- Les Inrocks
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Les Inrockuptibles
Les Inrockuptibles {{{nomorigine}}} Pays France Langue(s) Français Périodicité Hebdomadaire Genre Culturel généraliste Diffusion 35 955 ex. (2008) Date de fondation 1986 Ville d’édition Paris Directeur de publication Christian Fevret Directeur de la rédaction Christian Fevret Rédacteur en chef Jean-Marc Lalanne Propriétaire les Éditions Indépendantes ISSN 0298-3788 lesinrocks.com Les Inrockuptibles, familièrement appelé Les Inrocks, est un magazine français apparu en 1986, édité par Les Éditions Indépendantes.
Sommaire
Le magazine
En 1986, Christian Fevret et Arnaud Deverre lancent un bimestriel rock au look sobre et au ton sérieux, uniquement composé d'entretiens et de photos noir et blanc. Leur motivation est l'envie de rencontrer leurs héros (Leonard Cohen, David Bowie...) et de faire découvrir certains artistes d'une scène anglaise alors méconnue.
Le titre est une contrepèterie de l'expression « les Incorruptibles »[1], qui permet de créer un mot-valise en insérant le mot « rock ».
Dans les premiers temps de son existence, le magazine s'appuie sur un réseau de distribution parallèle, impliquant associations culturelles et disquaires. Sa distribution est toutefois très confidentielle, et le restera jusqu'au numéro 12 du magazine daté de l'été 1988, celui avec The Jesus & Mary Chain en couverture. Dès le numéro suivant (octobre/novembre 1988), le nombre de pages augmente, et les sujets se diversifient. Dorénavant, il n'est plus question de musique uniquement, mais aussi de littérature et de cinéma. Le format papier évolue lui aussi : passant de 21 × 27 cm à 30 × 23 cm. Dans les pages du magazine apparaissent pour la première fois des brèves (« popus »), des indiscrétions, mais aussi, rapidement, des chroniques de une à deux pages écrites entre autres par Michka Assayas, JD Beauvallet, Christian Fevret, Emmanuel Tellier ou plus tard Arnaud Viviant — sans oublier une page satirique (« Blah blah blah ») signée du pseudonyme J. Robinhood. Sa disponibilité en kiosque devient plus régulière.
À l'été 1989, Les Inrockuptibles quittent le 6e arrondissement de Paris pour s'implanter rue d'Alésia, dans le 14e arrondissement. La publication adopte une reliure à dos carré collé (numéro 17 — Chris Isaak en couverture). Ce n'est qu'au mois de mars 1992 que la parution devient mensuelle (numéro 34 — Ian McCulloch en couverture). Le magazine est reconnu pour ses entretiens de qualité et se permet même de présenter de nouveaux artistes français totalement inconnus du grand public, comme Dominique A ou Philippe Katerine...
En 1995, la revue change de format et de style et adopte la périodicité hebdomadaire. Il se veut alors généraliste culturel, traitant de musique, cinéma, littérature, société, télévision, etc. Régulièrement, des compilations sont ajoutées au magazine (titres représentatifs de l'actualité musicale « branchée », extraits de romans, bande annonces de films à venir).
La rédaction souhaite porter un regard critique sérieux sur les musiques rock et les arts contemporains. Le rock et la pop sont les premiers points forts de la jeune revue, sous l'impulsion de Christian Fevret, Jean-Daniel Beauvallet et Emmanuel Tellier, pendant que Serge Kaganski marque aussi les esprits avec son regard sur le cinéma. La rédaction aborde l'art et la société avec des opinions bien ancrées à gauche et une approche intellectuelle, jusqu'à paraître élitiste ou snob pour certains. Leur point de vue est respecté et quelques-uns de ses journalistes sont régulièrement invités par d'autres médias : Frédéric Bonnaud, Jean-Marc Lalanne, Serge Kaganski ou Arnaud Viviant dans Le Masque et la Plume sur France Inter, Jean-Daniel Beauvallet chez Bernard Lenoir ou Sylvain Bourmeau sur France Culture. Certains sont des anciens des Cahiers du cinéma (Vincent Ostria, Olivier Joyard, Clélia Cohen, Erwan Higuinen), ou de Best (Francis Dordor, Jean-Luc Manet). Depuis quelques années, plusieurs départs ont permis à de jeunes plumes de prendre le relais. Parmi ces départs, celui d'Emmanuel Tellier, aujourd'hui rédacteur en chef de Télérama, puis de Sylvain Bourmeau et Jade Lindgaard, tous deux partis à Médiapart. En 2003, Emmanuel Lemieux a mis en cause l'influence des Inrockuptibles sur le paysage médiatique dans son essai Pouvoir intellectuel : les nouveaux réseaux (éd. Denoël).
