Market Garden

Market Garden

Opération Market Garden

Opération Market Garden
Waves of paratroops land in Holland.jpg
Parachutistes alliés au-dessus des Pays-Bas
Informations générales
Date 17 septembre 1944 - 25 septembre 1944
Lieu Pays-Bas
Issue Victoire allemande
Belligérants
Royaume-Uni Royaume-Uni
États-Unis États-Unis
Flag of Canada 1921.svg Canada
Flag of Poland 2.svg Armée polonaise de l'ouest
Pays-Bas Résistance néerlandaise
Flag of Czechoslovakia.svg Forces tchécoslovaques libres
Flag of Germany 1933.svg Allemagne
Commandants
Flag of the United Kingdom.svg Bernard Montgomery
Flag of the United Kingdom.svg Brian Horrocks
Flag of the United Kingdom.svg Roy Urquhart
US flag 48 stars.svg James M. Gavin
US flag 48 stars.svg Maxwell Davenport Taylor
Flag of Poland.svg Stanisław Sosabowski
Flag of Germany 1933.svg Walter Model
Flag of Germany 1933.svg Wilhelm Bittrich
Flag of Germany 1933.svg Kurt Student
Forces en présence
35 000 hommes 20 000 hommes
Pertes
18 000 tués ou blessés 4 000 à 8 000 tués
Seconde Guerre mondiale
Batailles
Seconde Guerre mondiale-Front d'Europe de l'Ouest

Campagnes du Danemark et de Norvège · Bataille de France ·Bataille de Belgique ·Bataille des Pays-Bas  ·Bataille d'Angleterre ·Blitz · Débarquement de Dieppe · Sabordage de la Flotte française à Toulon · Campagne d'Italie · Bataille de Normandie · Débarquement de Provence · 2e campagne de France · Opération Market Garden · Bataille du Benelux · Bataille de l’Escaut · Bataille d'Aix-la-Chapelle ·Bataille de Bruyères · Bataille des Ardennes · Poche de Colmar · Traversée du Rhin ·Opération Varsity · Poche de la Ruhr


Front d’Europe de l’Est


Campagnes d'Afrique et du Moyen-Orient


Bataille de l’Atlantique


Campagnes de Méditerranée et d'Europe du Sud


Guerre en Asie et dans le Pacifique


Guerre sino-japonaise

L'Opération Market Garden est une opération militaire alliée essentiellement aéroportée de la Seconde Guerre mondiale qui se déroula en septembre 1944. Il s'agissait d'une tentative principalement menée par les armées britanniques de prendre des ponts franchissant les principaux fleuves des Pays-Bas occupés par les Allemands. Le succès aurait permis aux Alliés de contourner la ligne Siegfried et d'accéder à l'un des principaux centres industriels de l'Allemagne, la Ruhr.

Cette opération proposée par Montgomery avait rencontré l'opposition des généraux américains, Patton et Bradley, qui voulaient continuer leur offensive au sud. En fait, la vraie motivation du field-marshall britannique tenait plus du domaine de l'ego que d'une réelle logique stratégique. Selon les témoignages rapportés par le journaliste américano-irlandais Cornelius Ryan, la mésentente entre le commandant en chef du 21e Groupe d’armées britanno-canadiennes et le général Dwight Eisenhower, commandant en chef des forces alliées, atteignait à cette époque des sommets et l'on n'était pas loin du point de rupture entre ces deux fortes personnalités. C'est le moment que choisit Montgomery pour lancer son plan audacieux d'opération aéroportée qui devait permettre de débloquer une situation stratégique bouchée en permettant une percée directe sur la région de la Ruhr, cœur économique du Troisième Reich. Cette idée eut l'air de plaire à Winston Churchill, qui s'en fit le plus convaincant des avocats et obtint gain de cause. Si cette opération avait entièrement réussi, car les objectifs finaux ne furent pas atteint malgré la libération d'une partie du territoire hollandais et la création d'une base d'opération pour la Bataille de l'Escaut menée par les forces canadiennes, elle aurait peut-être raccourci la durée de la guerre et ouvert de nombreuses et intéressantes opportunités militaires et politiques aux Alliés.

Sommaire

Préludes

Avance alliée la première quinzaine de septembre

Fin août 1944, les Alliés viennent de libérer Paris, la Seine est franchie, une avance de 15 jours est constatée sur le calendrier. Dès lors, le général Eisenhower estime que la pause prévue sur le fleuve n'est plus nécessaire. En un peu plus de deux semaines, le Nord-Est de la France (à l'exception de l'Alsace-Lorraine et des Vosges) et une grande partie de la Belgique sont libérés. Un temps d'arrêt est marqué.

