Fredegonde

Fredegonde

Frédégonde

Chilpéric Ier et Frédégonde dans le Recueil des rois de France de Jean du Tillet (1602).

Frédégonde (née v. 545, morte en 597), fut reine de Neustrie après son mariage avec le roi Chilpéric Ier.

Sommaire

Une redoutable intrigante

Elle fut d'abord probablement suivante de la reine Audevère, la première épouse du roi Chilpéric Ier. Jeune femme ambitieuse, elle séduisit le nouveau roi qui remarqua sa beauté et en fit sa concubine. Frédégonde obtint de lui une promesse secrète de mariage.

La légende raconte que Frédégonde, profitant que le roi soit parti se battre en Saxe contre son frère Sigebert Ier, et espérant devenir reine à la place d'Audevère, ait abusé de la naïveté de la reine en lui faisant tenir elle-même son sixième enfant Chilsinde sur les fonts baptismaux. La reine ignorait qu'en agissant de la sorte, elle commettait une lourde faute aux yeux de l'Église. Devenue marraine de son propre enfant et donc la commère de son mari, elle ne pouvait plus partager sa couche avec le roi sous peine d'être accusée d'inceste.

Mais, désirant une aussi noble alliance que celle de son frère Sigebert, roi d'Austrasie, qui avait épousé Brunehilde, fille d'Athanagild, roi des Wisigoths, Chilpéric épousa en 566 Galswinthe, sœur aînée de Brunehilde.

Frédégonde dissimula son dépit, pour frapper plus sûrement Galswinthe, qu'on trouva un jour de 568 étranglée dans son lit. À cause du désir de la reine Galswinthe, qui cherchait à s'enfuir pour retourner en Espagne, menaçant le royaume de Neustrie, non seulement Chilpéric ne prit aucune sanction contre Frédégonde, mais il l'épousa.

Crimes et guerre civile

Pour apaiser la colère de la reine Brunehilde, son épouse, Sigebert Ier, convoqua Chilpéric à une assemblée présidée par leur frère Gontran, qui décida que les cités que Galswinthe avait reçues à titre de domaine et de présent lors de son mariage, deviendraient immédiatement la propriété de Brunehilde et de ses héritiers. Chilpéric sembla se soumettre à la décision de ses frères pour gagner du temps, mais il ne se résolut pas à la perte de ses bonnes villes.

Ce fut le début d'une guerre civile entre les deux familles. Grégoire de Tours rapporte que dès lors, alternèrent attaques pour la reprise de ces villes et périodes de paix entre Sigebert et Chilpéric qui se déchiraient avec une extrême vigueur. Dans cette lutte, Sigebert avait l'avantage. Mais alors qu'il avait réussi à enlever à son frère presque toutes ses villes, il fut poignardé en 575 par les couteaux empoisonnés de deux émissaires envoyés par Frédégonde.

Ce fut l'un des nombreux meurtres commandités par Frédégonde, qui sévissait aussi bien dans le camp de son beau-frère que dans les rangs neustriens, parmi les rivaux potentiels de son fils, le futur Clotaire II, auquel elle voulait assurer le trône. Elle s'en prit notamment aux fils que Chilpéric avait eus de ses premières unions (Mérovée, Clovis), ainsi qu'à leur mère, Audevère († 580). En 586, elle fit assassiner dans sa cathédrale l'évêque de Rouen Prétextat.

Ayant ainsi éliminé presque toute la famille royale, Frédégonde fut soupçonnée du meurtre de son mari en 584. La redoutable reine exerça alors la régence au nom de son fils Clotaire II, alors âgé de quatre mois. Elle eut une très grande responsabilité dans l'affaiblissement de la dynastie Mérovingienne. Elle dut demander la protection du roi de Bourgogne son beau-frère Gontran, qu'elle tenta de faire assassiner. En 592, à la mort de Gontran, elle reprit la lutte contre la reine d'Austrasie Brunehilde, femme de Sigebert Ier et sœur de Galswinthe.

Grégoire de Tours décrit Frédégonde comme une femme cruelle et la rend personnellement responsable de la guerre qui déchira les Mérovingiens à son époque : « J'éprouve du dégoût à raconter la série des guerres civiles qui ont ruiné les nations des Francs... »

En 597, Frédégonde meurt à Paris où elle est inhumée dans l'église Saint-Vincent devenue depuis Saint-Germain-des-Prés. La dalle funéraire, faite en pierre de liais, mosaïque de marbre, porphyre et serpentine et filets de cuivre, qui recouvrait sa tombe, a été transportée à Saint-Denis[1].

Postérité

Frédégonde manqua tuer Rigonde en 589. Illustration tirée des Vieilles Histoires de la Patrie, 1887.

Chilpéric Ieret Frédégonde sont les parents de[2] :

  • Rigonde (v. 569 † 589), fiancée au prince wisigoth Réccared. Lorsque le convoi qui l'emmène en Espagne apprend la mort de son père, son escorte pille les richesse du convoi et l'abandonne. Elle se réfugie dans le palais de sa mère et se débauche.
  • Clodebert, mort de dysenterie en même temps que son frère Dagobert en 580.
  • Samson, né vers 573, mort de dysenterie en 577.
  • Dagobert, mort de dysenterie en même temps que son frère Clodebert en 580.
  • Théoderic, né en 583, mort de dysenterie en 584.
  • Clotaire II (584 † 629), roi de Neustrie, puis de tous les Francs.

Meurtres commandités par Frédégonde

Notes et références

  1. Dalle funéraire (gisant) de Frédégonde, épouse de Chilpéric Ier, roi de France et mère de Clotaire II à Saint-Denis (93) sur le site Patrimoine de France
  2. Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), éd. Patrick van Kerrebrouck, 1993 (ISBN 2-9501509-3-4), p. 91-2 .

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