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Opération Biting
Opération Biting
Photo de reconnaissance réalisée par la RAF, 1942. Informations générales Date 27 février 1942 Lieu Bruneval, France Issue Objectifs britanniques atteints Belligérants Troisième Reich Royaume-Uni Commandants inconnu Major Frost Forces en présence 113 soldats 119 commandos Pertes 7 morts
18 disparus2 tués
7 blessés
6 disparusSeconde Guerre mondiale - Bataille de l'Atlantique (1940) Batailles Bataille de l'Atlantique
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L'opération Biting est un raid mené par la Royal Air Force, un régiment de parachutistes, la Royal Navy, et des hommes de troupes spécialement entraînés pour une action de commando. L'opération a lieu sur la falaise de Bruneval, dans la nuit du 27 au 28 février 1942. Répondant au nom de Biting (coup de croc), son but est de se saisir d'un radar allemand tout en faisant croire à sa destruction.
Sommaire
Contexte
« C'est au radar que le Royaume-Uni doit fondamentalement de n'avoir pas été envahie durant l'été 1940 après avoir succombé sous le poids des bombardements de la Luftwaffe », note le colonel Rémy (Mémoires d'un agent secret de la France libre), dont le réseau de renseignement Confrérie Notre-Dame a effectué un travail essentiel dans la préparation de l'opération Biting. Le radar, nouveau dispositif de détection, permet aux Britanniques d'intercepter les escadres aériennes allemandes qui ont pour tâche de préparer un débarquement en Grande-Bretagne.
Les services secrets britanniques savent que l'ennemi, lors du rapatriement à Dunkerque de la British Expeditionary Force (1940), s'est emparé d'un matériel qui lui a permis de réaliser de rapides progrès dans le domaine de l'électronique - cf. l'invention du radar de type Würzburg qui mesure la distance, l’altitude et l’orientation. L'utilisation de ce nouveau modèle de radar par les Allemands se retourne contre la Royal Air Force, passée à l'offensive en février 1942.
Mais détruire le poste radar installé sur la falaise de Bruneval ne paraît pas suffisant aux yeux du capitaine de vaisseau Louis Mountbatten, à la tête des Combined Operations. Selon lui, l'important est de s'emparer des pièces essentielles du poste afin de permettre aux scientifiques britanniques de juger du degré de perfectionnement atteint par le radar allemand et de trouver le moyen de le rendre inefficace.
Outre l’intérêt que représente pour la Royal Air Force l’examen de ce radar, le grand état-major allié souhaite faire agir ensemble, pour la première fois, les armes de mer, de terre, de l’air, ainsi que des troupes aéroportées, en tirant de cette expérience des enseignements du plus grand intérêt. C’est l’occasion d’en finir avec la phase purement défensive consécutive à la campagne de France, et c’est aussi porter un coup audacieux contre un ennemi réputé invincible.
Chronologie
La préparation
Pendant plusieurs semaines, l’objectif est photographié, reproduit sous forme de maquettes, et les parachutistes apprennent par cœur tous les détails du terrain. L’entraînement est intensif, avec des sauts à diverses altitudes par tous les temps, l’installation de nids de résistance sous tir réel, l’apprentissage d’une technique très poussée de toutes les formes d’assaut, la conduite de véhicules capturés à l’ennemi...
L’opération nécessite l’union de trois conditions idéales qui ne se fait que très rarement :
- un vent modéré, afin que le parachutiste ne soit pas déporté loin du point fixé pour son atterrissage ;
- une bonne visibilité pour permettre de repérer exactement ce point ;
- une marée propice et une mer calme, de façon à serrer au plus près le point choisi pour le rembarquement.
L'opération
En fin d'après-midi du 27 février, par un soleil éclatant et une mer calme, les forces navales se mettent en route escortées par deux contre-torpilleurs. A la nuit tombée, les avions Whitley prennent le départ. Selon le major Frost, commandant de l'opération, « le moral est magnifique ».