Objectif: la Ruhr

L'objectif initial pour l'entrée en Allemagne est la région industrielle de la Ruhr, mais deux approches sont proposées : les Américains Patton et Bradley proposent de percer en direction de la ligne Siegfried qu'ils pensent être une coquille vide au moment des opérations. Le Britannique Montgomery suggère, quant à lui, de contourner cette ligne par une audacieuse opération combinée en Hollande. Eisenhower tranche en faveur du Britannique et laisse Patton sur le carreau en allouant le gros du carburant au maréchal britannique.

L'objectif secondaire est de prendre assez de terrain aux Allemands en sécurisant la Hollande pour s'assurer de la prise d'un port en eaux profondes comme Rotterdam ou Anvers en Belgique afin de raccourcir les lignes de ravitaillement alliées qui s'étirent de plus en plus depuis la Normandie.

Ainsi la prise de la Hollande permettrait non seulement d'atteindre rapidement le cœur industriel de l'Allemagne et donc d'espérer écourter les opérations occidentales à Noël 1944 tout en raccourcissant la chaîne logistique vitale pour atteindre Berlin avant l'Armée Rouge.

Il est de plus intéressant de noter que cette opération répond à la tradition britannique de l'approche indirecte des opérations militaires. Déjà développée par Winston Churchill, qui restera un fervent défenseur de cette conception tout au long de sa carrière politique, au cours de la Ière Guerre Mondiale, ce qui donna lieu au débarquement des Dardanelles en 1915 face à la Turquie, elle se manifesta au cours du deuxième conflit mondial par l'insistance britannique d'une approche par le théâtre d'opération méditerranéen (débarquement en Afrique du Nord, en Sicile puis conquête de l'Italie) tandis que les Américains privilégiaient l'approche directe, consistant en un débarquement rapide en France. En suggérant donc d'éviter et de contourner le point fort du front allemand, la Ligne Siegfried, Montgomery pensait pouvoir affaiblir la position stratégique allemande en la privant d'un appui territorial important en Hollande tout en créant une menace de long terme sur le centre industriel de la Ruhr.

Opération Market et Opération Garden: le plan

L'objectif final de l'opération combinée est de faire passer les blindés de l'autre côté du Rhin à Arnhem afin de se diriger directement vers la Ruhr et de terminer ainsi le conflit plus rapidement. Pour cela, ces derniers doivent franchir les nombreux fleuves et canaux que compte la Hollande. Les troupes aéroportées ont donc pour mission de s'emparer des ponts intacts situés sur la route Eindhoven-Nimègue-Arnhem tandis que les blindés devront parcourir les 107 km qui les séparent d'Arnhem le plus rapidement possible. Les renseignements qui parviennent à l'état-major (en provenance notamment de la résistance néerlandaise et également des reconnaissances aériennes) font état de mouvements de blindés SS sur Arnhem, mais un certain optimisme règne alors parmi le commandement britannique. Aussi le déclenchement est-il avancé au 17 septembre 1944.

Market: offensive aéroportée

L'opération Market-Garden

Pour cette opération, l'essentiel des unités de la 1re armée aéroportée alliée sont engagées, le tout étant coiffé par le général britannique Browning.

Ce dispositif est complété par la brigade parachutiste polonaise du colonel Sosabowski. Après la prise des objectifs, les troupes aéroportées devront attendre la venue des blindés. La 1re DAB hérite ainsi de la mission de tenir Arnhem pendant quatre jours. Au total, ce sont 34 000 combattants qui viendront du ciel (soit largués en parachute, soit transportés en planeurs) pour ce qui sera la plus grande opération aéroportée de tous les temps.

Pont de Grave

Garden: offensive blindée

C'est au XXXe corps d'armée britannique du général Horrocks qu'incombe la tâche d'effectuer la percée jusqu'à Arnhem depuis la tête de pont de Neerpelt, le XIIe corps d'armée couvrant son flanc gauche et le VIIIe corps d'armée son flanc droit. Dans le même temps, la Ire armée américaine lancera une offensive sur la Meuse. Le XXXe corps est censé rejoindre la 101e division aéroportée la première journée, la 82e la deuxième journée et la 1re division aéroportée le quatrième jour au plus tard.

