Merens-les-Vals

Merens-les-Vals

Mérens-les-Vals

Mérens-les-Vals
Carte de localisation de Mérens-les-Vals
Pays France France
Région Midi-Pyrénées
Département Ariège
Arrondissement Arrondissement de Foix
Canton Canton d'Ax-les-Thermes
Code Insee 09189
Code postal 09110
Maire
Mandat en cours
Jean-Pierre Sicre
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes des vallées d'Ax
Latitude
Longitude
42° 39′ 32″ Nord
       1° 50′ 13″ Est
/ 42.6588888889, 1.83694444444
Altitude 929 m (mini) – 2 840 m (maxi)
Superficie 80,12 km²
Population sans
doubles comptes
180 hab.
(1999)
Densité 2 hab./km²

Mérens-les-Vals est une commune française, située dans le département de l'Ariège et la région Midi-Pyrénées.

Ses habitants sont appelés les Mérengois.

Sommaire

Géographie

Mérens-les-Vals, comme son nom l'indique, compte plusieurs vallées. En effet, le village s'est implanté au confluent de trois vallées : l'Ariège, le Nabre et le Morgoulliou.

La ville possède une gare, desservie par le train de nuit quotidien reliant Paris-Austerlitz à La Tour-de-Carol. Le trajet dure environ 9 heures. Cette gare est reliée à Toulouse en 2 h 15 par six trains quotidiens (Ligne Portet-Saint-Simon - Puigcerda).

Histoire

À quelle date les premiers hommes se sont-ils installés à Mérens ? La question reste posée en labsence de données archéologiques fiables. Mais on peut estimer larrivée des premiers hommes vers 3000 av. J.-C., bien après la grande période des grottes de Niaux et de La Vache les glaciers recouvraient dune épaisse calotte les vallées et les plateaux daltitude. Ces premiers bergers ne connaissaient pas les frontières et se sont installés indifféremment sur les versants Nord et Sud des Pyrénées.

Les hautes estives naturellement dépourvues de forêts ont été les premières utilisées et le domaine pastoral na cessé de sagrandir jusquau Moyen Âge. Ces premiers bergers étaient des pasteurs nomades (éleveurs de moutons), venant du piémont pyrénéen pour profiter des hauts pâturages. Ils y trouvaient lherbe rase pour leurs brebis et de meilleures facilités de gardiennage face aux loups et aux ours. Cette utilisation des hautes estives est accompagnée de louverture de clairières pastorales et défrichement dans la pinède à crochet.

Le site du village a été certainement, dès le début, une étape dans cette transhumance entre la plaine et les estives et ce nest que progressivement que les pasteurs vont se sédentariser, jusquau Moyen Âge, au niveau du village den haut. Ainsi, il reste des zones dombre sur les premiers habitants de Mérens, il en est de même pour lorigine du nom du village. Il existe deux hypothèses.

La première, celtique et romaine. Mérens signifierait « puissance de Mars », en hommage au dieu romain, dans ce pays frontalier. Mais, méfions-nous des interprétations des érudits du XIXe siècle, les Pyrénées navaient pas encore le statut de frontière ! Les Romains étaient installés au bord de la Méditerranée et les Celtes - Ibères occupaient la montagne de part et dautre des Pyrénées.

La seconde plus plausible est dorigine wisigothe et indiquerait le domaine dun homme appelé Méris ou Méric. On retrouve dailleurs un lieu nommé le Prat de Méric. Cette hypothèse est certainement la plus probable compte tenu de la durée de cette occupation.

