- La Folle Journée
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La Folle Journée L'orchestre d'harmonie de Paimbœuf joue dans la grande halle de la Cité des congrès.Genre Musique classique Lieu Nantes, France
Coordonnées
géographiquesScènes Cité internationale des congrès de Nantes Date de création 1995 Fondateurs René Martin Organisateurs SAEML La Folle Journée Direction artistique René Martin (Centre de réalisations et d'etudes artistiques) Médias associés Arte, France Musique Site web http://www.follejournee.fr/ La Folle Journée est un festival de musique classique, créé par René Martin et organisé chaque année depuis 1995 à Nantes, à la fin du mois de janvier ou au début de février. Chaque festival est consacré à un thème différent : un compositeur ou plusieurs compositeurs d'une période donnée de l'histoire de la musique.
Au départ, La Folle Journée avait lieu le samedi et le dimanche ; elle dure maintenant du mercredi au dimanche et s'est étendue à plusieurs villes de la région des Pays de la Loire. Des festivals analogues, reprenant le nom de Folle Journée, ont lieu dans plusieurs villes du monde : Bilbao, Tokyo, Rio de Janeiro, etc.
Sommaire
Présentation
Le nom du festival fait référence à la pièce de Beaumarchais « Le Mariage de Figaro ou La Folle Journée », devenue Les Noces de Figaro de Mozart, premier compositeur "invité" en 1995. Bien qu'il dure actuellement plusieurs jours (cinq à Nantes, et les deux jours du week-end précédent dans la région), le nom de La Folle Journée a été conservé, même si la formulation Les Folles Journées est souvent utilisée.
Ce festival tente d'ouvrir la musique classique à un public élargi, initié ou non, en proposant des concerts courts, n’excédant pas le plus souvent 45 minutes. Le prix des places se veut « raisonnable », abordable au plus grand nombre. Le grand nombre de concerts organisés dans un lieu unique, la Cité des congrès de Nantes, crée une ambiance résolument festive, en particulier dans la grande halle où ont lieu des concerts gratuits et où se trouvent des stands d'organismes culturels et des points de vente de disques et de livres sur la musique, ainsi que le studio de France Musique. Cette ambiance est d'ailleurs critiquée par un certain nombre de personnes compétentes, notamment Jacques Drillon, du Nouvel Observateur[1].
La Cité des Congrès de Nantes offre la possibilité d'utiliser huit salles d'une capacité d'accueil de 1900, 800, 450, 400, 300, 200, 120 et 80 places (soit un total de 4250). Les salles, ainsi que les deux salons destinés à la restauration et la grande halle, sont rebaptisées chaque année de noms en rapport avec le thème abordé : en 2011, sur le thème des Titans, Brahms, Liszt, Mahler, Richart Strauss), on a les salles : Friedrich Nietzsche, Robert Musil, Stefan Zweig, Hugo von Hoffmannstahl, etc.
En ce qui concerne le nombre de concerts, en 2007, par exemple : ont été proposés 270 concerts pouvant commencer à 9 h du matin ou à 11 h du soir, ce qui a nécessité la présence de 1800 musiciens. Avec une moyenne atteinte depuis 2007 de 175 000 spectateurs (120 000 à Nantes et plus de 50 000 en région), la Folle Journée de Nantes est devenue l'un des plus grands évènements de musique classique en Europe[réf. nécessaire].
Un autre aspect du festival est formé par des conférences et des projections de films articulés autour de son thème.
Thème
Les premiers festivals ont été consacrés à un compositeur unique : Mozart, Beethoven, Schubert, Brahms, Bach. Les suivants ont eu des sujets plus étendus : les compositeurs français entre 1830 et 1930, les compositeurs russes de 1850 à nos jours, les baroques italiens, la génération romantique de 1810, ou ont associé des compositeurs proches : Mozart et Haydn (2002), Beethoven et ses amis (2005), de Schütz à Bach (2009). Les années 2006 et 2007 ont été marquées par deux thèmes volontairement très européens : « L'Harmonie des Nations », de 1650 à 1750, et « L'Harmonie des Peuples » de 1860 à 1950.