Forces ennemies

Du côté allemand, le général Model, commandant le Groupe d'armées B, compte la 1re armée parachutiste et deux divisions SS, la 9e Panzerdivision SS Hohenstaufen et la 10e Panzerdivision SS Frundsberg. Ces deux unités blindées d'élite, sous les ordres du SS Obergruppenführer Wilhelm Bittrich car elles sont intégrées au II° SS Panzerkorps (Corps Blindés SS), sont mal en point et en cours de restructuration, les blindés du général Harmel étant déjà sur les trains à destination de l'Allemagne. Le PC de Bittrich est d'ailleurs proche d'Arnhem tout comme celui de Model. La Résistance néerlandaise a informé les services de renseignement alliés de la présence des deux divisions blindées SS mais les photos aériennes sont mauvaises et Montgomery n'en tiendra pas compte... comme il ne tiendra pas compte d'un bac disponible pour passer le Rhin en aval d'Arnhem, très lourdes fautes qui vont causer l'échec de l'opération.

Ordre de bataille

Renseignements

Alliés

Un certain nombre de rapports sur les mouvements des troupes allemandes a atteint le haut commandement des forces alliées, y compris des détails sur l'identité et la localisation des formations blindées allemandes. Le 16 Septembre, Bletchley Park décrypte le mouvement de la 9ème et 10ème Panzerdivision SS à Nimègue et Arnhem, mais Montgomery refuse de modifier les plans du débarquement. Ces informations sur l'emplacement des Panzerdivisions ont été complétées par des photographies aériennes de Arnhem prises par un vol de reconnaissance de la RAF, ainsi que part des messages de la résistance néerlandaise. Craignant que la 1ère division aéroportée puisse être en danger si elle atterri à Arnhem, l'officier de renseignement de la division, le major Brian Urquhart, organise une réunion avec Browning et lui présente les défenses à Arnhem. Browning rejete ses demandes et ordonne au médecin de la division d'envoyer Urquhart en congé maladie en raison de "tension nerveuse et d'épuisement.»

Allemands

Von Rundstedt et Model prévoient une grande offensive alliée imminente en raison du grand nombre de rapports de renseignement qu'ils reçoivent. L'officier de renseignement du Groupe d'armées B croit que la Seconde armée va lancer une offensive dans la direction de Nimègue, Arnhem et Wesel avec pour principal objectif de parvenir à la zone industrielle de la Ruhr. Il est convaincu que les troupes aéroportées seront utilisées dans cette offensive, mais n'est pas sûr de l'endroit où elles seraient déployées; il soupçonne la région de la ligne Siegfried, au nord d'Aix-la Chapelle ou peut-être même près de la Sarre.

Déroulement des opérations

Des éléments de la 101e aéroportée en jonction avec la Résistance néerlandaise pendant l'opération Market Garden. La cathédrale en arrière-plan est celle d'Eindhoven.

Jour 1 : Dimanche 17 septembre 1944

Premiers succès

L'opération Market Garden s'ouvre succès pour les Alliés. Au premier largage, la quasi-totalité des troupes sont arrivées sur leurs zones de parachutage. Pour la 82e division aéroportée , 89% des soldats débarqués ont atterris sur ou dans les 1.000 mètres de leurs zones de largage et 84% des planeurs se sont posés sur ou dans les 1.000 mètres de leurs zones d'atterrissage. Cela contraste avec les opérations précédentes, où le largage de nuit avait provoqué un dispersement des unités allant jusqu'à 19 km.

Dans le sud, la 101e division aéroportée rencontre peu de résistance et capture quatre des cinq ponts. Le pont à Son saute lorsque les parachutistes américains s'approchent de lui, après avoir été retardés par un engagement de courte durée avec un canon de 88mm et une mitrailleuse. Plus tard dans la journée, de petites unités de la 101e se déplacent au sud de Son.

Parachutage de troupes de la 82e division aéroportée près de Grave.

Au nord, de petits groupes de la 82e progressent vers Grave et prennent le pont à la hâte. Ils ont également réussi à capturer un pont d'une importance vitale, à Heumen, au confluent de la Meuse et du canal qui la relie au Waal. Le but principal de la 82e au cours de de cette journée a été d'occuper les hauteurs de Groesbeek et de créer ainsi une position de blocage afin de prévenir d'une attaque et d'empêcher les observateurs allemands de guider les tirs de l'artillerie . Browning et Gavin ont estimé que cela devait être la priorité de la division. Le 508e Régiment de parachutistes d'infanterie a été chargé, si possible de prendre le pont de Nimègue, mais à cause de la mauvaise communication, l'attaque ne commence pas avant la fin de la journée. Si ils l'avaient attaqué plus tôt, ils auraient fait face à seulement une dizaine d'Allemands. Au moment où le 508e attaque, des troupes de reconnaissances du 9e bataillon de reconnaissance de SS arrivent. L'attaque échoue, laissant le pont de Nimègue aux mains des Allemands.

