- Marie-Joséphine de Savoie
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Marie-Joséphine-Louise de Savoie est née à Turin le 2 septembre 1753 et morte à Hartwell House (Buckinghamshire, Royaume-Uni) le 13 novembre 1810.
Sommaire
Biographie
Famille
Fille de Victor-Amédée III de Savoie (1726-1796), roi de Sardaigne, et de Marie Antoinette Ferdinande de Bourbon, infante d'Espagne (1729-1785). Elle devint comtesse de Provence par son mariage le 14 mai 1771 avec Louis-Stanislas de France (1755-1824), comte de Provence (futur roi Louis XVIII), petit-fils du roi Louis XV, et frère des futurs rois Louis XVI et Charles X.
Comtesse de Provence
Elle fut fort mal traitée par la cour de Versailles, où on la jugea laide et dépourvue du « bel esprit ».
Son union avec le futur Louis XVIII fut sans postérité, mais bien consommé malgré les rumeurs, puisque la comtesse de Provence fit 2 fausses couches avérées. Louis XVIII préférait d'ailleurs la compagnie de gens d'esprit à celle de son insipide épouse.
Elle entretint avec sa belle-sœur, la dauphine Marie-Antoinette, des relations hypocrites, et par sa souplesse, la comtesse de Provence parvint à louvoyer entre les différentes factions qui déchiraient Versailles.
En 1774, à l'avènement de son beau-frère Louis XVI, elle prit le titre de « Madame ». Sans enfants, sans influence politique, elle intrigua contre la reine, mais sans grand succès, tandis que son époux orchestra une véritable campagne de libelles contre la reine.
En 1780, elle fit l'acquisition dans le quartier de Montreuil à Versailles d'un pavillon appartenant au prince de Montbarrey et y constitua, par une série d'acquisitions, un domaine d'une douzaine d'hectares : le Pavillon Madame, où elle fixa sa résidence principale, loin du tumulte de la Cour.
Elle se vit de plus en plus isolée et finit par concevoir une brûlante passion pour sa lectrice, Mme de Gourbillon, qui fut le véritable amour de sa vie.
C'est ensemble qu'elles parcoururent l'Europe après avoir fui la Révolution française, en 1791, elles émigrèrent en Allemagne, puis en Europe de l'Est.
Reine titulaire de France
Marie-Joséphine-Louise de Savoie ne figure pas parmi les reines de France, car elle mourut en 1810, auprès des siens en Angleterre, soit quatre ans avant l'accession au trône de son mari.
Louis XVIII, dans ses mémoires, éditées à Bruxelles en 1833 par Louis Hauman et Compagnie, libraires, raconte :
« Cette année 1810 devait m'être défavorable, qui se termina par la mort de la reine ma femme, expirée à Goldfield Hall, le 13 novembre 1810. Cette excellente princesse, à laquelle nos infortunes m'avaient doublement attaché, les avait supportées avec une magnamité peu ordinaire : tranquille, lorsque les amis vulgaires s'abandonnaient à leur désespoir, jamais elle ne fit un de ces actes de faiblesse qui abaissent le dignité d'un prince. Jamais non plus elle ne me donna aucune peine d'intérieur, et elle se montra reine dans l'exil comme elle l'aurait été sur le trône. Sa gaieté douce me convenait ; son courage que rien ne pouvait abattre, retrempait le mien ; en un mot, je puis dire de la reine ma femme ce que mon aïeul Louis XIV dit de la sienne quand il la perdit : « Sa mort est le premier chagrin qu'elle m'ait donné. La reine, âgée de cinquante-sept ans, eut non seulement tous mes regrets, mais encore ceux de mes proches et de nos serviteurs. La famille royale me prodigua dans cette circonstance une foule d'attentions délicates et soutenues. Elle voulut que les restes de Sa Majesté fussent ensevelies à Londres avec tous les honneurs rendus aux reines de France dans la plénitude de leur puissance. C'est à Westminster que reposent ces chères dépouilles ; puisse la terre leur être légère ! Je suis convaincu que l'âme qui y logeait habite aujourd'hui les régions célestes où elle prie avec les bienheureux de notre famille, pour son époux et pour la France. »
On voit bien là que Louis XVIII, emploie bien le mot de reine, pour désigner son épouse, qui se fit également portraiturer à la fin de sa vie par Marie-Eléonore Godefroid (1778-1849), peintre de portraits et l'une des meilleures copistes des portraits du baron François Gérard (1770-1837), dont elle fut la meilleure et dévouée élève.
Portrait de Marie-Joséphine de Savoie, assise sur un siège garni de tissu à motif fleurdelisé en robe blanche, laissant entrevoir ses formes généreuses, coiffée d'un diadème aux Armes de France, portrait d'apparat donc, mais réalisé juste avant l'avènement au trône de son mari, tableau actuellement non localisé[1].
Hommages
Le peintre et graveur turinois Carlo Antonio Coporati (1741-1816), garde des desseins de S.M. le Roi de Sardaigne en 1776, lui a dédicacé "La mort d'Abel", qui porte ses armes d'alliance (burin ? coll. pers.).
En 1790 est ouverte en son nom la rue Madame dans l'actuel 6e arrondissement de Paris[2], rue qui sera fusionnée à la rue du Gindre constituant l'ensemble de la rue actuelle.Références
- Article sur Marie-Eléonore Godefroid et ses portraits conservés au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon dans la Revue des Musées de France, revue du Louvre N°5-décembre 2008.
- Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments de Félix et Louis Lazare, éditions Maisonneuve & Larose, 1855, p.398
Annexe
Articles connexes
Bibliographie
- Charles Dupêchez, La reine velue, Paris, Grasset, 1993
- Vicomte de Reiset, Joséphine de Savoie, Comtesse de Provence, Paris, Emile-Paul Frères, 1913
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