Ci-dessous, la chronologie des thèmes de la Folle Journée :
- 1995 : Mozart
- 1996 : Beethoven
- 1997 : Schubert pour le bicentenaire de sa naissance
- 1998 : Brahms
- 1999 : « Hector, Gabriel, Maurice et les autres » ou les compositeurs français entre 1830 et 1930 : Berlioz, Fauré, Ravel, mais aussi Debussy, Saint-Saëns, Franck, Lalo, Messiaen…
- 2000 : Bach pour le 250e anniversaire de sa mort.
- 2001 : « La folle journée d'Ivan Illitch » (d'après le personnage de Tolstoï) ou les compositeurs russes de 1850 à nos jours : Tchaïkovsky, Prokofiev, Alexandre Scriabine, Moussorgsky, Stravinski, Chostakovitch…
- 2002 : Mozart et Haydn
- 2003 : « Le baroque italien » : de Monteverdi à Vivaldi
- 2004 : La « génération romantique de 1810 » : Chopin, Liszt, Schumann, Mendelssohn…
- 2005 : « Beethoven et ses amis » : Salieri, Weber, Cherubini, Diabelli…
- 2006 : « L'Harmonie des Nations » (la période 1650-1750)
- 2007 : « L'Harmonie des Peuples » (la période 1860 - 1950)
- 2008 : « Schubert dans tous ses états »
- 2009 : « De Schütz à Bach », les baroques allemands
- 2010 : Frédéric Chopin pour le bicentenaire de sa naissance - La Folle Journée s'exporte à l'occasion à Varsovie - et Franz Liszt
- 2011 : « Les Titans », de Johannes Brahms à Richard Strauss en passant par Anton Bruckner, Gustav Mahler, Alban Berg, Arnold Schönberg ou Paul Hindemith
- 2012 : Le sacre Russe (du 1er au 5 février).
… et variations
La programmation générale de La Folle Journée est un véritable casse-tête chinois pour René Martin et son équipe du CRÉA : planifier quelque 250 concerts sur cinq jour dans les différentes salles, gérer l'alternance des orchestres, les passages d'une salle à l'autre, l'intendance des musiciens, la gestion du matériel, réguler les mouvements du public dans la cité (en évitant les engorgements), proposer des animations de qualité sur le kiosque de la grande halle, obvier à une absence, une déficience…
Par exemple pour comprendre la complexité de l'organisation, le vendredi 30 janvier 2009 dans l'« Auditorium Eisenach » (la salle de 1900 places de la cité des congrès de Nantes), neuf concerts étaient proposés :
- 9h15 : Renegades Steel Band, orchestre de steel drum caribéen jouant des adaptations de Bach spécialement créées pour La Folle Journée
- 10h45 : Sinfonia Varsovia, deux suites de Bach
- 12h30 : Orchestre national des Pays de la Loire, Bach, les grands arrangements pour orchestre symphonique (Leopold Stokowski, Hideo Saito[2], Arnold Schönberg)
- 14h30 : Le Concert français, Pierre Hantaï dirige deux cantates de Bach
- 15h45 : Ensemble vocal et instrumental de Lausanne, la Messe en sol mineur est dirigée par Michel Corboz
- 17h15 : Ricercar Consort et Philippe Pierlot, trois cantates
- 19h00 : Cappella Amsterdam, trois motets
- 20h30 : Consort Orlando Gibbons, concert avec le contre-ténor Philippe Jaroussky
- 22h00 : Passion selon Saint Jean, avec le Collegium Cartusianum, Kölner Kammerchor dirigé par Peter Neumann (durée approximativement de deux heures)
La Folle journée porte bien son nom. Le vendredi étant la journée des scolaires, des centaines d'élèves du primaire profitent de ce foisonnement musical. Le grand auditorium ne désemplit pas de toute la journée, soit plus de 17 000 spectateurs dans la journée pour cette seule salle.
Finale
La programmation des œuvres musicales proposées est une autre originalité du festival et ce à plusieurs niveaux. Bien sûr, les grandes pièces classiques des répertoires vocaux, orchestraux, chambristes et instrumentaux sont exécutées, souvent par des ensembles et des solistes différents, permettant d'apprécier plusieurs interprétations d'un même opus. L'intégrale d'un cycle peut être jouée sur un ou plusieurs concerts, comme les six Concertos brandebourgeois en 2009. Certaines œuvres plus longues que les 45 minutes imposées sont tout de même proposées dans des concerts exceptionnels comme pour la Passion selon Saint Jean de deux heures citée plus haut. Un autre intérêt, et pas des moindres, est la découverte d'une multitude de compositeurs ou d'œuvres plus méconnus ou rarement joués.