Le contrôle de ce pont est vital, contrairement à certains des ponts vers le sud qui enjambent des petites rivières et des canaux et qui peuvent être remplacés par des unités du génie, car les ponts de Nimègue et Arnhem traversent deux bras du Rhin et ne peuvent être comblés facilement. Si ces ponts ne peuvent pas être capturés et tenus, l'avance de XXX Corps serait bloqué et l'opération Market Garden serait vouée à l'échec.

Parachutistes anglais à Arnhem

La 1re Division aéroportée atterri sans incident grave, mais les premiers problèmes apparaissent peu après. Seulement la moitié de la Division est arrivée avec la première vague et seulement la moitié d'entre eux (1ère Brigade de parachutistes) peut avancer vers le pont. Le reste des troupes défend les zones de largage pour le prochain parachutage le jour suivant. Ainsi, l'objectif principal de la division doit être réalisé avec l'effectif d'une demi-brigade. Alors que les parachutistes progressent à l'est d'Arnhem, l'escadron de reconnaissance de la division chemine vers l'avant pour s'emparer du pont. L'escadron constitué de jeep se heurte aux positions défensives allemandes et est obligé de faire retraite.

Deux des trois bataillons de la 1re Brigade de parachutistes, faisant face à une solide résistance allemande, sont contraint à faire halte pour la nuit à Oosterbeek. Le lieutenant-colonel John Frost du 2e Bataillon arrive au pont d'Arnhem dans la soirée et met en place des positions défensives à l'extrémité nord. Deux offensives pour capturer le pont et l'extrémité sud sont repoussées.

Problèmes de communication

Les radios britanniques ne fonctionnaient pas quelle que soit la distance. Il a été constaté après l'atterrissage que les radios étaient réglées sur des fréquences différentes, dont deux coïncidaient avec des stations de radio britannique et allemande. De plus, il est également possible que les dizaines de largages qui ont été planifiés puis annulés dans les semaines précédant l'opération aient conduit un déchargement précoce des batteries.

Pour la 1re Division aéroportée, le seul moyen de demander un soutien aérien consiste en deux unités spéciales américaines larguées à Arnhem le même jour. Ces unités sont équipées de Veeps : des jeeps pourvues de radio RCS-193 à très haute fréquence. Malheureusement, les postes radios sont rapidement détruits par des tirs de mortier ; de ce fait, la 1ere Airborne dut utiliser des signaux visuels pour communiquer avec la RAF. Cependant, les pilotes avaient l'ordre de ne pas réagir aux signaux venant du sol car il n'y avait pas de moyen facile de distinguer l'ami de l'ennemi, ce qui a conduit à un manque critique de l'appui aérien à Arnhem et Ooseterbeek.

Avance du XXXe Corps

Le lieutenant-général Brian Horrocks reçoit la confirmation du début de l'opération le matin du 17 septembre. A 12 h 30, Horrocks reçoit un signal indiquant que les premières vagues des forces aéroportées ont quitté leurs bases au Royaume-Uni et fixant l'heure de l'attaque au sol à 14 h 35. A 14 h 15, 300 canons ouvrent le feu et exécutent un tir de barrage de 1,6 km de large et 8,0 km de profondeur sur les positions allemandes à Valkenswaard, à l'avant de la ligne de départ du XXX Corps. Ce tir de barrage est appuyé par sept escadrons d'Hawker Typhoon de la RAF. L'avance est menée par les chars et l'infanterie des Irish Guards. Ces derniers traversent le canal Meuse-Escaut et entrent dans les Pays-Bas à 15 h 00. Après avoir traversé la frontière, les Irish Guards sont pris en embuscade par l'infanterie et les canons antichar allemands le long de la route principale. Après une nouveau tir de barrage de l'artillerie, les Hawker Typhons accomplissent une nouvelle vague sur les positions allemandes. Des soldats allemands capturés révèlent, certains de leur plein gré, d'autres après avoir été menacés, le reste des positions allemandes. Au crépuscule, la ville de Valkenswaard est atteinte et occupée par les Irish Guards.