Profonde ou pas, la romanisation, en imposant une même civilisation de part et dautre des Pyrénées, consolida encore les liens millénaires qui unissaient les deux versants. Les lieux de passage en amont de Mérens sont donc nombreux et ont facilité les relations avec la Catalogne et lAndorre. Voici comment étaient décrits les cols au-dessus de Mérens menant en Cerdagne et en Andorre au XIXe siècle. Port de Puymorens : « il est très mauvais pour les chevaux mais les bêtes de charge du pays y sont accoutumées et y passent journellement ». Port de Mérens ou de la Péruzel (sans doute Port Dret, en Andorre: « praticable pour les chevaux mais à pied seulement quand il y a de la neige ; il est plus fréquenté en hiver que celui de Fraymiquel (Envalira) parce que plus ouvert aux tourbillons » (Ax-Soldeu : 9 heures). Et pourtant, le passage fut incessant, celui des voyageurs, des marchands et du bétail par les voies les moins difficilescelui des contrebandiers, des bandits et poursuivis de toutes sortes par les ports moins accessibles. Cest la modernisation des véhicules et la construction des grandes routes puis du chemin de fer qui concentrèrent le trafic sur les axes les plus aisés : le Puymorens et Envalira. Ceux à lécart étaient empruntés pour éviter la loi, les persécutions et faire passer les bêtes et les bergers.

Revenons à nos premiers Mérengois, cest certainement à lépoque romane (début du Moyen Âge) que le village prit un réel essor, coïncidant avec la première trace écrite sur Mérens (960). Le noyau historique du village est le « village den haut » (quartier de Vives). On y retrouve naturellement léglise romane, véritable témoignage de la puissance du village avec une population déjà importante. Mérens aurait dailleurs en 1390, 64 feux soit une population présumée denviron 288 habitants. Cette situation en hauteur était défensive, le fond de vallée étant peu sûr. Le chemin daccès était barré par un château (lieu-dit Encastel) construit vers le Xe siècle et détruit vers 1638 sur ordre de Louis XIII. Le village a glissé vers le fond de vallée au XVIIIe et au début du XIXe siècle, quittant son site défensif et sinstallant le long de la route royale, future RN 20. Le peuplement de Mérens atteindra son maximum vers 1850.

Léglise romane Saint-Pierre date du Xe siècle comme latteste un acte de donation de 994, en faveur de labbaye de Lagrasse (Aude). Tout en sincluant dans le grand courant du premier art roman méridional, cet édifice sapparente beaucoup plus à ses proches sœurs andorranes (Pal, Canillo) quà ses voisines du Comté de Foix. Ce qui met en relief la force des échanges commerciaux et culturels de part et dautre des Pyrénées.

Mérens faisait partie, du Xe au XIIIe siècle, du Comté de Cerdagne avant dintégrer le Comté de Foix. « Cest bien en Catalogne quil faut situer le foyer primitif de lart roman, dun art qui par la suitedevait multiplier ses chefs dœuvre dans tout lespace catalan, en même temps quil se propageait dans lOccident tout entier ». Léglise, faite de pierres et merveilleusement intégrée au cadre naturel et minéral des Pyrénées, gardera son aspect intact jusquen 1811. Quand des soldats irréguliers espagnols, les miquelets, dévastèrent les villages en réaction aux exactions des troupes napoléoniennes en Espagne.

Jusquau IXe siècle, jamais les Pyrénées ne furent une frontière. Cette réalité trouve son expression dans nos langues (languedocien et catalan) et nos traditions. La parenté entre le catalan et l'occitan languedocien est plus frappante quavec le gascon. Du temps des troubadours, le gascon était considéré comme une langue étrangère alors que les poètes catalans sintégrèrent sans mal à ce grand mouvement littéraire du midi de la France. Cela était pareil pour le petit peuple, les bergers de Montaillou et Mérens partaient en transhumance en Catalogne et navaient aucune difficulté à comprendre et se faire comprendre. Cette parenté linguistique fut un facteur détroites communications permanentes : bergers transhumants, migrants saisonniers, marchands. Dans ce mouvement, les familles seigneuriales aux domaines transpyrénéens et aux alliances multiples entretinrent la communauté linguistique. Cette communauté tend à disparaître, surtout en France, depuis lécole obligatoire et le français obligatoire.