Les interprètes
Parmi les interprètes présents se côtoient des solistes ou des ensembles prestigieux au plan mondial et des ensembles à dimension régionale, les élèves du conservatoire de Nantes ou des orchestres d'harmonie locaux.
En 2009, par exemple, étaient entre autres invités :
- Les chanteurs : Philippe Jaroussky, Barbara Hendricks, Salomé Haller, Céline Scheen…
- Les chœurs : Accentus, Chiara Banchini, A Sei Voci…
- Les chefs d'orchestre ou de chœur : Michel Corboz, Hugo Reyne, Pierre Hantaï, Philippe Pierlot, Laurence Equilbey, Joël Suhubiette, Jean-Jacques Kantorow…
- Les orchestres : Orchestre national des Pays de la Loire, Orchestre d'Auvergne, La Simphonie du Marais, Akademie für Alte Musik Berlin, Concerto Köln, Amsterdam Baroque Orchestra, Orchestre de l'Académie nationale de Sainte-Cécile, Brass Band des Pays de la Loire[3] …
- Les ensembles de musique de chambre : Quatuor Modigliani, Quatuor Prazak, Quatuor Diotima, Quatuor Zemlinsky
- Les pianistes : Pierre-Laurent Aimard, Piotr Anderszewski, Nicholas Angelich, Boris Berezovsky, François-Frédéric Guy, Sanja Bizjak, Brigitte Engerer, Anne Queffélec, Makoto Ozone, Dezső Ránki, Zhu Xiao-Mei…
- Les clavecinistes : Pierre Hantaï, Gustav Leonhardt, Blandine Rannou…
- Les violoncellistes : Anne Gastinel, Jean-Guihen Queyras, Alexandre Kniazev, Xavier Phillips…
- Les violonistes ou altistes : Amandine Beyer, Renaud Capuçon, Miguel da Silva, Nobuko Imai…
- Les musicologues Philippe Beaussant, Gilles Cantagrel…
Financement
Le prix réduit des places et l'accueil d'artistes de renommée internationale sont rendus possibles grâce à l'investissement des financeurs publics : la Ville de Nantes, principal financeur, qui s'applique à médiatiser l'événement, le Conseil régional des Pays de la Loire, le Conseil général de la Loire-Atlantique, l'Etat. S'ajoute à cela une coopération singulière entre les différents acteurs : les transports publics qui mettent en place des navettes régulières et gratuites pour les détenteurs d'un ticket, ainsi que des billets de train TER à 10 euros pour toute la région, les artistes qui acceptent des cachets inhabituellement faibles pour se produire, les médias partenaires (Ouest France, Télérama, Le Monde de la Musique, France Musique, Arte, Mezzo), les commerçants locaux qui relaient l'événement et les sponsors de plus en plus nombreux.
La Folle Journée hors de Nantes
Depuis 1995, le festival a connu une croissance inattendue. Il est passé de 25 000 spectateurs, 180 artistes et 35 concerts en 1995 à 112 000 spectateurs (dont 5 000 scolaires), 1 800 artistes et 250 concerts en 2006[4].
Depuis 2002, le week-end précédent, des concerts sont également donnés en région, pour s'élargir depuis 2005, à dix villes des Pays de la Loire en plus de Nantes : Challans, Cholet, Fontenay-le-Comte, La Roche-sur-Yon, La Flèche, Laval, Sablé-sur-Sarthe, Saint-Nazaire, Saumur, L'Île-d'Yeu et Fontevraud-l'Abbaye (Centre Culturel de l’Ouest).
Le succès est tel que La Folle Journée a été exportée ces dernières années dans d'autres villes du monde : Lisbonne (de 2000 à 2006), Bilbao depuis 2002, au Japon à Tokyo depuis 2005, au Brésil à Rio de Janeiro depuis 2007, en Pologne à Varsovie et au Japon à Niigata en 2010. En septembre 2012, le Canada aura sa Folle Journée à Montréal.
Notes et références
- Exemple d'article de Jacques Drillon : "Leipzig-sur-Loire", à propos du festival Bach en 2000.
- Hideo Saito (1902-1974) violoncelliste, chef d'orchestre et arrangeur japonais sur le Bach Cantatas Website.
- Brass Band BBPL
- 270 en 2008 (Diapason -janvier 2008)
Compléments
Articles connexes
Liens externes
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