Horrocks a prévu que les Irish Guards puissent parcourir les 21 km les séparant d'Eindhoven en trois heures, mais ils réussissent à couvrir seulement 11 km. Au premier jour, l'opération a déjà pris du retard. A Valkenswaard, les ingénieurs construisent un pont Bailey de 58 m de long en 12 heures.

Réactions allemandes

Troupes SS à bicyclette

Les Allemands comprennent rapidement la situation. Le maréchal Walter Model séjourne à l'Hôtel Tafelberg à Oosterbeek lorsque les Britanniques commencent à atterrir dans la campagne à l'ouest d'Oosterbeek. Désorienté, il conclu qu'ils sont des commandos tentant de l'enlever. Il accomplit alors une course folle pour un endroit plus sûr. En attendant, Wilhelm Bittrich, commandant du 2e SS-Panzerkorps, envoie immédiatement un bataillon de reconnaissance de la 9e Panzerdivision SS à Nimègue pour renforcer la défense du pont. A minuit, Model se représente clairement la situation et donne des ordres qui se révéleront adaptés pour la défense d'Arnhem. La confusion attendue des défenses allemandes contre les opérations aéroportées était absente à Arnhem et l'avantage de la surprise a été réduit par la réaction rapide des forces allemandes

Jour 2 : Lundi 18 septembre 1944

Les météorologues alliés ont prévu que l'Angleterre serait couverte de brouillard le matin du 18 septembre. Le deuxième largage fut reporté de trois heures et d'épais nuages bas ont commencé à se développer sur la partie sud de la zone de combat, puis se sont répandus sur tout la zone durant la journée, ce qui a entravé l'approvisionnement et l'appui aérien (sept des huit prochains jours auront de mauvaises conditions météorologiques et les opérations aériennes ont été annulées le 22 septembre et le 24 septembre).

Zone d'opération de la 1re Airborne

Largages britanniques sur Arnhem

Le 1er et 3e bataillons de parachutistes avancent vers le pont d'Arnhem pendant les premières heures du 18 septembre et font de bons progrès, mais sont stoppés par les Allemands. Subissant de lourdes pertes, ils sont obligés de stopper leur progression.

Tôt dans la journée le 9e bataillon de reconnaissance de SS (envoyé au sud la veille) conclu que sa présence n'est pas nécessaire à Nimègue et retourne à Arnhem. Bien conscient que des troupes britanniques tiennent le pont, il tente de le franchir par la force mais est repoussés et subissent de lourdes pertes, y compris son commandant, le SS-Hauptsturmführer Gräbner.

À la fin de la journée, les 1er et 3e bataillons de parachutistes, qui ne comptent plus que 200 hommes, soit un sixième de leur force originelle, sont entrés dans Arnhem et sont à environ à 2 km du pont. La plupart des officiers et sous-officiers sont tués, blessés ou capturés. Le deuxième largage est retardé par le brouillard, mais atterri avec tous ses effectifs : la 4e Brigade de parachutistes composé des 10ème, 11ème et 156ème bataillons du régiment de parachutistes, commandée par le général de brigade John Winthrop Hackett et les compagnies C et D du 2e South Staffordshire Regiment.

Zone d'opération de la 82e Airborne

Largages de la 82e à Nimègue

Grave s'avère bien défendu et les forces allemandes continuent à faire pression sur la 82e déployée sur les hauteurs de Groesbeek. Le 505e Régiment de parachutistes d'infanterie défend Horst, Grafwegen et Riethorst des contres-attaques allemandes. Tôt dans la journée, une contre-attaque allemande capture l'une des zones de parachutage allié, où le deuxième largage est prévu pour 13 h 00. Le 508e Régiment de parachutistes d'infanterie attaque à 13 h 10 et reprend la zone à 14 h 00, capturant 149 prisonniers et 16 pièces de DCA allemandes. Retardée par la météo en Grande-Bretagne, le deuxième largage n'arrivera qu'à 15 h 30. Ce largage incorpore des éléments de la 319e et 320e des Glider Field Artillery , le 456e bataillon de Parachute Field Artillery et des éléments de soutien médical. Vingt minutes plus tard, 135 bombardiers B-24 larguent des équipements, dont 80% sont récupérées.

Zones d'opération de la 101e Airborne et du XXXe Corps

Largages de la 101e à Eindhoven

Suite à la perte du pont à Son, la 101e, tente, sans succès, de capturer un pont à Best, situé à quelques kilomètres, mais la tentative est repoussée. D'autres unités se déplacent vers le sud et parviennent finalement à l'extrémité nord de la ville d'Eindhoven.