Parmi les autres plumes du magazine, on peut citer Jean-Max Colard, Christophe Conte, Stéphane Deschamps, Amélie Dubois, Fabrice Gabriel, Julien Gester, Jacky Goldberg, Nelly Kaprièlian, Jean-Baptiste Morain, Olivier Nicklaus, Léo Soesanto, Thomas Burgel, Johanna Seban, Richard Robert, Pierre Siankowski, Noémie Lecocq, Ondine Benetier, Benjamin Mialot, Nicolas Chapelle ou encore Axelle Ropert (par ailleurs cinéaste et scénariste). L'écrivain Marc Weitzmann et Gilles Tordjman ont également marqué le magazine de leur empreinte.
Le 14 mars 2006, le magazine inaugure une nouvelle formule qui se veut plus vivante. Un nouveau sous-titre « Le news culturel » remplace l'ancien « Culture, télé, société », le jour de parution est avancé du mercredi au mardi. Les deux premières couvertures de cette nouvelle formule sont consacrées à la crise du CPE, qui fait alors rage en France.
Activités connexes
Le magazine tente de diversifier son activité et dépasser le simple cadre de la presse écrite hebdomadaire. Il édite régulièrement des numéros hors-série, souvent consacrés à des artistes (Bob Marley, The Clash, The Cure, Placebo, Maurice Pialat, Jean-Luc Godard, Radiohead, The Beatles, The Rolling Stones, The Smiths...) qu'il apprécie. Ces hors-séries peuvent paraître sous le nom Les Inrocks 2. Il distribue aussi parfois des films sous forme de DVD (Mulholland Drive, Monty Python : Sacré Graal !). Cette activité lui permet d'atteindre un plus grand confort financier.
Il s'associe aussi parfois avec d'autre titres pour des productions communes, comme il l'a fait quelque temps avec le journal Le Monde pour présenter un supplément « Agenda Culturel ».
Il prend parfois l'initiative de disques-hommage qui sortent dans le circuit traditionnel. Il s'agit de faire reprendre des morceaux d'un artiste reconnu par des groupes et artistes actuels. On peut citer notamment I'm Your Fan consacré à Leonard Cohen en 1991, The Smiths is dead en 1996 et Monsieur Gainsbourg revisited en 2006.
Depuis 1990, il organise un festival de musique (le Festival des Inrockuptibles) centré sur Paris et délocalisé dans quelques grandes villes françaises, dont Clermont-Ferrand à la Coopérative de Mai. La programmation de ce festival, mêlant découvertes, nouveautés et groupes cultes, est tous les ans unanimement saluée par la critique musicale. À l'occasion, il arrive que Les Inrockuptibles organisent aussi d'autres concerts ou tournées.
Depuis 2002, le magazine organise le concours CQFD (Ceux qu'il faut découvrir). Il s'agit de sélectionner une vingtaine d'artistes non signés sur la foi d'un unique titre envoyé à la rédaction. L'un d'entre eux est ensuite primé par un jury. En 2007, ce concours se transforme en plate-forme communautaire où, à l'instar de MySpace, les musiciens peuvent y déposer leurs morceaux et les mettre à la disposition des internautes. Tous les trimestres, un jury décerne le « Prix CQFD » à un artiste choisit parmi les plus populaires de la plate-forme.
En février 2004, Les Inrocks agitent le monde de la culture en publiant un manifeste « Appel contre la guerre à l'intelligence » sous-titré « Face à la politique du gouvernement Raffarin, enseignants, magistrats, chercheurs, artistes, avocats, psychanalystes étudiants etc, se mobilisent ». La pétition est signée par plusieurs milliers de personnes et le journal publie ensuite de nombreux témoignages de personnalités et d'anonymes.
En juin 2008, Les Inrocks lancent un mensuel purement musical intitulé Volume.
En juin 2009, l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur annonce le rachat du magazine par le banquier d'affaires, vice-président Europe de la Banque Lazard, Matthieu Pigasse[2].
Le 17 juin 2009, Les inrocks lancent leur application Iphone.
Il existe aussi une édition argentine du magazine, basée à Buenos Aires : Los Inrockuptibles.
Références
- ↑ (en) Chris Andrews, « The social ageing of Les Inrockuptibles », dans French Cultural Studies, vol. 11, no 32, 2000, p. 235–248 (ISSN 0957-1558) [lien DOI].
- ↑ (fr) Odile Benyahia-Kouider, « Le banquier des «Inrocks» », dans Le Nouvel Observateur, no 2328, 18 juin 2009 [texte intégral].
Bibliographie
- Emmanuel Lemieux, Pouvoir intellectuel : les nouveaux réseaux, Denoël, 2003. Un chapitre important est consacré à l'influence des Inrockuptibles dans le paysage médiatique français.
- Interviews : 137 interviews d'artistes qui font la culture d'aujourd'hui : 1987-2007, dir. Christian Fevret et Pascal Bertin, Paris, nov. 2007 (Les Inrockuptibles. Hors-série collector) (ISSN 0298-3788).
- Revue Mouvements n° 57, 2009. Entretien avec Sylvain Bourmeau et Jade Lindgaard, « Les Inrockuptibles, le purisme rock, la variété culturelle et l’engagement politique ». Long interview en forme de bilan de leurs expériences aux Inrockuptibles.
Liens externes
- Site officiel.
- Benjamin Berton, « Histoire des Inrocks », sur Fluctuat.net
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