche ou dexploitation minière et tout prélèvement de roches ou de minéraux sont interdits sur le territoire de la réserve naturelle. Toutefois, des prélèvements effectués à des fins scientifiques ou dans le cadre de fouilles archéologiques peuvent être autorisés, y compris par forages ou sondages, après avis du conseil scientifique de la réserve. En raison de cette interdiction, la vente de minéraux en provenance de la réserve est désormais illicite si ces échantillons ont été prélevés après le 18 septembre 2008.

Afin deffectuer des prélèvements de minéraux, une autorisation préalable doit être obtenue auprès de la Délégation régionale à la recherche et à la technologie (DRRT) et de la Direction régionale de lenvironnement (DIREN) du Limousin.

Quelques chiffres clés et éléments de comparaison

De nombreux chiffres fantaisistes circulent sur Internet, jusque dans les communiqués officiels[Biblio 57]. Il est donc important deffectuer cette clarification.

Outre les dimensions principales de la météorite et du cratère listées dans le tableau en tête darticle, et des rayons de destruction mentionnés ci-dessus, on peut noter :

Selon les données de la Earth Impact Database, limpact de Rochechouart-Chassenon est, parmi les 176 cratères dimpacts identifiés à ce jour[Note 17] :

  • le 38e plus grand cratère terrestre (7e pour lEurope) ;
  • le 76e plus ancien cratère terrestre (22e pour lEurope).

Références

Notes et commentaires

  1. Louis Paul Urbain Le Verrier, ingénieur du corps des Mines de lÉcole Polytechnique en 1867, fils de lastronome français Urbain Le Verrier.
  2. Kurt Fredriksson, géologue en Suède en 1926 et décédé en 2001. Il sétait spécialisé dès 1957 dans lanalyse au microscope électronique des particules générées lors des impacts météoritiques.
  3. Bevan M. French, en 1937. Géologue et géochimiste de formation, il travaille au Goddard Space Flight Center de la NASA en tant que géologue spécialisé dans les impacts météoritiques terrestres, plus particulièrement sur leurs effets sur les roches. Ses recherches lui ont permis de contribuer à la découverte dune douzaine dimpacts, dont celui de Sudbury au Canada. Il est impliqué entre 1969 et 1972 dans le programme Apollo et est chargé danalyser une partie des échantillons lunaires prélevés lors des missions Apollo 11 et Apollo 12 ainsi que ceux ramenés par la mission russe Luna 16. Il a écrit de nombreux ouvrages et articles scientifiques sur les impacts et leurs effets. Retraité depuis 1994, il continue ses recherches sur de nouveaux impacts au sein de la Smithsonian Institution. Son travail a été récompensé par la médaille Barringer en 2001, remise par la Meteoritical Society.
  4. Nicholas Short, géologue à la NASA au Goddard Space Flight Center.
  5. Jack B. Hartung, géologue au département des sciences de la Terre et de l'Espace à la State University of New York.
  6. (en) Communication de B. Fredriksson à F. Michaud, 27 juin 2006
  7. Dans la présentation à la Meteoritical Society doctobre 1970 ce diamètre sera revu à la baisse : 10-15 km
  8. Origine du nom Rochechouart : ceux qui voient dans « Rochechouart » une référence à la météorite se trompent. Il est vrai que la confusion est aisée (roche + choir) mais en fait, le nom de la ville est formé de deux éléments dorigine latine ultérieurement francisés, Roca, qui désigne un site naturellement défensif, et Cavardus du nom du seigneur qui a aménagé la place fortifiée aux environs de lan 1000.
  9. Si la météorite est de type ferreuse non magmatique de type IA ou IIC avec une densité de 5,50, ainsi que le conclue Tagle en 2009, la météorite devait mesurer environ 900 m de diamètre.
  10. Certains auteurs annoncent même quon ne voit plus aujourdhui à Rochechouart-Chassenon que le fond dun cratère bien plus grand, de 200 km (ce qui en aurait fait le troisième plus grand cratère terrestre connu à ce jour). Cest lhypothèse avancée en 1998 par R. Blanke dans son mémoire de DEUG, soutenu en cela par G. Tamain, à partir de lobservation de photos prises par un satellite Landsat. Ils auraient aussi relevé les traces dun astroblème encore plus grand, 300 kilomètres de diamètre, centré sur la commune de Bizeneuille dans lAllier. Les centres de ces deux cratères sont alignés selon le même axe que les chutes associées à la catena. Ils justifient, par la taille de ces impacts, lorigine des quartz clivés que lon trouve à Saint-Paul-la-Roche en Dordogne. Faute de moyens scientifiques et financiers, ils nont pas pu poursuivre cette étude (entre autres par des analyses de géochimie, des observations au microscope électronique...), et les études se sont arrêtées  (Communication de R. Blanke, les 2 et 6 décembre 2002.). Létude na pas fait lobjet de publication scientifique, même si elle fit lobjet dun article à sensation dans le périodique Sciences et Avenir (C. Idoux, Découverte en France, dans le Limousin : La plus grande météorite du monde, Sciences & Avenir, no 628, 01/06/1999. Cet article a valu un droit de réponse très virulent de la communauté scientifique, représentée par le professeur Ann Therriault de la Commission géologique du Canada, Science & Avenir, no 629, juillet 1999). Toutefois, les traces encore visibles dans le Limousin (extension des quartz choqués, anomalies gravimétriques, extension des cataclases, arrangement des brèches, géologie des alentours) conduisent toutes à dire que le cratère faisait environ 20 km de diamètre, mais pas 10 fois plus.
  11. Communication de Philippe Chèvremont, 02/06/2008
  12. a et b Calcul selon Earth Impact Effects Program, avec diamètre de limpacteur = 1 500 m, densité = 3 350 kg/m3, sol cristallin, vitesse = 20 km/s, angle dimpact = 45°.
  13. La puissance de la bombe de Hiroshima était denviron 15 kt de TNT
  14. Calcul effecté avec un diamètre de 1 500 m et une densité de 3 350 kg/m3.
  15. Le Charles-de-Gaulle a un déplacement de 42 000 tonnes en pleine charge.
  16. Une rame de TGV pèse environ 420 tonnes pour 200 m.
  17. Earth Impact Database consultée en Avril 2009.