À 06 h 00, les Irish Guards continuent d'avancer tout en faisant face à la résistance déterminée de l'infanterie et des chars allemands. À 16 h 00, un contact radio alerte la force principale que le pont Son a été détruit et qu'un pont Bailey est demandé pour le remplacer. A la tombée de la nuit de les Guards Armoured Division sont établi dans la région de Eindhoven. Toutefois les colonnes de transport sont génées dans les rues étroites de la ville et sont soumises à des bombardements aériens allemands au cours de la nuit. Finalement, les ingénieurs du XXXe Corps, aidés par des prisonniers de guerre allemands, construisent un pont Bailey en 10 heures sur le Canal Wilhelmine

Pendant la journée, les britanniques du VIIIe et XIIe Corps, en soutenant l'attaque principale, ont aménagé plusieurs têtes de pont sur le canal Meuse-Escaut tout en faisant face à une vive résistance allemande. Tout au long de la journée, des attaques allemandes ont été lancées contre le XXXe Corps et contre les têtes de pont sur le canal Meuse-Escaut, le tout sans succès.

Jour 3 : Mardi 19 septembre 1944

Arnhem

Vue aérienne du pont d'Arnhem

Aux premières heures du matin, le 1er et 3e Bataillon, ainsi que 2e South Staffordshires essaient de rallier le pont d'Arnhem, tenu tant bien que mal par le 2e Bataillon de Frost. Quand l'aube se lève, le 1er Bataillon est repéré et arrêté devant la principale ligne de défense allemande. Pris sous un feu croisé, le 1er Bataillon est désintégré et ce qui reste du 3ème Bataillon est contraint à la retraite vers Oosterbeek.

Le 2e Bataillon (environ 600 hommes) tient encore l'extrémité nord du pont d'Arnhem. Les Allemands comprenant que les attaques d'infanteries, comme celles qui ont été repoussés dans le sang, la veille, sont inutiles, bombardent les positions britanniques avec des mortiers, de l'artillerie et des chars ; ils démolissent systématiquement chaque maison afin d'y déloger les défenseurs. Cependant, les britanniques s'accrochent à leurs positions.

Oosterbeek

Parachutistes britanniques à Oosterbeek

Au nord d'Oosterbeek, la 4e brigade de parachutistes tente de percer les lignes allemandes, mais les difficultés de communication et la résistance ennemie causent l'échec de l'attaque. La 1re Division aéroportée a subi de lourdes pertes et a perdu sa capacité offensive. Dans l'impossibilité d'aider le lieutenant-colonel Frost sur le pont, les autres bataillons se retirent à Oosterbeek et installent une tête de pont défensive sur la rive nord du Rhin. Au même moment commence à atterrir les planeurs transportant les Polonais de 1ère Brigade indépendante de parachutistes, des canons anti-chars et des véhicules, et qui étaient bloqués en Angleterre en raison d'un brouillard épais. Soudain, un Messerschmitt apparait et fait feu sur les planeurs. Avant de même de pouvoir toucher terre, de nombreux planeurs sont détruits. L'approvisionnement devient critique : la zone de largage est au mains des allemands. En conséquence, les britanniques se retrouvent avec seulement 10% des équipements parachutés.

Nimègue

Char Cromwell le long de l'"Hell's Highway" entre Eindhoven et Nimègue

A 08 h 20, le premier contact est fait entre le XXXe Corps de le 504e Régiment de parachutistes d'infanterie. A 08 h 30 la Division blindée des Guards du XXXe Corps entre dans Grave. La force principale arrive trois heures plus tard. À ce moment-là, selon le plan, le XXXe Corps devrait être à Arnhem. Une tentative de prendre le pont de Nimègue échoue. Gavin propose alors le plan suivant : les parachutistes du 504e Parachute Infantry Regiment doivent traverser le fleuve en bateau, 2 km en aval du pont. Arrivés sur la rive opposée, ils doivent capturer l'extrémité nord du pont puis faire la jonction avec le XXXe corps qui s'avancera sur le pont depuis l'extrémité sud. Malheureusement, les bateaux, demandés pour la fin de l'après-midi, n'arrivent pas.

Une tentative d'approvisionnement de 35 C-47 (sur 60 envoyés) échoue, les fournitures n'ayant pu être récupérés. Le mauvais temps sur les bases anglaises a empêché les planeurs transportant le 325e Gilder Infantry Regiment de décoller, mettant fin à tout espoir de renforts pour la 82e Airborne.