Cette parenté se matérialise dans larchitecture des habitations. À Mérens et en Andorre, la maison bloc catalane sest imposée. À plusieurs étages, elle permettait de remédier à la faiblesse de la superficie utilisable compte tenu de la pente et des contraintes dorientation. Lactivité économique de la vallée de Mérens sest concentrée sur le pastoralisme et lindustrie du fer, du bas Moyen Âge au début du XXe siècle.

La vacherie de Mérens est devenue, au XIXe siècle, une des plus importantes de la Haute Ariège. Les forges à la catalane, au nombre de quatre dans la vallée de Mérens, ont eu également un rôle important. Lactivité pastorale et la métallurgie se sont trouvées aux mêmes moments complémentaires quant aux effets sur la destruction des forêts. On a défriché pour le charbonnage et les troupeaux ont entretenu cela en rasant tout ce qui pouvait repousser. Autrefois alimentées par la mine de fer du Puymorens, les forges de la vallée et notamment celle de Mérens et lHospitalet ont été abandonnées faute daffouage. Létat du couvert forestier au XIXe siècle restait très proche de celui des XVIIe et XVIIIe siècles. Avec larrêt des forges et le début de lexode rural, la pression sur la forêt diminue notablement dans les dernières décennies du XIXe siècle et le début du XXe. Comme dans lensemble de la Haute Ariège, la haute vallée était le pays des grands troupeaux qui regroupaient presque tout le bétail des communes de Mérens et de L'Hospitalet-près-l'Andorre ou séparément mais toujours dans le cadre communal. Lélevage bovin restait primordial dans léconomie montagnarde. À lépoque le cheptel était le plus important, la partition du troupeau en deux a été nécessaire. Ainsi la municipalité de Mérens, pour éviter une surcharge sur la Soulane dAndorre, obligea en 1846 un quart de la vacherie à aller paître dans la vallée des Bézines. Ainsi, lorganisation est assez complexe et les communes de Mérens et de lHospitalet possèdent une « commission de la vacherie » au sein du conseil municipal qui règle les conditions de montée et de descente du troupeau, soccupe de lachat ou de la location du taureau que lon joint lété à la vacherie. Le choix du vacher dépend aussi de cette commission. Tous ces frais dexploitation, auxquels il faut ajouter le montant du bail de location de la Soulane dAndorre, sont couverts par une taxe de pacage que paient tous les éleveurs, y compris ceux qui nenvoient pas leurs vaches dans le troupeau commun. La question du pâtre était évidemment importante. La vacherie réunie de Mérens et de lHospitalet constituait une des plus grosses de lAriège : un document sans date conservé aux Archives départementales de lAriège, fait état de 1 000 bêtes à cornes envoyées à la Soulane par les deux communes. Au regard de lhistoire des estives et de leur utilisation, on a pu se rendre compte de limportance de la charge de bestiaux sur les pâturages mérengois et hospitalois. Faiblement peuplées et possédant de vastes estives, les montagnes de lHospitalet et de Mérens étaient lobjet de bien des convoitises. Les deux communes nont pu tout garder pour elles. Cest leur recul quexpriment les limites communales qui ne tiennent pas compte de la limite des bassins versants.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1989 2014 Jean-Pierre Sicre
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Au vu de son nombre d'inscrits inférieur à 500, Mérens-les-Vals compte un conseil municipal de 11 membres :

Jean-Pierre Sicre, maire
Jean Ferrand, 1er adjoint
Marc Dedieu, 2e adjoint
André Rouzé, 3e adjoint
Stéphanie Fabert, conseillère municipale
Baptistine Dauriac, conseillère municipale
Marc Laurens, conseiller municipal
André Sicre, conseiller municipal
Myriam Peroni, conseillère municipale
Raphaëlle Soulé, conseillère municipale
Henri Vidal, conseiller municipal.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
114 195 157 143 149 180 188
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes
2004 : Population provisoire (enquête annuelle).


