- Les Grands Etablissements Céramiques
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Céramique de Saint-Amand-les-Eaux
La céramique de Saint-Amand-les-Eaux apparaît à partir de 1705 dans le département du Nord et la région Nord-Pas-de-Calais. De multiples manufactures s'établissent entre Orchies, Saint-Amand-les-Eaux et Valenciennes.
Ce sont: les Manufactures de Faïence du Moulin des Loups - la Faïence de Saint-Amand-les-Eaux - les Faïences et Porcelaines de St-Amand-Orchies-Hamage - les Grands Etablissements Céramiques Saint Amand et Hamage Nord - la Manufacture de Faïence et de Porcelaines.
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Sommaire
Historique
Les origines
- La porcelaine n'est connue en Europe que depuis la découverte de la Route des Indes. C'est aux Portugais que l'on doit ce nom de Porcelaine dérivé de porcolona, Vaisselle de terre. Durant une longue période elle est importée de Chine. Elle est universellement recherchée pour sa résistance aux hautes températures.
- Les premières manufactures ouvrent en France en 1695 à Saint-Cloud, Chantilly, Orléans, Villeroy où l'on fabricait une imitation de porcelaine. Un verre dur et translucide composé de nitre, sel, alun, soude, gypse et sable. Cette imitation fut connue sous le nom de porcelaine tendre, frittée ou vitreuse.
- De nouvelles manufacture s'établissent bientôt à Arras, Tournai, Saint-Amand-les-Eaux.[1]. [2]
- La région de Saint-Amand-les-Eaux avec son réseau routier , ses fleuves et canaux, sa forêt était parfaite pour accueillir une usine de faïence, le transport étant facilité et le bois à disposition pour les fours.
La première usine 1705-1776
- en 1705 Nicolas Desmoutiers crée à Saint-Amand-les-Eaux sa faïencerie où il produit une faïence stannifére décorée en grand feu avec des bleu de camaïeu.
- en 1735 la fille de Nicolas Desmoutiers, Marie-Joséphe se marie avec Robert Flescher et ils assurent la suite de l'entreprise.
- en 1736 Firmin Dorez, fils du céramiste Barthélémy Dorez reprend en location l'usine. Il produit des assiettes assez communes portant un D pour marque[3].
- en 1775 l'usine est cédée à M Gaspard Bécart [4]qui rachéte uniquement le matériel et ferme le site en 1776, la déménageant à Valenciennes.
- Vers 1790 l'introduction du grès anglais et surtout les grès fabriqués à Douai concurrencent la faïence, la production chute de moitié.
La deuxième usine 1718-1794
- En 1718 en raison du Traité d'Utrech Pierre-Joseph Fauquez propriétaire d'une usine à Tournai [5] est coupé de ses clients de l'Amandinois depuis 1713. Il y ouvre donc une usine avec l'appui de ses employés de Tournai. Pierre-Joseph Fauquez décéde le 8 avril 1741 , il fut échevin de la ville de Saint-Amand-les-Eaux et il est inhumé en l'église Notre-Dame de Tournai en compagnie de son épouse Caherine-Thérése Dumoulin. Une pierre y porte une épitaphe en sa mémoire.
- La production se développe et son fils Pierre-François-Joseph Fauquez en reprend la direction de 1740 à 1773 . Il devint également échevin de la ville , Il décéde à tournai le 27 septembre 1781.
- Jean-Baptiste-Joseph Fauquez né à saint-Amand le 13 mai 1742, il épouse Jeanne-Claire Lamoninary une des soeurs du célébre porcelainier. Jean-Baptiste-Joseph Fauquez; le petit-fils; poursuit en 1773 la production .
- En 1785 il ouvre une usine à Valenciennes respectant ainsi une condition suite au privilége obtenu de produire de la porcelaine dure.[6]
- Ces usines ferment en 1794, la révolution ayant mis un terme à cette production par suite du départ en exil vers l'Allemagne.
- Une partie de la production de l'usine Fauquez a été marquée, les décorations étaient souvent constituées de camaïeu de bleu ,suivant la céramique tournaisienne. Une faïence fine dite terre de pipe a également été produite avec des décors or.
- Les terres de pipe se distinguent par un émail jaunâtre sur lequel est peints des liserés rouges carmins ou bleus, et parfois des bouquets d'un coloris assez terne. La production ne fut ni active ni de longue durée car les piéces conservées son trés rare.[7]
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La troisième usine 1810
- De 1810 à 1817 cette nouvelle usine est dirigée par M. Dorchies et M. Herbe.
- En 1818 Maximilien-Joseph de Bettignies [8] céramiste de Tournai reprend et développe la production.