Bibliographie

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  2. a et b (de) F. Kraut, Uber ein neues Impaktitvorkommen im Gebiet von Rochechouart-Chassenon (Department Haute Vienne und Charente, Frankreich), Geol. Bavarica, vol 61, p. 428-450
  3. a, b, c et d (en) B.M. French, Travel Report : trip to Europe (France, W. Germany, Britain) 8 aug-9 oct 1969, 25 février 1970, NASA
  4. Les siècles littéraires de la France, de Nicolas Toussaint Le Moyne des Essarts, publié chez lauteur, imprimeur-libraire, an VIII (1800)-an XI, 1800.
  5. Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 : Haute-Vienne, publié par limprimerie typographique F. Plainemaison, 1891
  6. Encyclopédie Méthodique, géographie physique par Nicolas Desmarest, tome III, chez H. Agasse, imprimeur à Paris, 1809.
  7. Jean Hippolyte Michon, Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache (réimprimé en 1980 par Bruno Sépulchre, Paris), 1844, 334 p. 
  8. M.L. Texier-Olivier, Statistique générale de la France : département de la Haute-Vienne, imprim. Testu, Paris, 1808, p28-29. disponible sur Gallica
  9. (dit William) G. Manès, Description géologique et industrielle du département de la Haute-Vienne (Chalon-sur-Saône), éd. Ducourtieux à Limoges, 1833. Guillaume Manès est en 1798 et décédé en 1881. Ingénieur du corps des Mines de lÉcole Polytechnique en 1815.
  10. H. Coquand, Description physique, géologique, paléontologique et minéralogique du département de la Charente, Marseilles, ed. Barlatier-Feissat et Demonchy, 1860, tome 2, p 296-297
  11. a et b F. Alluaud (aîné) Aperçu géologique et minéralogique sur le département de la Haute-Vienne, mémoire présenté lors de la 26 session du Congrès scientifique de la France à Limoges en septembre 1859, publié en 1860 à Paris chez Derache Libraire et à Limoges chez Chapoulaud frères, tome 1, p 587-632. F. Alluaud se garde bien de donner une explication à lorigine de ces roches. Il semble même réfuter lorigine volcanique lorsquil dit (la roche) a une si grande analogie avec certaines variétés de pépérines que quelques observateurs lont confondue avec ce produit volcanique.
  12. Ph. Glangeaud, Bulletins des Services de la carte Géologique, vol 20, 1910, p. 93.
  13. F. Kraut, note de la séance du 8 juillet], Comptes rendus de lAcadémie des Sciences, Paris, 1935, p 221-223. disponible sur Gallica
  14. F. Kraut, note de la séance du 10 mai, Comptes rendus de lAcadémie des Sciences, Paris, 1937, p 1433-1435.disponible sur Gallica
  15. F. Kraut, Sur la symétrie des diagrammes de quartz des gneiss et plagioclasites grenatifères de Rochechouart (Haute-Vienne), Comptes-rendus hebdomadaires des séances de lAcadémie des sciences, Paris, 1947, tome 225, pages 336-337 et 832
  16. F. Kraut, Sur lorientation des vecteurs cristallographiques dans la gangue siliceuse dune arkose métamorphisée, Comptes-rendus hebdomadaires des séances de lAcadémie des sciences, Paris, 1949, tome 229, pages 1024-1026