Eindhoven-Veghel

Dans le sud, les unités de la 101e qui ont pris Best la veille sont contraintes de faire retraite face à une contre-attaque de Fallschirmjäger dans de la matinée. Les chars britanniques arrivent au cours de la journée et repoussent les Allemands vers la fin de l'après-midi capturant au passage environ 1000 prisonniers. Dans la journée, des chars Panther arrivent à Son, faisant feu sur le pont Bailey. Un canon anti-char britannique de 57 mm, récemment débarqué, réagit rapidement et élimine quelques uns des chars. Les Panthers restants se retirent sans causer de dégâts au pont. Dans la nuit, la Luftwaffe bombarde Eindhoven. La flotte aérienne composée essentiellement de Jukers Ju-87 et de Dornier Do-17 surprend la population qui n'a pas le temps de se mettre à l'abri. On déplore plus de 200 mort et 800 blessés parmi les habitants

Jour 4 : Mercredi 20 septembre 1944

Arnhem

Prisonniers britanniques à Arnhem

Le 2e bataillon du lieutenant-colonel John Frost tient encore le pont d'Arnhem, bien qu'il n'y ait plus d'espoir que le XXXe Corps les rejoigne. L'après-midi, les positions britanniques autour de l'extrémité nord du pont d'Arnhem se sont considérablement affaibli. Une grave pénurie de munitions anti-char permet aux blindés allemands de détruire les positions britanniques à bout-portant. La nourriture, l'eau et les fournitures médicales se font rares, de nombreux bâtiments sont en feu et, devant le risque d'effondrement, une trêve de deux heures est organisée pour évacuer les blessés (dont le lieutenant-colonel Frost) en captivité. Frederick Gough remplace Frost au commandement du bataillon.

Les Allemands viennent à bout des poches de résistance tout au long de la journée, prenant le contrôle de l'extrémité nord du pont au crépuscule, ce qui leur permet d'envoyer des renforts plus au sud, à Nimègue. Le reste des troupes britanniques continue de se battre, parfois aux couteaux, mais la lutte se termine le jeudi matin, vers 9 h 00, la quasi-totalités des soldats étant fait prisonniers. Le dernier message radio diffusé à partir du pont - "Plus de munitions. God save the King» - n'a été entendu que par les opérateurs radio allemands.

Nimègue

Sherman du XXXe Corps traversant le pont de Nimègue

Les bateaux demandés la veille par la 82e Airborne arrivent dans l'après-midi et l'ordre d'assaut est donné. À environ 15 h 00, les américains du 504e Régiment de parachutistes d'infanterie traversent avec 26 bateaux d'assaut en toile les 365 mètres qui les séparent de la rive opposées. Une pénurie de pagaies oblige certains soldats de pagayer avec les crosses de leurs fusils. Environ la moitié des bateaux parviennent à traverser sous un feu nourri. Les soldats survivants prennent d'assaut l'extrémité nord du pont. Les forces allemandes se retirent et le pont est sécurisé entièrement de 19 h 10. Beaucoup d'explosifs ont été trouvées sur le pont, mais pour une raison inconnue, les Allemands n'ont pas réussi à faire sauter le pont avant la traversée des chars britanniques. L'attaque a été coûteuse, et fut surnommé "Little Omaha" en référence à la plage d'Omaha Beach

Lorsque le lieutenant-général Dempsey de la Deuxième Armée rencontre le général Gavin, commandant de la 82e division aéroportée, il aurait déclaré (en référence à l'attaque de Nimègue), "Je suis fier de rencontrer le commandant de la plus grande division du monde actuel" (I am proud to meet the commander of the greatest Division in the world) .

Limiter les pertes

Le réduit constitué par Urquart ne peut joindre les Polonais de Sosabowski qui, largués n'importe comment peu de temps auparavant, ont été massacrés ou capturés. Afin d'éviter une destruction totale de la première division aéroportée, le général Urquart décide d'évacuer afin de tenter de rejoindre les lignes américaines et celles du XXXe corps. Le 25 et 26 septembre, soit 9 jours après les premiers largages, les rescapés regagnent les lignes alliées.