- le 31 juillet 1818 M. H. de Bettignies dépose un brevet n°521 concernant la Pâte pour fabriquer en grande dimension les vases de porcelaine tendre (Brev.d'inv., t.XVI, p. 276) [9]
- Les objets crées sont de porcelaine avec des décorations de tournai tel que glands,lauriers et barbeaux ou en porcelaine stannifére avec des décorations bleues ou multicolore. Il s'agit souvent de vases, petites statues ou bustes.
- M. de Bettignies au lieu dit du 'chemin des loups à Saint-Amand-les-Eaux ouvre une nouvelle usine plus grande spécialisée dans la porcelaine tendre dite porcelaine artificielle. Cette porcelaine générant de grand probléme de production M. de Bettignies céde son entreprise.
Création de la SA de Manufacture de Faïence et de Porcelaines
- le 17 décembre 1880 Gustave Dubous et Léandre Gloquiaux reprenant l'entreprise relance une production de faïence stannifère reprenant le style de Lunéville et de Saint-Clément.
- En 1887 une société anonyme est crée sous le nom de Manufacture de Faïence et de Porcelaines.
- en 1896 une nouvelle usine est créee à Wandignies-Hamage ainsi qu'une nouvelle marque Saint Amand et Hamage Nord. Elle emploie rapidement 700 personnes.
- En 1900 prés de la gare de Saint-Amand-les-Eaux la Société Amandinoise de Faïencerie s'étable.
- En 1908 sous l'embléme du Cygne Ceranord s'établie avec deux marques Lustroceram et Orceram
- En 1923, après la première guerre mondiale, à partir d'argile de Provins une production redémarre à Orchies.
- L'entreprise change de nom en Faïences et Porcelaines de St-Amand-Orchies-Hamage puis Manufacture du Moulin des Loups-Hamage. Elle comporte alors cinq usines.
- Deux à Saint-Amand-les-Eaux, une à Wandignies-Hamage, une à Orchies la derniére à Provins
- En 1952 l'usine de wandignies-Hamage est fermée, les autres en 1954, Ceranord en 1962.
Caractères stylistiques
Les trois types de faïences
- La faïence courante assez épaisse rappelant les dispositions du décor rouennais: émail bleu, réhauts blancs à la façon du sopra bianco des italiens. [10]
- La Faïence-porcelaine d'une fabrication soignée, aux formes recherchées décorées de bouquets où les tulipes , les roses et surtout les oeillets se répètent. Les peintres de fleurs les plus renommés sont Jean-Baptiste Desmuraille, Louis-Alexandre Gaudry et Joseph Sternig.
- la Faïence fine et terres de pipe.
La décoration et la glaçure
- La composition du vernis est dans les proportions suivantes sable quarzeux16, minium 28, borax 4, Nitre 1, et un peu d'oxyde de colbalt. La formulation correspond à celle de l'ancienne porcelaine tendre de Sévres hormis l'addition de Borax.
- Les ornements bleux sont dessinés sur le cru (biscuit non cuit) ou sur le dégourdi, avec un pinceau de poils d'oreille de vache et de l'oxyde de cobalt
- Ensuite le vernis est fondu au bois et l'application du vernis se fait par immersion, le biscuit étant très poreux.
Les marques
Les techniques de production
Composition de la pâte à porcelaine de Saint-Amand
- La pâte comporte 75.3% se silice, 8.2% d'alumine, 5% de soude, 10% de chaux, 1.5% de perte.
- Les matiéres premières sont une marne argileuse, une argile figuline, de la craie et une frite constituée de sable et de soude. [11]
- L'argile plastique utilisée à Saint-Amand ne renferme que de l'alumine, de la silice et un peu d'oxyde de fer. Elle est de couleur grise, mouchetée de jaune et contient un peu de mica.[12]
Les fours de M. de Bettignies
- les fours sont de forme cylindrique. [13]
- Le four se compose d'un cylindre vertical séparé en 3 niveaux, celui du bas dénommé premier laboratoire (diamètre 2m60 hauteur 3m), au milieu le second laboratoire (diamètre 2m60 hauteur 2m), et en haut le cône de cheminée (2 m).L'alandier est une ouverture dans le bas du premier laboratoire (hauteur 1m largeur 0m58 et profondeur 0m29).
- Dans la voute, entre le premier et le deuxiéme laboratoire, se trouve un grand carneau au centre et 9 petits sur le pourtour. Ces carneaux permettent de guider les flammes et d'évacuer les gaz brulés. Des grilles appelées garde-feux y sont disposés pour diviser la flamme.
- Dans le bas du deuxiéme laboratoire de petits alandiers permettent d'augmenter encore la température. Le deuxiéme laboratoire n'existe pas dans les fours de Tournai.
- La cuisson se fait avec du bois à charbon de bois de 73 cm de longueur.
- Dans ce même four il peut être cuit le biscuit en 15 à 16 heures et le vernis ou glaçure en 11 à 12 heures.