  17. (en)E.J. Olsen, K. Keil, Memorial to Kurt Fredriksson, Meteoritics & Planetary Science, 2002, vol. 37, p301-302
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  19. (en) F. Kraut, N.M. Short, B.M. French, Preliminary report on a probable meteorite impact structure near Chassenon, France, Meteoritics, oct. 1968, Vol. 4, num. 2, p 190-191
  20. F. Kraut, Quelques remarques relatives aux brèches de Rochechouart, Chassenon (Haute-Vienne, Charente) et aux suévites du Ries (région de Nördlingen, Allemagne)., Comptes rendus hebdomadaires des séances de lAcadémie des sciences, Paris, tome 269/D, p. 1163-1165
  21. F. Kraut, Sur la présence de cônes de percussion ("shatter cones") dans les brèches et roches éruptives de la région de Rochechouart., Comptes rendus hebdomadaires des séances de lAcadémie des sciences, Paris, tome 269/D, p. 1486-1488
  22. (en) F. Kraut, B.M. French, The Rochechouart impact structure, France, Meteoritics, dec. 1970, volume 5, number 4, p. 206-207
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  25. (en) Marvin U.B., The Meteoritical Society: 1933 to 1993, Meteoritics, 1993, volume 28, number 3, page 294
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  54. Conseil général des ponts et chaussées, Mission sur lhistoire et la modernité du paysage des régions de France, 2004, p 194-196 (ce document illustratif et romancé nest pas une référence scientifique).
  55. Décret n° 2008-977 du 18 septembre 2008 portant création de la réserve naturelle nationale de lastroblème de Rochechouart-Chassenon (Haute-Vienne et Charente)
  56. C. Lambert, O. Dupuy, Astrobleme Chataigneraie Limousine (Fr)
  57. Ministère de lÉcologie, de lÉnergie, du Développement durable et de lAménagement du Territoire, Communiqué de presse, Jean-Louis BORLOO et Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET annoncent la création de la réserve naturelle nationale de lastroblème de Rochechouart-Chassenon, 30 sept. 2008.

Correspondance entre B.M. French et F. Kraut

  1. a, b et c Lettre de F. Kraut à B.M. French, Paris, le 2 mai 1968
  2. Lettre de F. Kraut à B.M. French, Paris, le 30 janvier 1968
  3. (en) Lettre de B.M. French à F. Kraut, USA, octobre(?) 1966
  4. a et b Lettre de F. Kraut à B.M. French, Paris le 23 décembre 1976
  5. (en) Lettre de B.M. French à F. Kraut, Hanover (New Hampshire, USA) 23 janvier 1968
  6. Lettre de F. Kraut à N.M. Short, Paris le 11 décembre 1968
  7. Cartes postales de F. Kraut à B.M. French, Paris le 11 mai 1969 et Rochechouart le 12 mai 1969
  8. (en) Lettre de B.M. French à J. Hartung, 13 mars 1969
  9. (en) Lettre de B.M. French à F. Kraut, 16 juin 1969
  10. Lettre de F. Kraut à B.M. French, Paris le 31 août 1970
  11. Lettre de F. Kraut à B.M. French, 23 décembre 1976
  12. Lettre de F. Kraut à B. French, Paris, 23 décembre 1976
  13. Lettre de F. Kraut à B. French, Paris, 2 mai 1968

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