- Les Amours imaginaires
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Les Amours imaginaires
Données clés Réalisation Xavier Dolan Scénario Xavier Dolan Acteurs principaux Xavier Dolan
Monia Chokri
Niels SchneiderPays d’origine Canada Genre Comédie dramatique Sortie 2010 Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Les Amours imaginaires est un film québécois de Xavier Dolan sorti en 2010. Il est sélectionné dans la section Un certain regard lors du Festival de Cannes 2010.
Sommaire
Synopsis
L'histoire se déroule dans le milieu artistico-estudiantin aisé de Montréal. Francis, 20 ans environ, et Marie, un peu plus âgée, sont deux amis très proches. Lors d'un petit dîner chez Francis, ils éprouvent un coup de cœur simultané pour le même garçon, Nicolas. Chacun des deux amis lui manifeste son intérêt et tente de le séduire. Nicolas, jouant la séduction ambiguë vis-à-vis des deux, ne manifeste pas de réelle préférence. Un étrange trio amoureux se forme.
Peu de temps après, Nicolas envoie à Marie mais aussi à Francis une invitation pour la fête qu'il donne pour son anniversaire. Chacun de son côté, Francis et Marie rivalisent de générosité pour trouver le cadeau qui ira droit au cœur de Nicolas. Lors de la fête donnée chez lui, Nicolas « allume » successivement ses deux prétendants qui, du coup, croient l'un et l'autre en leurs chances. Les trois passent la nuit ensemble dans le même lit, platoniquement. Nicolas leur propose alors de prolonger la fête en se rendant dans un chalet que possède sa tante au bord du Saint-Laurent. Cependant, durant ce séjour à la campagne, rien ne va se passer comme chacun des trois l'espérait. Au lendemain d'une soirée autour d'un feu, Marie trouve le chalet désert : Nicolas et Francis sont partis, sans la réveiller, se promener et jouer au bord du fleuve. Jalouse, elle boucle sa valise et s'en va; Francis cherche à la retenir et cela dégénère en bagarre entre elle et lui. Le trio éclate alors.
L'hiver arrivant, Marie et Francis font, l'un après l'autre et chacun à sa manière, leur déclaration d'amour à Nicolas. Mais celui-ci n'est pas ou plus intéressé et le leur dit sans ménagement superflu. Les deux ex-amis s'abîment dans le chagrin. Quelques semaines passent... Marie ré-invite Francis à prendre le thé chez elle et Francis lui apprend que Nicolas part pour huit mois en Chine.
Un an plus tard, les deux amis, complètement réconciliés, participent à une fête lorsque Nicolas, de retour de Chine, y apparaît. Marie et Francis se raidissent et contemplent d'un œil critique et féroce l'objet de leurs maux passés. Nicolas les aperçoit à son tour et vient les saluer : il est repoussé avec une horreur et un dédain appuyés.Distribution
- Monia Chokri : Marie
- Xavier Dolan : Francis
- Niels Schneider : Nicolas
- Anne Dorval : Désirée, la mère de Nicolas
- Perrette Souplex : la coiffeuse
- Louis Garrel : le séducteur de la fête
Bande son
Liste des titres[1] :
- Dalida : Bang Bang
- The Knife : Pass This On
- House of Pain : Jump Around
- Indochine : 3e sexe
- France Gall : Cet air là
- Vive la fête : Exactement
- Isabelle Pierre : Le temps est bon
- Renée Martel : Viens changer ma vie
- Niels Schneider : Every Breath You Take (Sting)
- Fever Ray : Keep the streets Empty For Me
- Comet Gain : Love Without Lies
- Daniel Barenboim : Prelude to act 1, tiré de Parsifal (Richard Wagner)
- Wispelwey : Suite n°1 pour violoncelle (Jean Sébastien Bach)
- Wispelwey : Suite n°3 pour violoncelle (Jean Sébastien Bach)
Réception critique
La réception critique a été plutôt partagée. Le quotidien québécois Le Devoir parle d'une « œuvre vivante, d’une jeunesse éclatante, d’un style épatant, accroché toutefois à un scénario mince et friable »[2] mais aussi d'un film «spirituel et frais, piquant comme la brise de septembre»[3]. Jean-Luc Douin, du Monde, souligne l'habileté du réalisateur à créer des effets « super mode » mais ne peut s'empêcher d'y voir un « Léos Carax du pauvre »[4]. Aux Inrockuptibles, les avis sont plus tranchés. Jean-Marc Lalanne salue cette « mosaïque incroyablement gracieuse de motifs chamarrés, de chansons rétro, de notations drôles et bien senties, qui restituent avec allant et acuité tout le métabolisme compliqué d’un corps transpercé par la piqûre de l’amour »[5], alors que Jean-Baptiste Morain trouve ce film « bourré de clichés », surfait et prétentieux, semblable à « un épisode d'Un gars, une fille étiré sur une heure et demie »[6]. Libération décèle dans ce film quelques facilités, comme les témoignages face caméra de certains personnages, même si le récit reste touchant. Le journal rappelle toutefois que le film est un objet « plus conventionnel que son auteur ne le croit », car ses différents effets doivent beaucoup à la Nouvelle Vague[7]. Pour Eric Lioret dans le site du magasine Libération Next : « Les Amours imaginaires, c’est un peu Un amour de Swann plongé dans le Red Bull-vodka »[8]. La revue de cinéma Positif se trouve nettement plus sévère en y voyant qu'un « patchwork agaçant, qui pour masquer sa vacuité, hésite entre hommages et pillages » (costumes inspirés de Wong Kar-wai, cadres à la Godard, utilisation de la chanson Bang-Bang comme dans le court-métrage de François Ozon, Une Robe d'été). Pour la revue, le cinéaste a sans doute « du talent, mais nous en profiterons quand il cessera de signer des films creux et poseurs »[9].