Bibliographie
- L'art de fabriquer la porcelaine suivi d'un vocabulaire des mots techniques et d'un traité de la peinture et dorure sur la porcelaine - par F.Bastenaire -Daudenart, ancien manufacturier, ex-propriétaire et directeur de la manufacture de porcelaine à Fritte de Saint-Amand-les-Eaux, auteur de la vitrification etc.. - Tome premier - Chez De Malher et Cie passage Dauphine à Paris - 1827 - archive de Asfor Library de new-York - Numérisé en accés libre et complet par Google Books
- Recherches historiques sur les manufactures de faïence et de porcelaine de l'arrondissement de Valenciennes par le Dr Alfre Lejeat - chez Lemaitre libraire-éditeur 14&16 rue du quesnoy à valenciennes - MD CCC LX VIII (1868) - Archice de Harcard collége Library Walcott found - Numérisé en accés libre et complet par Google Books
Articles connexes
Notes et références
- ↑ Page 377 Tome quatriéme- L'Univers Histoire et Description de tous les Peuples . Dictionnaire encyclopédique de La France, - Par M. PH. LE BAS- Typographie de Frimin Didot Fréres 56 Rue Jacob à Paris - M DCC XL1 - Archive de The New-york Library - numérisé par Google Books
- ↑ Page 2232 - Histoire des arts plastiques et des arts du dessin - par Felix Bourquelot- Chez J.-J Dubochet et Cie éditeurs 60 rue Richelieu à Paris - Février 1846- imprimé chez Plon fréres - archive de Sigillum universatis californiensis - numérisé par google Books
- ↑ Page 361 - n° 277 Bulletin du Bouquiniste 1 juillet 1868 - chez Auguste Aubry 16 rue Dauphine à Paris - numérisé par Google Books
- ↑ Page 3 - Recherches historiques sur les manufactures de faïnece et de porcelaine de l'arrondissement de Valenciennes par le Dr Alfre Lejeat - chez Lemaaitre libraire-éditeur 14&16 rue du quesnoy à Valenciennes - MD CCC LX VIII - Archive de Harcard collége Library Walcott found - Numérisé en accés libre et complet par Google Books
- ↑ Page 9 - Recherches historiques sur les manufactures de faience et de porcelaine de l'arrondissement de Valenciennes - par le Dr Alfred Lejeal - Lemaitre libraire-editeur 14 & 16 rue du Quesnoy -MDCCLXVIII - Archive de Harvard College Library - numérisé par Google Books
- ↑ Page 13 - Recherches historiques sur les manufactures de faience et de porcelaine de l'arrondissement de Valenciennes - par le Dr Alfred Lejeal - Lemaitre libraire-editeur 14 & 16 rue du Quesnoy -MDCCLXVIII - Archive de Harvard College Library - numérisé par Google Books
- ↑ Page 479 Tome Huitiéme- revue de la Normandie - 1868 - Imprimerie de E. cagniard 83 rue de l'impératrice à Rouen - archive de University of michigan général library - numérisé par Google Books
- ↑ Page 227 - Recherches sur la Céramique suivies de marques et monogrammes des différentes fabriques pae M. Jules Greslou - Imprimerie de Garnier 11 Rue du grand-cerf à Chartres - archive d' Ashmolean museum library d'Oxford - numérisé par Google Books
- ↑ page 561 - receuil de travaux scientifiques par Jacques-Joseph Ebelmen, Louis-Alphonse Salvetat, M. E. Chevreuil - Chez Mallet-Bachelier , imprimeur-libraire , 35 quai des augustins à paris - 1855 - archive de Bibliothéca Regia Monacensis - Numérisé par Google Books
- ↑ Page 49 Les merveilles de La Cramique - Par A. Jacquemart - 2008 - numérisé par Google Books
- ↑ Page 868, Tome deuxiéme - Traité de chimie générale et analytique industrielle et agricole de J. Pelouze et E. Fremy - Chez Vitor masson et fils Place de l'Ecole de médecien à Paris - 1861 - archive de Universiteit te Gent Bibliotheek der speciale scholen - numérisé par Google Books
- ↑ Page 189 Tome deuxiéme - Dictionnaire universel des arts et métiers et de l'économlie industrielle - par Louis-Benjamin Francoeur, Pierre-Jean Robiquet, Anselme Payen etc. - chez Au bureau du dictionnaire 16 rue trainée-saint-Eustache à Paris - 1840 - Archive de l'Astor library New-York - numérisé par Google Books
- ↑ Page 469 Tome second - deuxiéme édition -Traité des arts céramiques, ou des poteries, considérées dans leu histoire - par Alexandre Brongniart, Louis-Alphonse Savétat - Chez Béchet jeune, libraire éditeur 22 Rue Monsieur-le -prince à Paris - janvier 184 - Archive de Ashmolean museum library -numérisé par Google Books
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