Antoine-Isaac Sylvestre de Sacy

Antoine-Isaac Sylvestre de Sacy

Antoine-Isaac Silvestre de Sacy

Antoine-Isaac Silvestre de Sacy
Silvestre de Sacy.jpg
Naissance 21 septembre 1758
Paris
Décès 21 février 1838 (à 80 ans)
Paris
Nationalité France France
Profession(s) Orientaliste

Antoine-Isaac, baron Silvestre de Sacy, né le 21 septembre 1758 à Paris où il est mort le 21 février 1838, est un linguiste et un orientaliste français.

Biographie

Son père, Abraham Silvestre, était un notaire adepte du jansénisme établi à Paris qui avait plusieurs enfants. Ce fut pour se distinguer de ses frères qu’Antoine-Isaac Silvestre ajouta à son nom celui du village de Sacy, situé dans l’Yonne. Il fut anobli en 1809 avec le titre de chevalier d’Empire, puis, en 1813 de baron d’Empire. Par la suite, son titre fut confirmé par Louis XVIII.

Ayant perdu son père tout enfant, il reçut de sa mère une éducation religieuse et manifesta un don précoce pour les langues. Le bénédictin dom George François Berthereau lui enseigna l'hébreu à l'âge de douze ans en lui faisant lire ses prières dans le texte original.

Après l’hébreu, il apprit presque sans maître le syriaque, le samaritain, le chaldéen, l’arabe, le persan et le turc, puis l’anglais, l’allemand, l’italien et l’espagnol. Après des études littéraires, il étudia le droit et fut nommé, en 1781, conseiller à la Cour des monnaies.

Tout en remplissant ses fonctions, il continuait avec ardeur ses travaux de linguistique. Dès 1780, il commença à publier, dans le Répertoire de littérature biblique d’Eichhorn, des notes sur une version syriaque du Livre des Rois, des traductions de lettres écrites par des Samaritains à Scaliger, etc., et fut nommé, en 1785, membre libre de l’Académie des inscriptions. Il publia alors dans le recueil de cette compagnie des mémoires Sur l’histoire des Arabes avant Mahomet, Sur l’origine de leur littérature, puis il fit des traductions et écrivit, de 1787 à 1791, Sur les antiquités de la Perse, quatre mémoires qui attestaient autant d’érudition que de sagacité.

En 1791, il devint un des commissaires généraux chargés de surveiller la fabrication des monnaies et, l’année suivante, fut nommé membre en titre de l’Académie des inscriptions.

Hostile aux grandes réformes de la Révolution, il se démit de ses fonctions de commissaire en 1792 et se retira dans une propriété au fond de la Brie, où il continua ses travaux favoris et se livra notamment à des recherches sur la religion des Druzes.

En 1795, la Convention ayant créé une école de langues orientales, il fut appelé à y enseigner l’arabe. Cette même année, on rétablit l’Institut et le savant orientaliste devint membre de la section de littérature et des beaux-arts. Mais son refus de jurer haine à la royauté ne permit pas de l’admettre dans le docte corps, dont il ne fit partie qu’en 1803. Toutefois, il conserva sa chaire d’arabe et devint, à la même, époque, un des rédacteurs du Journal des savants. Les nombreux et importants travaux qu’il fit paraître depuis lors accrurent considérablement sa réputation et le placèrent au premier rang des orientalistes qui se sont occupés d’arabe et de persan.

En 1805, il fut chargé d’aller à Gênes pour y découvrir des manuscrits orientaux ; mais ses recherches furent sans résultat, et il dut se borner à rapporter des documents historiques intéressants.

Nommé professeur de persan au Collège de France en 1806, il entra au Corps législatif comme député de Paris en 1808, y siégea jusqu’à la Restauration et reçut, en 1813, le titre de baron. Silvestre de Sacy applaudit avec enthousiasme au retour des Bourbons.