Mike Goodridge, de la revue anglaise Screen, évoque un film à la fois « exaspérant » et « délicieux ». Le critique y décèle un « humour caustique » qui manquait au précédent film du réalisateur[10] : « son expérimentation intrépide du langage visuel n’est pas toujours réussie, note le critique, mais suggère de grandes choses à venir »[11]. Avis partagé par Eric Vernay de Fluctuat.net, qui a vu le film avec un « mélange d'euphorie et d'irritation » : « Dolan est irritant, parce qu'il n'a pas peur de montrer son nombril. (...) Irritant aussi, par sa manière un peu artificielle d'intercaler des témoignages sur l'amour face-caméra. Amusantes au début, ces petites saynettes pseudo-documentaires finissent par lasser », mais le film se rattrape, ajoute le journaliste, grâce à son savant collage pop-art et à son univers « fétichiste et outré [qui] a pour lui la fougue et l'audace de la jeunesse »[12].
Référence et hommage
- La scène de pluie de marshmallows est une référence reconnue au film Mysterious Skin de Gregg Araki[13].
- Le style rétro des habits de Monia Chokri, l'utilisation du ralenti avec une caméra focalisée sur les courbes de l'actrice et l'usage de l'ombrelle chinoise dans une des dernières scènes est une référence à In the Mood for Love de Wong Kar Wai, que certains critiques ont notamment trouvé trop appuyée[14].
- Parmi les références citées dans le film, on trouve notamment Audrey Hepburn, l'actrice préférée du personnage de Nicolas, et le poète Miron, choisi par le personnage de Marie pour déclarer sa flamme.
Récompenses
Prix
- 2010 : Prix Regard Jeune au 63e festival de Cannes
- 2010 : Sydney Film Prize au 57e festival du film de Sydney
Nominations
- 36e cérémonie des César : Meilleur film étranger[15]
- 31e cérémonie des Génie : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleure interprétation féminine dans un rôle de soutien (Anne-Elisabeth Bossé)[16]
Notes et références
- Les Amours imaginaires sur cinezik.org
- Dolan Bang Bang dans Le Devoir du 15 mai 2010.
- http://www.ledevoir.com/culture/cinema/290706/corps-impatients
- Critique : “Les Amours imaginaires”, de Xavier Dolan (Un certain regard) blog de Jean-Luc Drouin pour Le Monde du 15 mai 2010
- « Les Amours imaginaires », superbe mosaïque pop et rétro dans Les Inrockuptibles du 16 mai 2010
- Inside Inrocks (4) : Les Amours imaginaires, Another Year, Woody Allen… dans Les Inrockuptibles du 17 mai 2010
- Xavier Dolan, confit de générations dans Libération du 17 mai 2010
- http://next.liberation.fr/cinema/01012292972-nouvelle-mini-vague
- Positif, juillet-août 2010, p. 76
- Heartbeats (Les Amours Imaginaires) dans Screen du 16 mai 2010
- La presse européenne adopte Dolan dans Le Journal de Québec du 17 mai 2010
- Les Amours imaginaires ou l'irritant génie de Xavier Dolan sur Fluctuat.net du 16 mai 2010
- Les amours imaginaires : Xavier Dolan, Monia Chokri et Niels Schneider in love, sur le site du magazine excessif.com
- Le Masque et la Plume, émission du 3 octobre 2010 sur France Inter
- César 2011 - Les nominations des César sur le site de Première le 21 janvier 2011.
- 31e Prix Génie : Incendies et Barney’s Version mènent les nominations sur le site critiqueInfo.ca
Voir aussi
Article connexe
- J'ai tué ma mère, le premier film du réalisateur.
Liens externes
Catégories :- Film canadien
- Comédie dramatique
- Film sorti en 2010
- Thème de la bisexualité au cinéma
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