La population de Mérens-les-Vals atteindra son maximum vers 1850, avec 800 habitants. Lors du recensement de 2004, il ne comptait plus que 183 habitants.

Lieux et monuments

  • Église romane du XIe siècle, se situant au "village du haut".

Pour la petite histoire : Léglise Saint-Pierre est donc d'architecture romane. En 994, elle était donnée par les seigneurs du lieu à l'abbaye de Lagrasse. En 1118, le pape Gélase II (1118-1119) confirma la donation à cette abbaye. En 1224, elle dépendait de l'abbaye de Foix.
Elle fut incendiée en octobre 1811 par les miquelets espagnols venus piller Ax-les-Thermes. La nef, très allongée, n'était pas voûtée mais seulement charpentée. L'abside ouvre directement sur la nef à deux absidioles qui s'inscrivent dans un même tracé ovale continu qui donne un plan tréflé très aplati. Elle est voûtée en cul-de-four par des pierres de schiste placées verticalement et recouvertes d'une forte épaisseur de dalles de schiste. Cette abside est du Xe siècle.

Clocher roman de l'église de Mérens-les-Vals
  • Le clocher, à tour carrée du type catalan, paraît être du XIIe siècle; il a été refait en granit par les moines de Lagrasse. Il est placé au sud, près du sanctuaire et comprend trois étages de baies, simples au premier étage, géminées ensuite, avec arcs en plein cintre reposant sur une pierre équarrie qui sert de chapiteau à une colonnette posée directement sur le seuil. Il est terminé par un petit toit d'ardoises à quatre pans comme les clochers-guettes andorrans.

Grâce à une politique active de restauration, léglise Saint-Pierre est aujourd'hui classée aux Monuments historiques et lauréate des rubans du patrimoine en 2005. Tout cela fait alors de léglise une étape incontournable lors d'un séjour dans la région.

Il faut également noter l'existence de « sources d'eaux chaudes naturelles », que l'on rencontre après 10 minutes de marche, en partant du « village du haut ».

Vie locale

La commune de Mérens-les-Vals possède aussi un camping. L'été, il propose de nombreuses animations : concours de pêche, concours de pétanque, concours de belote, soirée conte, soirée diaporama ou encore des randonnées accompagnées.

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Étape


Précédé par
Lac des Bouillouses
Sentier GR10
Balise GR.png
Suivi par
Gestiès

Notes et références

Liens externes

  • Portail de l'Ariège Portail de l'Ariège
  • Portail des Pyrénées Portail des Pyrénées
  • Portail des communes de France Portail des communes de France
Ce document provient de « M%C3%A9rens-les-Vals ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Merens-les-Vals de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Mérens-Les-Vals — Pays   …   Wikipédia en Français

  • Mérens-les-vals — Pays   …   Wikipédia en Français

  • Mérens-les-Vals — País …   Wikipedia Español

  • Mérens-les-Vals — Pour les articles homonymes, voir Mérens. 42° 39′ 32″ N 1° 50′ 13″ E …   Wikipédia en Français

  • Mérens-les-Vals — Not to be confused with Mérens. Mérens les Vals …   Wikipedia

  • Gare de Mérens-les-Vals — Mérens les Vals Localisation Pays France Commune Mérens les Vals Adresse Les Escoumes 09110 Mérens les Vals Coordonnées géographiques …   Wikipédia en Français

  • Merens (cheval) — Mérens (cheval) Pour les articles homonymes, voir Mérens. Mérens …   Wikipédia en Français

  • Merens — Mérens Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Mérens est une race de cheval Mérens est une commune française, située dans le département du Gers et la région Midi Pyrénées. Mérens les Vals est… …   Wikipédia en Français

  • Mérens (cheval) — Pour les articles homonymes, voir Mérens. Cheval de Mérens …   Wikipédia en Français

  • Mérens — Not to be confused with Mérens les Vals. For the breed of horse, see Mérens horse Mérens …   Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1150146 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”