Après les Cent-Jours, il devint membre de la commission d’instruction publique, puis du conseil royal et fut plus tard, nommé administrateur du Collège de France et de l’École spéciale des langues orientales.

En 1822, il fonda avec Abel-Rémusat la Société asiatique, et ce fut sur son initiative qu’on créa des chaires de sanscrit, d’hindoustani, de chinois et de mandchou au Collège de France.

S’étant rallié à la révolution de 1830, il fut appelé, en 1832 à siéger à la Chambre des pairs et joignit aux fonctions qu’il remplissait déjà celles d’inspecteur des types orientaux de l’Imprimerie royale (1832), de conservateur des manuscrits orientaux à la Bibliothèque royale et de secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions.

Malgré ses occupations multiples, il n’en continua pas moins à donner jusqu’à la fin de sa vie ses cours d’arabe et de persan.

Il était, lorsqu’il mourut, membre de presque toutes les Académies de l’Europe et grand officier de la Légion d'honneur.

Bien qu’il ne se soit point occupé de l’étude comparée de langues, il est regardé comme l’un des plus grands philologues du XIXe siècle. Il fut l’un des représentants les plus sagaces et les plus éminents de la vieille école qui s’attachait à étudier une langue, une grammaire, à en saisir le génie et à en interpréter les monuments.

Il a puissamment contribué, par son enseignement et par ses écrits au progrès des études orientales et forma un grand nombre d’élèves, tant français qu’étrangers, dont le plus célèbre était Jean-François Champollion. C’était un homme d’un commerce agréable, accessible à tous, serviable et toujours prêt à donner son appui aux idées utiles et généreuses.

Bibliographie

Œuvres originales

  • Mémoires sur l’histoire des Arabes avant Mahomet, Paris, 1785
  • Mémoires sur diverses antiquites de la Perse, Paris, 1793
  • Principes de Grammaire générale, mis à la portée des enfans, et propres à servir d’introduction à l’étude de toutes les langues, Paris, 1799, 8e tirage 1852 [1]
  • Chrestomathie arabe, ou extraits de divers écrivains arabes : tant en prose qu’en vers, à l’usage des élèves de l’École spéciale des Langues Orientales vivantes, 3 volumes, Paris, 1806; 2e édition. 1826
  • Grammaire arabe à l’usage des élèves de l’École Spéciale des Langues Orientales Vivantes : avec figures, 2 volumes, Paris, 1810; 2e édition. 1831
  • Mémoire sur les monuments de Kirmanshah ou Bisutun, Paris, 1815
  • Mémoires d’histoire et de littérature orientales, Paris, 1818
    Contient l’article fameux « Mémoire sur la dynastie des Assassins et sur l’étymologie de leur nom », p. 322-403
  • Anthologie grammaticale arabe, ou morceaux choisis de divers grammairiens et scholiastes arabes …, Paris, 1829
  • Exposé de la religion des Druzes, 2 volumes, Paris, 1838

Traductions (sélection)

  • Mīr Ḫwānd, Histoire des Rois de Perse de la Dynastie des Sassanides, 1793
  • Aḥmad Ibn-Alī al-Maqrīzī, Traité des monnoies Musulmanes, 1797
  • Abd-al-Laṭīf al-Baġdādī, Relation arabe sur l’Égypte, Paris, 1810
  • Bīdpāī, Calila et Dimna ou fables de Bidpai, 1816
  • Farīd-ad-Dīn 'Attar, Pend-Nameh : ou Le Livre des conseils, trad. et publié par Silvestre de Sacy, Paris, Debure, 1819
  • Al-Qāsim Ibn-Alī al-Ḥarīrī, Les séances de Hariri, Paris, 1822
  • Ǵāmi, Nūr-ad-Dīn Abd-ar-Rahmān, Vie des Soufis ou les haleines de la familiarité, Paris, Imprimerie royale, 1831
  • Yehûdā Ben-Šelomo al-Ḥarîzî, Extrait du Séfer Tahkémoni, 1833

Carrière

Liens externes

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