Résultats

Bilan humain

L'opération est un échec complet sur le plan des effectifs engagés, en revanche ce n'est qu'un demi échec pour les objectifs. Depuis ce temps, et en mémoire des Diables Rouges tombés, notamment ceux du colonel Frost, les parachutistes britanniques portent un ruban noir derrière leur béret ; mais la légende des anciens du Parachute Regiment veut que ce soit en souvenir de la trahison de l'un des leurs, un parachutiste capturé qui aurait craqué sous la torture, que les parachutistes britanniques arborent un ruban noir à leur couvre-chef . Le colonel Frost et ses hommes ont été des hommes d'honneur, des combattants mais surtout des résistants. D'assiégeants, ils sont devenus assiégés ; on leur avait demandé de tenir 2 jours, ils ont tenu plus d'une semaine, soit neuf jours et neuf nuits, sans renfort, ni repos.

Au total, du côté allié les pertes humaines s'élevèrent à 16 805 hommes tués, blessés ou prisonniers : dont 7 640 Britanniques et Polonais des 1st British Airborne Division et 1st Polish Parachute Brigade, 3 664 Américains des 82nd et 101st Airborne et 5 354 Britanniques pour le XXX Corps.

Du côté allemand le Generalfeldmarschall Walther Model estima à 3 300 le nombre des pertes de son groupe d'armées B ; mais des calculs récents avancent le chiffre de 8 000 soldats allemands hors de combat, dont au moins 2 000 tués.

Conséquences stratégiques

Près de 12 000 parachutistes furent ainsi perdus, et Montgomery dut constater que « Market Garden a réussi à 90 %... ». En tout cas, l'opération porta un bien mauvais coup à Model: sa ligne de résistance sur les cours d'eau de Hollande avait été coupée en deux, et il dut rayer de ses effectifs environ 7 000 soldats et 95 blindés... Il s'agit néanmoins de l'un des derniers succès tactiques de l'Axe.

Par ailleurs, en raison de la priorité donnée à cette opération, le camp allié négligea de prendre le contrôle des rives de l'Escaut, qui donne accès au port d'Anvers (tombé intact aux mains des troupes britanniques le 7 septembre), en laissant libres sur ses arrières les restes importants d'une division parachutiste allemande, qui se réorganisa rapidement. La prise de contrôle d'Anvers n'aura lieu que plus tard, au prix de lourdes pertes, de sorte que le port d'Anvers ne sera utilisable qu'à partir du 28 novembre. Entre temps, l'approvisionnement devra toujours se faire au départ des ports artificiels installés sur les côtes normandes et du port de Cherbourg, ce qui provoquera une crise logistique, l'approvisionnement des unités en ligne se faisant difficile en raison de l'étirement excessif des itinéraires de ravitaillement.

Lieux de mémoire

Le pont d'Arnhem n'a pas survécu à la guerre du fait qu'il a été détruit par les Allemands en octobre 1944. Il a été remplacé par un pont d'apparence similaire en 1948. Ce dernier a été rebaptisé pont John Frost (John Frostbrug) le 16 septembre 1978.

Le 16 septembre 1994, des anciens combattants de la 101e Airborne ont inauguré un "Monument pour les Néerlandais" à Sint-Oedenrode. Le monument est un don des anciens combattants aux civils qui ont combattu aux côtés des troupes américaines, à la surprise de ces dernières. Ce monument est "dédié à la population du Corridor par des vétérans de la 101e Airborne Division, en reconnaissance de leur courage, de leur compassion et amitié."

Le 31 mai 2006, la 1ère Brigade Indépendante de Parachutistes Polonais a reçu l' par SM la Reine Beatrix en raison de sa bravoure à Arnhem pendant l'opération Market Garden. Le 82e division aéroportée avait également reçu le même ordre le 8 octobre 1945.

Plusieurs musées des Pays-Bas sont dédiés à l'opération Market Garden, dont : le Musée national de libération à Groesbeek, le Wings of Liberation Museum Park à Schijndel, et l'Airborne Museum Hartenstein à Oosterbeek.

Anecdotes

Avant le déclenchement de l'opération Market Garden, certains émettaient des doutes quant à la réussite plus qu'incertaine de l'opération, tel Browning (commandant du CA aéroporté) qui en vint à demander à Montgomery :

« Combien de temps faudra-t-il aux blindés pour nous rejoindre ?
— Deux jours, lui répond Montgomery.
— Nous pourrons tenir quatre jours. Mais je crains bien, Monsieur le Maréchal, que nous n'allions un pont trop loin. »

Patton, quant aux occasions manquées faute de carburant, déclara :

« J'étais alors convaincu, et la suite me donna raison, que nous n'avions pas d'autres Allemands devant nous que ceux qui se battaient. En un mot, il n'y avait pas de profondeur. »

Bibliographie et filmographie

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