Une fois au-dessus de l'objectif, les parachutistes s'élancent dans le vide. Arrivés au sol, ils se regroupent autour du point de rassemblement puis chaque groupe se dirige vers son objectif. Le major Frost et treize hommes prennent le Presbytère, dont le seul défenseur est abattu. Les Allemands étant ailleurs, l'opération est rendue plus périlleuse.
Au même moment, le lieutenant Vernon et son groupe de sapeurs s'en prennent à l'installation radar allemande, préalablement dépouillée par l'adjudant Cox de ses éléments essentiels. Au cours des échanges de coups de feu, le radar dérobé est détruit, mais ses composants sont tout de même récupérés.
Puis Frost et ses hommes commencent à préparer le repli vers la plage : une position défensive allemande est établie sur le contrefort de la falaise à l'endroit où celle-ci descend jusqu'au point d'embarquement. Il faut faire vite pour permettre le rapatriement des autres groupes, alors qu'au loin, les phares de trois voitures allemandes illuminent le ciel.
A 2h35, l'embarquement à bord des landing-crafts se fait sous un feu nourri. Sapeurs, prisonniers et blessés sont embarqués les premiers. Vers l'intérieur des terres, un bataillon blindé allemand approche mais trop tard. Le raid a duré moins de deux heures.
Aucun incident ne marque le retour de la flottille escortée par des avions de la Royal Air Force, même s'il faut quatorze heures pour rallier la côte britannique. L'accueil des hommes des Combined Operations est triomphal, à la mesure de l'audacieux coup de force.
Bilan
Côté britannique
Bien que brisé au cours de l'opération, le matériel radar rapporté au Royaume-Uni par les hommes du major Frost permet de savoir où en sont exactement les Allemands en matière de radar. Des mesures sont prises en conséquence, dont les effets se font sentir jusqu'à la fin de la guerre : les éléments rapportés permettent aux savants britanniques de brouiller les écrans radar allemands avant de passer à l'action, les bombardiers de la Royal Air Force faisant pleuvoir sur la zone qu'ils attaquent des lamelles de papier métallisé qui perturbent la surveillance aérienne.
Le raid confirme à quel point le renseignement reste crucial pour la préparation et le bon déroulement d'une opération. Le raid est en effet rendu possible par les photographies de la Royal Air Force, mais surtout par les informations très précises fournies par le réseau Confrérie Notre-Dame, dont le colonel Rémy est alors le chef.
Enfin, preuve est faite qu'avec une préparation méthodique, une collaboration étroite entre armes de mer, de terre, de l’air, le prétendu mur de l'Atlantique peut être ébréché avec des pertes minimes. L'opération contribue ainsi à regonfler le moral britannique. Ce raid, suivi ultérieurement d'autres coups de main audacieux à Saint-Nazaire et à Dieppe, est la préfiguration de la gigantesque opération combinée du débarquement le 6 juin 1944.
Côté allemand
L'opération Biting suscite l'admiration du général allemand Student, chef des forces aéroportées de la Wehrmacht. Le raid jette le plus grand trouble au quartier général d'Hitler. Dans les semaines à venir, après une inspection du général Rommel, l'évacuation du hameau de Bruneval est ordonnée.
Les éléments connus des Britanniques les laissent penser que les Allemands n'ont pas compris l'objet réel de l'opération. Pourtant, le général von der Heydte confiera au lendemain de la guerre avoir compris l'objectif en examinant les débris de la station radar. Haïssant le nazisme et souhaitant l'effondrement du Troisième Reich, il n'en souffle mot à personne en février 1942.
Sources
- Colonel Rémy, Mémoires d'un agent secret de la France libre, tome 1, Le Refus, France-Empire, Paris, 1998.
Voir aussi
- Colonel Rémy
- Confrérie Notre-Dame
- John Frost
- Liste des opérations lors de la Seconde Guerre mondiale
- le film Les Bérets rouges de Terence Young et sorti en 1953
Liens externes
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- (fr) overlord44.free.fr - Trois opérations combinées alliées : Bruneval, St-Nazaire, Dieppe.
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